[EVENT - PV Solelio] Vivre ailleurs

• 1 an et demi •
F A E I

Il avait disparu. D'un coup dans un tourbillon de plume et de sang. Dans un grand claquement de mâchoire bien trop grande pour être réelle... Et pourtant... Ces images tournaient en boucle dans son esprit choqué. Elle ne voyait plus que du rouge et des plumes oranges, bleues. Et des dents. Immenses. Tueuses. Dans sa demie conscience, c'était tout ce qui lui vrillait la tête, tout ce à quoi se raccrocher son cerveau embrumé par le froid, la douleur, la terreur...

Elle ouvrit de grands yeux effarés et bondit d'un coup en avant, chancela, tituba et s'étala. Elle était encore sonnée. Elle était algique. Quelque chose clochait. Ses prunelles hallucinées s'arrêtèrent enfin petit à petit sur des couleurs, des formes. La focale se fit en même temps qu'un mal de crâne atroce tapait dans ses tempes. Elle retrouva la capacité d'analyser les distances, et sa lucidité. Il ne faisait plus froid. Il faisait même doux. Et rien ici n'indiquait la présence d'une moindre banquise... A mesure que lui revenait ses sens, la souffrance lui rongea les pattes, l'une en particulier. Ses coussinets étaient à vifs, tellement gelés que brûlés par le froid. La peau se fendait en d'atroces crevasses, et le bout des doigts était violacés. La circulation était donc coupée. Il fallait à tout prix faire quelque chose avant que ça n'empire. Autour d'elle, beaucoup d'informations, à a priori aucun danger direct si ce n'est tout ces animaux sauvages et inconnus. Boitant jusqu'à l'eau, elle lapa quelques gorgées chaudes puis décider de s'allonger quelques minutes dans cet endroit bien agréable pour réfléchir. Le bout de ses pattes délibérément laissées dans la tiédeur de la source lui apporta un peu de confort avant que la douleur ne se face plus puissante. Comme si son cœur battait dans le bout de ses antérieures, dans ses coussinets. Malgré sa grimace, elle savait que c'était bon signe, cela voulait dire que ce n'était pas encore mort et que peut-être elle n'aurait pas à s'arracher une patte complète !

Posée, elle évalua sa catastrophique situation. Il lui fallait soigner cette patte sans connaissance spécifiques en médecine. Il lui fallait trouver de quoi se nourrir et de quoi se protéger. Il faisait jour, mais si les nuits étaient plus fraiches ? Sa cape ne lui serait plus trop d'utilité pour se préserver d'une baisse de température... Il fallait prioriser. Soigner, chasser, s'abriter. Et comment sauver sa patte sans connaissances et sans baumes et sans... Une idée ! Il lui fallait commencé par supprimer l'infection causant la mort des chairs, couper les deux doigts en début de nécrose pour sauver le corps entier. Il lui fallait du feu ! Pour cautériser ! Et un caillou ! En utilisant la petite épée de son pendentif, chauffée par les flammes, et en se servant d'un caillou pour taper avec force sur la lame, elle parviendrait peut-être à couper net les doigts tout en désinfecter les bords de la plaie et en arrêtant -avec chance- la probable perte de sang. Dans un second temps il faudrait qu'elle trouve du miel... Ou de la sève ! L'un comme l'autre était fort en nutriments et bons pour aider à la cicatrisation. Cela lui apporterait un peu d'énergie pour pouvoir chasser quelque chose de plus consistant pour son organisme de carnivore. Bon. Elle était donc trois étapes sur sa liste de chose à faire avant de prévoir son prochain repas : feu, mélasse, et s'alléger de deux doigts. Oh mon dieu. Etait-elle vraiment prête à faire cela ? Dans un soupir, elle se redressa, testa ses appuis, et commença à étudier le paysage et les ressources à sa portée. Il fallait du bois, pour le feu. Lentement, mais sûrement, elle ramassa petites brindilles, branchages, écornes et ramena quelques branches plus grosses en un tas. Elle entailla ensuite l'une d'elle à l'une de ses extrémités, la taillant en pointe qu'elle s'efforça ensuite de tenir serrée entre ses crocs pour la frotter frénétiquement sur l'envers d'une morceau d'écorce maintenu en place entre ses pattes.

