La nuit des fées [Clos]

"A l'heure où l'on fait dormir
Des enfants de tous les empires
A l'heure où l'herbe respire
Où le vent souvent se retire
A l'heure où tout se ressent
Comme une blessure
Plus profonde encore
A l'heure où plus rien n'est sûr
Quand la nuit descend
Par une fissure
Ce soir..."

Cela faisait maintenant presque six mois que toutes les pensées de Dough se trouvaient dirigées, même aimantées, vers une seule et même louve. Six mois où il affichait un sourire béat lorsqu'il la croisait, où il continuait à entretenir une routine, à alimenter les conversations du quotidien. Six mois où il avait cherché conseil, même auprès d'une créature divine qui n'était pas sienne. Six mois où il avait eu l'occasion d'observer nombre de sentiments et de pulsions germer en lui, pour finalement les combattre.
Mais pas ce soir.

Parce-que le rouquin en était arrivé à la conclusion qu'il était amoureux. Déjà qu'il était long à la détente, mais sans doute lui avait-il fallu accepter cette réalité qui était maintenant sienne.
Il était également arrivé à la conclusion que s'il ne tentait pas sa chance, il finirait vieux garçon. Pas que l'idée ait pu le déranger par le passé, non. Mais maintenant il la voulait, elle, à ses côtés. Pas une autre. Il n'en pouvait plus de se coucher chaque soir dans cette tanière, alors qu'à peine quelques mètres le séparait d'elle. Dans la même pièce, mais chacun de son côté. Partageant tant et pourtant si peu à la fois.

La nuit était déjà tombé lorsqu'il pénétra dans l'antre réservée à ceux de sa fonction. Et elle était là. Belle, comme à son habitude. Malgré l'obscurité, il pouvait discerner sa silhouette, à l'écart de ses comparses. Il lui semblait la voir se mouvoir au grès de sa respiration. Elle avait l'air apaisée.
D'ici, il ne pouvait être bien sûr qu'elle dormait. De toutes façons, au vue de son plan, longtemps fomenté car longtemps fantasmé, il ignorait ce qui serait le mieux. Il lui semblait que dans les deux cas, son rêve pouvait se transformer en cauchemar.
Et puis, il se remémora cette fameuse journée à la plage. Celle qui avait été pleine de défi, de tension, de sous-entendu et de provocation.
C'était ça, qu'il voulait. Pas une relation pépère où tout irait toujours bien.
Alors, il devait provoquer sa chance.

Le disciple rouge prit une grande inspiration avant d'avancer à pas de velours, en direction de Pep's. Il vint se positionner à ses côtés, respectant toutefois une certaine distance dans un premier temps, pour venir se coucher.
Il lui semblait que son cœur battait si fort qu'il allait réveiller l'entièreté du Castel.
Elle était là. À une patte de lui.
Il retint son souffle.
Le pire des scenarii serait qu'elle ne se mette à hurler, ameutant tous les Etelkrus.
Le mieux… Le mieux, il ne se permettait de l'imaginer avant d'avoir l'occasion de le vivre.

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★ 4 ans ★ - 13 PVs
F A E I

Peps était de ceux qui se couchait tôt, pour être debout aux aurores. Elle était également de ceux dont le sommeil était si léger que le moindre cliquetis de griffes ou une simple impression de mouvement pouvait la réveiller. C'est cela qui lui fit dresser le poil sur le dos et le cou, alors qu'elle se forçait à l'immobilité. Écoutant, analysant son environnement sans ouvrir un œil qui aurait trahit son éveil. Il n'était pas rare que du grabuge éclate entre deux Epées bravaches, et ce soir, et même si elle adorait la castagne, elle n'aspirait qu'au calme. Aucune odeur inconnue ne vint frapper sa truffe qui inspirait aussi profondément que lentement pour capter la moindre effluve. Pas de sang, pas de sueur. Un peu de frousse ? Non. C'était autre chose. Quelqu'un bougeait. Elle fini par ouvrit un oeil et fixer la pénombre, tête encore au sol. Une masse vint s'allonger prêt d'elle, sans non plus la coller. Etonnée, elle se redressa et fixa Dough. Une étincelle de curiosité alors que son cerveau bien alerte décortiquait la situation. Il était rare en dehors de la saison froide, que des guerriers dorment proches l'un de l'autre. En temps normal chacun tenait à son espace. Surtout parce que certain se roulait sur le dos les quatre pattes en l'air et ronflait comme des yachts. A moins de vouloir montrer son attachement et officialiser une relation avant de s'installer dans une tanière familiale. Parce que c'était ça dont il s'agissait, pas vrai Peps ?

