Montagnes ennuyeuses [Libre]

La vadrouille pour de quoi soigner, mais aussi de quoi se préparer à partir. Saqqarah n’arrêtait jamais si bien qu’il en donnait des maux de tête à d’autres, et des inquiétudes à certains. Pauvre Tawana, tout son discours est passé dans l’oreille d’un sourd. Il était allé bien loin pour trouver une fleure sauvage poussant dans les rocheuses. Têtu comme il était il ne comptait pas abandonner. Ça jamais, et il avait trouvé après un nombre indéfini d’heures. Mais il était satisfait. Sa besace désormais bien rempli de tous ses besoins pour soigner, il se figea.

De grands cris résonnants dans les montagnes. Le reptilien se dressa sur ses pattes arrières, huma l’air portée par le vent des hauteurs. Et l’embrun acre et amer du sang lui donna la nausée. Quelqu’un était entrain de se faire attaquer ou quoi ? Sans y réfléchir plus, il se mit à cavaler dans les rocheuses. Sautant par-dessus une crevasse, grimpant des morceaux de roches trop coupantes pour ses coussinets. Il parvint enfin à voir au loin une silhouette qui soufflait. Un loup avec ? Une face bien étrange… Mais peut importe on s’en fou de sa tête, Saqqarah sait, il sent qu’il a été blessé. Alors il descend de son promontoir et accours vers lui.

« Hoy ! Vous allez bien ?! »

Hurla-t-il en le rejoignant. Se fichant éperdument de potentiels autres dangers. Vu l’odeur du coin, les animaux qui l’avaient attaqués ne reviendraient pas de si tôt. Trop lâches et trop couards pour ça. Tant mieux d’ailleurs, ça évité une deuxième vagues de coups.

Il examina le loup du regard. De multiples plaies des traces de salives, de la sève qui avait dû servir à des plaies plus anciennes. Il le fixa un moment sans bouger avant de lever ses yeux vers lui et de s’asseoir en rabattant sa queue sur son corps. Posant sa besace de cuir.

« Attendez je dois avoir de quoi vous soigner vos plaies »

Lança-t-il au loup cornu tout en cherchant dans son sac. La truffe dedans. C’était le bon moment pour l’attaquer. Mais les oreilles pointées en avant du borgne. Bien qu’il avait la truffe dans son sac il avait gardé un mètre de distance et son corps tendus pour esquiver ou parer une attaque. Y répondre par contre ? ça … C’était non…

Saqqarah dressa les oreilles aux paroles du mâle et releva la truffe de son sac pour le voir. Le fixant une seconde, avant d’éclater de rire. Il croyait vraiment qu’il allait lui léchait la peau ? Beurk, non seulement il sait pas où il a trainé, mais il ne sait pas non plus si ces plaies ne sont pas en parti pullulant. Quelle horreur ! Il était certes stupide mais pas non plus dénuée de toute forme d’intelligence. Il lui lança un regard après avoir ri alors qu’il avait reculé.


« Je ne comptais pas mettre ma langue sur votre peau. Je comptais vous les nettoyer avec de l’eau claire et les faire cicatriser avec un cataplasme. »

Il se releva après avoir déposé une boite de bois où se trouvait justement une pâte prêt faite. Et observa le mâle, penchant la tête sûr le côté pour apercevoir ses blessures sans avoir à venir vers lui puisqu’il semblait ne pas vouloir être trop approché.

« Certaines de vos plaies se sont déjà rouvertes à cause de votre activité. Vous semblez certes robuste mais vous n’êtes pas à l’abri d’une infection. Et si vos plaies s’infectes cela risque de devenir handicapant pour vous. »

Lui expliqua-t-il calmement avec tout le sérieux dont le borgne était capable de faire preuve. Il ne pouvait pas laisser ce loup avec des plaies sales au risque que cela empire si il se faisait attaquer de nouveau ou il ne savait quoi de plus. Il comprenait sa méfiance cela dit. Le reptilien rabattit sa queue de crocodile contre lui. Alors que son œil vert le détaillé. Comment faire pour s’approcher de quelqu’un qui semble plutôt vouloir fuir. Cela le titillait. Il fallait qu’il puisse avancer vers lui et que le mâle ne l’attaque pas. Il n’était pas convaincu que les cornes qu’il possède ne soit qu’une décoration, et il n’avait pas envie de se les prendre dans la tête ou les flancs.

Le fils de Reaper poussa un soupir avant de sentir la soif le traversé, à non ce n’était pas lui qui avait soif. Il dressa les oreilles avant de prendre sa gourde qui ne le quittait désormais jamais, et de chercher dans sa sacoche une noix de coco parfaitement propre. Puis il la remplie d’eau et la poussa vers le mâle.

