Girls just wanna have fun l Prio Siu

>> Ils ne mirent pas longtemps à atteindre les Ruines.

Tabralt découvrit avec surprise qu'elles n'étaient pas si loin d'eux, au final, mais que l'épaisse fumée blanche qui se dégageait des crevasses qui parcouraient la plaine lui avait caché la vue. Sous la direction d'Asclepia, les deux loups arrivèrent à proximité d'un enchevêtrement de murs blancs plus ou moins décrépits qui semblaient s'étendre sur une assez large surface. N'avisant pas d'entrée, il s'apprêta à suggérer d'en fair ele tour lorsqu'Asclepia déploya ses ailes, coupant court à toute paroles qu'il allait prononcer. Les ailes étaient encore plus belles une fois déployées.
Presque hypnotisé, Tabralt suivit Asclepia des yeux alors que ce dernier allait se percher sur l'un des murs pour lui trouver une entrée. Il attendit patiemment que l'autre loup l'appelle, agitant ses plumes d'un air toujours aussi excité.

En s'approchant, il avisa un large trou dans le mur, bien assez large pour lui permettre d'y passer sa grosse carcasse. Le gris dressa les oreilles -Asclepia l'aurait certainement prévenu si quelque chose se terrait de l'autre côté, mais l'habitude de voyager seul ne se perdait pas comme ça- et s'engagea dans l'ouverture.

Il se trouvait dans ce qui avait probablement du être une large salle auparavant, mais dont la moitié des murs et l'intégralité du plafond s'était effondrée. Au sol, on voyait encore ça et là des pans de pavés, tout aussi blancs que le reste, mais la majorité de l'endroit était recouvert d'une herbe courte comme le reste de la plaine. Tabralt s'avança un peu plus, regardant autour de lui avec curiosité, s'approchant de ce qui semblait être le bas d'une statue de loup assis. Il n'en restait que l'arrière train et la queue, et les pattes avant, sectionnées au niveau des mollets. Un peu lugubre.
La solitaire leva le nez vers Asclepia, sur son muret.

-Ouais, ça à l'air immense. Je me demande comment ils ont pu construire tout ça.

Qui que ce soit.

Tabralt continua de fixer Asclepia, se demandant si il comptait descndre à un moment ou si il allait devoir se taper toute la visite le nez en l'air. Il invita l'autre loup à le rejoindre au sol d'un signe de tête interrogateur.

>> Les dieux, encore eux. Décidément, pour des créatures de légende, ils semblaient trempés jusqu'aux épaules dans les affaires des mortels.

Asclepia bondit à ses côtés à son invitation, se frottant ua passage contre Tabralt, qui ne se fatigua même pas à réagir. Visiblement, l'approche du loup-paon par petites doses faisait ses preuves, songea-t-il avec une pointe d'exaspération. Il leva cependant légèrement les yeux au ciel -pour la énième fois- au nouveau surnom qu'Asclepia lui avait choisi. Ugh.

Il suivit néanmoins l'autre dans une sale dissimulé par un drapé qui pour une raison mystérieuse, n'était pas encore tombé en poussière. Derrière, ils se trouvèrent dans un genre de thermes, enfin de sale dont la fonction semblait être la baignade. C'était plutôt joli, les reliefs bleus et dorés sur les mures contrastant avec l'épaisse mousse verte qui recouvrait la plupart des surfaces. De l'eau semblait encore alimenter les bassins, probablement reliés à une rivière souterraine, même si une partie du réseau s'était apparemment écroulé à en juger par le faible niveau d'eau.

Tabralt ne savait pas qu'on pouvait prendre un bain de manière aussi sophistiquée. Pour lui, c'était un aller retour dans une rivière souvent glacée, toujours ou il avait pieds, suivit de plusieurs minutes passées à s'ébrouer. Ce qui expliquait probablement l'aspect hirsute de sa fourrure, surtout autour de l'encolure. Comment Asclepia arrivait à garder sa fourrure lisse et brillante était un réel mystère pour lui. La beauté de l'autre loup était d'autant plus en avant qu'il était parfaitement assorti au décors, son pelage bleuté rappelant les fresques sur le murs allant du bleu roi à l'azur, et ses bijoux rappelant les dorures qui rehaussaient avec goût les scène représentées.

Clignant des yeux plusieurs fois d'affilé pour s'habituer à la soudaine débauche de détails et de couleurs, il fit quelques pas dans la salle, regardant autour de lui.

-Ceux qui visaient ici devaient être importants...

Il imaginait très bien des loups comme Asclepia déambuler avec élégance dans ces couloirs et ces salles magnifiques. Lui s'y sentait comme un rustre.

>> Tabralt n'avait absolument aucune intention de rejoindre Asclepia au fond de la vasque? Et tous deux semblaient l'avoir très bien compris. D'ailleurs, Asclepia n'insista pas, le rejoignant à la place sur son opinion quand à la décoration es lieux et les ambitions des gens les habitants avant. Sautant à ses pieds, l'autre loup lui asséna un coup de museau -Tabralt se retint de lever les yeux au ciel, par crainte qu'ils ne restent coincés- et se dirigea vers une lourde porte de bois, qu'il poussa élégamment avant de lui céder le passage. Le grand loup gris haussa les épaule et passa devant son compagnon, lui assénant au passage un coup d’œil... amusé ? Exaspéré ? Indifférent ?