Elle avait remarqué le souffle suspendu, elle entendait dans le silence de la nuit, le cœur en pleine course du mâle. Elle savait comment il la regardait de loin parfois, et elle aimait lui sourire en retour. Elle appréciait de le croiser, et trouvait dans sa compagnie juste assez de légèreté. Mais... Cela voulait-il dire... ? Etait-elle prête... à... ? Elle avait chaud soudain. Elle sentit une forme de peur s'immiscer dans son ventre. Allait-il... Forcer l'approche ? Allait-il abuser de sa taille et de son poids pour la coincer ? Allait-il... ? Non. Elle savait se défendre, de toute façon. Elle inspira, se retournant dans l'autre sens l'air de rien, comme si elle acceptait naturellement sa présence. Dans le mouvement, elle changea sa queue de côté, vint la poser contre son autre flanc, tout en laissant le bout tomber négligemment contre la patte du mâle. Ce n'était rien. Rien qu'un petit rien. Ca n'engageait à rien. Ce n'était qu'une preuve qu'elle l'appréciait à sa juste valeur de fils d'Aka et de fier Epée. Ce n'était qu'une preuve qu'elle l'aimait bien. Alors pourquoi se sentait-il si fébrile ? Si inquiète ? N'étaient-ils pas amis ? Ce n'était donc pas grand chose. Simplement, elle ne grognait pas à son approche, elle ne s'éloignait pas, ne se rapprochait pas non plus. Hormis cette touffe de poil innocente. Comme une porte non verrouillée... Comme un peut-être. Évidemment, maintenant, elle était dans un état trop incompréhensible et trop nerveux pour retrouver le sommeil chassé.

Que Pep's ait été en train de dormir ou non n'avait plus d'importance, puisque maintenant, elle était éveillée. Dès lors qu'elle s'était redressée et avait tourné son attention vers lui, Dough s'était figé, comme aurait pu le faire une proie face au prédateur. À croire que rester complètement immobile aurait masqué sa présence auprès de la louve.
À bien y réfléchir, ce n'était peut-être pas temps pour éviter une menace : qu'il cesse de se mouvoir ou non, sa camarade avait pourtant toujours conscience de son existence et pouvait choisir de donner l'alarme - condamnant Dough à porter l'étiquette de vieux pervers dégoûtant. Non, il s'agissait peut-être plus ici de l'enfant pris en faute, celui qui ne craint que poursuivre son méfait n'aggrave sa sentence.

Le temps parut s'égrener très lentement aux oreilles de l'Épée, à tel point qu'il s'aperçut qu'il commençait à manquer d'air et dut reprendre son souffle, si longtemps suspendu. Il s'efforça toutefois de le faire le plus discrètement possible, craignant que le simple bruit de sa respiration ne soit déclencheur d'un branle-bas de combat.
Et Pep's reposa finalement sa tête, sans un bruit, sans une parole, se détournant de son collègue. Une pointe de déception se saisit de lui. S'il n'avait pas été confronté au remue-ménage qu'il craignait tant, il lui semblait toutefois que sa présence n'était pas désirée.
"Mais quel abruti" se fustigea-t-il en pensées. "À quoi tu t'attendais ? Un mot doux ? Un câlin ? Idiot-bê..."
C'est à ce moment qu'il sentit une touffe de poils frotter sa patte arrière droite. Il sursauta très légèrement, s'inquiétant de ce que cela pouvait être, avant de réaliser qu'il s'agissait de la queue de celle qu'il aimait. Parce-que, contrairement à lui, elle l'avait longue et touffue. Sous le coup de l'excitation, la sienne ne put s'empêcher de s'agiter vivement.
Il ferma les yeux. Une larme s'écoula sur sa joue.
Il ne s'y attendait pas, mais ne pouvait pas s'en étonner. Ce seul instant avait été source de tellement d'émotions différentes, et ce après une période infinie de réflexion, amenant avec elle son lot d'angoisses… Mais en cet instant, il était le plus heureux des loups. Et c'était sans doute pour son corps une façon silencieuse d'exprimer son soulagement et de relâcher le stress accumulé.