Elle frictionna, elle frotta, elle insista... Encore. Et encore. Et encore...
Dé Réussite sur END.

• 1 an et demi •
F A E I

C'était un lamentable échec, cuisant pour l'égo déjà bien meurtri par le monstre géant qui avait gobé Evan. C'était d'ailleurs si irréel que ce n'était sûrement pas possible. Il lui fallait retourner en arrière, chercher le loup ailé. Peut-être même qu'il avait été ramené comme elle ici, par delà la banquise et dans ce territoire au climat moins hostile. Oui, sans doute. Il ne pouvait pas avoir été mangé, c'était ridicule. Se concentrant sur cette idée pour faire taire l'angoisse montante qui lui comprimait la poitrine, la rouquine repoussa ses brindilles, le temps d'observer à nouveau son environnement. Tout d'abord, sa première erreur lui sauta au yeux : faire un simple tas de bois ne suffisait pas à assurer un bon feu. C'était trop brouillon ! Elle rassembla lichens et écorces, puis entoura de plusieurs brindilles croisées au dessus, de la plus petite à la plus grande. Son espèce de mini tipi construit, elle fit quelques pas en arrières pour admirer son travail. Déjà c'était plus propre, plus efficace. Dans le mouvement, elle marcha sur un caillou pointu qui lui entailla le coussinet. Surprise, elle claqua des crocs dans le vide avant de voir l'objet en question. Son regard glacé s'illumina. Des pierres silex ! Elle les reconnaissait pour en avoir vu de semblables chez les soigneurs. Idéal pour démarrer un feu de camp ! Bien plus simple en tout cas que la technique qu'elle ne maitrisait pas. Solelio lécha sa patte pour nettoyer la petite plaie, dont la douleur n'était rien comparé à celles de ses doigts gelés, avant de récupérer deux silex et de les frapper l'un contre l'autre aussi prêt que possible de la base de ses brindilles pour faire des étincelles et allumer ce satané feu !

( Dé réussite sur FOR - Réussite )

• 1 an et demi •
F A E I

Des petits éclats de lumière pur clignotèrent entre ses pattes alors qu'elle tapait l'un contre l'autre ses deux silex et le lichens ramassé s'embrasa. Suivirent les morceaux d'écorce, les brindilles plus ou moins grosses. Ravie et soulagée d'avoir au moins réussie cette première étape, Solelio souffla. Elle attendit un peu avant de placer sur le tas quelques branches plus lourdes. Comme le bois n'était pas vraiment mort et sec, une fumée blanche s'échappa lentement. Ensuite, elle chercha des gros cailloux pour entourer son feu de camp et pouvoir ainsi le contrôler. Elle reposa du bois dessus, puis détacha la petite épée de son cou. La peur lui fit monter la bile au palais... Mais il le fallait. Elle devait sectionner ses doigts pour survivre, pour éviter que la nécrose ne s'étende à sa patte entière. Elle plaça donc la fine lame au creux des flammes, le manche coincé entre deux pierres du cercle limite pour ne pas que l'arme miniature ne se perde complètement parmi le petit brasier et ne soit irrécupérable. La femelle chocolat et piment fixa le feu quelques minutes, n'appréciant aucunement cette chaleur contre ses joues et son museau. Il faisait déjà bien assez tiède ici sans avoir besoin de rester prêt d'une telle source de chaleur. Pour le moment en tout cas, la nuit serait sans doute plus fraîche. Et encore, tout ici était tiède, le sol rocailleux, l'eau. Et la végétation semblait emprisonner la température si bien qu'ici même, il devait être toujours agréable de vivre. En attendant que la lame de métal blanchisse, l'Etelkru parti en quête de la plus large feuille possible pour envelopper sa patte meurtri. Elle n'eut pas de mal au milieu de cette dense végétation, à trouver ce qu'il lui fallait.