Cette nouvelle salle semblait avoir été une chambre. Ce qui expliquait probablement sa proximité avec une salle de bain. Au gout de Tabralt, la pièce était plutôt froide, mais il avait toujours dormi à l'air libre. Ils se trouvait à présent sur le seuil d'une pièce aux murs recouverts de mosaïques rouges et dorées, les fresques représentant des paysages de soleils se couchant sur des collines aux tons sanguins, sur fond de ciels lumineux. Un décors très étrange à l'opinion du nordique, mais il pouvait concevoir qu'un coucher de soleil aurait pu donner à certains l'envie de dormir.

A sa gauche, un cadre de lit en pierre, surmonté d'une structure supportant un baldaquin à présent réduit à quelques lambeaux de tissus, rendus sombres et raides par le passage du temps. Par dessus son épaule, Tabralt s'adressa à Asclepia.

-Je crois que ça va te plaire.

Il était certain que l'autre allait apprécier les tons mordorées de la pièce. Néanmoins, peut-être moins que la précédente pièce.

-Mais ça va moins bien avec ton pelage.

Une plaisanterie. Rien que ça.

>> Mais quelle pintade...

Tabralt recula d'un bond quand Asclepia sauta avec enthousiasme sur le lit, provoquant la levée d'un impressionnant nuage de poussière qui cacha le loup paon à sa vue. Malgré sa réaction rapide, il ne put éviter la totalité du nuage et lacha un éternuement massif, qui secoua tout son corps. Il était cependant bien mieux lotti qu'Asclepia, qui toussait à n'en plus finir, des larmes ruisselant sur ses joues. Le nordique recula encore d'un pas lorsque son camarade s'ébroua, chargeant une nouvelle fois l'air autour de lui de poussière grise.

Bien entendu, sa remarque n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd, et une fois sa crise d'asthme passée, Asclepia bondit sur l'occasion pour faire une nouvelle fois une proposition... Crue. Bien que plus résistant à présent qu'il avait passé plus d'une heure encompagnie du loup paon, Tabralt se racla la gorge, mal à laise. Ne pensait-il donc qu'à ça ?
Espérant que la distraction suffirait, Tabralt hôcha la tête à la suggestion de changer de pièce. D'autant que celle où ils se trouvaient était à présent couverte de la poussière soulevée du matelas, et que même lui, qui accordait peu d'importance à la propreté, se sentait poisseux.

Regardant autour de lui, Tabralt avisa un rideau en lambeaux cachant une nouvelle ouverture, dans le mur en face de celui par lequelo ils étaient arrivé. Sans un mot, de peur de provoquer une nouvelle remarque un peu trop suggestive, il pointa la porte du museau, invitant Asclepia à s'y engouffrer le premier.

>> Il aurait du se méfier, en même temps.

Cependant, le coup de langue d'Asclepia le prit par surprise et Tabralt se hérissa de nouveau de tout son poil, à la fois surpris et outré par une telle marque d'affection. Il n'avait pas reçu de coup de langue depuis qu'il avait environ six mois, et depuis le temps, ça faisait bizarre.

Il s'engagea à la suite de l'autre loup, les sourcils froncés. Ils se trouvaient dans une immense pièce, dont le centre était occupé par un arbre dont la croissance -l'existence ?- n'avait pas été prévue dans la construction de l'édifice, puisque le tronc et les branches avaient fini, aidés de l'érosion, par défoncer le toit.
Cependant, ce n'était pas le plus impressionnant de la pièce. Celle-ci s'étirait devant eux, tout en longueur, d'immenses colonnes en bordant les côtés à intervalles réguliers. Entre ces piliers s'élevaient jusqu'au plafond des vitraux colorés, certains en morceaux, mais d'autres encore intacts laissant passer la lumière qui s’échouaient en tâches colorées sur le sol blanc.

Sa contemplation fut interrompue lorsqu'Asclepia attira son attention sur l'arbre, puis sur deux sièges imposant qui trônaient à l’extrémité de la salle.

-On peut jouer au prince et à la princesse ! Tu serais mon prince, et je serais ta princesse !

Et l'autre de se redresser, les pattes avant posées sur le trône, battant des cils à son intention. Les reflets dorés de ses plumes se paraient de nuances variées à la lumière des vitraux. Fronçant -pour la énième fois- le museau, Tabralt s'ébroua et s'approcha lentement, à pas mesurés.
Il s'arrêta à quelques mètres des deux trônes, et s'assit, peu convaincu, les épaules voutées et la tête basse dans son habituelle posture d'ours grognon, avant de grommeler :

-Jouer, c'est pour les louveteaux.

Parce qu'il ne trouvait rien de mieux à répondre pour contrer l'absurde proposition de l'autre loup.

Visiblement, ça ne dérangeait pas Asclepia de jouer à des jeux de louveteaux.

