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Il était temps de s'occuper de ce qu'elle avait prélevé sur le Crocodile monstrueux. Elle avait confié la garde de ses patients à d'autres soigneurs. Le travail qu'elle prévoyait lui prendrait plusieurs heures, voire plusieurs jours. Elle ferait çà par étape. Comme pour son manteau intégral en peau de Renne. Car c'était bien la peau de la Bête qui passerait en premier. Pour éviter de la perdre par putréfaction. Surtout qu'elle avait pris soin de prélever un morceau du dos couvert d'écailles ossifiées et très dures. Une partie de choix pour créer une armure. Bien plus dure à découper et à traiter que la partie abdominale. Mais si elle atteignait son objectif, cela en vaudrait sûrement le coup. Et elle pourrait être fière d'elle.

Au début, elle voulait simplement retirer les écailles une à une. Elle comptait les trouer, les agencer et les relier par du fil solide. Pour faire une sorte de côte de mailles. Mais en réfléchissant plus sérieusement, un inconvénient majeur était apparu. Si jamais son armure devait servir, cela voudrait dire qu'elle serait au corps à corps avec un ennemi. Horrible pensée. Hors, en combat, la première chose qu'elle ferait serait d'enlever la cape offerte par Dame Libellule. Pour la préserver de tout accroc. Car elle prenait un grand soin des cadeaux qu'on lui faisait. Ils lui étaient si précieux. Sauf qu'en enlevant sa cape, le froid l'aurait saisie. Ses gestes auraient perdu de leur précision. Elle deviendrait une cible beaucoup plus facile. Très mauvaise idée.

Elle allait donc garder entièrement la peau. Parce que l'animal auquel elle appartenait nageait dans de l'eau glaciale. On pouvait supposer, sans trop se tromper, que son cuir épais le protégeait des basses températures en plus des attaques. Donc, avec la peau et les écailles naturellement dessus, cela devrait lui faire une assez bonne armure. Toujours mieux que son simple pelage. Parce qu'elle avait pu se rendre compte qu'une patte était si vite arrachée ou un arrière-train déchiré. Ils ne faisaient pas vraiment le poids, si toute une délégation de Bestioles débarquaient chez eux. En se protégeant un maximum, elle se sentira déjà plus à l'aise. Plus forte pour protéger les siens. Mais pour çà, il fallait déjà réussir à la fabriquer !

Elle commença par récupérer la peau qu'elle avait déposé chez elle. Comme à son habitude, elle travaillerait loin des autres, dans sa grotte principalement. Pour avoir le plus de calme possible et parce qu'elle aimait expérimenter seule. Il n'y aurait aucun jugement sur ces idées ou sur ses échecs. Et puis, sa maison était en bazar. Elle avait débuté un tri qu'elle n'avait pas eu le temps de terminer avec l'arrivée des Etelkrus et les évènements qui avaient suivi. Mais promis, lorsqu'elle aura un temps calme, elle s'en occupera. Ou elle creusera une pièce supplémentaire pour tout ranger là-bas.

Son énorme morceau de peau dans la gueule, elle descendit jusqu'à la rivière. La première étape se fera en extérieure. L'eau courante sera sa meilleure alliée pour un premier nettoyage. Cela lui évitera de devoir attendre trop longtemps et de battre longuement la peau. Elle plongea donc la peau dans l'eau, face au courant. Elle regarda les sillons rouges emportés par la rivière. Elle aida le processus en secouant la gueule, ce qui faisait bouger la peau. La lutte commençait. Lorsque ses crocs commencèrent à faiblir, elle sortit son butin. Elle l'étala dans l'herbe et vérifia sa propreté. Plus de poils, plus de bave ni de corps étranger. Simplement une peau propre qui n'attendait que d'être écharnée.

Elle chercha du regard un bon support. Pour sa peau de renne, elle avait trouvé une pierre plate suffisamment large. Vu son poids et sa taille, elle ne devrait pas avoir bougé depuis la dernière fois. Elle fit jouer ses souvenirs pour retrouver son emplacement. Après avoir parcouru quelques mètres le long de la rivière, elle la dénicha. Sa mémoire ne l'avait pas trompée. Elle posa sa peau humide sur la pierre et l'étala soigneusement. Le poids de l'eau devrait normalement éviter que la peau ne s'enroule, en plus de faciliter l'écharnage. Il n'y avait plus qu'à vérifier ses suppositions. De sa besace, elle sortit un couteau. Le même qui avait servi à amputer proprement la patte de Serket-Beatriz. Une lame multi-fonctions. Elle l'attrapa dans sa gueule et se pencha au-dessus de la peau.

