Reculer d'un pas, avancer de deux

Comment avaient-ils pu en arriver là si vite, d'une manière si inattendue ?
La question s'imposa à l'esprit de l'Oracle Nakhu lorsqu'après avoir traversé et quitté les terres sur lesquelles il vivait, s'arrêta en haut d'une des collines surplombant la Vasque. Le soleil s'était couché, laissant derrière lui des trainées enflammées sur les nuages, et la lune déjà levée affirmait son statut de maîtresse de l'endroit. Sa lumière donnait à l'eau en contrebas les teintes laiteuses et polies de l'argent. Il n'y avait pas de vent, pas la moindre ridule sur la surface en forme de croissant. A croire que le monde était dans l'attente depuis la nuit de cauchemar qui avait eu lieu un peu plus tôt.

Le grand loup entama sa marche vers la berge où se trouvait l'entrée du temple de Mido. Son regard clair parcourut les alentours. Il n'ignorait pas qu'une bête guettait les environs. Il n'en craignait pas l'ire, ayant été invité par le dieu lui-même à se présenter, mais il n'excluait pas complètement la possibilité qu'une petite épreuve leur soit présentée avant de pouvoir s'adresser au raptor directement Il ne le connaissait pas assez pour prévoir ce genre de chose - mais quel mortel pouvait se targuer de bien connaitre un dieu, après tout ? Ses pensées restées en contact avec les autres depuis leur séparation lui avaient appris tout ce qui s'était passé. Heinly avait été capturé. Ils avaient retrouvé l'anomalie dont leur avait parlé Yurai, une enfant, mais l'avaient perdue aussitôt. Et les mots de la déesse avaient soulevé bien des questions dans leurs esprits déjà tourmentés par les récents événements. Lewis était morte. I savait qu'ils n'allaient pas tarder à le rejoindre, puisqu'il avait été convenu qu'ils se rejoignent au temple.

Parvenu à l'entrée de la tanière, n'ayant visiblement pas déclenché la fureur de quelque créature que ce fut, il s'accroupit pour pénétrer dans le boyau. La pensée amusée que sa carrure même en faisait un mauvais candidat pour être Oracle de Yurai comme de Mido lui arracha l'ombre d'un sourire. Il finit par s'extirper dans le temple, et reconnut l'air à la saveur froide des lieux dans lesquels régnaient les dieux de ce monde-là. Il épousseta sa cape blanche, qu'il avait revêtue pour l'occasion, et s'avança de quelques pas. L'ambiance n'était pas exactement la même que dans l'Eglise. La lumière verte qui éclairait les alentours donnait un ton plus effrayant à l'ensemble, rendait plus intrigante les ombres des larges colonnes et des crânes immenses qui se trouvaient tapis autour de la Fontaine. L'Oracle s'arrêta devant la statue et inclina la tête pour saluer le Raptor.
Puis il s'assit et ferma les yeux.
Et attendit que tous viennent avec lui écrire ce prochain chapitre de leur histoire.

Elle était encore là. Elle avait suivi le groupe par la voie des airs. Les survolant comme un mauvais présage. Et des mauvaises nouvelles, il y en avait eu un déluge. Par le Lien établi grâce à Lestat, de nombreuses informations avaient circulé. Sans aucun filtre.

D'abord, l'annonce par Ajani d'un Oracle dédié à Mido. Il serait choisi lors de leur rendez-vous. Pas d'information supplémentaire sur la place que prendrait ce nouveau rang au sein des Nakhus. Ni les changements qu'il apporterait.
Ensuite, l'épicentre de l'horreur : Miraj. Enfant ressuscitée au prix de l'âme de son père, Isrâ, mais aussi de celle de Lewis. Sa cousine. Celle qui avait passé tant de temps chez eux. Nouveau deuil, souffrance supplémentaire. Et promesse de récupérer les dépouilles pour les protéger des charognards.
Puis, l'implication de son plein gré de son amie Onyx dans ce rituel sacrificiel. Nouvelle flèche plantée en plein cœur. Encore une fois elle s'était trompée. Elle avait mal jugé. Elle pensait connaitre ceux qu'elle aimait. Mais ce n'était apparemment pas le cas. Pas du tout.
Suivi de l'enlèvement de Miraj et de Freya par une créature inconnue. Horribles relents de l'Upside Down. Comme si tout recommençait. En plus sombre.
Enfin, le pire de ce cauchemar éveillé, le partage de la réaction de Dame Yurai. Figure idolâtrée qui perdit son propre contrôle. Qui avait peur. Leur Déesse effrayée par ce qui se passait et par ce que lui avait rapporté Nocera. De quoi glacer le sang de tout Disciple.
Et dans ce maelström, comment étaient censés réagir les mortels ?