Et encore, pour Tabralt, qui n'avait pas été élevé aux comptes de fées, ça n'avait jamais été des jeux, même lorsqu'il était petit. Ses jeux à lui consistaient principalement à se préparer, inconsciemment ou pas, à la vie d'adulte. Donc, le jeune Tabralt avait joué à la chasse, à la course, et principalement, à la bagarre.

Le nordique aimait bien la bagarre. Déjà, parce qu'il gagnait souvent, et aussi parce que c'était utile comme jeu. Se taper dessus avec ses copains d'enfances lui avait apprit bien plus de leçons que s'il s'était invité des foutaises comme celles que venait de lui sortir l'autre loup. Princesse et chevalier...  N'importe quoi. Si Asclepia jouait à ça quand il était louveteau, il ne devait pas être très doué pour la bagarre.

Tabralt sourit.

-Moi, je jouais à la bagarre.

L'autre loup s'était rapproché pendant son speech pour venir se poser à côté de lui. C'était bien trop facile. Le gris se leva pour aller se planter un peu plus loin, face à Asclepia, faisant obstacle entre ce dernier et le trône.

-Alors si tu veux ton trône, viens donc le prendre, Princesse.

Sur ce, Tabralt étira ses antérieures devant lui, mettant au passage ses puissantes épaules en avant, et attendit, un sourcil levé.

OUAIS LA BAGARRE !!! Nan avec les dés c'est marrant j'suis chaud =D

>> A la grande surprise de Tabralt, Asclepia, après une faible protestation et un instant d'hésitation, se prêta au jeu.

L'autre se redressa sur ses longues pattes "frêles" -elles étaient juste longue, de l'avis de Tabralt, un peu fines, mais loin d'êtres "frêles"- puis se rua en avant avec une agilité très respectable. Compte tenu de sa constitution, Tabralt n'aurait pas parié sur la force brute, et s'attendait à une attaque rapide, mais il n'était pas préparé au tourbillon de plumes qui emplirait soudain son champs de vision.

Dé Agilité pour voir si il arrive à esquiver.

Déstabilisé, le nordique tenta de se reculer d'un bond, mais il sentit tout de même la patte avant d'Asclepia lui asséner un très léger coup sur la truffe. Surpris, et légèrement honteux de s'être laissé avoir si facilement, il secoua le museau, les sourcils haussés.

-Pas mal.

Mais il n'allait plus se faire avoir aussi facilement. Un demi-sourire sur les babines, il recula encore d'un pas et attendit, prêt à bondir, la prochaine attaque. Il défendrait le trône. Asclepia était loin du but.

-N'aie pas peur. Tu peux y aller plus fort.

La provocation était également l'un des points préférés de Tabralt dans un bonne bagarre digne de ce nom. Railler l'ennemi pour le pousser dans ses derniers retranchements était une stratégie comme une autre, après tout. Même si ici, ça ne se résumait qu'à un jeu et qu'il n'avait pas l'intention d'y aller de toutes ses forces sur son adversaire.
Malgré son air concentré, la queue de Tabralt, qui remuait très légèrement sous l'excitation de LA BAGARRE, trahissait sa bonne humeur. Dans ses yeux brillait, pour la première fois depuis leur rencontre, la même étincelle joueuse que celle qui semblait perpétuellement habiter le regard d'Asclepia. Oui, pour le dérider, il suffisait apparemment de jouer à se taper dessus. Grosse brute stupide.

>> Asclepia, malgré son hésitation initiale, semblait finalement s'être pris au jeu.

Il ne répondit pas à la provocation, enfin pas verbalement en tout cas, et se repositionna lui aussi face à Tabralt. Le nordique remarqua d'un œil critique quelques défauts dans sa garde, notamment le manque de protection de son cou et de son ventre, car il s'obstinait à se tenir sur la pointe de ses doigts délicats, ce qui laissait à son adversaire une excellente opportunité de lui faucher les pattes. Cependant, le grand mâle se garda de faire une quelconque remarque. Ils ne s'entraînaient pas. Ils jouaient.

Lorsque le loup-paon lança son attaque, Tabralt était prêt à le recevoir. L'attaque d'Asclepia était bien exécutée, rapide et agile, il il réussit à contourner la garde de Tabralt pour venir lui tapoter la base de la queue. Le nordique aurait pu esquiver, mais il choisit de le laisser faire, pour des raisons de stratégie.
En effet, dès qu'il sentit le toucher d'Asclepia sur son arrière-train, Tabralt se baissa et lança une patte sous son adversaire pour lui faucher les jambes, utilisant la faille qu'il avait repéré un peu plus tôt. L'idée étant que le loup-paon, emporté par son élan, aurait du mal à regagner son équilibre et avait une chance de tomber au sol.

Avec une agilité surprenante considérant sa taille, Tabralt recula ensuite, toujours plaqué au sol pour éviter un éventuel coup d'aile, car si Asclepia décidait de les déployer, il avait de forte chance de se prendre une gifle de plumes. Peut-être même plus, car si ces ailes permettaient à Asclepia de voler, et donc de soulever le poids d'un loup adulte, aussi fin soit-il, elles devaient être sacrément musclées.