Ensuite, il s'agissait de fouiller les environs en quête d'un arbre assez résineux qu'elle entaillerait aussi largement que possible à l'aide du silex-outil trouvé plus tôt, afin d'en récupérer le liquide épais et vitale. Dans une écorce bien arrondie et donc creuse, elle laissa couler goutte à goutte ce qui servirait de baume de premiers soins pour la brûlure qui suivrait l’engelure. N'était-ce pas ironique ? Elle se sentait si faible, si ridicule, si minable de se retrouver dans cette situation... Et dire qu'il existait des bêtes si grandes, si larges, si fortes ! Elle n'était rien du tout face à ces féroces animaux préhistoriques. Elle déglutit plusieurs fois, entre angoisses, doutes et amertume alors qu'elle faisait la navette entre son biol de fortune qui se remplissait lentement et son feu qu'il fallait ravitailler de temps en temps. Elle avait décidé de finalement sortir sa lame du feu avant qu’elle ne soit beaucoup trop chaude pour la tenir ou même fondue vue que récupérer de la sève était plus long que prévu. Souvent aussi, elle devait se faire discrète, écouter, observer son environnement encore trop inconnu pour ne pas se retrouver truffe à truffe avec un potentiel prédateur. Quand elle estima avoir assez de jus d'arbre, elle reposa le bout de sa petite lame au feu et attendit de la voir rougir. Puis, ce fût le moment. Un morceau de bois entre les crocs, une pierre a peu prêt plate pour taper sur le tison de fortune, Solelio inspira profondément et frappa de toutes ses forces.

( Dé Réussite sur FOR - Echec )

• 1 an et demi •
F A E I

A côté. Tremblante, apeurée de son geste, elle avait simplement visé à côté. En même temps, en fermant les yeux au dernier instant... Il fallait qu'elle soit plus forte que sa peur de la douleur, parce que sinon elle risquait bien de se blesser plus encore et de lamentablement mourir ici sans jamais revoir son frère, son père, Ortie ou Anita... Il fallu plusieurs minutes à la rouquine pour retrouver le courage de faire un nouvel essai, pour arrêter de trembler comme une feuille et pour se décida fatidiquement à agir. C'était nécessaire. Il fallait soigner pour survivre, or elle n'avait d'autres options. Sa détermination devait être plus forte que tout. Maintenant.

( Dé Réussite sur FOR - Réussite )

La douleur fût-elle qu'elle ne pu retenir un cri. Épuisée, et souffrante, quelques étoiles vinrent chatouiller sa vision. Il ne fallait toutefois pas qu'elle attende et plongea sa patte sanguinolente au deux doigts manquants dans la résine avant de l'enrouler aussi soigneusement que possible malgré ses pattes flageolantes dans sa grande feuille. Elle sectionna d'un coup de crocs une de ses ateba pour la nouer autour du bandage improvisé. C'est là qu'elle se rendit compte qu'elle en avait perdu une, mais comme le temps n'était pas vraiment à se pouponner, elle laissa filer l'idée loin hors de son crâne et se donna quelques minutes de repis, allongée sur le flanc à haleter sous les pulsations douloureuse dans sa patte avant l'étape suivante : se trouver une cachette.

• 1 an et demi •
F A E I

Épuisée par la douleur, ne parvenant qu'à marcher à trois pattes avec peine, la jeune louve avait décidé pour ce soir là de se tirer jusque sous un bosquet discret, dissimulée à la vue de tous ceux qui ne farfouillerait pas directement sous les buissons. Son poil portait la fragrance âcre de la fumée de bois, donc avec un peu de chance aucun animal sain d'esprit ne serait curieux et penserait plutôt à s'éloigner de cette odeur là au lieu de fouiner. Elle avait ensuite avalé une partie de la sève, en espérant s'offrir assez d'énergie pour se mettre en quête d'une nourriture plus imposante à son réveil. Si toutefois elle parvenait à fermer l'oeil assez pour se détendre un peu. La nuit fût longue, inquiétante car bruyante et au final pas franchement reposante. Mais c'était mieux que rien dans un environnement où elle ne connaissait encore que son minuscule nid de fortune.