Certes, ce n'était qu'un tout petit pas. Mais c'était déjà ça. Au moins, il ne se sentait plus bloqué, tiraillé par tous les sentiments qui l'envahissaient, en proie à ses propres désirs non exprimés.
Il n'avait aucun doute qu'il saurait se contenter de ce qu'elle voudrait bien lui offrir, au fur et à mesure. Tout comme il saurait accepter ce qu'elle ne voudrait pas lui donner en cadeau. Et il voulait en être digne, aussi, ne pas prétendre à recevoir quoi que ce soit sans retour.
Et à ce moment, il voulait faire savoir à Pep's comme il appréciait son attention. Mais, à vrai dire, ne savait pas trop comment s'y prendre. S'il en avait eu la capacité, il aurait enroulé sa queue autour de la sienne… Mais ce n'était malheureusement pas le cas.
Alors, d'un geste quelque peu maladroit, il bougea doucement sa patte arrière droite dans un court aller-retour, comme pour caresser la queue que sa douce ¹ daignait lui tendre.
Il espérait que ça suffirait.

Lui non plus, n'avait pas vraiment la tête à dormir, à ce moment-là. Mais ça ne le changeait pas vraiment des six derniers mois écoulés…

¹ Pouvait-il déjà prétendre à la surnommer ainsi ? Il se l'autoriserait en tous cas en pensée.

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★ 4 ans ★ - 13 PVs
F A E I

Elle était trop alerte pour dormir. Trop perturbée par la promiscuité avec Dough, trop étonnée de cette volonté de vouloir s'afficher prêt d'elle mais aussi trop fière d'avoir su provoquer inconsciemment cette réaction chez le mâle. Plus ou moins inconsciemment. Etait-ce parce qu'elle avait jouée avec lui ? Elle se remémorait avec un peu d'embarras de cette journée où elle avait eu la diable au corps. Peps se raidit d'un coup, n'ayant pas imaginé une seconde qu'il répondrait par un geste doux à sa marque de... D'affection ? Elle redressa la tête brutalement vers lui et le fixa de ses prunelles aux couleurs de braise. Regard qui sembla même s'embraser sous la seule lueur des deux glowsticks rouge. C'était trop. La louve à l'odeur et aux couleurs du sous-bois n'y tenait plus. Elle n'était pas calme, elle n'était pas douce, elle n'était pas tendre. Elle était brute, elle était directe, elle était franche. Et ça, là. Ca n'allait pas. Les points de suspensions, les silences, c'était carrément pas son truc. Rendue nerveuse par ce qu'il venait juste de se passer, supportant mal la bouffée de chaleur que cela lui infligeait, il fallait qu'elle sorte. Maintenant. Et... Il fallait qu'il vienne avec. Il fallait éclaircir ça avant de s'étrangler dans le silence et la gêne. Elle se releva donc d'un seul et unique mouvement, puis, bourrue, le poussa pour le forcer à se lever avant de sortir sans prendre garde à ce qu'il y avait sous ses pattes. Quelqu'un couina.

« Ptn Thid ! Bouge de là- »

Le mâle gris ronchonna et se décala, avant de soigneusement rouler sa queue piétinée contre son flanc. Ptn les jeunes aujourd'hui. Il se rendormit aussi sec, ne prenant garde à l'état de fébrilité de la jeune Epée, ni qu'un autre était réveillé. Une fois dehors, -et par là hors du Castel, genre dehors sous les étoiles- elle inspira profondément et l'air frais de la nuit lui fit l'effet d'une gifle revigorante. Ça allait mieux. Elle se retourna et s'assit, prête à faire face au rouquin.

