Ennemis naturels - Tarko

Salazar

Le territoire Lazulis. Ou plutôt, ancien territoire, et ce qu'il en reste ... Il n'avait jamais mis les pattes dans ce bois, et pourtant, il se souvenait d'histoires le concernant. Malgré ce qu'il voyait, il savait qu'il était au bon endroit, mais maintenant, tout était mort. Tout semblait ... pétrifié.

Salazar avançait prudemment dans ce lieu nouveau pour lui, remarquant par-ci par-là des squelettes de petits animaux, parfois complets, parfois cassés, comme si un autre animal avait tenter de s'alimenter avec ces restes. Les dieux avaient dû être sacrément en colère pour avoir fait endurer une telle chose à une meute entière.
Et pourtant, cette puissance, qui aurait peut-être dû l'effrayer, le rendit plus ambitieux qu'il ne l'était déjà.

L'alpha Pepper, car il détestait utiliser les "dame" et "sir" dont il avait longtemps entendu durant son enfance et qu'il n'utilisait que dans certains cas, serait fière de lui s'il parvenait à convaincre les dieux qu'eux, les Etelkrus, seraient en mesure de les honorer comme les Lazulis auraient dû le faire. Et surtout, la Dragonne. S'il doutait du rôle que pourraient avoir Yurai et Moiro chez les Etelkrus, Mido semblait important, et ne parlons pas d'Ao ...

Une branche craqua et Salazar se figea. Bien qu'il ne tourna pas la tête pour essayer de découvrir l'identité de l'individu qui venait lui rendre visite, il ne restait pas moins à l'affût.
La vision était un élément clé, certes, mais devenait inutile lorsqu'elle était obstruée, et ici, c'était le cas.

Il se concentra un instant, agissant rapidement afin de ne pas se faire surprendre.
Un loup. Solitaire. Personne d'autre aux alentours.
Une fois ces informations recueillies, il siffla entre ses crocs, son regard se faisant plus dur.

« Sors de là. »

Il déplia légèrement son aile, sans réel but apparent, si ce n'est de se protéger d'une potentielle attaque venant de la droite.

Salazar

Le regard dédaigneux que lança Salazar à ce solitaire égaré fut immanquable. Il est sale, des feuilles sur le pelage, des branches mortes accrochées ici et là sur ses pattes. Une course effrénée visiblement. Pourtant, il est seul, et personne d'autre à l'horizon.

Quand son regard se posa à nouveau sur le mâle, celui-ci prit la parole. Comment osait-il lui parler de la sorte ? Comment osait-il le tutoyer ?
Soudainement, ce fut le bruit d'un craquement qui se fit entendre, et cela n'échappa à Salazar dont les oreilles pivotèrent dans la direction du son.

Aux yeux de Salazar, ce n'était qu'une tentative de vol sur sa personne. Il n'y avait aucun autre individu derrière ces arbres morts, ou peut-être d'autres vagabonds dont le but était de le prendre en otage. Il ne le laisserait pas s'approcher plus près de lui, hors de question.
Il siffla entre ses crocs, nullement impressionné, et ne croyant aucunement les dires du solitaire.

« Et bien alors, on a peur de son ombre ? »

Une pointe de sarcasme facilement reconnaissable, surtout lorsque les yeux se posent sur le léger sourire abordé par Salazar, malgré son regard hautain.

Malgré cela, il continuait de surveiller les alentours, sans pour autant bouger, simplement avec les vibrations et les sons comme son alpha lui avait appris, de façon à ne pas être pris par surprise.

Salazar

L'autre ne pris même pas la peine de lui répondre. Ce fut presque décevant, mais qu'espérait-il de toute façon ? Jugé indigne de son attention, Salazar replia son unique aile, un dernier regard hautain adressé au solitaire avant de faire mine de s'en aller. Pourquoi perdre son temps ? Il avait des dieux à visiter.

Mais soudainement un craquement se fit entendre. L'animal devait être sacrément massif pour avoir brisé autant d'os à la fois. Et agile pour ne pas avoir été repéré jusqu'ici-

Il y eut comme un petit tremblement qui remonta de la terre jusqu'à lui. Ses yeux glissèrent lentement vers la silhouette venant de faire son apparition, et il comprit rapidement que cet adversaire était loin d'être l'un de ceux qu'il connaissait. 