Au matin, la femelle au corps fourbu s'extirpa de sa cachette en grimaçant. Elle était percluse de crampes à force d'avoir tirer du bois, sa patte la lançait terriblement et sa mauvaise nuit lui avait donné mal au crâne. En tout premier lieu elle revint vers le point d'eau et s'y désaltéra à grandes goulées. Bien que l'eau soit tiède, cela lui fit énormément de bien, et ce, assez rapidement. Les douleurs musculaires diminuèrent de moitié et sa migraine s'envola également. Maintenant que son cerveau avait enregistré la douleur de sa patte, et bien que cela reste cuisant, Solelio avait retrouvé une certaine capacité de réflexion. Elle décida donc d'évaluer l'état de sa plaie et voir si elle avait fait quelque chose d'assez propre pour ne pas mourir bêtement d'une infection. Pour retirer le pansement collé avec la sève devenue presque résine en séchant à l'air libre autour de son moignon, elle alla plongea la patte dans l'eau qui lui paru plus chaude, afin d'ôter le tout sans trop de difficultés.

Bon, elle s'arracha quelques poils au passage ainsi que la croute peu ragoutantes faites de sang coagulés. Et si la brûlure était encore rouge vive et boursouflée, elle ne présentait pas d'odeur nauséabonde autre que la viande grillée. Ce qui en soit était un bon premier signe. Avec le reste du liquide vital de l'arbre et une nouvelle feuille fraîche, elle confectionna un nouveau bandage. Puis se désaltéra à nouveau et se mit à réfléchir à la suite. Il lui fallait tout d'abord se faire un abri convenable, puis se restaurer suffisamment, et enfin, comprendre où elle avait atterri. L'endroit autour d'elle était vert, hydraté et donc propice aux plantes en tout genre. Possiblement donc, elle saurait retrouver des baies ou des racines comme elle en avait parfois mangés au Castel... Qui disait forêt, disait logiquement petits et moyens gibiers au moins. Elle espérait donc bien croiser mulot, écureuil ou lièvre... Voir daim non ? Autour d'un point d'eau, ça ne devait pas manquer...

Elle lista mentalement ses objectifs de la journée, seul moyen pour elle de ne pas flancher désespérer de son sort. Elle ne voulait pas se lamenter, elle avait choisie d'aller au devant pour apporter ses connaissances d'éclaireuse aux Etelkrus. Alors elle s'efforcerait de faire ça... Même si elle était triste, seule, blessée. La rouquine secoua le museau pour chasser le poids qui menaçait de la faire suffoquer. Elle se releva. D'abord, aménager l'espace. Il fallait se monter en abri, même rustique pour les premiers jours, afin de se protéger la nuit des intempéries possibles et des prédateurs. Elle qui n'avait pas l'habitude de dormir à la belle étoile et refusait catégoriquement de se terrer dans un terrier décida de créer une espèce de tipi végétal. Elle choisie deux troncs fins mais assez solides et assez proches l'un de l'autre en base. Puis, boiteuse et lente, s’évertua à abattre un troisième assez prêt également à l'aide des silex. Réfléchissant à ses coups de hache rudimentaire sur le bois afin qu'il tombe exactement là où elle en avait besoin, aka, au niveau du nœud d'un des arbres et de sa première branches épaisses. Voilà qu'elle avait enfin ses trois pattes.

Chacun ayant nombre de branchages entremêlées, elle n'avait plus qu'à amasser assez de branches de sapin, de fougères et toutes autres plantes touffues pour se faire un petit toit bien vert en les croisant les unes aux autres. Avec des ronces dont elles avaient prit soin d'enlever les épines -en se piquant d'indénombrables fois, Dieux qu'elle était maladroite parfois !!-, Solelio attacha les branchages entre eux comme elle pu. Il lui fallu bien la journée au complet pour arriver à un résultat approximatif à ses espérances -pas du tout...- et surtout, assez stable pour ne pas s'effondrer sur elle au premier coup de vent. C'était déjà ça. Le ventre vide et la patte atrocement douloureuse, mais ayant gagné un peu de satisfaction personnelle, elle se coucha ce soir là après avoir bu tout son saoul et s'endormit rapidement du sommeil du juste. Heureusement d'ailleurs, qu'elle bu autant juste avant de s'allonger car sa vessie la réveilla bien avant qu'à ses tympans ne viennent les échos de quelque chose.