[Dés pour l'écharnage]

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Elle commença tout doucement, sans trop de force. Elle découpa les morceaux de chair qui pendaient. C'était le plus simple car ils formaient des bosses bien visibles et faciles à enlever. Chaque petit bout décroché finit sur l'herbe. A la fin, elle aurait rassemblé de quoi faire un casse-croute. Si la viande de Monstre l'attirait bien entendu.

Une fois les morceaux les plus imposants retirés, elle accentua la pression sur son couteau. La découpe laissait place au grattage. Il ne fallait pas se louper. Un peu trop de zèle et la peau sera écorchée ou pire trouée. Ce n'était pas du renne, raccorder des écailles ensemble ne lui paraissait pas envisageable. Elle devait donc faire très attention à ses gestes.

Progressivement, sa lame entra dans une sorte de monotonie. Du centre vers les extrémités. Gratter doucement mais sûrement. Le trempage dans l'eau prouva qu'il était bénéfique. Grâce à lui, la peau ne fit aucun bourrelet ni pli. La limite entre le cuir et le reste était bien visible. Kerguelen continua son travail, faisant des pauses lorsque ses mâchoires et sa nuque le réclamaient.

Le soleil se déplaça lentement dans le ciel. Mais elle ne portait aucune attention au temps qui s'écoulait. Seule la peau comptait à ses yeux. Bien tout frotter pour éviter la pourriture. Enfin, au bout de plusieurs heures, elle posa son couteau et recula. Sa détermination lui avait permis d'aller jusqu'au bout. Tout fragment de chair, de tissu et de graisse avait été enlevé. C'était propre comme il le fallait ! Et aucun trou accidentel !

Elle pouvait passer à la troisième étape : le tannage. Ne souhaitant pas embêter à nouveau Fergus, elle avait emprunté un bac au cimetière. Il servirait de récipient pour l'immersion de la peau. Elle l'attrapa et partit en direction de son foyer. Arrivée dans sa grotte, elle déposa la peau dans la bassine improvisée. Elle avait anticipé et elle l'avait déjà remplie d'eau. Il ne lui restait plus qu'à ajouter quelques ingrédients. Normalement, elle aurait du utiliser de l'alun ou du kaolin. Mais elle n'avait pas ces minerais sous la patte. Elle devrait se rendre aux montagnes pour espérer en dénicher. Sauf qu'elle n'avait ni le temps, ni l'envie de s'éloigner des siens en cette période incertaine. Une nouvelle attaque pourrait survenir à n'importe quel moment. Et ces compétences de Sortcelière étaient nécessaires aux combattants. Alors, elle se tourna vers le tannage végétal. Certaines plantes contenaient naturellement du tannin.

Elle ressortit de sa maison pour aller récupérer ce qui lui manquait. Elle s'arrêta près d'un vieux chêne pour prélever des morceaux d'écorce. Mais elle ne s'arrêta pas là. Pour mettre toutes les chances de son côté et accélérer le processus, elle récupéra également de l'écorce de saule. Çà tombait, avec leurs territoires humides, ces arbres ne manquaient pas ! Une fois sa récolte complétée, elle retourna à son logis. Elle émietta minutieusement les écorces au-dessus du bac. Ensuite, elle touilla l'eau pour bien répartir les miettes, voire en bloquer certaines dans la peau.

Son travail de la journée était terminée. Elle n'avait plus qu'à repasser dans deux jours pour vérifier si le tannage avait bien fonctionné.

[Dés pour le tannage]

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A son retour, elle s'empressa de briser le suspense. Elle tira doucement la peau hors du bac. Sous ses yeux ravis, le cuir était devenu souple. Elle admira la belle couleur des écailles qui scintillaient à la lumière. Les écorces de Chêne et de Saule avaient parfaitement fait leur affaire ! Pas besoin de courir au jardin pour ajouter d'autres plantes. Pas de temps perdu pour un deuxième tannage. Une superbe coopération entre louve et végétaux !