« Buvez ça vous fera du bien »

Pour lui prouver que c’était bien de l’eau il sortit une deuxième coc de noix et y versa le reste de sa gourde qu’il lapa. Laissant l’autre bol à portée du mâle. Lui lançant un regard, espérant qu’il s’autoriserait tout de même à boire dans le récipient auquel Saqqarah n’avait pas touché. Les oreilles pointées en avant le reptilien attendait patiemment maintenant qu’il avait terminé son propre bol d’eau.

Saqqarah l’écouta, curieux de ce nouveau loup venu sur leur terre. Il était si différent et il avait sans doute énormément à apprendre sa part. Et la curiosité s’en borne de Saqqarah était en pleine excitation. Il l’écouta parler d’eau normal et comprit qu’il soulignait le fait que le territoire était principalement entouré par la mer et l’océan. Oui effectivement cette eau là n’était pas potable. Mais il était aussi vrai que la mort n’était pas pour lui. Le reptilien se releva et agita lentement sa queue après l’avoir enfin vu se mettre à boire ce qui lui fit plaisir et le rassura profondément.

« Oui effectivement il n’y a pas d’eau potable. Mais je connais des coins où il y a des rivières et des lacs, tu veux que je te montre ? »

A il était content le jeune loup. De pouvoir prêter patte forte à quelqu’un. De pouvoir aider un petit peu dans la vie d’un autre. Même d’un inconnu. Un inconnu qui devait sans doute avoir un nom d’ailleurs. Mais il parla de sa queue et Saqqarah poussa un soupir. Encore sa queue. Mais laissez donc sa pauvre queue tranquille merde à la fin ! Il la déteste depuis toujours, il a accepté de vivre avec. Mais alors les remarques à force il commence à en avoir marre.

Mais pour une fois ce n’était pas pour être rabaissant ou désobligeant qu’on lui parlait de sa queue de reptile. Et cela lui fit presque plaisir. Ça changeait surtout et ça n’était pas plus mal. Parce que si le loup en face s’était moqué il aurait sans doute râler très très fort un gros gros coup. Sa tribu ? A oui sa meute. Il secoua la tête.

« Désolé de te décevoir, ma tribu n’a pas d’écaille ou de corne. En dehors de ma famille tout le monde à des poils. Et très sincèrement, ma famille et moi ne sommes pas beaucoup appréciés et notre queue est plus vu comme un handicape ou une tare qu’autre chose. »

Expliqua-t-il calmement à son vis-à-vis avant de prendre une inspiration longue et profonde.

« Oh fait, je me nomme Saqqarah et toi ? »

Oui comment s’appelait-il ? Peut être qu’ils ne se reverront jamais mais tout de même. C’était bien de pouvoir mettre un nom sur un visage. C’était agréable même. Et puis ça permettait de découvrir un peu mieux ce nouvel individu.

Drôle de loup, drôle de rencontre, sympathique cela dit. Saqqarah n'est pas déçu de sa sortie, lui le pas méfiant qui va voir tout le monde pour apporter un peu d'aide. Crétin ! Crétin fini, crétin heureux aussi. Con, qui ne voit pas trop le mal du monde, et qui se complet dans un univers de guimove. Saqqarah quoi. Ses oreilles s'agite, Fenouil, c'est une plante qu'il connait ça, c'est bon pour la santé en plus. Il sourit, et opine de la truffe.

"Enchanté Fenouil"

Saqqarah avait confiance en sa meute, c'est parce qu'ils vivaient en groupe qu'ils avaient survécus aussi longtemps. Les fiers et puissants Etelkrus qu'ils étaient. Enfin lui était faible, mais il s'en fichait. Il était fort dans son acharnement au travail, et dans sa capacité à soigner autrui. C'était déjà pas mal. Il agita les oreilles aux paroles du loup étranger. Il ne connaissait pas cette Tris. Mais c'est vrai qu'il y avait bien une oasis.

"Il y a effectivement une Oasis mais elle n'est pas ici. Par contre sur ce territoire il y a des sources et des petites rivières qui jaillissent directement de la montagne, l'eau y est pure et potable ainsi que fraiche. Et plus bas dans la vallée il y a quelques lac. Tu veux que je te montre ou pas ?"

Le reptilien attend une réponse, quelque chose n'importe quoi. Un refus ou un accord. Saqqarah n'était pas difficile, s'il le loup voulait continuer sa vie seule sans aide, Saqqarah partira. Il était têtu, mais pas envahissant. Il était comme ça par nature et habitude.