Préserver la vie [Libre]

« Eh ! Eh, tu viens aussi aider à faire les tentes ? Enfin, la lavvu. C'est bien, tu as l'air d'être fort huehue ! Chez nous, on a pas trop l'occasion de le devenir, même si tu devrais voir les gros muscles d'Ajani mrrrh.
- ... »

Je crois que ce n'était pas ce qu'il avait prévu de faire, le jeune Etelkrus, à regarder droit devant lui. Il avait l'air un peu perdu, ou en attente de quelque chose. Ou bien réfléchissait-il ? Quoi qu'il en soit, il ne refusa pas de venir, puisqu'il m'emboita sans hésiter le pas, marchant un pas en arrière. Il regardait ma patte manquante je crois, ou bien justement la restante. Analysant je sais pas trop quoi, il œuvrait dans un domaine que je ne maîtrisais pas.
Je crois qu'il faisait un état des lieux, suivant de loin ma rémission depuis qu'il s'était acquitté, en partie, de mes soins initiaux.

C'est comme ça qu'on arriva ensemble, rejoignant ceux déjà présent, et je salue vivement cette assemblée d'un aboiement joyeux. Kerguelen en tête de projet ! Lestat auprès d'elle. Et Eva aussi. C'est vers elle que je m'approche finalement, m'asseyant à ses côtés en venant frotter mon museau contre le sien.
Elle était si belle, si rayonnante, avec son bidon tout rond !
Daisy, lui, s'installe un peu en retrait de tous, assis serré comme une sardine, prêt à être rangé dans son carton. Assez prêt pour tout entendre, quand même.

Tu nous expliques alors tout, Kerguelen. Les os que tu veux détacher. Les peaux qu'il faut coudre ensemble.
Et ensemble, tour à tour, nous nous affublons d'une tâche ou d'une autre.
Eva s'adonnera à la couture, bien sûr. Et moi aussi, m'y propose !

« Excellent Kerguelen, c'est top comme idée !! Moi aussi, je peux aider à coudre les peaux. »

Je suppose que tu m'apprendras Eva, tu semblais expérimenter huehue !

« ...Je peux détacher les os. Sous forme de Quetzalcóatl, ce n'est pas difficile. »

Mots discrets alors qu'il se lève, Daisy, sans vraiment savoir pourquoi il est là ; mais puisque de projet fut entendu ne peut désormais partir avant sa fin dans l'obsession rapide qu'il a des tâches. Il dépose auprès d'Eva une petite bête avec du feu sur elle, dont la chaleur irradie, maugrée à voix basse et trop grave quelque chose que j'entends mal. 'ne pas avoir froid, quelque chose comme ça.

Puis il s'éloigne. Prêt à devenir Serpent à Plumes.
Quand je suis, moi, prêt à devenir petit couturier !

« D'accord. »

Ainsi l'Etelkrus répondit-il à Lestat venu s'approcher de lui, surveillant d'un oeil le positionnement de celui-ci vis à vis de lui. Correct. Puis il se leva, Désastre, s'éloignant plus encore. De lui, des autres. Oublie sa vue pour ne se centrer que sur ses ressentis et la neige sous ses pattes, celles désormais en mouvement dans ce qui ressemble à une danse pour s'échauffer. Il fait pulser le sang dans ses veines, fait battre le cœur à un tempo plus important.
Il se galvanise d'énergie, cherche l'adrénaline...
Et quand elle est là, voilà ! Son corps s'allonge et prend autre forme, d'un loup il se retrouve à trois de longueurs et prend son envol.
Quetzalcóatl d'un battement d'aile s'érige au centre de la cage thoracique du monstre. Il se demande s'il est le seul, parmi tous, à avoir un peu peur. Son visage marqué s'en souvient et le rappelle chaque jour à ce combat presque perdu pour lui, les réminiscences pourtant ne l'empêche de s'appliquer à cette tâche. Il le faut. Il le doit.
Alors son corps tout en souplesse serpente entre les côtes, se glisse au-dessus, en-dessous, jusqu'à y être tout enroulé.
De l'extrémité de la queue il achève d'entourer un os, la ramène vers lui pour serrer davantage son corps autour de celui-ci. Renforce la pression, encore, alors que de la tête il se tourne pour en faire de même sur un autre os.
Au premier qui cèdera, d'une pression ou de l'autre.
-Dé FOR :2-
...Et pourquoi pas les deux.
Sous sa queue et sous sa tête rompent en même temps les os, qu'il laisse filer en douceur vers le sol pour ne pas les briser et permettre leur récupération par un autre ; celui qui dit vouloir les nouer ensemble.
Le reste du corps continue à s'enrouler, dans la poursuite efficace de cette tâche qu'il fit sienne.

