Père et mère [PV Eva - Miru]

Le temps filait dans le dédale, les choses se passaient si vite ces derniers mois. L’hiver gelait les étangs et les rivières, le gibier se raréfiait, et les louves… Momon frissonna en y songeant, perdu dans ses actes et ses pensées. Le jeune disciple songeait parler un peu avec sa mère mais elle aussi, avait eu son lot de changement. Un changement qui ne le ravissait pas spécialement mais il n’allait pas lui en vouloir, pas à elle. Par contre, Ajani avait prit un coup dans son estime. Enfin penser que ses parents ont pu faire l’amour ça reste un traumatisme commun. Mais lorsque l’idée et l’imagination le poussa dans cette voie, il secoua fermement le museau de dégoût.

« Brrrr ! »

Sa voix résonnait dans les couloirs mais il n’avait pas froid contrairement à ce que ses sons laissaient entendre. Le dédale sinuait, et non loin du sanctuaire, il apercevait l’antre de la pie. Des plumes parsemaient le sol un peu partout et, si on oubliait les enfants de Raison et Judas, elle était de ces rares à les avoir si claires par ici. Momon resta figé devant l’entrée, n’osant s’annoncer. Son corps restait là. Sa mémoire douloureuse de la rencontre de Yersine, des enfants de ce dernier, les autres, ceux de Eva, Octavia par monts et par vaux, ses propres bêtises, ses muscles se crispaient davantage lorsqu’il énumérait les choses dans sa tête. Mais le doute ne devait pas l’envahir, pas maintenant. Ravalant sa salive, le loup se râcla la gorge pour annoncer sa présence et une seconde plus tard, la tête velue aux défenses passa l’encadrement de l’entrée. Une branche de baie rouge dans la gueule, il lança avec un léger sourire :

« Bonjour maman. Je t’ai apporté un petit truc pour grignoter. »

Il resta là, observant les traits fatigués de la louve ailée. Pas de doutes, ils étaient énergiques les mini loups. De sa hauteur, son œil se perdit sur les boules de poils. Il passa une patte puis une autre et déposa la branche devant sa mère. Puis tout en se relevant :

« Des félicitations s’imposent je crois… comment vas-tu ? »

Elle devait être préoccupée, il ne comptait pas l’importuner des heures mais sa mère importait pour qu’il s’inquiète.