Pour une fois qu'il se voulait doux, pour une fois qu'il se voulait calme…
Lui qui avait osé s'imaginer romantique.
Ils se retrouvait de nouveau confronté au regard de Pep's. Sauf que cette fois, il avait l'impression qu'elle le fusillait, qu'elle le mettait à nu - somme toute assez ironique pour des loups qui se trimballent, littéralement et dans tous les sens du terme, à poils. Redressant la tête pour faire face à la femelle, il plaqua ses oreilles sur son crâne. Ses narines se dilatèrent à plusieurs reprises, comme si humer l'air allait lui permettre de mieux comprendre les réactions de sa condisciple.

Mais la réponse serait bien vite apportée par la louve, qui enjoignait Dough à la suivre à l'extérieur. Si ç'avait été quelqu'un d'autre, il aurait pris la situation avec bien plus de flegme, haussant les épaules comme à son habitude, ne se serait peut-être même pas donner la peine de suivre son interlocutrice.
Mais là, il s'agissait de Pep's. L'Épée qui avait su allumer en lui une lanterne dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Et, maintenant, le mâle réalisait quelque-chose : il tenait tellement à elle qu'il craignait ce que elle pouvait ressentir pour lui. Le vieux ronchon, le loup réputé pour n'être qu'une brute épaisse sans cervelle se contre-carrant de tout et de tout lui monde, ce mec là craignait d'être rejeté.
Et à ce moment, la machine à ruminer de Dough, qui devait pourtant être bien rouillée, se mit à tourner à toute allure.
Et si ce changement de comportement qu'induisait ses sentiments avaient une influence sur ce que sa convoitée pensait de lui ? Et si, à vouloir séduire Pep's, il devenait un autre ?
Il ne savait pas. Il ne savait plus. Que devait-il faire ? Fonctionner à l'instinct ? Se faire plus doux de peur d'être repoussé ? Conserver le masque de celui que tout le monde pensait connaître ?
Il avait envie de s'éclater le crâne contre une paroi du Castel.

"Non"
Tout en se levant, Dough s'ébroua.
Il était fier disciple d'Aka. Il était habitué à faire face à l'adversité. Certes, ce combat là était différent, puisqu'il s'agissait de sentiments, de ses sentiments, et que de fait il le menait en partie contre lui-même. Mais il ne reculerait pas et, comme à son habitude, ne se cacherait pas sous de faux semblant.
Même pas pour elle.
Si elle l'acceptait, ce serait tel qu'il était réellement. Pas simplement un ersatz de lui.

En sortant, lui aussi marcha sur Thid. Mais c'était tout à fait volontaire.
Le pire, c'est que ça lui permit de renouer avec celui qu'il était et, quelque-part, de se préparer à avoir cette conversation.

Lorsque Dough rejoignit enfin la louve à l'air libre, elle était assise et son regard le transperça. S'il avait été plus doué avec les mots, il lui aurait très certainement lancé une boutade, l'air de rien. Mais ce n'était pas son fort.
Et à vrai dire, il ne savait pas comment lancer la conversation. Vu comme elle était sortie, il s'était attendu à ce qu'elle lui crie dessus. Mais ce n'était pas le cas. Elle attendait.

OK, après tout c'était lui qui avait commencé. Il fallait bien qu'il continue sur sa lancée.
Et en faisant l'efforts de phrases complètes et intelligibles. On ne mâchait pas la totalité de ses mots pour ce genre de conversation.
Le rouquin vint s'assoir face à la femelle, imitant sa posture. Il la regarda droit dans les yeux, d'un regard franc mais bienveillant.
"C'était maladroit, hein ? Désolé, c'est la première fois qu'j..."
C'était bizarre. De formuler la chose à voix haute. Mais après tout, ça aussi c'était nouveau.
Une lueur illumina ses yeux bleus. Bien qu'il se fit plus sérieux, il devint également passionné. Et dans sa fougue, il perdit complètement le fil de sa phrase précédente pour en formuler une nouvelle. Plus simple. Plus directe.
"J't'aime"
Son cœur rata un battement. Lorsqu'il avait élaboré son plan, et bien qu'il eut été sûr de ses sentiments, il s'était imaginé qu'il valait mieux éviter ces trois mots. Parce qu'ils pouvaient faire peur. Parce qu'ils pouvait impliquer beaucoup de choses. Bien plus que ce qu'il désirait, à vrai dire. Et il s'empressa de le clarifier, avant que Pep's n'eut le temps de répliquer.
"J'veux pas qu'tu m'dises que toi aussi si c'est pas vrai. J'prétends pas non plus qu'tu sois à moi : certainement pas. Juste..."
Il s'approcha un peu plus, tentant de recréer la proximité de ce jour sur la plage.
"J'veux passer plus de temps avec toi. J'veux apprendre à t'connaître. J'veux être là dans les bons et les mauvais moments."
Il marqua une pause. C'était l'occasion ou jamais d'expliquer son geste.
"Et surtout, j'supporte plus, chaque soir, d'être si près et pourtant si loin d'toi."

