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Sujet: A l'ombre des palmes | Libre Dim 05 Juil 2020, 17:46
A l'ombre des palmes
Aujourd'hui, vacances.
Si le mot pouvait s'appliquer : lui-même n'en savait trop rien. Pouvait-on parler de vacances pour un solitaire dont la vie se voulait détachée de toute forme de contrainte, si ce n'est celle de se trouver régulièrement à manger et de ne pas crever bêtement sur un coup du sort ? Deux activités qui par ailleurs tendaient généralement à coïncider pour lui, dans la mesure où il lui arrivait assez régulièrement de croiser la route de quelque absurde monstruosité venue tout droit d'un cauchemar de gosse ; rencontre qui escaladait toujours très vite en affrontement mortel et s'était pour le moment toujours terminée sur un énorme repas avec possibilité si la position de la carcasse était favorable de revenir se servir durant de nombreux jours par la suite. A ce stade-là, on pouvait presque dire que la nourriture lui tombait dessus la plupart du temps. Et il ne savait toujours pas si c'était une bonne chose ou pas.
Ce qui était une bonne chose, en revanche, c'était cette noix de coco qu'il était sur le point de réussir à percer : cela faisait de longues minutes qu'il s'acharnait à la tâche, et il se sentait toucher au but. Il avait pris la route très tôt le matin, bien avant que les premières lueur de l'aube ne viennent roser le ciel. Mû par quelque fantaisie absurde qui le poussait à aller profiter de l'air marin pour la journée, il avait traversé les terres qui le séparaient de la plage en ligne droite, bravant les frontières des meutes sans la moindre hésitation, n'ayant pour une fois pas spécialement envie de flirter avec l'interdit, seulement désireux d'avaler le plus rapidement possible la distance qui le séparait de ce petit atoll qu'il avait eu l'occasion de lorgner de nombreuses fois depuis son arrivée sur ce continent, sans jamais oser s'y aventurer. Il fallait dire que la perspective d'y aller à la nage ne le ravissait pas : Joaquín n'aimait pas se mouiller. Néanmoins, cette nuit-là, il avait soudain eu envie de s'accorder un peu de bon temps, et pour une obscure raison c'était le bruit des vagues qui s'était imposé dans son esprit. Il avait décidé de vivre dangereusement et de se lancer dans l'inconnu. La météo était clémente, et on n'allait pas se mentir : en dépit de la très épaisse couche de poussière qui protégeait plus ou moins son poil et sa peau de l'assaut du soleil, il commençait à être sérieusement crade. Peut-être justement à cause de toute cette poussière. Et de ces restes de sang séché, parfois le sien, souvent celui d'autrui, qui accolaient son épais pelage en de grosses mèches par endroits. On en était arrivés à un point où même lui commençait à trouver ça problématique : un bon bain ne lui aurait pas fait de mal. Peut-être même deux. Il était juste satisfait de savoir que l'oiseau qui l'accompagnait désormais partout où il se rendait semblait également capable de le débarrasser d'éventuels parasites, si jamais il en attrapait. Ce qui n'avait pour le moment jamais été le cas. Merci la poussière. Il avait atteint la plage en milieu de matinée, avalé sa réticence à aller faire trempette en se refusant littéralement à ralentir ne serait-ce qu'un tout petit peu, et s'était avancé dans l'eau sans un regard en arrière — mais non sans un frisson qu'il avait jugé fort désagréable –, mettant cap sur cette île et ses promesses qui l'attendaient à l'horizon.
Il se refuserait à l'admettre, mais la traversée n'avait pas été si désagréable que ça. Il avait atteint l'atoll suffisamment tôt pour ne pas se retrouver face à une armée de touristes apparus spontanément en une journée comme moi ce matin à la plage, s'était enfoncé dans la jungle, avait marché un certain temps, puis était tombé sur une petite crique perdue au milieu de la végétation, sa bande de sable blanc léchée par les eaux turquoises d'un côté, bordée de cocotiers de l'autre, il avait humé l'air et n'avait senti personne alentours, avait décrété que cet endroit était très bien et que c'était désormais sa plage, et s'était installé là. Sans glacière ni serviette ni parasol, mais il y avait bien cet arbre non loin de l'eau qui lui faisait de l'oeil tout comme il pouvait lui faire de l'ombre. Il avait repéré quelques noix de coco échouées au sol, les avait faites rouler jusque là, en avait dépecé une jusqu'à en révéler le centre, et avait commencé sa tâche. Il n'avait jamais testé les plages, chez lui, que lors de son périple pour venir jusqu'ici, après avoir été implicitement banni de son canyon. On n'allait pas se mentir : c'était quand même sympa. Il aurait juste aimé avoir ses sœurs avec lui, il était certain qu'elles aurait adoré, et pour être honnête, lui-même aurait plus profité du coin s'il avait eu leurs incessants bavardages pour le bercer tandis qu'il pionçait gentiment à l'ombre à côté d'elles. Il avait regretté de ne s'être jamais vu accorder l'occasion de venir dans un endroit pareil avec elles quand cela était encore possible, mais la mer était juste trop loin. Aujourd'hui encore, l'amertume était présente. Peut-être dans une autre vie. C'était la seule chose qui le consolait vaguement lorsqu'il se prenait à y songer — bien plus souvent qu'il ne l'aurait dû –, même s'il était fortement sceptique à ce sujet. Mais après tout, sa vie ici lui avait permit de constater que les limites de la normalité qu'il avait à une époque considéré comme acquises ne l'étaient pas tant que ça : il aurait pu être surpris. Un jour. Qui sait.