Quand elle se leva, elle n'entendit plus rien. Mais elle se promit que le lendemain, elle piégerait les environs... Pour cette seconde nuit, elle ne dormit pas beaucoup plus.

• 1 an et demi •
F A E I

La fatigue et la faim rendait Solelio ronchon. Sans parler de sa patte toujours douloureuse, et de cette solitude qui lui pesait tant. Où donc avait-bien pu s'envoler Evan ?! La blague avait assez duré, il était temps qu'il la retrouve bon sang. Cette journée s'annonçait mal, vraiment très mal. Dés son réveil, rien n'alla comme elle l'aurait voulu. Elle qui partait en quête de végétaux facile à récupérer pour se remplir un peu la panse réalisa avec désespoir que cueillir serait un sacré paire de manche... Ce qu’elle avait prit pour des plantes un peu étranges et joliment colorées étaient en fait les fruits desdites plantes. Énormes. Incroyablement gros et indéniablement démesurés par rapport à elle. Il était clair qu'elle allait avoir du mal à en chercher... Enfin, plus que prévu en tout cas. Ne pouvant deviner rien qu'à la vue ou à l'odeur si elle pouvait consommer ou non de ces baies géantes, il lui fallait être plus maline pour obtenir ces informations. Alors qu'elle réfléchissait, allongée au point d'eau après une longue première ballade, elle observa les quelques animaux venant s'y abreuver. Il n'y avait pas que la végétation qui était trop grande : même les espèces de cerfs là était incroyables au vu de celui qu'elle avait sous les yeux. Lorsque ses prunelles pâles furent attiré par un mouvement, elle vit rapidement un -presque- lapin. Et la solution lui tomba sur la truffe ! Un large sourire fendit sa poire. Finalement la journée allait retrouver un peu de soleil !

D'abord, elle suivit la piste de l'animal qui pourrait lui servir de repas, chercha des indices de sa présence et là où l'odeur revenait fréquemment. Une fois déterminé un point de ralliement régulier de la bestiole, elle s’évertua, toujours relativement lente et boiteuse, à faire tomber des fruits de leur tige et, parfois à l'aide d'un levier, parfois en poussant de toutes ses forces, elle s'efforça d'en faire rouler deux jusqu'à cet endroit précis. Deux fruits différents, très très facile d'accès donc pour ce rongeur potentiellement frugivores. Elle l'espérait en tout cas. Elle s'éloigna ensuite pour observer avec attention son piège en deux étapes. Tout d'abord, si son intuition s'avérait exacte, le lagomorphe viendrait sûrement se servir à manger là puisqu'il aurait à manger sans efforts. S'il en boudait l'une, ou les deux, alors elle en déduirait qu'il ne fallait pas croquer dans ces baies. S'il faisait festin, alors probablement qu'elle pourrait s'en nourrir également. Après avoir bien entendu gouter un petit bout et attendu quelques heures pour ne pas tomber trop gravement malade si toutefois son organisme ne supportait pas les fruits d'ici ! Et dans un second temps, cela serait un bon moyen de se faire des appâts pour chasser plus facilement ce rongeur, et ses probables compères. C'était un programme calme donc, pour aujourd'hui, et fort en apprentissages sur la faune et la flore locale.

( Dé Réussite sur ING - Réussite Critique )

• 2 ans •
F A E I

Ellipse, six mois plus tard...

