L'esprit... D'équipe ? | Feat. Salazar

› Saqqarah
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La pluie avait commencé à tomber durant la route, Saqqarah ne s’en était pas offusqué, de toute façon il avait l’habitude d’être sale. Entre le vomis qu’il ramassait parfois, où celui qui finissait sur son poitrail, la boue était concrètement infiniment propre. En plus ça lui faisais un petit masque à l’argile gratuit. Cela dit, pas tout à fait sur que la terre soit du goût de son maître. Il lança un regard à Salazar. Il lui enlèverait toute cette boue plus tard s’il lui ordonnait. L’obéissance de Saqqarah atteignait de plus en plus de sommet. Il avait décidé de couper court à son espèce d’humanité existentielle qui lui bouffait les os. Asséché comme les terres désolées, le cœur du jeune loup ne voulait rien connaître des sentiments qu’il ne saisissait pas. Il lui semblait déjà suffisamment difficile d’évoluer dans ce monde hostile sans qu’un quelconque sentiment tendre ne lui transperce l’âme.

En arrivant sur les rives de la mer, il lança un regard à son partenaire. Agitant les oreilles. Il espérait que Salazar serait suffisamment intelligent pour nager dans son dos, là où l’eau aurait été préalablement chassée par la queue de Saqqarah. C’était non seulement le plus logique, mais aussi le moins fatiguant. Il s’engagea dans l’océan, déjà mouillé par la pluie, il vit à peine la différence avant de sortir du liquide salé, s’éloignant du loup par respect pour se secouer loin de lui et éviter de le mouiller. Revenant à ses côtés et marchant quelques pas derrières comme précédemment durant leur voyage. Il trouvait plus respectueux d’être derrière, puisque c’était Salazar le maître, et non lui.

Dans la forêt de l’île, la pluie était filtré par les arbres si bien qu’ils ne se prenaient que quelques goutelettes offrant à leurs pelages le loisir de commencer à sécher. Le poil et les cheveux rêches, il s’arrêta devant ce qui s’apparentait à un bâtiment et agita les oreilles. Rien de bien rassurant, mais rien de très effrayant non plus. Le cimetière passé était quelque chose d’aussi peu inquiétant que le manoir. Ils faisaient seulement tout deux ressortirent un sentiment d’impuissance qui s’agitait dans les veines de Saqqarah qui lança un regard brillant de curiosité à Salazar.

Salazar

La boue. Quelle sensation désagrable que de la sentir se loger sur un poil aussi délicat que le sien. Une expression de dégoût était apparue sur son visage. Le chevalier regrettait presque sa décision, celle d'avoir choisi pour destination le manoir dans le but de tester le jeune hybride.
Ses yeux ne se posèrent pas une seule fois sur Saqqarah. Celui qu'il aimerait appeler son soldat après son excursion était quelques pas derrière lui, de façon à le protéger d'un danger si nécessaire. Comment lui, fier chevalier, pouvait-il se retrouver dans une situation aussi dégradante ? C'en était presque une insulte !

Salazar ralentit sa marche lorsque l'étendue d'eau salée fit son apparition. Sa tête se tourna en direction de l'hybride, et sans qu'il ne dise mot, celui-ci s'engagea dans l'eau. Il se positionna derrière lui de façon à ne pas se fatiguer trop vite. Ses babines se murent tandis que la boue accrochée à son poil avait décidé de ne pas lâcher prise.

Leur session de nage fut relativement courte, et lorsque ses pattes foulèrent le sol, son regard se posa sur le second loup. Où comptait-il aller au juste ? Salazar s'apprêtait à prononcer une remarque acerbe au jeune Etelkru, mais lorsqu'il le vit s'ébrouer, il retint sa langue. Il s'était simplement éloigné pour ne pas l'asperger d'eau. Bien. Il en fit donc de même, chassant les derniers blocs de boue collés à ses pattes.