Le contact visuel fut enfin rompu, quand Dough détourna son regard d'elle pour prendre ses distances. Il avait une question à lui poser et il ne voulait certainement pas la pousser à répondre. Pour ça, il lui laisserait un espace - qu'il soit physique ou temporel.
Son regard revint à elle.
"Ça t'dirait ?"
Il avait beaucoup parlé de lui. Mais elle avait plus que jamais sa place dans la conversation et son mot à dire.
Dough senti un pincement dans sa poitrine, qui accompagnait le retour de son appréhension.

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★ 4 ans ★ - 13 PVs
F A E I

S'il avait su Dough, qu'il l'imaginait très bien. Parce que qu'elle voulait gueuler comme un ptn de putois. Elle voulait s'battre, donner et prendre des coups qui lui aurait remis le ptn de cerveau en place... Parce qu'elle arrivait pas à ptn de réfléchir ! Elle fulminait, contre elle-même, de se retrouver si désemparée, si incrédule... Jveux dire, elle se savait badass, forte, têtue et téméraire comme seul Aka savait l'être mais bons dieux ! Ça. Ça ! Non, elle savait pas faire. Et ses poumons étaient prêt à laisser exploser sa voix, mais le mâle la devança. D'abord de son regard si... Bienveillant. Comme s'il la couvait, comme si ses prunelles de nuit l'encerclait dans une couverture de douceur. MAIS ELLE ETAIT EN COLERE PTN. Et lui... Lui il parlait tout bas... Et elle tendit les oreilles, Peps, parce qu’elle ne voulait pas louper un seul mot. Il suspendit son explication. Pour une autre, plus simple, plus nette. C'est un souffle glacée qui éteignit sa tempête intérieure. Comme une étreinte qui vint étouffer la tornade qu'elle s'apprêtait à être. Non... Mais... Quoi ?!

L'Epée n'eu le temps de digérer, de réagir, que dejà il continuait sa tirade. Expliquait encore. Savait-il qu'elle était louve d'instinct ? Savait-il qu'elle était louve d'action ? Savait-il qu'elle était une ptn de fille du Grizzli et pas d'un autre dieu à l'esprit affuté ?! Elle fit un pas vers lui. Elle même n'aurait su dire s'il portait la menace ou l'envie. Son poil était gonflé, son museau était froncé. Et elle se rendit compte qu'elle ne respirait plus quand son cœur menaça d'exploser dans sa cage thoracique. C'était quoi ce ptn de bordel ? Que devait-elle répondre ? Que voulait-elle répondre ? Jsais pas. Jsais pas. JSAIS PAS. Ptn de cerveau vide. Ca t'dirais ? JSAIS PAAAS J'AI DIT.

« Bats-toi d'abord. »

Bats toi et jte réponds. Bats toi et prouve moi que j'ai pas tort d'y croire. Bats toi et aide moi à y voir plus clair. Bats-toi et remet moi les idées en ptn de place. Parce qu'il n'y avait que ça pour la calmer d'abord, parce qu'il n'y avait que ça pour faire taire ses craintes. Parce que oui... Qui voudrait réellement, sincèrement, d'une petite louve qui avait tué sa mère ? Qui voudrait d'une petite louve qui avait si peur de l'abandon ? Qui prendrais le risque de s'attacher à elle alors qu'elle était si ingérable ? Qui, véritablement, lui trouvait assez de bons points pour l'aimer plus que de l'apprécier ? Elle serra les crocs et s'élança contre le mâle. Vive, percutante, violente. Exactement de la même manière que le rouquin avait chamboulé son esprit et son coeur en quelques minutes.