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Je te regarde sortir de ton sac bien des affaires, Eva, la bouche en O et les yeux brillants. Dis-donc, qu'est-ce que tu en avais des choses dans ton sac !! Je découvris ton matériel de couture, activité à laquelle tu allais m'initier et qui, peut-être, me plairait assez pour que j'en fasse au même titre que la lecture ou de la peinture une de mes activités du soir !!
Et ainsi, confectionner des petites choses pour tes bébés, huehue, comme des mitaines ou une écharpe ! Je trouverais bien des leçons à suivre, dans des livres de la bibliothèque, si cette première initiation était concluante.
Avec attention, je suis tes mouvements. Tes pattes sont si habiles ! C'est formidable !

« Je passe le fil alors ! Tu sauras mieux que moi où placer les trous et il y a peu de chance que je me trompe en faisant ça, à moins que je finisse par en...perdre le fil huehue~ »

J'émets un petit gloussement aigüe, piaillant mon bonheur de travailler à tes côtés. Puis me voilà en exécution à tes côtés, passant et repassant le fil, cousant ensemble les peaux !
-Dé ING:3-
Je suis satisfait de l'avancée que nous menons, regarde à quel point nous allons vite ! Déjà trois peaux de rennes se retrouvent ensemble mêlés, prêt à se transformer en façade de lavvu.

« Si ça, c'est pas être efficace mon amie~ »

Je te poque une joue, remonte mes lunettes et cesse de te distraire. On a encore beaucoup à faire !

Deux os qui se décrochent, deux os qu'il accompagne au sol de ses quelques paires d'ailes et de sa queue qui se déroule.
Sa respiration est calme, profonde. Il se concentre, Quetzalcoatl, fait abstraction du reste sans en oublier les autres.
Au cas où il y aurait eu un ordre, ou besoin de lui sur une autre tâche. Il est excellente petite main, plus que maître d'ouvrage ; laisse Kerguelen devenir sa supérieure et lui jette parfois bref regard de l’œil en vie. Il fait aussi attention, à ne blesser personne, prêt à venir en aide sous cette forme qui trouve une praticité des plus étranges au sein de cette tâche, comme si elle y aurait été prédestinée.

Il est pratique. Ce corps si souple qui s'enroule, se resserre davantage autour de deux os. La stratégie première ayant marché, Désastre ne chercha d'autre possibilité de déloger ses os.
Il se replace, à l'identique. Le corps un peu plus contracté, les anneaux plus proches les uns des autres.
Sa langue fourche en dehors de sa gueule.
Il se concentre.

A nouveau, maintient avec force une pression à la base, pour les déloger ou les briser de façon propre et nette.

- PC FOR:2 -

Et une nouvelle fois, le résultat est là.
La queue et la tête déloge deux côtes supplémentaires, que Serpent à Plumes par les capacité de sa grande gueule apporte au plus proche du terrain choisie par sa dirigeante du moment afin de la laisser les attacher en trépieds.
Lui repart, pour sa part, conquérir un peu plus cette carcasse.

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A ton compliment, je fronce mes babines et sors de façon taquine le bout de ma langue, te répond avec enthousiasme.

« C'est parce que j'ai pu voir une grande maîtresse à l'ouvrage, on en apprend forcément beaucoup ! »

Tes mouvements font que tu n'hésites jamais, ils sont si fluides et de ce fait si faciles à suivre et à comprendre ! C'est pour ça, que je m'en sors aussi bien, non pas à cause d'un talent inné pour la couture !
D'humeur excellente, je ne peux aussi m'empêcher de glousser.

« Et puis y a quand même plus compliqué que de passer un fil dans un p'tit trou huehue ! »

Je sais viser quand même ! J'ai appris à devenir moins maladroit, avec les années, cela fait parti de mon évolution. Aussi, me voilà apte à réaliser des tâches un peu plus précises ! Il faut dire que la pratique de l'art et de l'écriture m'avaient beaucoup aidés à développer l'adresse de mes pattes ! Le fait de devoir signer pendant plus d'un an et demi, aussi, quand la surdité m'avait frappé moi et ma sœur...
J'étais donc devenue capable de beaucoup, avec mes pattes avants ! C'est d'ailleurs pour ça que je vivais aussi bien mon amputation je crois, parce que...bah je m'en servais finalement beaucoup moins, de mes postérieurs !!

OH !

Voilà que tu me fis sursauter, quand tu piaillas de douleur. Je me tourna vers toi, les yeux ronds et mes pattes apposées contre mes joues pour regarder ce que tu t'étais fait comme bobo.

« T'excuse pas ça arrive de faire des erreurs, ça nous empêche pas de continuer. On peut échanger de place aussi, enfin je peux faire les trous si tu as trop mal aux doigts maintenant ! »

Je te souris. Bah oui, on allait quand même pas en faire tout un plat ! (d'ailleurs, ça aurait bien manqué d'un bon plat chaud, sur ce chantier, si on finissait avant les autres j'irais peut-être nous faire un peu de soupe et de ragoût)

- PC ING:3 -

Et à bien reprendre l'ouvrage, toc ! Voilà une peau de cousue de plus. Les yeux plissés et l'air rieur, je sifflote une chanson entre mes crocs. Parce que ça manquait aussi de musique, ici !!