Une fois cette action effectuée, il se remit en route. Le manoir était proché, désormais.
D'ailleurs, ses oreilles se dressèrent lorsque le bâtiment fut visible. Un frisson parcourut l'échine du mâle. Il n'avait jamais mis les pattes dans le manoir. De l'excitation, mais aussi une forte curiosité. Avant l'objet de leur destination, il n'avait jamais prêté attention à l'environnement autour d'eux, tandis que là, son regard brillait. Le cimetière n'était que peu attrayant à ses yeux, mais le manoir ... qui savait ce qu'il cachait ?
Sans un regard à Saqqarah, il l'invita à avancer, les deux mâles se dirigeant alors vers la porte. En cet instant, il ne ressentait aucune peur. Il était presque ... dans son élément. Sa silhouette fine glissa au travers des portes entrouvertes, et il s'arrêta peu après avoir fait quelques pas sur le sol poussièreux. Son regard fouilla cette première pièce, comme pour vérifier qu'en cet instant, ils étaient seuls.

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Saqqarah avait suivit son souverain, il avait vu son regard quand il s’était éloigné pour s’ébrouer. Cela l’avait fait intérieurement sourire. Saqqarah n’avait pas l’intention de fuir, il était là pour Salazar. Il ne fuirait nulle part si le chevalier ne lui demandait pas. C’était le deal, et de toute façon c’était la décision de Saqqarah. C’était inconscient mais il se sentait bien avec Salazar, comme quand il était avec Sushi, alors que c’était un loup hautement différent. Mais il y avait quelque chose en ces deux loups de diamétralement opposé, qui plaisait au mâle et le rassurait. Et ça, c’était ce qui lui permettait d’être lui-même, de ne pas se sentir étrange.

Il entra à sa suite, humant l’air et sentant cette odeur de renfermé, de poussière et de vieux. Il entendit la porte se refermer sur eux avant de voir une goutte d’eau tomber sur le sol et le faire fondre. Tiens ça c’est original, il releva les yeux avant de voir plusieurs yeux les fixer. Vivement la bête descendit de sa toile et tomba devant eux. Les mandibules du monstre s’agitant devant eux. Instinctivement Saqqarah se plaça devant Salazar.

« Reculez Salazar ! »

Pas question de perdre sa salive. Mais son attitude montrait que même s’il n’en avait pas la force il allait le protéger. Il ne voulait pas ressentir la souffrance de Salazar, il préférait subir uniquement la sienne et protéger le mâle brun. Il lui lança un regard par-dessus son épaule. Lui signifiant de trouver une planque pour eux deux tandis qu’il ferait diversion.

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Salazar

Le grincement de la porte fut si désagréable que le chevalier ne put s'empêcher d'agiter les oreilles avant de les tourner vers l'arrière. Il eut d'ailleurs un mouvement de recul en voyant une étrange goutte tomber sur le sol. Salazar eut à peine le temps de relever les yeux qu'une bestiole hideuse décida de les rejoindre sur le sol froid. Le mâle releva une patte, les oreilles couchées sur son crâne, ne sachant si cette chose, qui était une araignée, allait être aussi agressive envers eux que ses congénères envers leur nourriture. Bien qu'il ne s'attendait pas à un tel réflexe, aussi tôt, de l'hybride, celui-ci se mit devant lui, tel un garde protégeant son roi. Le chevalier posa son regard quelques secondes sur son soldat en devenir, et fit un léger mouvement de recul sous ses paroles. Non pas qu'il obéisse, cela allait à l'encontre de ses valeurs. Cependant, il risquait de gêner le mâle dans ses mouvements, et hors de question que lui, fils d'Athelstan, se retrouve face à leur nouvelle amie.

Et alors que son regard cherchait une issue, Saqqarah jeta un regard par dessus son épaule, comme pour le pousser à réfléchir plus rapidement. Le chevalier fronça les sourcils. Trouver une cachette dans un lieu inconnu n'était pas chose aisée, il allait devoir patienter quelques secondes supplémentaires. Face à eux, des escaliers aux larges marches menant à des salles dont les portes étaient actuellement fermées. Inutile de prendre le risque de se retrouver face à une porte condamnée. Ses yeux glissèrent sur les murs, cherchant un trou, ou même une seconde salle plus attrayante, mais les deux accès sur les côtés ne l'inspiraient guère. En revanche, cette porte, presque derrière l'escalier, était entrouverte.

Salazar recula d'un pas supplémentaire, ses yeux posés sur l'araignée, et fit un mouvement vers la gauche. La bestiole était sensible aux mouvements puisque ses pattes indiquaient qu'elle était prête à agir. Il refit un mouvement de ce côté, essayant de la leurer. Entre eux se trouvait Saqqarah, mais pouvait-il vraiment empêcher l'immonde bestiole d'attaquer le chevalier ? De ce fait, soudainement, il se mit à courir vers la droite, et pour permettre à son protecteur de s'enfuir, il prit appui sur la bestiole, sentant ses poils répugnants se glisser entre ses doigts. La bestiole eut un instant d'incompréhension puisqu'aucune réaction de sa part n'apparut durant les quelques secondes suivant cette action.