Kerguelen passa de voiles rouges sanglants à un gris tristoune. Parce que le Trio 'Déception-Trahison-Colère' ne durait qu'un temps. Il ne pouvait être éternel. Il n'y avait plus rien à consommer de tout façon. Tout n'était que cendre. Mais les brûlures qu'ils avaient infligé, elles resteraient durablement. Il y a certaines choses que l'on ne pouvait pas affronter seule. Mais la situation exceptionnelle avait obligé notre Colombe à se débrouiller par elle-même. La Traque était bien plus importante que sa propre santé mentale. Alors, elle regroupa tout ce paquet de souffrance dans un coin noirci. Elle appliqua sur son apparence extérieure un joli masque. Et c'était reparti.

Elle toucha terre et redevint louve. Et parce qu'il fallait bien que quelqu'un ouvrit la voie, elle s'engouffra en première dans la tanière du Raptor. Aller de l'avant, n'était-ce pas ce que devaient faire les optimismes ? Et faire confiance à ses congénères pour entrainer Heinly à sa suite. Étant déjà venue dans le lieu sacré de Mido, elle n'eut pas grand mal à se repérer. Elle déboucha sans surprise sur la grande salle auréolée de vert. Elle y découvrit la silhouette de Nounou. Présence rassurante dans ce lieu qui restait intimidant. Elle aurait aimé pouvoir courir vers lui, se blottir dans son épaisse et se cacher de ce monde mensonger. Mais ce n'était pas le moment. Elle n'avait pas le droit de sortir du rôle qui lui avait été attribué.

Alors, elle se décala d'un pas vers la gauche. Se postant près de l'entrée pour vérifier l'arrivée de toutes les personnes conviées. Parce qu'un groupe partait et arrivait toujours ensemble et au complet. Nul ne devait rester en difficulté à l'arrière. Ils étaient une Famille.

Avancer d'un pas

Sa gueule expire un souffle court.

Les mauvaises nouvelles s'empilent et la gravité de chaque fait tourner la tête. Elle manque de se croire catatonique et n'a que son corps en mouvement pour échapper à cette illusion. Elle n'arrive même plus à tout synthétiser, il ne reste que le plus récent qui vide le reste de ses pensées : elle n'a pas d'information. Son esprit nage, puisqu'incapable pour le moment de fomenter un plan pour la suite. Un pourra peut-être naître en sacrifiant sur l'autel du destin un peu de temps.

Elle serre les dents, et ne peut qu'espérer que les choses se passent au mieux chez Mido. C'est la seule chose sur laquelle elle puisse se concentrer, et donc doit le faire. Elle reconcentre son attention vers le Lien, oublié un moment ; elle décèle l'information furtive qu'Ajani est arrivé. Et puis, la souffrance de Kerguelen, des bribes qui s'exfiltrent malgré elle sans doutes dans la connexion que procure Lestat. Son humeur s'assombrit davantage.

Quand ses pas foulent le terrier avant le temple, elle déloge sa mâchoire pour la faire craquer et fait de même avec sa nuque. Inspire, expire, regagne son souffle complet. Prêtre, Nocera entre. Elle passe en silence à côté de l'autre femelle, adresse un contact épaule contre épaule de soutient sans la regarder. Car ses yeux sondent Heinly : un long, interminable regard pour lui causer la peur du cauchemar.

Elle ne regrette pas son geste, quand elle tourne son attention enfin vers Mido.
Pas besoin de parler, il pourra déjà lire en elle s'il le veut le désir qu'il fasse partie des Nakhus, la fureur qu'elle a pour l'incendiaire, les évènements avec Isrâ, Lewis, Onyx, Freya, Miraj... Et s'il peut, avec "L'Autre" comme l'a appelé Yurai.

ft. Nocera, Ajani, Heinly, Kerguelen & Mido

Reculer d'un pas, avancer de deux

La résolution du conflit. Ce lien qui s’éteint.
Il soupire. Lorsque les cinqs furent réunis, enfin, il mit fin à l’usage abusif. Il sentit le terme de ce tourment physique.

Bien moins perméable aux différents évènements, bien moins émotif que ses comparses, ne pleurait ni les morts, ni les trahisons. Tout au plus était-il touché les pertes qui étaient leur, le savoir disparut, sa précieuse bibliothèque dégradée. Il sentait dans sa chair les vestiges de son zèle, douleur profondément inscrite dans son corps, fatigue latente, menaçant son esprit. Il avait servi, autant qu’il avait pu, conduisant l’utilisation de son pouvoir à ses propres limites actuelles. Jamais, il ne serait vanté d’avoir était si utile aux autres pendant un temps. Il avait appris à être humble par la force de conviction de son propre dieu, par les conflits qu’il avait anciennement généré.

Fermant la marche, il restait sombre à son habitude, marchant dans les pas de ses comparses tandis que le soleil se faisait dévorer par la nuit, laissant plus à une lune dont la lumière éclairait la vasque. Lieu connu et retrouvé sans surprise. Ces lieux cela faisait des années qu’il les fréquentés, même plongé dans l’obscurité, il n’aurai eu besoin d’en chercher l’entrée, c’était machinalement qu’il empruntait les couloirs, machinalement qu’il s’orientait sans user de ses sens, presque par instinct. Nul besoin de réflexion lorsqu’une action se répète.