En attendant, le claquement sec sous sa dent lui indiqua qu'il touchait enfin au but, et un nouvel exercice de pression sur la coque brune en fit céder un bout, qu'il mit prestement de côté. Il leva la tête, baissa les yeux pour contempler son oeuvre : un magnifique trou ouvrait désormais le noyau et offrait à sa vue et surtout à sa gueule le liquide rafraichissant dont il était gorgé. Lapant pensivement le jus de coco, il tourna la tête vers son oiseau, qui le fixait en silence. Il finit par se redresser et laisser le volatile venir se poser sur le fruit pour venir boire un peu à son tour. Un soupir satisfait gonfla son poitrail, et il écarta lentement la noix, l'installant dans un petit trou arrangé dans le sable pour l'empêcher de rouler, avant de poser sa tête entre ses pattes. Savourant la caresse du vent sur son visage non plus couvert de poussière et de crasse mais désormais maculé de sel, il ferma les yeux, et se laissa emporter par le bruit des vaguelettes qui léchaient paresseusement le sable à quelques mètres de lui.
Lucian » Drogué
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Jeu 19 Nov 2020, 16:55
Freya, 1 an 1/3
Douceur, calme et gentillesse, là était les qualités que la valkyr aurait attribué à sa fille sans la moindre hésitation, elle qui avait grandi entourée des valeurs du peuple Nakhus, ne pouvait qu’incarner ces valeurs de partage, de bienveillance et d’amour. Une jeune enfante sage qui n’avait jamais vraiment quitté les terres de la paroisse, si ce n’est pour se rendre sur l’île chuchotante avec son oncle Noé. Une enfant calme qui écoutait toujours ses aînés, sa mère ou ses oncles, qui jamais n’avait cherché à contredire leur consigne ou désobéir de peur de les décevoir tous. Du moins avant de nourrir un certain attrait pour les étrangetés. Nourrit d’une certaine soif d’aventure dictée par les romans qu’elle lisait seule ou en compagnie de son oncle, la louvette s’était surprise à se balader de plus en plus loin. Dans les montagnes et disparaître de plus en plus longtemps, aimant particulièrement se retrouver entouré de la nature sauvage sans en comprendre les dangereux attraits.
Jamais la louve blonde n’aurait cru devoir lui attribuer autant de maladresse ou bien la qualifier de fugitive, tant sa confiance en sa progéniture étant aveugle. Mais aujourd’hui les évènements avaient pris une tournure inattendue. Car elle n’était pas revenue lorsque la luminosité commença à décliner. Il fut ce jour ou fougue et jeunesse l’avait poussée à s’éloigner des siens, le temps d’un jeu, l’instant d’une errance parmi les monts célestes. Poussée par une irrémédiable envie d’aventure et découverte qu’elle ne pouvait contenter par les lectures de son oncles ou bien par les contes qu’elle s’imaginait seule parfois en jouant parmi les fleurs du jardin. Crapahuter en dehors du camps des Nakhus loin de l’ombre divine de l’église aux corneilles était chose nouvelle pour la jeune brune aux cheveux bouclés. Un temps au cours duquel elle avait pu découvrir ce qu’était l’amitié autre que l’amour familial dans lequel elle avait toujours été bercée. Se sentant forte de ses découvertes et d’avantage courageuse, la jeune louve se perdit volontairement au sein d’une forêt à l’automne éternel avant de se perdre involontaire au Sud.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, dans une forêt luxuriante au cœur de l’hiver éternellement imposé par la grève, mais cela était sans compter sur sa maladresse. si par mégarde le jeune louve n’avait pas choisit d’emprunter la mauvaise voie, le mauvais sentier, se perdant d’avantage au sud du continent. Une maladresse de passage qui l’éloignait d’autant plus des siens, suivant la chaîne de montagne jusqu’aux falaises d’albâtre d’où l’on pouvait aisément observer la plage. Chose dont elle fut curieuse, n’ayant connaissance des récifs que dans les histoires de piraterie contée par son oncle et ne connaissant d’étendue d’eau que les rizières et les rivières qui bornent les territoires du Nord.