Le chevalier parvint à rejoindre la porte sans encombre et pénétra dans cette nouvelle pièce, attendant son congénère de patte ferme. Une fois qu'il passerait cette porte, ils n'auraient plus qu'à la refermer pour passer à la suite.

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Saqqarah avait observé son maître, les oreilles dressés, le suivant du regard. Se sentant quelque part un peu fier d'avoir était accepté par ce loup. Parce que mine de rien, Salazar avait un certain charisme et une classe digne de lui. Il n'était pas un loup costaud, il n'était pas une brute, il était intelligent, il était gracieux aussi, et il était ce qui se rapprochait le plus de ce que Saqqarah aurait peut être aimé être. Et surtout, en sa présence le loup se sentait capable d'être lui même.

Il le vit disparaître dans une autre salle et observa l'araignée. Elle était gigantesque. Il ne pu décrocher son regard d'elle. Elle avait encore les pattes dans une partie de sa toile, qui semblait d'ailleurs bien collante. Le jeune loup en avait oublié sa fuite, si bien que l'arachnide posa son regard sur lui. Oups...

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› Saqqarah
› Mâle
› 1 an
› Etelkrus

Il fallait bouger sinon il allait finir dans la toile de madame et se faire croquer par celle ci. Une fin tragique qui ne l'intéressait pas du tout. Il recula d'un pas calme, observant la chose, le territoire autour de lui, l'espace était restreint et elle monstrueusement imposante. Le jeune loup recula assez pour se propulsé avec ses pattes arrières sous la bête. Attrapant son écharpe pour l'enroulé à une des pattes de l’arachnide, la force du mouvement du jeune loup lui tira la patte sous son ventre et la faisant chuter sur le sol. Se redressant dans le dos de l'immense insecte le jeune loup secoua son pelage et remit son écharpe avant de s'approcher de la porte et de passer dans l’entrebâillement de celle ci.

Il entendait la pauvre bête patiner et chercher à se relever. Il lança un regard à son maître, l'inspectant d'un petit coup d'oeil et vérifiant qu'il ne lui était rien arrivé en l'attendant. ça l'aurait embêté de ne pas avoir été là pour le protéger si il y avait eut un problème. Le jeune mâle reposa ensuite son regard sur la nouvelle salle où ils se trouvaient désormais, se demandant quelle genre de créature elle pouvait cacher, et quelle était la taille exacte de ce manoir ?

Enfin si ça faisait plaisir à Salazar d'explorer ce lieu lugubre et sombre, ça ne dérangeait pas Saqqarah de l'accompagner. Au moins il était là pour le défendre et s'occuper de lui s'il lui arrivait quelque chose. L'apprenti Panseur était très prévoyant et avait emmené de quoi apporter les premiers soins à un blessé en cas de gros pépin. Il espérait cependant qu'il n'y aurait pas de gros pépin, ça n'était pas du tout une chose qui lui faisait envie.

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Salazar

Quel idiot ... L'hybride n'avait visiblement pas compris le message puisqu'il n'avait toujours pas bougé.
Le regard du chevalier se fit plus insistant. Si Saqqarah n'y mettait pas du sien ils n'allaient pas aller bien loin dans l'exploration du manoir. Heureusement pour lui il se rattrapa bien vite, utilisant son écharpe avec brio pour renverser l'arachnidé.

Une fois qu'il l'eut rejoint dans cette nouvelle salle, il poussa la porte à l'aide de ses pattes avant afin de bien la refermer et empêcher l'immonde bête de les rejoindre. Son regard se posa ensuite un instant sur son congénère, inspectant rapidement son état. Il put ainsi s'assurer que l'araignée ne l'avait pas touché. L'exploration ne s'arrêterait pas là, tout compte fait.