Elle cala un candélabre à l'horizontal, entre deux rochers couverts de pierres précieuses. Voilà qui lui permettrait de poser sa peau sans la faire trainer dans la poussière. Elle l'étendit proprement dessus, évitant tout pli. Elle laissa l'eau s'égoutter sur le sol de la grotte. En attendant qu'elle fut complètement sèche, elle alla récupérer son matériel de couture laissé à l’Église. Elle aimait bien le laisser près des blessés, au cas où un point de suture lâcherait trop tôt.

Revenue à la grotte, elle profita du temps de séchage pour faire jouer ses méninges. Elle était seule pour tailler son armure à sa taille. Çà n'allait pas être facile. Prenant un bâton, elle traça sur le sol les pièces dont elle aura besoin. Voyons voir, quelles parties de son corps étaient les plus sensibles ? Le ventre, la nuque, les flancs, le dos et la croupe. Ses pattes seront déjà protégées du froid par ses mocassins en renne. Et puis, enfermer totalement ses membres dans une armure risquait de gêner ses mouvements.

Elle s'aida de sa mémoire pour retrouver le nom des pièces nécessaires et leur aspect. Elle avait justement demandé un cours particulier au Forgeron. Il suffisait de se souvenir. Elle était forte en mémorisation, ayant l'occasion de s'entrainer très souvent avec les multiples propriétés des plantes composant le jardin de Maman. Une spallière, un colletin et une cuirasse. Le tout à adapter à sa morphologie. Oui, cela lui paraissait pas mal.

Elle dessina son projet par terre, apportant quelques modifications ici et là. Lorsqu'elle fut satisfaite de son croquis, l'heure de la confection était venue. Elle avait passé tellement de temps à se décider et à gribouiller, que sa peau était tout sèche maintenant ! Elle la descendit de son perchoir et l'installa sur elle. Recouvrant sa nuque jusqu'au début de sa queue. Elle prit des repères visuels grâce à la forme spécifique des écailles. Elle reposa la peau et traça une marque sur les repères qu'elle avait pris. Elle entama ensuite son façonnage. Armée de son meilleur ami le couteau, elle découpa dans le sens des écailles. Tout le surplus fut mis soigneusement de côté. Elle trouvera une autre utilisation pour ces chutes.

Une fois la peau à la bonne taille, elle dégrafa sa cape de Nakhu et s'en servit de protection pour la peau. Car il était hors de question de la salir en la posant directement au sol. Ce sera un coup de gâcher le travail déjà effectué avec l'intrusion de corps étrangers faisant ripper sa lame. Mais tout çà n'arrivera pas grâce à sa prévoyance.

Son croquis à sa droite, son arme entre les crocs, elle commença à trancher dans le cuir. Elle préférait ne pas assez couper que trop. Couper trop court ne sera pas rattrapable. Elle donna forme à sa cuirasse, en s'assurant bien de la faire assez longue pour qu'elle puisse recouvrir également sa croupe. Une fois la pièce de cuir formée, elle la porta à nouveau sur elle. Vérifiant chaque longueur, prévoyant où elle ajoutera des lanières pour faire tenir le tout. Une fois fortement satisfaite des mesures, elle passa au façonnage des deux spallières. Prévoyant là aussi les attaches pour l'assemblage, mais aussi la place pour fixer son Glowstick. Elle les cala plusieurs fois contre ses épaules pour ajuster la longueur et la largeur. Rien ne devait entraver ses mouvements. Et enfin, ce fut le tour du colletin. La pièce la plus difficile des trois. Car tracer un cercle dans du cuir épais était loin d'être aisé. Surtout quand il fallut apporter quelques retouches. Mais elle s'obstina, comme à son habitude. Enlevant tous ces bijoux et accessoires pour ne pas fausser les prises de mesure.

Après un long, très long travail, elle trouva le contentement dans son façonnage. Il n'y avait plus qu'à assembler tout çà avant l'essayage ultime. Elle sortit son matériel de couture. Grosse aiguille en os et fil épais. Bien loin de ce qu'elle avait utilisé pour recoudre un moignon. Bien plus résistant. Elle perdit quelques minutes à faire passer le fil dans le chas et à nouer un nœud à l'une des extrémités. Mais quand elle eut réussi, son aiguille entra dans la danse. En appuyant fermement dessus, elle la fit pénétrer dans le cuir. Elle allait assembler les pièces de manière logique. La partie centrale étant la cuirasse, il était évident que les spallières seraient les premières à être cousues. Elle commença par celle de gauche.