Trouvant passage, un semblant d’escalier formé à même la roche poudreuse, elle put atteindre les dunes et berges ensablées. Et enfin sentir l’humidité en surface, celle qui la fait légèrement frémir lorsque sa froideur vint lui mordiller les coussinets. Le sable, elle ne le connaissait pas, ni celui-ci, ni celui du désert, elle ne connaissait que l’herbe humide de rosée le matin et la pierre brûlante au soleil d’été. Tout lui restait à découvrir, ce qu’elle fit. Lorsqu’elle aperçut le vas et vient dansant de la marée, la profondeur des vagues mousseuses qui viennent mourir sur le rivage. Sa curiosité guide alors ses pattes plus au bord. D’abord, oreille basse, elle observe légèrement craintive de l’eau, du tumulte et sa morsure contre ses pattes. Puis le jeu semble reprendre ses droits dans son esprit. Mi-fascinée, mi effrayée, un jeu de dupe s’installa entre la mer et elle, se jouant de chaque allée et venue. Esquivant lourdement les embruns sur le sable gorgé d’humidité puis virevoltant un peu plus loin. Lourdeur et lenteur, se font ennemi de la louve qui finit par frôler la surface humide et fuit à l’opposé le pelage gonflé et la tête rentrée dans les épaules. Suivant la rive, elle finit par apercevoir un semblant de pont formé de corail qui semblait rejoint un îlot tout près – une île de pirate, ça elle en était sûr. Si par le plus grand des hasards et la plus grande des pirouettes scénaristiques,la mer ne s’était pas retiré pendant un moment et la marée basse n’avait laissé à découvert ce petit pont formé de récif lui permettant de relier aisément la plage et l’atoll sans risquer de se mouiller trop les pattes. Elle qui depuis toujours fut terrorisée par l’océan n’aurait jamais osé s’y aventurer d’aucune autre façon si ce n’est accidentellement. Par une chute, un naufrage, une téléportation hasardeuse provoquée par on ne sait quelle puissance divine. Dans tous les cas, la louve put rejoindre la rive au sable dorée et put profiter des volées de papillons colorés qui y séjournent dans une végétation luxuriante. Alors elle entreprit d’en faire le tour, marchant seule entre rive et palmiers, jusqu’à l’apercevoir, la silhouette sombre allongée sous un palmier qui pique sa curiosité.
La petite louve allait certainement perturbé les plans de vacance du solitaire ou bien réaliser un souhait par sa présence tout d’abord et par sa curiosité maladive et son enthousiasme débordant. Sa hésitation aucune n’éprouvant aucune crainte envers qui que ce soit, la louve s’avança à contre jour, l’observant d’abord avec de grand yeux jaune semblable aux siens. Elle marqua une pause, fit mine de le reconnaître avant de briser le silence.
Bonjour. Jappa la louvette tout en battant frénétiquement la queue de gauche à droit comme pour l’accueillir ici alors même qu’elle était plus invitée que lui. Elle approche tout près, un sourire se dessine sur ses babines alors qu’elle le frôle presque pour renifler l’odeur du solitaire. Une odeur qu’elle ne peut reconnaître, car elle est comme toutes les autres inconnues. Une idée qui alors traverse son esprit, et s’il s’agissait d’un pirate.
Tu es capitaine patte de bois ? Elle abaisse le regard, observe les grosses pattes du solitaire et parvient seule à la conclusion que non, il ne s’agit pas de ce pirate là. - Ha bah non, le requin a pas mangé ta patte. Alors tu es un de ses matelots ? Tu surveilles le trésor ? Elle penche la tête, laisse courir quelques mèches ondulées devant son visage.
Cassius » Historique
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Jeu 31 Déc 2020, 16:41
La quiétude ne fut que de courte durée, ou tout du moins c'est ce qui lui sembla, car bientôt à la brise marine vint se mêler une nouvelle odeur, bien vivante cette fois. Les paupières de Joaquín frémirent, mais il s'obstina à les garder closes, son corps bien moins détendu cependant. Ses oreilles pointaient discrètement dans la direction d'où provenait la nouvelle arrivante — Nakhu, selon toute vraisemblance – et son nez frétillait tandis qu'il s'efforçait d'évaluer la situation. Quelques instants suffirent à ce que tout doute s'estompe : ce n'était pas un passage éphémère, la nouvelle venue se dirigeait tout droit vers lui. Bientôt le crissement du sable lui indiqua que son oiseau et lui n'étaient plus seuls du tout. Joaquín ouvrit les yeux, et ses deux prunelles jaunes, après un bref instant d'accommodation, allèrent trouver la louve.
Lui qui ne s'était pas attendu à grand chose de bien intéressant — on n'allait pas se mentir : selon ses critères très subjectifs, les Nakhus étaient un peuple prodigieusement chiant, et il n'y avait jamais grand chose de bien excitant à vivre en leur compagnie, enfin, à quelques individus prêts – se figea en un instant lorsque ce qu'il vit le plongea dans une profonde confusion.
— ¿Abuela...?
Car tout à coup elle se tenait face à lui. Son roc. Son phare. Arabella. Silhouette gracile couleur sable, striée de brun. Son épaisse chevelure noire ornée de quelques fleurs rouges — des roses, songea-t-il, c'était nouveau, tout comme son écharpe qui n'était plus la même, et elle paraissait si jeune. Ne manquaient plus que les plumes de quetzal qui auraient dû pendre accrochées à son oreille, et résidaient actuellement dans sa propre encolure, et il eut le réflexe fou de se mettre sur ses pattes d'un bon, prêt à arracher les ornements qu'il avait hérités d'elle pour les lui rendre de sitôt, si tout à coup un détail crucial ne l'avait stoppé dans son élan. Elle avait les yeux jaunes. Jaunes comme les siens. Les sourcils de Joaquín se froncèrent, et sa queue qui avait commencé à battre avec engouement se stoppa net. Si le souvenir de sa grand-mère commençait à dater, il conservait d'elle une image remarquablement nette. Arabella avait hérité des yeux bleus de sa mère, Carmen, yeux qui avaient largement contribué à son succès dans un océan d'iris majoritairement ambrés ou bruns, en dépit de l'épaisse cicatrice qui barrait son visage et du voile pâle qui recouvrait l'un d'entre eux. On n'avait que très rarement les yeux bleus dans le désert. Ca n'était pas un formidable atout et c'était même plutôt désavantageux car ça les rendait très fragiles à la brûlure du soleil. Mais ça plaisait beaucoup, pour sûr. Lui même les avait toujours trouvés magnifiques, même lorsque, leur crépuscule atteint, ils avaient perdu leur éclat, et semblaient se poser sur lui sans réellement le voir. Souvenirs amers qui marquaient le début du grand fiasco qu'allait devenir sa vie. Cette louve, n'avait pas les yeux bleus. Elle les avait jaunes. Bien jaunes. Un jaune qu'il n'appréciait guère. Un jaune qui lui rappelait d'autres souvenirs, bien plus douloureux, et dont il avait lui-même enregistré qu'ils n'apportaient rien de bon. Dans le désert, on détestait ces yeux jaunes. Ils étaient de mauvaise augure. Pourquoi avait-elle les -
— Bonjour.