[Dé]

Le chevalier fit quelques pas dans le but de mieux voir la pièce dans son ensemble. Elle semblait vide, et son regard s'accrocha à ces étranges tableaux. Un pas, puis deux, il s'arrêta net en sentant un courant d'air froid dans son dos. Cela surprit Salazar puisqu'il n'y avait aucune raison pour que le vent l'atteigne d'ici. Pourtant, il tourna la tête, curieux, avant de regarder à nouveau devant lui. Néanmoins, l'origine du courant d'air n'était pas celle à laquelle il avait pensé. Il écarquilla les yeux lorsqu'il vit une étrange silhouette apparue soudainement face à lui, qui se mit à lui hurler dessus. Il eut un sursaut, ses griffes essayant de se planter dans le sol froid, les oreilles rabattues sur son crâne. Son coeur, peu habitué à ce genre d'événements, battait à tout rompre.

Il déplia son aile dans un but défensif, prêt à riposter si cette nouvelle présence venait à se montrer hostile.
Habitué au luxe, les émotions fortes n'étaient pas sa tasse de thé, à ce pauvre chevalier.

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'Manoir Hanté' :
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› Saqqarah
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› 1 an
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Méticuleusement inspecté par son supérieur, Saqqarah en fit de même, mais pour une tout autre raison. Il désirait seulement s'assurer que son comparse soit en bonne santé, et puisse donc continuer l'aventure. Comme l'ailé était peu démonstratif, il se doutait cela dit que celui ci ne montrerait pas le moindre signe de faiblesse ou de souffrance. Il fallait dont être deux fois plus prudent avec lui. Il avait l'habitude des fortes têtes cela dit, il en était une, Tawana en était une, Harmakhis en était une, et Ortie était la championne dans le domaine.

Il roula des yeux en soupirant, son supérieur semblait presque agacé par lui. Mais ça ne le dérangeait pas. Le loup sombre n'en avait cure il avait de toute façon prit parti de l'idée que le mâle ralerait du début à la fin de cette excursion, et qu'il râlerait en silence, ne disant en plus rien de ce qu'il pensait. Ce qui était encore plus barbant pour Saqqarah qui commença à suivre Salazar avant de sentir un courant d'air. Spectre ? Fantôme... Cela lui rappelait vaguement le pouvoir d'un certain Panseur. Il s'arrêta en voyant la silhouette blanche avant de voir Salazar se figer comme un piquer, quoi, il avait sérieusement était surpris ?

A cause du courant d'air Saqqarah s'y était attendu lui. Comme si c'était une évidence qu'un esprit allait leur tomber sur la gueule dans un milieu aussi vieux et lugubre. Mais bon Salazar semblait prit par la peur de voir un élément surnaturel se pointer devant lui. Le cri arrêta Saqqarah qui tourna la tête vers la banshee et prit une grande inspiration.

« La ferme ! Nous aussi on peu gueuler si on veut ! »

Lui hurla-t-il. Le spectre se tourna vers lui. Saqqarah le toisa avant de s'asseoir et de lui dévoiler les crocs, les oreilles pointées vers lui. Il savait qu'il ne pouvait pas blessé un fantôme mais celui ci semblait surpris de ne pas faire peur au jeune mâle et disparu en se retournant. Le reptilien roula des yeux. Les morts ont vraiment une drôle de façon d'interagir avec les vivants. Quoi que les vivants ont aussi un étonnant rapport à la mort aux yeux du jeune loup qui se releva pour se remettre en mouvement.

[Dés]

Se relevant et se retournant, il dressa les oreilles en apercevant une grande faux prêt d'un angle de mur. S'approchant de celle ci, le jeune mâle s'arrêta devant des escaliers qui se trouvait à la gauche de la faux. Elle sentait mauvais le sang et la mort. Mais elle semblait ne pas avoir été utilisée depuis bon nombres d'années. Il haussa vaguement un sourcil, interloqué et surpris par un tel objet abandonné là. Et tourna la tête vers Salazar, attendant la suite de ses ordres.

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'Manoir Hanté' :
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Crois-tu vraiment pouvoir te mesurer à une banshee, Saqqarah ? Qui plus est à Mona Lisa ? Crois tu vraiment que ton stoïcisme peut l'atteindre, autrement qu'en nourrissant le brasier de sa colère ? Elle disparaît, mais les portes disparaissent aussi dans cette pièce où vous êtes maintenant emprisonnés. La luminosité déjà chiche du lieu diminue encore pour que les meubles et les objets de la pièce se transforment en ombres menaçantes, grimpant aux murs et ondulant au plafond.

Elle réapparaît, illuminée par dessous d'une source de lumière indiscernable et monstrueuse.