Sur le coup, le mâle eut un mouvement de recul. Après tout, il était important de garder un maximum d'écart entre deux opposants, surtout lorsque l'on ignore ses capacités. Cependant il fut rapidement amusé lorsqu'il remarqua que l'étrange animal n'était, pour le moment, intéressé que par le solitaire. Surtout lorsque celui-ci retrouva son épaule tailladée par les puissantes griffes de la bête d'un autre temps. Elle avait fait son choix, il y avait donc une opportunité à saisir.

Alors qu'il pensait pouvoir prendre calmement la fuite, le solitaire n'hésita pas un seul instant pour attaquer son opposant, chose réussie, avant de courir dans sa direction. Et lorsqu'il le vit faire, Salazar comprit rapidement pourquoi.

[dé lutte]

Il n'attendit pas que son congénère puisse placer d'autres mots avant de déplier son aile à hauteur, bien entendu, des yeux du solitaire. Viser les yeux était une stratégie basique mais qui fonctionnait parfaitement bien. Se retrouver aveuglé, même un court instant, en combat, pouvait s'avérer fatal. 

Et pendant ce temps, Salazar ne quitta pas des yeux l'animal. S'il chargeait, il allait pouvoir esquiver. Du moins, il l'espérait, mais il était assez ingénieux pour cela non ? Et entre un loup aveuglé quelques secondes, et un loup en pleine forme, il était logique que la bête allait fondre sur le premier.

Et si ce n'était pas le cas, il restait la fuite, n'est-ce pas ?

Salazar

Une plume arrachée comme le pourrait être un cheveu. Un simple froncement de sourcil pour réaction, Salazar était déjà prêt pour la suite. Il fallait dire qu'il avait su tirer avantage de la situation en éliminant quelques secondes un adversaire pour en esquiver un autre. 

Mais ce rire. Ce rire mesquin qui parvint à ses oreilles pourtant si délicates.

Son regard se posa sur le solitaire qui repartait à l'assaut. Il souhaitait le voir ramper, à présent. Il voulait entendre ses supplications tandis qu'il subissait les humiliations de l'Etelkrus. Le mâle profita d'ailleurs de cette ouverture offerte par le solitaire pour réfléchir à comment se débarrasser de lui. Il n'était qu'un solitaire, un vulgaire chien galeux, qui allait s'inquiéter de son absence s'il venait à périr ? 

Le solitaire était à présent près de l'étrange oiseau. Sans attendre une seconde de plus, Salazar courut dans sa direction tout en s'assurant de rester dans son angle mort. Il était évident qu'il n'allait pas s'en sortir aussi facilement. Il venait de se moquer d'un Etelkrus, il devait à présent apprendre de ses erreurs.

Et en payer le prix fort. 

Loin d'être le plus fort des canidés, il savait user de son intelligence en contrepartie. Le chevalier fit un dérapage contrôlé en le voyant au corps à corps de la bête, et en profita pour lui faire une jolie balayette. Pas de quoi blesser le solitaire, si ce n'est un choc soudain coupant la respiration sous la surprise, mais une belle opportunité pour l'animal préhistorique pour se venger de ses blessures.

Salazar n'étant pas encore blessé, il lui était pour le moment inutile de fuir, surtout s'il pouvait voir un combat mémorable entre ces deux adversaires.

Salazar

7 PV 

Le chevalier était satisfait d'avoir fait trébucher son adversaire, ce qui lui arracha un sourire provocateur en coin. Pourtant, l'animal préhistorique ne sut saisir l'opportunité qui s'offrait à lui, et rata son attaque. Comme réponse à cet échec, il roula des yeux, se demandant ce qu'il pouvait faire de plus.

Mais voilà que la colère du solitaire se mit à déborder hors de son corps. Cela arracha une mine de dégoût à Salazar. Quelle insulte, ce chien galeux daignait se montrer ainsi à lui ! 

[dé esquive]

Outré par un tel comportement digne d'un sauvage, il recula d'un pas, conscient qu'il allait à présent s'attaquer à lui. Le chevalier était prêt à esquiver une attaque directe, mais il ne s'attendait pas à ce que son adversaire ait l'intelligence de l'aveugler avant de l'attaquer. Son corps n'eut pas le temps de réagir, le solitaire s'abattit sur lui, lui donnant un coup de patte violent dans le museau et lui mordant sauvagement l'épaule qui n'était pas protégée par l'épaulière.

Salazar s'agita, cherchant à se libérer de la prison de muscles.

7 - 3 = 4 PV