Sa voix n'était définitivement pas celle d'Arabella. Et maintenant que le charme était rompu, les détails s'accumulaient : son visage était trop brun, son poil entier trop brun. Trop. Comment avait-il pu... ? Et pourtant...
— Tu es capitaine patte de bois ? Ha bah non, le requin a pas mangé ta patte. Alors tu es un de ses matelots ? Tu surveilles le trésor ?
Les yeux de Joaquín se plissèrent et sa mâchoire se raidit. Il n'avait pas la moindre idée de ce dont elle pouvait lui parler et il se sentait particulièrement con. Et toujours perdu. Comme si le sol avait tangué sous ses pattes. Ce n'était qu'une gamine. Une gamine Nakhu. Qui, par il ne savait quel affreux tour du destin — mais il n'était pas à ça près, après tout – ressemblait à s'y méprendre à la personne qui lui était le plus chère. Et lui avait été arrachée bien trop tôt. C'était largement assez pour le mettre de mauvaise humeur. Sa queue battit de nouveau l'air, avec agacement cette fois-ci. Il voulait gueuler à cette gosse de dégager, de lui foutre la paix, d'aller jouer ailleurs, il y avait bien assez de bancs de sable ici pour qu'elle s'en trouve un autre, mais... ... mais il s'en trouvait bien incapable. Car, putain ! ce qu'elle ressemblait à sa grand-mère.
— No sé... il marqua une pause, avant de se reprendre : Je ne sais pas de quoi tu parles.
Puis d'ajouter :
— Qui es-tu ?
Il y avait bien une raison. C'était bien trop absurde. Il devait y avoir une raison. Dieu qu'il commençait à être fatigué de toutes les excentricités de ce territoire. C'était comme risquer de se prendre une baffe monumentale dans la gueule à chaque détour de sentier. Le danger physique, il savait gérer. Mais ça... ça, ça le bouffait de l'intérieur, et il se trouvait bien incapable de lutter contre, bien incapable de savoir ne serait-ce que comment, ou par où commencer.
Lucian » Drogué
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Mar 04 Mai 2021, 02:26
La jeune louve brune ne le quittait pas de ses grands yeux jaunes poussins., même s’il l’avait voulu, il ne pourrait échappé à ce regard qui ne le quittait pas. Impatiente d’obtenir des réponses aux milliers d’interrogations toutes plus ou moins absurdes qui lui traversait sa petite cervelle de mouette, elle faisait frétiller sa queue à l’image d’un jeune chien fou. Excitée, intenable, c’était tout son corps qui tremblotait sur place, ébouriffant sa fourrure encore juvénile. Loin de se montrer impressionnée par son gabarit bien au dessus du sien, ou par le fait qu’il s’assagisse d’un inconnu. Elle restait plantée là, comme une plante verte à seulement quelques mètres du mâle et de son oiseau.
Son air renfrogné était loin de l’arrêter ou de la repousser. C’est à peine si la jeune louve prêtait attention à son air de gros ours aigris. Ignorant la peur et le danger en règle général, elle n’avait de cesse que d’afficher un sourire niais tendant les deux oreilles vers lui lorsqu’elle ne parvenait à comprendre ce qu’il tentait d’articuler. Parfois, il semblait mâcher ses mots avant de les cracher, et cela l’amusait plus qu’autre chose, bien loin de comprendre qu’il s’agissait de deux dialectes qui parfois entraient en conflit. — No sé… Je ne sais pas de quoi tu parles.
Il ne savait pas ce qu’était un pirate ? Elle ne pouvait pas se tromper pourtant le contexte se prêtait si bien à cette interprétation de sa part, elle qui s’était précipité sur la plage à la recherche d’un capitaine et de son équipage. Peut-être était-ce le soleil qui lui avait tapé un peu trop fort sur le crâne. Il semblait confus. À la manière dont il la dévisageait, elle aurait presque cru qu’il avait vu un fantôme. Alors, elle décida se répéter plus doucement cette fois. Insistant un peu plus sur l’idée préconçue qu’elle s’était faite de lui.
