Chrysanthème blanche (libre, défi rp)

Une fleur, chrysanthème, belle, blanche, comme elle en avait sentis près des cimetières, aucune douleur, juste le souffle qui parfois s'arrête et reprend dans un rythme sourd, elle voit les cristaux sur son museau, ses paupières sont lourdes, elle accepte, Tris, elle dit "d'accord" et elle laisse son âme s'envoler, ne s'accroche pas, elle les voit, au loin, comme deux ombres, ses assassins, joyeusement déçus, ça la fait sourire, ricaner, de stress et de haine, la joie de les avoir déçus mélangée à la rancœur, elle se voit partir, et se laisse aller, pour observer son corps immobile, fleuri, elle sent qu'elle revient, mais vers quoi....

Ses yeux s'ouvre sur l'ombre, la nuit, le froid, elle ouvre de grands yeux, replié ses pattes contre elle, cette fois-ci, elle ne se laisserait pas faire, pas encore.
Ses dents se serrent, elle sent sa vue devenir trouble, tente désespérément d'accrocher son regard glacé sur les monstres, elle sait qu'ils sont là, autour, qu'ils attendent leur tour, se lèchent les babines d'impatience, mais quand elle fixe les formes qu'elle voit, elle en voit d'autre de l'autre côté, elle ferme les yeux, les serre le plus fort possible, comme font les louveteaux, comme elle faisait plus petite, quand elle croyait sentir ses côtes se briser sous les coups, mais elle sent les larmes couler sur ses joues, les souvenirs s'arrêtent, la ramènent à la terreur, la laissent seule, complètement seule dans l'immensité de la montagne, elle frissonne, un courant d'air s'amuse à faire gonfler ses poils, inutilement en fin de compte, puisqu'il revient, mais elle se refuse à bouger...

Continues, ils ne sont pas loin....
Ils dévoreront ta chair sous tes yeux, crains les, tu sais de quoi le monde est capable...
Tu es...sans aucune défense, qui crois-tu que tu auras pour te protéger, toi qui n'a jamais eu personne ?

Elle l'entend, cette voix mielleuse mais grave, ce ton inoubliable, elle s'en rappelle, celui qui l'a élevée, elle n'est pas surprise qu'il revienne dans ce moment de faiblesse, mais il n'est pas là, elle referme les yeux, revoit ce loup imposant mais faible qui avait failli avoir un garde du corps, elle repense à lui et désormais ce n'est plus la peur qui tend ses muscles mais la rage.

Dans un sursaut, elle retourne au présent, elle s'était jurée de ne plus y penser, ce n'est plus lui qui l'a contrôle, ce n'est plus lui son cauchemar, c'est eux, eux qui disparaissent à mesure que le soleil se lève, elle soupir, cette solitaire, qui dans cette nuit s'était sentie si seule face à la mort, elle détend ses muscles et s'affale, épuisée, pourtant elle a dormi, elle aurait aimé que non, mais la fatigue reprend sa place en cette louve à peine réveillée, le soleil réchauffe son dos, lentement, comme un frisson agréable.

Elle voit le changement, pauvre louve effrayée, l'herbe sèche craque à ses mouvements, elle veut l'atteindre cette chose inconnue qui lui titille l'esprit, le matin est frais, elle y pense en évacuant l'émotion, ce n'est plus pareil.
Elle essuie ses larmes, regarde ces pattes bleutées, les compte, elle le sent, quelque chose a changé, dans son corps comme dans son esprit, elle repense à Fenouil, pourquoi lui, elle ne sait pas, mais, elle sait, sans se rendre compte de l'anormalité, elle pensa à la vie du loup, celle d'avant, puis elle pense à Hollyock et Alexandrine, à Désastre qui jamais n'est loin de sa mère alpha, elle pense à Anita, la joyeuse, la futur cheffe, puis à Te Hari, louvette etelkru, la meute entière était faite de liens auxquels la beige n'aurait jamais du avoir accès, Ajani le nakhus aussi, les vies d'inconnus qu'elle arrive à percevoir lui viennent en tête, lui hérissent le poil, lui vrillent les tympans, elle est frappée de leurs peines, traumatismes et autres complexes, elle ne sait pas tout mais perçoit, quand elle pense à l'un d'eux, des informations, invisibles mais atteignables, lointaines mais connues...
Elle essaie de les faire sortir, elle pense, elle voit la mort qui avait détruit leur nuit aussi, n'en sait pas plus du cauchemar, elle fixe l'herbe, repense à son propre rêve, cauchemar, ou quoi que ce soit, ça l'avait changée, pas en caractère, mais en connaissance, elle regarde le soleil, voit le cercle lumineux, les yeux n'en veulent pas, de cette clarté, elle détourne le regard, le cercle imposé sur cette rétine, elle repose sa patte, sur son museau, ferme les yeux, pas possible de dormir.

Et oui petite louve croyait-tu que ce serait si simple ?

Cette voix lui est destinée, c'est la sienne, pas celle du mentor, elle se replonge dans son esprit et dans son pouvoir nouveau, abandonne, puis y repense sans essayer.

Sur son visage elle agrapha ce sourire dont elle n'aurait pu garantir la véracité, à vrai dire, intérieurement, elle-même était divisée sur quelle émotion l'animait, un certain malaise quant à son réveil récent partageait son esprit avec la joie communicative de la brune, sans doute son regard vide pouvait en témoigner, lui qui restait tourné vers cette louve qui parlait sans être interrompue.

-Oui, cela dit certains se trouve une tanière et y reste

Comme Tarko par exemple, la Plaie lui suffisait quand elle l'avait vue, c'était il y a si longtemps, elle n'irait pas jusqu'à dire que le temps filait sans qu'elle sans rende compte mais bordel ça faisait un bout de temps...

-Je dois t'avouer que je ne tiendrais jamais si je devais le faire un jour

Aussi loin qu'elle se rappelait, elle avait toujours alterné entre les deux territoires séparés par la montagne, sans non plus s'éloigner, bon, pas seule, mais c'était sa vie et, même en cherchant au plus loin possible, elle ne s'imaginait pas arrêter volontairement, pas par curiosité, non, elle connaissait par cœur la terre qu'elle arpentait, mais tout comme ceux des meutes se disent propriétaires de certains terrains, elle se proclamait habitante de l'ensemble des territoires, sauf ceux des meutes bien sûr.