L'aiguille entra dans le cuir, ressortit dans le sillon d'une écaille et replongea pour traverser un autre morceau de cuir. Elle usa de la même technique que pour la peau de Serket : des points simples espacés et doublés. Pour éviter toute perte totale d'un morceau d'armure. Çà faciliterait le raccommodage aussi. Même si elle comptait bien fortifier tout çà auprès de Fergus. Mais la base et le plus gros du travail, c'était à elle et à elle seule de le faire. Sans aide. Comme la louve indépendante qu'elle voulait être.

Un sourire apparut sur ses babines et elle se lança de tout son cœur dans sa tâche. Elle prouverait à tous qu'elle était capable d'assurer sa propre protection. Cette armure en sera la preuve irréfutable.

[Dés pour l'assemblage]

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Nœud après nœud, son chef d’œuvre prenait forme. La première Spallière fut attachée à la Cuirasse. Puis, la seconde vint s'ajouter sans trop de soucis. Ce fut alors le tour du Colletin. Un poil plus compliqué car de forme arrondie. Il nécessitait plus de points pour bien tenir. Mais avec de la rigueur, elle passa cet obstacle. Elle ajouta les lanières ventrales. Tout fut assemblé à la perfection. Elle ne rencontra aucun souci avec son fil ni avec les trous. Les marques qu'elle avait faites pour se repérer étaient bonnes. Il n'y avait pas de jeu entre les différentes pièces. Les plaques de cuir formaient un bel ensemble. Mais çà, ce n'était que l'aspect visuel. Seul le véritable essayage permettrait de juger la qualité de son travail.

La Sans-Oreille enfila avec précaution son armure et serra les sangles. Elle resta d'abord immobile, jugeant du regard la façon de s'emboiter des écailles. Çà avait l'air de bien coulisser. Elle effectua le test ultime, elle se mit en mouvement. Un peu de marche, de course et pour finir un saut. Rien ne se brisa. Aucune entrave à ses gestes. Tout resta parfaitement à sa place. Alors, elle laissa exploser sa joie. Elle avait réussi ! Vraiment réussi ! Elle se mit à rire à gorge déployée. Elle tournoya sur elle-même, admirant les reflets des lumières sur les écailles. Elle était si heureuse à cet instant-là. Elle nageait dans le bonheur de sa réussite.

Submergé par ce si doux état d'esprit, le reste lui parut si simple. A l'aide des chutes de peaux, elle ajouta quelques lanières pour y glisser son arc, son carquois et ses fioles de somnifère. Elle songea un instant à faire une armure à son écureuil roux. Mais celui-ci, partageant l'enthousiasme de sa partenaire, ne tenait pas en place. Il sautillait dans tous les sens. Temps pis. Un autre jour.

Elle parcourut ensuite sa grotte. Son regard s'attarda sur l'immense faux et sur les griffes du Crocodile monstrueux. Si tranchantes et si acérées. Des armes qui pouvaient être mortelles en fonction de la main qui les tenaient. Lui était-ce vraiment nécessaire ? Ressentait-elle le besoin d'être armée avec ces outils si menaçants ? Non, elle était incapable de franchir cette limite invisible. Elle n'était pas force brute. Elle était diplomatie et soins. Elle ne saurait pas s'en servir correctement. Elle risquait plus de s'auto-blesser qu'autre chose. Elle détourna les yeux. Elle resterait la Colombe, porteuse de Paix.

Elle porta ensuite son attention sur un heaume d'or serti de plumes. Elle l'avait trouvé à la Grève Gelée, le jour de l'attaque du Mammouth. Elle n'avait pas eu l'occasion de le porter. Peut être pourrait-elle essayer aujourd'hui ? Elle s'approcha et posa une patte dessus pour mieux le regarder. Non. Elle ne cherchait pas à se cacher des Bêtes. Elle avancerait vers elles le visage découvert.

A nouveau ses iris dorés furent attirés par les griffes de l'ennemi. Elles étaient d'une taille démesurée. Si solides. Une idée fusa dans son esprit. Et si elles les utilisaient pour améliorer son armure ? Elles pourraient consolider la jonction entre la Cuirasse, les Spallières et le Colletin ! Les coutures seraient ainsi protégées en cas d'attaque sur cette partie de son corps. Moins de chance qu'elle finisse par craquer ! Mais comment faire ?