« Tu as un perroquet, tu es sur une plage au bord de mer, alors tu es forcément un corsaire, un pilleur des mers, un vieux loup de mers… »
CQFD Ses sens ne pouvaient la tromper. Peut-être qu’il cherchait simplement à l’embrouiller afin qu’elle ne puisse mettre la patte sur son trésor. Mais il ne fallait pas qu’il s’inquiète pour cela, les trésors ne l’intéressaient pas vraiment. Si elle était là c’était pour lui, ou bien pour ce qu’elle s’imaginait rencontrer, un pirate, un vrai, comme dans les livres d’image que lui lisait son oncle, mais en chair et en os cette fois. Bien vivant et si loin de la fiction à vrai dire. « Vous êtes sûr que vous allez bien, vous n’avez pas pris une méchante insolation en restant ici en plein soleil ou bien une noix de coco vous est tombé sur la tête peut-être ? »
Elle regarde la noix de coco fendue en deux qui traîne au sol, s’imaginant que peut-être, elle s’était fendu en lui percutant le crâne. C’est qu’il devait avoir la tête vachement dure pour résister à un choc pareil. D’autres auraient déjà eu la cervelle à l’air après un coup pareil sur la tête.
— Qui es-tu ?
« Je m’appelle Freya, je suis une Nakhu. Ma maison, c’est pas ici … ou peut-être par là» Elle marque une pause. Montre une direction, puis une autre … avant de hausser les épaules. « Je sais plus où est ma maison…Maintenant. » Loin de se démonter pour si peu. Elle souffle avant de penser à autre chose, peut-être qu’elle retrouvera sa route plus tard. Ou pas, ce n’était pas son principal centre intérêt actuellement. De toute façon quelqu’un finirait bien par venir la retrouver ici ou ailleurs, elle était persuadée que sa famille aimante ne la laisserait pas ici dans l’embarrât bien longtemps -ou pas . Bien trop sotte qu’elle était pour marquer son chemin ou bien demander sa route lorsqu’elle avait traversé la sylve. Elle était bien loin de chez elle, sans vraiment l’imaginer. « et vous,, qui êtes-vous ? vous habitez ici ? Il est où votre bateau ? »
« Allez avouez, vous êtes un vieux loup de mer solitaire » Un disque rayé toujours aussi persuadé par ses bêtises. Elle s’approche plus prêt, vient jusqu’à renifler l’odeur étrange du mâle qui jusqu’à là lui était complètement inconnu.
Cassius » Historique
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Jeu 13 Mai 2021, 19:56
— Tu as un perroquet, tu es sur une plage au bord de mer, alors tu es forcément un corsaire, un pilleur des mers, un vieux loup de mers…
Absolument rien dans cette phrase n'allait, décidément, et à chaque nouvel agencement de mots qui venait s'y ajouter son visage se durcissait un peu plus dans une moue qui oscillait entre profonde perplexité et véritable offense. Ixcanul lui-même, perché à ses côtés, se fendit d'un cri irrité, visiblement peu ravi à l'idée d'être confondu avec un perroquet, en imaginant qu'il ait compris ce que baragouinait la gamine. Il regarda avec mépris la noix de coco ouverte entre ses pattes suite à sa seconde remarque, sentant ses muscles se raidir et un frisson d'agacement lui remonter le long de l'échine. L'envie de lui aboyer après d'aller au Diable et de menacer d'en faire son quatre heures semblait l'oppresser de toutes parts. Mais cette gamine ressemblait à Arabella. Il ne pouvait tout simplement pas. Ou en tout cas, il ne pouvait pas, tant qu'il n'aurait pas compris d'où provenait cette étrange ressemblance. Et si jamais elle était due à un sale tour imputable au folklore local, une fois de plus, qui aurait cette fois-ci eu envie de faire se présenter à lui un loup qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa défunte grand-mère sans qu'il n'y ait la moindre raison à cela à part un visible désir de le faire sacrément chier une fois de plus, alors il risquait peut-être de sortir de ces gonds. Quelque chose qu'il évitait généralement de faire en présence d'enfants, mais au point où il en était arrivé, il n'en était plus à ça près. Cela faisait un moment déjà que le vague code d'honneur qu'il s'était établi dans sa jeunesse s'effritait sous le poids d'une réalité trop complexe pour lui et les assauts répétés de situations qui semblaient faites pour le mettre à mal. Il l'avait déjà mis à mal plusieurs fois. A partir de là, où était la limite ? Y avait-il encore quelque intérêt à se borner à le respecter ? N'était-il pas trop tard ?
Joaquín sentait ses babines qui le chatouillaient, comme si elles trépidaient à l'idée de dévoiler les crocs qui se cachaient en dessous. Mais la môme arrêta de l'agresser avec ce flot de non-sens qui semblait s'écouler sans jamais faiblir de sa bouche pour se présenter. Elle s'appelait Freya. Elle s'appelait Freya et elle était paumée. Elle s'appelait Freya, elle était paumée, et il n'avait pas du tout l'intention de l'aider à rentrer chez elle, parce qu'il était temps que ces demeurés de Nakhus apprennent à assumer les conséquences de leur putain de laxisme de hippies des années 70. Elle s'appelait Freya et elle n'en avait finalement pas fini avec ses conneries de bateau. Un grognement sourd s'échappa de sa gorge, et il inspira puis expira longuement, essayant de garder son calme, avant de déclamer froidement :
— Je. Ne. Suis. Pas. Un. Pirate.
Il ne savait pas ce qui était le pire : être assimilé à un fanatique Etelkru ou à un de ces putains de loups palmipèdes, lui qui plus que tout détestait se mouiller. Même si maintenant qu'il y réfléchissait, être pris pour un Nakhu n'aurait pas non plus flatté son égo, vu le mépris qu'il vouait aux valeurs de la meute pacifiste. Meute de lâches prétentieux.