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13-(4-1+4)=6 PV

« Bats-toi d'abord. »
Le ton était implacable. Sa réponse, il allait devoir la gagner. Ça lui allait. Ça leur ressemblait.
"J'te dois t'jours un' r'vanche" répliqua-t-il dans un grand sourire. Il n'avait plus du tout l'air affecté, maintenant. Était-ce le fait de se sentir libéré d'un poids ? Était-ce le soulagement de ne pas la voir fuir à toutes pattes ? Ou était-ce tout simplement cette occasion inespérée de se trouver une nouvelle fois tout près d'elle, qui plus est, dans un combat ?
L'adrénaline commençait déjà à affluer dans les veines du mâle. Ses muscles roulaient sous sa peau alors qu'il trépignait d'impatience.
Et Dough s'élança à la rencontre de Pep's, la retrouvant à mi-chemin.

Mais ce fut la louve qui prit de suite le dessus du combat. Lui, ne parvint qu'à l'égratigner faiblement.
Il ne restait plus qu'à espérer que l'issue du combat n'influe pas sur la réponse que lui offrirait Pep's.

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La nuit des fées [Clos] 210105051817105933

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EPINE
★ 4 ans ★ - 12 PVs
F A E I

Une revanche qu’elle exigeait. Une revanche qui aurait -normalement- le mérite de la faire cesser de cogiter. Et contre elle Dough se lança à son tour. Et c'est entre grondement et crocs qui claquent qu'il se retrouvèrent, qu'ils se trouvèrent peut-être, simplement. Ce n'était pas vraiment un duel à qui l'emporterait, ni même une question de domination. Il s'agissait plutôt de relâcher une pression mal supportée, une énergie débordante et désordonnée, pour apaiser les tensions et calmer l'esprit. Déchainée certes, mais sans objectif de vaincre, Epine déchargea. Beaucoup. Peut-être trop. Elle repoussait autant qu'elle agrippait. Elle grognait autant qu'elle ronronnait. Elle donnait presque autant -non plus- qu'elle recevait, et ça lui plaisait. Pas dans le sens maso du terme, mais parce que là, maintenant, comme ça, ils partageaient quelque chose. Parce que tout le bordel d'avant prenait du sens ainsi. Ça c'est ce qu'elle voulait. De la complicité, de l'échange, de la légèreté, de la bonne humeur. Exactement tout ce que provoquait un bon combat chez elle. Un max d'endorphine au quotidien. Pep savait qu’elle pouvait trouver ça chez le rouquin. Il le lui avait déjà montré, et ce, sans arrières pensées. Même là, ce soir, il répondait à ses attentes, à son besoin impérieux, sans poser de question, sans vouloir s'inviter dans sa tête et comprendre tant qu'elle ne l'exprimait pas elle même.

« Jveux essayer. »

Elle cogna contre lui, front contre l'épaule du mâle, là où était incrusté la lumière d'Aka.

« Avec toi. »

Elle resta là, le souffle court, le corps tremblant d'effort et d'adrénaline. Le coeur battant à tout rompre, et surtout, le regard rivé sur son propre poitrail à essayer de calmer son agitation.

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La nuit des fées [Clos] 210105051823103186

La nuit des fées [Clos] 210105051822272527

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K.O.

Elle était mordante. Elle était blessante. Et pourtant, ô combien aimait-il se battre contre elle.
Bon, c'est vrai qu'il aimait se battre tout court. Mais c'était encore plus jouissif contre Pep's. Sans doute parce qu'elle aussi envisageait le combat comme un sport noble, comme un loisir, et pas seulement comme l'opportunité de s'entraîner, de devenir meilleur, de se défendre ou de prendre le dessus sur l'autre. Certes, il était déjà arrivé à Dough que son égo en prenne un coup lors de défaites, surtout à une époque où il estimait les femelles comme incapables de batailler. Mais cela n'avait jamais duré bien longtemps, il avait su se distancier de ses échecs, voire en tirer des leçons.

