Il faisait ZIP quand il roulait BAP quand il tournait ! l P.V. Seo

Il avait commencé son voyage. Il avait quitté le nid familial sous le regard inquiet et fier de sa mère lui souhaitant bonne chance. Il s'était paré de multiples sacoches, toutes contenant quelques produits secs, des baumes et onguents, des aromatiques et bien d'autres bricoles de soin. Une nasse était accrochée à l'une de ses cuisses. Elle était légère et sa confection raffinée. présent de sa mère, il était fier de la porter bien que son épaisse cape à capuche la recouvrait ainsi que son corps. Il était parti quelques jours plutôt. Heinly ne s'était pas orienté vers les terres désolées. Il les avait assez côtoyé alors il avait préféré s'engager dans les Monts Célestes. Il empruntait les sentiers à plus basses altitudes. Il n'osait trop monter, lui qui n'y était pas habitué. Il préférait commencer petit. Il faisait de nombreuses haltes, chassant quelques rongeurs ou quand la nuit tombait, il planquait sa nasse et au matin, il avait une proie souvent plus grosses. Tout semblait bien se passer pour l'heure.

Ce fut donc avec surprise qu'il arriva dans cette forêt. Le sentier pris auparavant avait connu un effondrement de terrain. Il l'avait escaladé prudemment, se hissant de pierre en pierre puis, l'obstacle franchit, il s'était retrouvé plus haut et ... Devant ces cimes inconnus. Il avait mémorisé les cartes de PW. Il en avait même recopié une et la sortant, il constata sans grande surprise qu'aucune forêt n'était répertorié dans les Monts Célestes. Il esquiva un sourire. Il semblait avoir découvert un nouvel endroit et avec prudence, il s'y engagea.

La brume le happa tandis qu'il continuait son avancée. Il regardait autour de lui. Il ne faisait aucun bruit, ce qui était étrange. Il fronça les sourcils. Il s'enfonçait de plus en plus et puis, il posa sa patte dans de la poussière. Du moins cela y ressemblait. Il se pencha, la reniflant et constatant aucune odeur suspecte, il attrapa une petite bourse -qu'il avait vidé au cours de ses premiers jours de voyage- et il y glissa de cette poussière. Lorsqu'il se releva, il retint son souffle quand il vit silhouette dans ce lieu où ombre n'existait pas. Il hésita puis il s'approcha de ce qu'il avait vu, découvrant un loup. Il resta en retrait puis il vit la lumière de Moiro, éclairant tel un phare le canin ailé. Rassuré même si craignant mirage, Heinly se montra.

« Bonjour, disciple Rose.

Il n'était pas particulièrement enchanté à l'idée de discuter avec un étranger mais soyons fou.

L'autre loup ne lui sembla pas agressif. Heinly haussa un sourcil en le voyant lui faire des courbettes, le vouvoyer et surtout, lui parler comme s'il était une seigneur. Ou plutôt un "jeune maitre". Il le regarda sautiller jusqu'à lui. Il plissa alors ses yeux d'un bleu azur. Que drôle de loup ... Y avait-il des champignons répondant drogues à en rendre étrange les autres ? Il chercha un tel végétal sans rien voir avec la brume.

« Je ne suis pas là pour donner des ordres. Je ne suis pas un jeune maître. Juste un simple voyageur.

Oh autrefois, Heinly aurait adoré se faire ainsi beurrer la biscotte mais l'eau avait coulé. Il ne jouait plus au Roi/prince. Il n'était plus qu'un jeune adulte cherchant sa place dans ce monde et espérant la trouver. Bien qu'il aimait la Mort plus que de raison.


« Je me nomme Heinly, et toi bel oi ...

Il se tut en voyant une autre silhouette. Un cerf. Un grand sourire feint son visage. Il n'était pas doué pour chasser, mais il avait faim. Il lança un regard à l'énergumène, comme cherchant son aval et sa compagnie pour chasser même si à eux d'eux, une telle proie serait difficile à abattre.

L'Ailé ne sembla pas souhaiter attraper pareille proie. Il s'en était douté alors il se détourna du sentier que l'animal avait pris, n'affichant aucune déception. Sa faim attendrait repas plus simple à attraper. Il regarda autour d'eux. La brume lui semblait plus épaisse et comme si le froid aussi devenait plus pesant, il réajusta sa cape sur ses épaules. Il était vrai que cet endroit n'invitait pas à une bonne visibilité pour attraper quelconque proie alors il hocha la tête, acceptant de se résoudre à ne pas partir après le cerf. Cela lui évitait d'autant plus des efforts.

Le contact de l'Oiseau lui fit plisser les yeux. Heinly n'était pas tactile. Il détestait ça. Il ne dit cependant rien et il le suivit sur le sentier qui les guida droit sur un étang. Il s'en approcha pour s'y désaltérer et fut ébahi par les poissons y évoluant. Les carpes étaient magnifiques et parées de milles couleurs. C'était un spectacle qui le marquerait à vie. Il fut tenter d'en attraper quelques unes pour voler écaille et les ramener à sa mère mais il ne se sentait pas d'infliger douleur à ces danseuses aquatiques. Il s'inclina alors, lapant la surface et attirant l'attention de certaines qui vinrent le voir. Il mit alors la truffe dans l'eau, donnant des coups de museaux aux poissons.

« Cet endroit est apparu sur le chemin que j'empruntais. Ne l'ayant pas sur ma carte, je n'ai pas pu m'empêcher de ne pas y entrer.

Il se tourna vers l'Ailé.

« Et toi dont j'ignore toujours le nom ?

Un bruit se fit entendre et comme narguer Faim, un nouveau cerf se pointa en face d'eux. Voyant les prédateurs, il préféra la fuite.

Il regarda sans un mot l'Ailé s'abreuver. Heinly, il fallait bien avouer, ne restait pas de marbre face à la beauté de ce spectacle. Il côtoyait déjà sa mère qu'il jugeait être la plus belle créature en ce monde. Il vouait un certain sentiment à l'adorable Kerguelen dont les yeux le rendaient bouche bée. Il se souvenait aussi des pierres précieuses qu'arboraient la saleté d'Onyx et la douce Prudence. Et aujourd'hui, le voilà qui pouvait admirer une nouvelle merveille de la Nature. Il esquiva un petit sourire, détournant le regard. Lui qui n'aimait que la Mort se rendait petit à petit compte que la Vie était tout aussi capable de lui offrir de tels trésors. Il ferma un instant les yeux et lorsqu'il les rouvrit, il les posa sur Asclepia.

« C'est un bien joli prénom que je ne pourrai remplacer par autre sobriquet. Il marqua une pause. J'ignore s'il y a coïncidence mais je suis ravie d'être tombé sur toi.

Il gardait en tête qu'il n'y avait pas que de bonnes âmes sur ces terres et sans doute aurait-il pu se faire détrousser par un autre. Un nouveau bruit lui fit tourner la tête. Il s'apprêtait à soupirer de voir un nouveau cerf quand faim se faisait mais la créature qu'il vit était ... Magnifique. Un cheval majestueux au front orné d'une corne.

« Une ... Une licorne ...

Il n'en avait lu que mythes et légendes, et Ô grand jamais il n'aurait espéré en voir une un jour ! Il resta immobile, admirant l'animal même si une certaine crainte flânait en lui.