Elle hurle de nouveau, mais ce cri n'est pas aussi indélicat que le précédent.

Ou peut-être que si.

" Vos MÈRES ne sont que des RATES qui COUCHAIENT avec des POURCEAUX, vous en portez l'odeur et le DÉSHONNEUR ! FLÉTRIES seront vos peaux bien avant que l'on me traite de cette MANIÈRE ! "

Elle grandit, envahit l'espace et vous oblige à vous tordre le cou pour la contempler.

" En MA MAISON vous êtes et POURRITURE vous deviendrez si en l'INSTANT qui vient grâce à mes yeux VOUS NE TROUVEZ. "

Elle disparaît. Ça n'est plus d'un cri qu'elle vous parle, mais d'un ton sombre et délicat qui de partout à la fois semble venir, et se glisse sous votre pelage pour tâcher votre échine de sueurs froides.

" Vous cloportes bâtards ne méritant pas de ramper sur terre, mortels bien peu bénis à la naissance d'intelligence, vous qui outrepassez les frontières des vivants et des morts pourriez bien ne jamais en revenir... "

C'est dans le noir complet que vous êtes maintenant plongés.

Bien malins, de vous ensevelir dans tel fatras. Le serez-vous assez pour en sortir indemnes ?

Salazar

Les oreilles du chevalier s'agitèrent en entendant son congénère s'exprimer de la sorte. Il lui coula un regard en coin, ses muscles se raidissant. Visiblement, Saqqarah n'avait pas beaucoup fréquenté la bibliothèque pour oser répondre sur ce ton à une banshee. Salazar, en voyant l'esprit disparaître, était persuadé qu'il ne comptait pas en rester là.

Cependant, l'habitant de ces lieux ne revint pas dans les secondes qui suivirent, de ce fait, il ramena son aile contre lui. L'hybride n'avait pas perdu de temps, il était déjà parti à la rencontre d'une immense faux accolée à un mur. Le chevalier décida de le rejoindre, croisant son regard lorsque celui-ci chercha à le consulter. Ils devaient emmener la faux. Malgré son odeur qui lui prenait à la truffe, elle pouvait se montrer fort utile. Il passa sa patte dessus, permettant d'enlever une fine couche de poussière. Au même moment, les portes de la pièce disparurent, et Salazar se détourna de la faux, désormais dos à elle, pour voir le changement qui s'opérait dans la salle.
Non seulement les portes avaient disparu, mais en plus le peu de lumière qu'ils avaient s'atténua, donnant une toute autre vision de les meubles et objets présents.

Les oreilles de nouveau plaquées sur son crâne, il attendit que la banshee se manifeste, et cela arriva bien plus vite que prévu. Cette apparition ne l'effraya pas, il s'y attendait, à celle-là. Et ses craintes quelques minutes auparavant se confirmèrent en cet instant.
Le comportement de Saqqarah avait fortement déplu à l'esprit. Tandis qu'elle insultait la lignée des deux canidés, elle se mit à grandir, à tel point qu'il fut difficile de garder son visage dans son champ de vision.

Soudain, plus rien. La banshee avait disparu. Mais malgré le fait qu'elle ait disparu de leur champ de vision, il savait qu'elle était toujours là, il sentait encore ce froid, et lorsqu'elle reprit la parole, il ne put s'empêcher de frissonner. Comme si c'était la mort elle-même qui était venue à eux. Pourtant, ses paroles ne l'atteignirent à aucun moment. Et il fallait dire qu'elle l'avait quelque peu énervé en traitant mère Lucie de la sorte. Mais il savait qu'ils seraient perdants à contredire l'esprit, alors il tourna la tête vers Saqqarah, lui intimant de ne rien ajouter de plus aux paroles de la banshee, sauf si cela avait un réel intérêt.

A peine cette action réalisée, ils se retrouvèrent dans le noir, dans une pièce sans issue.
Et pourriture vous deviendrez si en l'instant qui vient, grâce à mes yeux vous ne trouvez.
Mais que devaient-ils dire pour ne pas devenir pourriture justement ?

Le regard dur de Salazar était porté sur son congénère. Lui n'avait rien à voir dans cette histoire, Saqqarah était le seul à avoir agi sans réfléchir. Lentement, tandis que l'hybride essayait de conserver son âme en léchant les bottes de la banshee, il recula jusqu'à toucher un mur. Au moins, il savait qu'une araignée, ou autre créature, ne pouvait le surprendre en venant de là. Le noir était tel qu'il craignait une mauvaise surprise une fois la lumière revenue.