Et ce soir encore, il perdait. Et pourtant, cette défaite n'avait aucune valeur. Parce-que lorsqu'il affrontait Pep's, il ne l'affrontait pas réellement, en réalité. Face à elle, l'expression "match amical" prenait tout son sens.
Ce qui importait, ce n'était pas tant l'issue que le mouvement de deux corps en action.

Lorsque l'échange toucha à sa fin, la louve s'exprima.
« Jveux essayer. »
Le souffle de Dough, saccadé par l'effort, cessa de se faire entendre un bref instant. Il ne pouvait s'autoriser à comprendre ce qu'il entendait pourtant. Mais le doute ne lui fut pas permis plus longtemps.
« Avec toi. »
Et si le cœur du mâle avait déjà entamé une course folle, il lui sembla pourtant que celle-ci s'accélérait encore. Il crut même qu'il allait mourir de joie.
Mais puisque la Faucheuse ne semblait pas décidée à venir le prendre, il ne se permit qu'un seul geste, en souvenir de leur rencontre. Il vint mordiller un espace au croisement de la mâchoire et de l'oreille gauche de la louve verte.

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★ 4 ans ★ - 12 PVs
F A E I

Spoiler:

Elle n'ajouta rien. Parce qu’elle avait le souffle court, parce qu'elle avait le cœur dans les tempes, parce qu'elle frissonna sous le geste intime de Dough. Ce n'était que son souffle prêt de son oreille, que ses crocs contre sa peau, et pourtant... Elle inspira profondément, imprimant dans ses naseaux l'odeur musquée du mâle. Elle avait donc accepter sa présence, accepter son invitation à... Plus qu'une relation de collègue et ami. Après tout, elle avait vu les étoiles pétiller dans les yeux des loups partageant avec l'un ou l'une autre quelque chose de spécial. Elle voulait essayer, elle voulait goûter à ça aussi. Et puis, le rouquin n'était pas un mauvais parti mmh ? Musclé, grand, expérimenté, franc. Il serait un partenaire de quotidien aussi bien qu'un partenaire de patrouille. Cela n'avait pas grand chose à changer à leurs habitudes d'ailleurs... A part se protéger l'un l'autre la nuit en dormant plus prêt ? A part en allant partager des repas réguliers, au lieu d'être chacun de son côté ? A part savoir que quelqu'un l'attendrait en fin de journée, peut-être, pour écouter ses complaintes d'Etna comme elle écouterait les siennes à propos de Thid, non ? Elle sourit en coin et coula un regard étincelant à... Quoi d'ailleurs ? Il était quoi ? Son mec ? Son copain ?
Et comme il était tard, et qu'une grosse journée, comme toujours, les attendait, elle fourragea du museau dans l'encolure de Dough et le poussa vers la tanière pour retourner se pieuter. Maintenant, elle pouvait le laisser dormir avec elle, elle avait décharger son trop plein d'énergie.

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K.O.

Lorsque Dough perçu le frissonement de Pep's, il sourit. Il vint alors poser sa tête sur l'épaule de celle qui était maintenant sa compagne. Cette pensée étira davantage ses babines.
Il vivait maintenant ce qu'il n'avait pu jusque-là que rêver.
Et il ne pouvait même pas imaginer ce que le futur lui réservait, tant il se plaisait à savourer l'instant présent. Une nouvelle fois, il inspira profondément pour se griser de l'odeur de sous-bois de sa conjointe. Sans pouvoir le décrire, n'ayant pas l'esprit suffisamment littéraire pour cela, il appréciait tout ce que ses sens lui autorisaient à percevoir. Même au-delà de la présence de Pep's. Jusqu'à l'air frais de la nuit qui soufflait dans son pelage. Jusqu'à l'obscurité que les étoiles peinaient à percer.

La louve se recula, brisant l'étreinte, pour lui adresser un regard que le rouquin lui rendit tout en tendresse. Un sentiment qui lui était réservé. Une flamme qu'elle seule avait su allumer.
Et c'est silencieusement qu'elle l'invita à se coucher, cette fois, tout près d'elle.
Mais il passerait une nuit blanche. Il y avait tant de de détails dont se délecter.

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