Les jours passèrent et se suivirent, nombreux, inchangés et pourtant jusque là, pleins d'espoir. Solelio avait appris à survivre, elle savait de quoi se nourrir, elle parvenait a chasser de temps en temps des gros rongeurs comme le tout premier. Elle avait prit des habitudes, des nouveaux réflexes. L'isolement et me danger fréquent avait fait d'elle une louve alerte, plus prompte a la réaction mais aussi et surtout plus nerveuse. Constamment sur le qui-vive, ne dormant que d'un œil. Par ailleurs, avec le temps elle avait fini par se faire un petit campement bien confortable. Son abri était moins fragile et plus étanche a la pluie. De sa cape déchirée, elle avait fabriqué une paillasse assez grande.pour s'y rouler en boule dessus et avait recousu le reste en un gilet sans manche assez grossier mais suffisant pour lui tenir chaud les jours plus frais et ou les nuits. De même, elle avait prit soin de se faire une petite réserve de miel, de mélasse avec lesquels elle s'efforcait de soigner tous ses.petots bobos. Maux de gorge, coupures, estomac en vrac... N'ayant a portée de pattes que du matériel naturel, la rouquine avait dû s'adapter... Ca n'avait pas été simple au début, mais elle avait créé quelques petits outils en bois taillé à l'aide des silex, des bols d'écorce et autres ustensiles indispensables. Elle avait même limé ses griffes à l'aide de la pierre silex pour en faire de véritable arme et lui permettre de mieux grimper aux arbres : solution de repli ultime en cas de galère. Une vie simple, angoissante et solitaire comme avait dû en vivre Robinson Crusoé et tous les loups perdus avant elle... Et puis dès que sa patte avait été assez remise pour reprendre l'exercice, l'Etelkru s'était adonné a des séances quotidiennes d'entraînements visant à améliorer ses compétences de manières générales. Elle ne voulait pas qu'on la retrouve rachitique, faible et pitoyable. Et puis... Elle devait retrouver Evan et lui passer un savon pour s'être séparé de leur équipe.

• 2 ans •
F A E I

Aujourd'hui, cependant, quelque chose se brisa dans sa tête et son cœur : elle perdit tout espoir de voir un jour paraître une quelconque tête venue la sauver en se souvenant brutalement au réveil du sort du loup Aviaire. Au levé, la nausée l'avait prit, le vertige l'avait rendue malade alors que, des lunes après l'événement son cerveau et son corps se remémorant le fameux jour oùtout avait basculé. Ou le dinosaure l'avait enlevée... Elle acceptait enfin la vérité. Pourquoi aujourd'hui ? Parce qu'aujourd'hui, également, était le jour de son second anniversaire. Et qu'elle était si loin de tout et de tout le monde... Personne n'allait venir la récupérer, personne n'allait venir lui offrir un sourire ou un mot gentil. Plus jamais d'ailleurs... Et son père, son frère, Salazar, Ortie, Anita... sans doute l'avaient-ils tous oubliée. Ce fût donc une journée triste pour la femelle au pelage de chocolat et de piment. Un journée où elle cru suffoque de peine et de désespoir. Une journée où elle se demandait si ca valait le coup de se battre encore pour sa survie ou si elle le ferait pas mieux de se faire manger par une grosse bestiole. Au moins l'histoire serait terminée. A force de cogiter, allongée sur le flanc à côté de l'eau tiède où il serait si facile de se laisser glisser et de ne pas battre des pattes pour aller chercher de l'air... Elle se releva d'un bond et secoua la tête. Elle ne devait pas s'abandonner quand tout le monde l'avait probablement déjà fait. Elle ne devait pas tout lâcher. Solelio ke voulait pas finir ainsi, boulotte comme son coéquipier de voyage le fût. Et puisque personne ne se souciait d'elle -comment leur en vouloir alors quelle avait été odieuse avec la majorité toute son enfance... -, elle decida pour son propre bien de ne pas se morfondre, de ne pas se mettre inutilement en danger en se laissant submerger de culpabilité, de honte et de regrets et en allant de l'avant. Ce qui signifiait redoubler d'efforts dans ses entraînements, et enfin en apprendre plus sur le pays l'entourent. C'est donc avec ces deux objectifs qu'elle retrouva ténacité et courage pour affronter les nombreux jours suivants... et les multiples découvertes qu'elle espérait faire sur son environnement !