Le chevalier écoutait les paroles de son futur soldat, et agita les oreilles lorsqu'il annonça qu'elle ne devait pas punir le chevalier. Salazar, conscient qu'il pouvait perdre son premier soldat dans cette épreuve, que ce soit physiquement ou concernant sa loyauté, décida de prendre la parole.

« Nous sommes ici dans le seul but d'explorer votre humble demeure. Comme vous avez pu le constater, nous n'avons cherché querelle auprès de la créature étant venue nous accueillir. »

Il cligna des yeux, pesant ses mots.

« Nous ne sommes aucunement ici pour vous offenser. »

Edit de la dernière partie réalisé en fonction de la réponse qui suivait de Saqqarah, d'où les échos à l'autre réponse.

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› Saqqarah
› Mâle
› 1 an
› Etelkrus

Il n’y a pas à dire, les morts ont vraiment une étrange manière d’interagir avec les vivants. Il accepta le noir qui s’engouffrait sur eux comme une prison. Avant de voir le spectre revenir, et de l’admirer. Si grande ainsi, elle en était presque belle. Il l’écouta, et baissa lentement les oreilles, assit comme un soldat, il ne baissait pas les oreilles parce qu’il avait peur ou qu’il était blessé dans son orgueil inexistant, mais parce qu’il ressentait qu’il l’avait blessé et lui avait manqué de respect. Et ça il ne voulait pas. C’était une vie comme une autre. Un fantôme certes. Mais elle n’était pas une atrocité. Elle était déjà morte en plus.

Et elle semblait avoir été blessé par son attitude. Et ça ce n’était pas pardonnable aux yeux du loup qui détestait faire souffrir autrui. Il se releva, et s’avança calmement vers elle, levant les oreilles en sa direction. L’observant, ne la quittant pas des yeux. N’ayant pas peur, la trouvant inquiétante, mais l’affrontant du regard quand même. Il s’inclina.

« Pardonnez moi Dame Mona-Lisa. Je ne souhaitais ni vous blesser ni vous énerver…Encore moins vous manquez de respect. Je sais que je suis stupide, et que je ne vaux pas grand chose. »

Lui dit-il calmement avant de relever la tête vers elle. Il disait vrai, il se sentait complètement stupide, et c'était toujours trouvé médiocre. Ses qualités étaient ... Hum... Il ne savait pas en fait. Mais il ne pensait pas être important. Il avait conscience que si il venait à mourir le monde continuerait quand même de tourner. Alors qu'elle, elle serait encore là. Restant debout. Avant de lancer un regard à Salazar. Ouf son maître était tout de même de son côté... Il avait certes lui-même était irrespectueux et légèrement présomptueux. Mais il se repentissait sincèrement.

Elle était une entité à elle seule, comme lui, et comme Salazar elle avait des désirs, peut être des envies. Et le droit au respect surtout. Il resta à la regarder. Les oreilles pointées vers elle. Sa présence l’éclairait, mais elle n’éclairait que mal la pièce. Et quand elle repartie, il savait pourtant qu’elle était encore là. Qu’elle attendait, quoi, il ne savait pas vraiment.

« Mais… Dame Mona-Lisa, vous ne vous sentez jamais seule ici ? Encore pardon, pour mon comportement déplacé. Je n’aurais pas dû réagir de la sorte. Blâmez moi si vous le désiré. Mais Salazar n’y est pour rien. »

Oui, c’était lui seul qui lui avait répondu, lui seul qui avait été méchant. Lui seul qui lui avait manqué de respect. Salazar n’y était pour rien. Mais maintenant qu’elle avait prit le parti de parler, Saqqarah était intéressé par elle. Qu’est ce qui animait un fantôme ? Un regret, un remord ? Avait-elle besoin de quelque chose ? Se sentait-elle triste d’être enfermée ici seule ? Il était tellement désolée d’avoir manqué de respect à la dame de la maison. La maîtresse de celle-ci. Il se sentait totalement stupide, et il l’était. Un vrai pleutre, un con fini. Ah il fallait qu’il répare sa bêtise, parce qu’il la respectait au fond. Oui vraiment !