— Je n'ai pas de meute, et je suis ici pour profiter du calme avec mon oiseau qui n'est pas un perroquet. Tu n'es pas calme. Dégage.
Il appuya son dernier mot par un coup de patte donné dans le sol, visant à asperger la gamine d'un jet de sable. Dans sa colère, il en avait momentanément oublié la curiosité que suscitait chez lui la petite femelle. Si elle dégageait, il ne saurait pas. Peut-être que ce n'était pas si grave. Elle était sacrément casse-couilles et elle parlait trop. Joaquín n'aimait pas les enfants. Il ne savait pas quoi faire avec eux et il n'aimait pas ne pas savoir quoi faire. Qu'elle revienne l'emmerder quand elle serait adulte. Démêler cette situation serait plus simple quand elle serait un peu moins inconsciente.
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Sam 22 Mai 2021, 16:38
ft. Joaquín
à l'ombre des palmes
Il tirait une de ces têtes. L’observant comme s’il allait la casser en deux tandis que son oiseau semblait aussi remonté que lui. La louve sentait bien que quelque chose clochait, mais ne comprenait pas trop ce qu’il lui prenait. Il était étrange, changeant. Et ça ne lui plaisait pas du tout. Il allait encore nier l’évidence, ou bien il était rendu fou du fait qu’elle l’ai découvert ici. Il fallait mieux se dissimuler voilà tout, rester en plein soleil sur une plage, ce n’était pas une bonne cachette du tout. Bientôt, elle présentait qu’il allait lui reprocher à elle d’être ici, mais elle garda un semblant d’amabilité, souriante toujours, mais légèrement plus calme.
Au râle qu’il déclare froidement, la petite louve brune se tend. Enfin elle semble comprendre, en partie du moins. Ses oreilles gigotent d’avant en arrière, tentant d’analyser les paroles. Il semblait si certain de cette information que cela suffit à la convaincre.
« oh, je comprend. » Elle roulait des yeux … peut-être qu’elle avait fait une petite erreur sur la personne. Oups. Regrettable erreur pour la louve que ne cherchait qu’à rencontrer de nouvelles personnes.
Peut-être qu’il ne s’agissait pas d’un pirate tout compte fait. Peut-être qu’elle s’était montrée un peu …précipitée dans ses déductions et un peu trop excitée pour écouter sagement ce qu’il avait à lui dire. Il est certain que si elle avait été plus patiente, elle aurait compris la première fois, qu’il s’agissait bien d’un solitaire, mais qu’il n’avait du vieux loup de mer que le vieux et l’odeur. La louve plissa les yeux, tentant de rassembler les informations à sa portée, pourtant l’idée selon laquelle il s’agissait d’un pirate lui avait semblé si claire. Elle était Très déçue. Elle qui voulait rencontrer des pirates comme dans les contes que lui racontait Noé lorsqu’elle était petite. Déjà qu’ils étaient bien plus aimable au travers des livres d’images qu’en vrai, sa désillusion n’en fut que plus grande encore.
Un jet de sable atterri sur ses pattes. Surprise, elle releva la tête bien haute avant de s’ébrouer et de secouer sa fourrure afin de se débarrassant du sable qui s’y était éventuellement glissé. Chassée, elle perdit son sourire. Et sans demander son reste, elle pivota sur ses appuies.
La petite louve n’avait jamais croisé quelqu’un d’aussi rustre et indélicat, c’était une certitude. Nous étions bien loin des valeurs de la déesse du nord dans lesquels s’étaient bercé son enfance. Surprise plus que réellement effrayée, elle cligna des yeux plusieurs fois, comme pour s’assurer qu’elle avait bien compris l’injonction qu’il lui avait sèchement balancé au visage. Si elle n’était pas si polie et bien élevée, elle lui aurait certainement balancé que ce n’était pas un vrai pirate, mais bel et bien un vieux con aigri. Mais elle était bien trop respectueuse des adultes pour se montrer un temps soit peu méprisante quand bien même elle le trouvait particulièrement grossier.
« Je trouve que vous avez un très joli oiseau ~ » souffla-t-elle entre ses crocs tout en l’observant du coin de l’œil sans lancer un véritable regard en arrière.
Elle n’allait pas bien loin, allant s’asseoir sur la plage à quelques mètres tout au plus, regardant la mer qui va et vient.
Cassius » Historique
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Sam 26 Juin 2021, 21:17
Peut-être avait-il était un peu trop brutal.
Si sa légère hausse de voix était demeurée assez soft pour peu que l'on se soit positionné dans le référentiel de son canyon natal, où le mot connard relevait souvent plus du petit sobriquet affectueux que de l'insulte, il n'ait pas été impossible que son comportement puisse être jugé comme particulièrement déplacé selon les moeurs locales. C'était sans parler des moeurs Nakhus, ces hippies probablement végétariens et potentiellement lobotomisés à grands coups de brainwashing religieux. En soi, elle pouvait s'estimer heureuse. Chez lui, ça aurait pu s'accompagner d'une claque. Un petit jet de sable, si désagréable soit-il, ce n'était pas grand chose. Dans tous les cas cela eut son effet car elle finit par faire volte-face, avant de s'éloigner.