Elle commença par retirer son armure pour la poser à nouveau sur sa capé étalée au sol. Elle attrapa une paire de griffes et les posa à côté. Concentration. Elle devait réfléchir à un système de pose et de maintien. Elle attrapa une des deux griffes et se mit à la positionner sur l'armure. Elle essaya à plusieurs endroits et en la retournant à plusieurs reprises. Elle trancha pour l'installation d'une griffe sur chaque épaule, la pointe vers le bas. Comme si la griffe englobait l'os de l'épaule. Par contre, çà allait ajouter du poids. Mais elle devait essayer !

[Dés pour l'amélioration]

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Motivée par ce nouveau défi, elle ne perdit pas de temps. Elle ramena à elle la première griffe. Pour l'assembler au reste, elle devait déjà la percer. Sauf que là, elle n'avait pas affaire à du cuir épais. La texture ressemblait plus à celle d'un os. Son aiguille serait inutile face à sa résistance. Bon, quels outils avait-elle à sa disposition ? Une faux, un couteau, ses griffes, un transplantoir. Mouais, pas très convainquant tout çà. Elle ne voulait pas détruire la griffe mais faire un trou le plus précis possible.

Son regard se perdit dans sa caverne, à la recherche d'une solution. Une aide lui fut apportée par ses bougies artisanales. Mais oui, c'était çà ! Le feu ! Elle attrapa une des bougies parfumées. A l'aide de la corde tendue de son arc, elle frotta vivement la mèche. Jusqu'au dégagement de chaleur puis de fumée. La bougie était allumée ! Elle récupéra le couteau entre ses crocs et vint placer la lame directement dans la flamme. Son but était de faire suffisamment chauffer le métal pour s'attaquer plus facilement à la griffe.

Après un temps considérable d'attente, elle jugea que la lame devait être suffisamment chauffée pour tenter l'expérience. Elle la planta à la verticale dans l'extrémité charnue et arrondie de la griffe. Elle ajouta de la pression et se mit à faire tourner le couteau sur lui-même. Tour après tour et après plusieurs passages dans la flamme, un creux apparut. Elle était sur la bonne voie ! Sa méthode portait ses fruits !

Elle poursuivit jusqu'à la formation d'un trou assez large pour pouvoir y passer son aiguille. A ce moment-là, elle récupéra la seconde griffe pour la percer à son tour. Autant en profiter avant qu'un coup de vent n'atteignit la bougie. En plus, maintenant elle travaillait dans un environnement qui sentait trop bon la violette ! Çà encourageait ses efforts.

Une fois les deux griffes trouées au bon diamètre, elle s'occupa de les relier à l'armure avec de la couture. Encore la danse de l'aiguille et des petits nœuds. Elle allait devenir une pro à force ! Mais le résultat final la laissa mitigée. Les pointes des griffes étaient libres de se balader de droite à gauche. Elle préféra renforcer la nouvelle pièce avec une sangle de cuir passée par-dessus, à l'extrémité exposée du côté cousu. Voilà, comme çà elle recyclait par la même occasion ses chutes de peau ! Elle testa une nouvelle fois la bonne tenue des renforts en forme de griffes de Monstre en les secouant. C'était mieux ! Beaucoup mieux !

Pour être tout à fait sûre, elle porta à nouveau son armure. Elle effectua quelques mouvements qui la rassurèrent sur la bonne attache des renforts. Oui, tout était parfaitement maintenus. Elle se déséquipa et posa soigneusement l'armure sur le candélabre. Elle prit un pot d'huile de lin et en passa une couche pour nourrir le cuir. Puis, elle recula et admira ce qu'elle avait fabriqué de ses propres pattes.

Une intense fatigue se lisait sur son visage. Son travail de longue haleine était définitivement terminé. Elle n'avait plus rien à retoucher. Plus rien à modifier. Elle pouvait amplement savourer le goût de la victoire. Elle n'arrivait presque pas à le croire. C'était pourtant bien réel. Son ambition, mêlé à sa volonté, l'avait encore une fois portée vers des sommets qu'elle n'imaginait même pas. Toujours plus haut. Toujours plus loin. Pour devenir un être meilleur. Pour ses amis. Pour Dame Yurai.

Sujet: Re: Renforcement vestimentaire Mar 20 Oct 2020, 10:41

La confection est lente, mais elle en vaut la peine.
Cette armure sera solide, et protègera lors des combats.

Elle donnera +1 d'END pour tout combat, contre PJ, PNJ ou Event.

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