En tout premier lieu, en apprendre davantage sur la bestiole qui l'avait amenée ici des lunes auparavant et determiner son nid ou point de chute pour ne pas tomber malencontreusement face à elle et se faire dévorer... Alors, aussi furtive et appliquée que possible, elle commença a chercher des traces de passage de son kidnapper...

( Dé Reussite sur ING - Echec Critique )

• 2 ans •
F A E I

Par trop peu de connaissances du prédateur ayant tué Evan, par trop peu de savoir sur le genre de bête qu'il était, il avait été impossible à Solelio de trouver des pistes, impossible à déterminer qui, ou plutôt quoi, s'en était prit à eux aussi brutalement. Il n'y avait que cette odeur lourde, désagréable, étouffante qui flottait dans l'air et était si puissante qu'elle empêchait de déterminer même le chemin emprunté. Ses recherches, toutefois, permirent à la rouquine de se dresser une carte mentale des lieux environnants son camp de base et d'observer d'autres espèces cohabitants autour de ce point d'eau. Elle avait pu retenir certaines habitudes et préférences, estimer que certaines proies aimaient se prélasser dans les sources ou dans la boue et que d'autres ne venaient que boire ici là où l'eau était la plus tiède. Elle avait aussi longuement analysé le climat, avait appris à prévenir les pluies, où les journées moins tempérées. Du territoire pourtant, les mystères persistaient.

( Dé Reussite sur ING - Échec Critique )

• 2 ans et demi •
F A E I

Peu à peu, Solelio trouva ses marques sur ce territoire. Elle appris à y survivre plutôt bien, et même, elle s'y fonda une nouvelle vie en solitaire. La mise en place d'une routine quotidienne exigeante lui permit de ne pas devenir folle de désespoir, et de ne jamais s'abandonner. Elle se levait toujours aux premières lueurs de l'aube, déjeunait de fruits puis se lançait dans divers exercices visant à retrouver sa mobilité, sa préhension et sa dextérité de son antérieure blessée, puis de repousser les limites de son endurance, où à assouplir ses muscles pour une fluidité de mouvement accrue. Cela jusqu'au zénith du soleil, puis elle partait évaluer une autre portion de terrain, toujours un peu plus loin de son nid plus ou moins douillet. Pas tous les jours, mais lorsqu'elle en avait l'occasion, elle chassait au passage l'un ou l'autre de ces rongeurs grimpants et ressemblant à des lièvres, afin d'également nourrir son corps de viande. Il n'aurait pas fallu perdre de la masse musculaire dans cette vie d'automate -enfin presque !-, et puis elle ne tenait pas à devenir un clou. Qu'en aurait les autres ?

Les autres ? Il s'agissait de cette écorce fendue au rictus méprisant, ou de cette pierre pleine de mousse au regard moqueur, ou bien de cet arbre brisé et plié de rire, ou encore cette souche, morte, mais diablement malveillante. Toutes ces voix que son esprit malade d'isolement et trop angoissé avait créé pour galvaniser son hôte et lui permettre de continuer d'avancer, toujours plus vite, toujours plus loin, toujours encore. Malgré les incertitudes, malgré l'absence de congénère, malgré qu'on l'ai oubliée. Et il s'en passa des lunes encore, à chercher des réponses sur son environnement devenu familier, à espérer un jour, croiser une âme douée de parole plus sympathique que ses faux-amis de la forêt et à en apprendre toujours un peu plus sur la faune géante et la flore démesurée en observant les habitudes alimentaires des uns et des autres, leurs points faibles et leurs points forts. Surtout leurs points forts d'ailleurs... Jusque là, la seule chose qui la rendait heureuse, c'était l'habilité doucement retrouvée avec sa patte amputée de deux doigts et sa capacité à avoir jusqu'ici trompé la mort quelques fois...

Bien que les voix insupportables lui tapaient sur les nerfs, elles avaient le mérite de la forcer à ne jamais lâcher son train-train. Ce pour la simple raison de vouloir trouver quoi que ce soit qui pourrait la libérer, Solelio, de cette affreuse solitude et de cette odieuse folie qui enserrait son âme chaque jour un peu plus. Chaque jour un peu trop.

( Dé Réussite sur ING - Réussite )