Hurlement de rire. qui retentit de mille directions à la fois et vous perce les tympans.

Ah !

"Je vous ai VU oui, fuir de manière PATHETIQUE devant cette pauvre petite araignée."

Et le hurlement se mue en grincement graveleux qui roule sous leur crâne et gronde sans fin. Elle s'amuse, un peu, de votre bêtise. Au moins est-ce à votre avantage, parce que soudain autour de vous le noir se fait complet, vous êtes aveugles.

Mais pas sourds.

"Que je ne vous revoie plus jamais chez moi."

Téléportés sur le parvis du manoir, éblouis par le soleil du soir, la porte de la sombre maison claque derrière vous d'une manière définitive.

Salazar

Salazar serra les crocs lorsque le rire strident de la banshee parvient à ses oreilles. Un grondement sortit d'ailleurs de sa gorge lorsqu'elle osa ainsi se moquer d'eux. Ce que le chevalier ne savait pas encore, c'était qu'il s'agissait là du premier échec, de la première frustration et rage qu'il allait devoir affronter au cours de sa vie. Si Saqqarah n'avait pas répondu à l'esprit, celui-ci ne se serait sans doute pas manifesté davantage. Si l'hybride allait devoir être férocement dressé, il savait que son coeur était néanmoins brave. Sans cela, il n'aurait même pas cherché à conserver la compagnie de Saqqarah. Pourtant, quelque chose le dérangeait encore. Les paroles de l'hybride sonnaient plus comme de la lâcheté qu'autre chose à ses oreilles. Dès qu'il se retrouvait face au danger, cherchait-il tout le temps à se racheter de son adversaire ? Il s'agissait là d'un point qu'il allait devoir éclaircir. Après tout, il ne le connaissait pas assez pour savoir s'il s'agissait là d'une tentative pour protéger le chevalier ou pour tout simplement sauver sa peau.

Le bruit qui suivit le rire devint vite insupportable. Qu'il aurait voulu planter ses crocs dans le cou de la banshee, bien qu'elle soit immatérielle, pour la faire taire ! Puis vint le noir. Le chevalier savait qu'il n'était pas seul, il entendait la respiration de son congénère à ses côtés. A peine les paroles de Mona Lisa prononcées, les deux Etelkrus se retrouvèrent à l'extérieur, le claquement de la porte les accompagnant.
La visite était terminée pour aujourd'hui.

Pourtant, Salazar avait vu cette réponse dégradante comme un affront, et il reviendrait. Il reviendra, et il ne sera pas aussi respectueux qu'aujourd'hui.
Quelques secondes passèrent, le temps que leurs yeux s'adaptent à celle nouvelle luminosité, et, sans un regard à Saqqarah, il se mit en marche, la tête à hauteur des épaules, les oreilles plaquées sur son crâne, et le regard dur.

« Rentrons. »

De la colère, de la haine, tout ce négatif se ressentait, et pourtant, le chevalier n'en pipa mot.

› Saqqarah
› Mâle
› 1 an
› Etelkrus

Les odeurs de poussières, de champignons à cause de l'humidité, le bruit qui craque, un frisson. Il étira un sourire, l'atmosphère était étrangement mystique et plaisante. Mais il était tellement curieux, qu'il aurait aimé avoir des réponses de la Banshee. Il se sentait tellement con de l'avoir blessé ainsi, d'avoir été mesquin et mauvais, arrogant et trop fier, ce n'était pas lui, ça ne lui ressemblait pas. Il l'écouta les mettre à la porte, avant de lancer un regard à Salazar. Est ce qu'il allait devenir aussi aigri que lui en restant à ses côtés ? Il ne le voulait surtout pas. L'idée même lui donnait le vertige, la nausée et la gerbe.

Il l'entendit ordonner de rentrer, ses oreilles s'agitèrent, il lança un regard au manoir, puis reposa ses yeux sur le descendant d'Athelstan. Râleur et aigri, mais pas méchant. Ni monstrueux, juste coincé et très arriéré dans ces pensées, un peu raciste aussi. Mais bon, Salazar quoi. Saqqarah ne s'était pas attendue à autre chose venant de lui. Le jeune mâle remua doucement la queue, suivant le loup pour rentrer en territoire Etelkrus, remettant correctement son écharpe encore plus abîmée qu'avant... Cela lui fit mettre les oreilles en arrière. Fichue araignée.

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