Toujours légèrement échaudé, Joaquín ferma les yeux, prenant une grande et longue inspiration. Il n'allait pas laisser les gosses des autres lui niquer sa journée à la plage. Il s'était emmerdé à se trouver un îlot relativement isolé du reste dans l'espoir de ne pas se retrouvé coincé entre deux familles de touristes — comme sa joueuse tous. les. putains. d'étés. sans le moindre répit. – et entendait bien maintenir sa position. Il s'était mouillé pour arriver jusqu'ici. Et il n'aimait pas l'eau. Lentement, au gré du va et vient des vagues qui venaient lécher le sable à quelques mètres de lui, bercé par la douce mélodie du vent qui s'engouffrait dans les palmes des cocotiers et des quelques cris d'oiseaux marins qui prenaient leur envol vers le large, il sentit le calme revenir. Certes, la plage n'était pas la destination la plus évidente lorsqu'on n'appréciait guère la baignade. Mais il y régnait une ambiance estivale et propice au farniente qui ne pouvait trouver nul égal. Il était là pour ça. Lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, le ciel était bleu comme la mer ; tout était de nouveau paisible et Ixcanul était posé entre ses deux pattes avant, et regardait à gauche. Joaquín regarda à gauche. Joaquín constata que son répit n'était qu'illusoire.
— Eeeet tu es toujours là.
Car elle n'avait pas beaucoup bougé, en fin de compte. Tout au plus de quelques pas. Elle était là, assise et misérable, fixant obstinément la mer face à elle, face à eux. Ses épaules se soulevèrent de nouveau, Joaquín soupira. Il aurait pu y avoir une forme de satisfaction à voir cette gosse déçue en train de bouder plus loin. Par sa faute. Il n'était pas un sain et savait tirer un plaisir puéril dans certaines vilaines choses. Ca aurait vraiment pu marcher. Si elle n'avait tant ressemblé à Arabella. Ses sourcils se froncèrent, et il sentit son oiseau poser un regard presque accusateur sur lui lorsque sa voix s'éleva de nouveau :
— Qui sont tes parents ?
Il ne se faisait pas d'illusions : il était certain de ne pas les connaître. Mais cette ressemblance était troublante. Si son nom à elle ne sonnait pas particulièrement hispanique, peut-être y aurait-il quelque connotation latine dans ceux de ses aïeuls. Ca aurait pu expliquer. Un peu. Ca aurait au moins eu le mérite de le soulager d'un poids.
Lucian » Drogué
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Ven 02 Juil 2021, 13:05
ft. Joaquín
à l'ombre des palmes
C’est en traînant les pattes qu’elle s’éloigna laissant de longs sillons dans le sable chaud. Allant poser son corps contre le sol humide sans ménagement, plus tard, elle aurait bien le loisir de trouver une rivière où elle pourrait se rafraîchir et se débarrasser du sable et du sel. La louve aux longs cheveux ondulés ne s’était éloigné de guère quelque mètre, elle trouvait en effet rassurante de ne pas être seule à attendre que la marée descende – malgré la grossièreté du personnage qui l’accompagnait. Elle savait se contenter de ce qui se présentait à elle et donc s’abreuvait du peu de compagnie et de discussion - et c’est sans dire – qu’il lui offrait.
Le temps passa lentement au son des vagues qui lèchent la plage. La petite louve contemplait la plage, les oiseaux et les vagues.
— Eeeet tu es toujours là.
Les paroles fusent de nouveaux et surprennent la petite louve qui dans un sursaut se trouve tiré de ses rêveries, le pelage hérissé et les yeux ronds. Le pelage se gonfle par la surprise avant de retomber aussi sec, quelle frayeur. Il ne pouvait pas prévenir. Le regard de la louve pivote de la mer et du sable, il se pose sur le solitaire sans lui adresser aucun reproche. Simplement, elle l’observe de nouveau lui et son oiseau coloré. Lui, qui lui est si semblable et pourtant dont elle ne remarque la ressemblance.
« Euh Oui. Pourquoi ? » La louve répondit tout en simplicité, ses deux oreilles braquées vers le solitaire. Si elle avait eu la langue aussi acérée que sa mère, elle lui aurait certainement rétorque que la plage n’était pas sienne et qu’elle était libre de se poser où elle le désirait. Mais la jeune louve ne voyait aucun mal à ce qu’on lui pose la question quand bien même le ton restait sec et rustre.
Une drôle de question suivit, la louve se demanda pourquoi tout d’un coup, il semblait s’intéresser à elle. Peut-être avait-il décidé finalement de l’aider à rentrer ? La louve se redressa sur ses pattes, s’étirant les épaules par un mouvement circulaire qui faisait rouler ses muscles sous l’épais foulard qu’elle portait. Puis se secouant, elle projette à son tour un peu de sable, involontairement cette fois autour d’elle.
« Maman se nomme Sokaris, nous vivons au nord chez les nakhus. Tu sais quel direction il faut prendre pour y retourner ? Les nakhus ? au nord ?»
Elle ne sait ce qui les lie l’un envers l’autre, comment pouvait-elle le savoir alors même que sa mère avait pris grand soin de taire tout ses petits secrets que ce soit aux etelkrus, à la meute, à son demi-frère et même à sa propre fille, la première concernée. Elle insiste bêtement la jeune louve, se répète, parce que c’est bien là qu’elle veut retourner, ou du moins vers ce chemin qu’elle veut être guidée.
Cassius » Historique
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Sujet: Re: A l'ombre des palmes | Libre Jeu 15 Juil 2021, 20:23
Il y avait une vague forme de conflit, en Joaquín. Enfin, un petit conflit qui s’ajoutait à la masse conflictuelle qui s’agitait quotidiennement en lui, et dont il s’était toujours demandé si elle était le lot de chacun ou si elle lui était propre. Ici, il était partagé entre l’envie d’ignorer la gamine jusqu’à ce qu’elle se barre, et la curiosité qu’elle suscitait chez lui. Ce n’était quand même pas tous les jours qu’on croisait ici quelqu’un qui ressemblait autant à un individu de chez lui. Et plus particulièrement à sa défunte grand-mère. Il ne sut donc pas trop quoi ressentir lorsqu’elle réagit à sa simple remarque, à la fois agacé par ce regain d’attention et vaguement excité à l’idée d’interagir un peu plus avec la gamine. A défaut de savoir quoi faire de ces émotions contradictoires, il pu établir avec certitude qu’il était probablement un peu con, voire même beaucoup, pour être aussi diamétralement opposé dans ses propres émotions. Ses tergiversations internes furent cependant éclipsées lorsqu’elle répondit ensuite à sa question, évoquant le nom de sa mère comme on aurait parlé des fleurs ou de la météo. Avec simplicité, presque nonchalance, balayant presque immédiatement le fait pour enchainer sur autre chose. Tandis que Joaquín se redressait légèrement, soudain tout à fait attentif, une expression surprise flanquée sur le visage, avec entre ses pattes son oiseau qui lui-même paraissait interpelé par ce qui se jouait sous ses yeux. Incroyable. C’était la gosse de Sokaris. Il la dévisagea, gueule légèrement entrouverte, n’en croyant pas ses oreilles. Cette gosse ne ressemblait absolument pas à Sokaris. Ou si elle lui ressemblait, elle ressemblait quand même beaucoup plus à Arabella. Même pour lui qui n’était en aucun cas physionomiste, c’était absolument flagrant. A croire que la louve à la crinière blanche avait été placée sur Terre pour venir se foutre dans ses pattes et le plonger dans un océan perpétuelle de confusion. Autre fait notable, elle n’avait pas mentionné de père. Joaquín se souvenait très clairement de la surprise de sa mère lorsqu’elle avait réalisé être enceinte, et supposait que ce problème-là n’avait toujours pas été réglé par la femelle. Il se demanda vaguement s’il était possible qu’un gars de chez lui ait eu la bonne idée de venir ici pour culbuter de la locale avant de finalement décider de repartir dans son désert, mais cela lui paraissait guère plausible. Il aurait bien senti quelque chose, si un autre mec du Canyon s’était pointé. Et puis ça aurait quand même été une sacrée coïncidence. Cela dit, il en avait une belle sous le nez, de sacrée coïncidence. Mais son orgueil refusait catégoriquement que quelque menu manant du coin ait eu l’audace d’engendrer une petite louve si similaire à sa bien aimée grand-mère. Les gènes des gens d’ici ne pouvaient aboutir à ça. Ca ne pouvait qu’être un gars de chez lui. Possiblement vaguement relatif à Arabella dans les gènes, parce qu’il refusait également d’admettre que n’importe quel tocard ait porté dans son ADN de quoi reproduire de manière aussi convaincante cette personne qui l’avait guidé durant toute son enfance. Probablement la seule qui lui ait jamais donné le sentiment qu’il arriverait peut-être à grappiller un peu d’amour chez autrui, un jour, s’il se comportait bien. Mais ça aurait voulu dire qu’elle pouvait être de sa famille. Vaguement. Genre, de très loin.
A mesure que ses pensées s’emmêlaient les unes aux autres, l’expression de Joaquín se figeait, passant de la surprise interloquée à une perplexité un peu perdue, ses sourcils descendant lentement sur son front pour venir empiéter sur ses prunelles jaunes. Qui fixaient les prunelles jaunes de la gamine.
Il ne comprit pas trop d’où elle pouvait venir ni ce qu’elle impliquait, mais il sentit une soudaine vague d’effroi menacer de s’emparer de lui, comme si on avait commencé à gonfler très rapidement un énorme ballon avec de l’air chargé d’angoisse ; ça enflait en lui et compressait ses organes, ça le compressait de l’intérieur au point qu’il peinerait bientôt à respirer, et il dut faire quelque chose.
— Euh… Tu dois longer la plage jusqu’à trouver grand rocher en forme d’arche, à marée basse tu peux marcher sur récifs pour regagner la Côte. Ou tu peux couper directement par là, fit-il en désignant les bosquets d’arbres luxuriants auxquels il tournait le dos d’un signe de tête. Je ne sais pas s’il y a autre moyen de quitter l’île sans nager.
Il supposait qu’une fois le continent rallié elle saurait se débrouiller pour repartir chez elle, aussi parce que j’écris ça pendant la MAJ et n’ai donc pas accès à la carte des terres de PW pour pouvoir en dire plus sur le chemin à parcourir donc on fait sans. Dans le doute, et trop empressé qu’il était de détourner son attention de ces pensées dérangeantes qui continuaient de tourner avec agitation sous le voile pudique que sa conscience avait déposé par-dessus, menaçant d’en rompre le maillage fragile à tout moment, il reprit la parole :