Ne gagnant immobilité que lorsque l'autel apparaitra sous ses yeux.

Votre présence en son lieu sain aurait presque pu se faire attendre.
A vous observer sur le pas de sa porte, sentant sa patience s’abuser au travers d’un regard invisible posé sur chacun d’entre vous. Ce n’était point vertu qu’il possédait, comme il ne possédait la moindre notion de pardon.
Pourtant vous vous avancez, cohésion appréciée au travers du couloir qui mène à la fontaine.

L’endroit est noyé dans une lumière verte, qui confère à l’ensemble de son autel de douteuses allures et un malaise au fond du corps.

La statue ne bouge pas : elle vous attend pourtant les yeux illuminés.
De Lui, cela se veut déjà être un témoignage trop important de sa présence.

Il vous sonde.
Vous n’avez besoin d’aucun mot.
Il sait.
Les chagrins qui vous habitent et les espoirs que vous cherchez. Les déceptions qui persistent et vos envies qui s’expriment. C’est un flot d’informations qu’il récolte à votre insu. Il est omniscient, il est omnipotent.
D'orgueil et de rancune, il est aussi.

Sa voix tonne, sans la chaleur et l’amour que peut vous porter sa mauve consœur.
Il est difficile d’établir si elle tient son existence d'un écho en votre tête, ou si elle résonne de partout. Vous vous sentez de toute façon en incapacité de vérifier sa provenance, la nuque figée en direction de la statue, un souffle froid la caressant.
Il s’impose à vous, sur vous.
Votre prisonnier, sujet sans importance atteint d’imbécilité et s’octroyant d’un savoir qu’il ne possédait guère, même en ersatz, n’eut quant à lui que sensations froides sans droit à cette voix. Il n’était digne de rien.

« Oracle Ajani et Couturière Kerguelen. Disciples et prétendants à mon titre, Nocera et Lestat. »

La pression sur vos épaules s'accentue.

« Que votre présence vous octroie ce pour quoi vous êtes venus. Que les Nakhus puissent, en ce jour, vénérer ma présence parmi eux. »

Vous aviez consenti à élargir vos croyances, à trouver l’intelligence en valeur complémentaire à la tempérance. De ses mots, ils scellent votre union.
Formule ensuite, ses divines exigences autant que ce ses dispositions à votre égard.

« Puissiez vous trouver en ma présence, aide nécessaire pour ce qui est menée avec raison et logique.
Assurez vous de toute protection, sur vos terres par le Raptor. »
Il souffle, quelque part aux abords du temple.
« La vasque ne peut être vôtre car elle est Mienne, j’autorise ma couleur aux cœurs solitaires tant que d’esprits ils ont suffisamment. »

Tes questionnements, Nocera, sont quant à eux entendus.
A toi et Kerguelen, pour cette implication dans cette traque, il ouvre ses savoirs. Vous entendez d’abord comme un grondement, sourd, qui monte du fond de sa colère. La voix monte d'un ton, de deux. Il est rage.
« Il pense pouvoir altérer nos lectures, l’Autre ! Il pense m’interdire ! »
Vous sentez sa haine monter en vous, hérissant les poils de votre encolure...
La voix diminue, regagnant correcte intensité et cessant de faire battre plus vite vos fragiles palpitants.
« Pour la finalité décevante de ce rituel, pour ce qui aurait dû rester avorté.
Détruisez ce qu’il a commencé, vous n’avez qu’une année avant que ne fusionnent les deux âmes de ce qui est aberration. »
En toi, Ajani, un sursaut d’acquisition, une vision fragmentée, alors que vacille la lumière de ses yeux…
« Prend-garde à ta- »
...pour s’éteindre, subitement.

Un instant, sans manifestation.
Puis sa lumière, à nouveau, se fut.
Voix neutre, cette fois.

« Formulez toutes autres demandes ou questions. »

Il vous laisse désormais toute place, vous laisse faire tri et choix parmi ce qui persistent en vos esprits.
Sur Nocera et Lestat, une attention supplémentaire se veut être portée.

- Vous avez jusqu’au 8septembre, 18h, pour y répondre -

± Reculer d'un pas, avancer de deux

Nocera apparut à sa suite et son geste de soutien fit tanguer son masque. Se brisera ? Ne se brisera pas ? Non, pas devant Heinly. Pas devant une Divinité autre que Dame Yurai. Pas pendant ce moment si important pour l'avenir de leur Famille. Çà casserait leur crédibilité.

Vint alors Lestat. Elle aurait également aimé aller vers lui. Cherchant de la force là où il lui en manquait. Se soutenir mutuellement. Mais ce n'était pas non plus approprié. Cela risquait de gêner les espérances de son compagnon. Elle ne devait pas être un obstacle à son ambition. Elle osa à peine lui jeter un bref regard. Pas plus, pour ne pas le déconcentrer.

Ils furent complets. Tous les quatre et le Coupable. Pas un seul mot ne fut échangé entre eux. Le Lien s'éteignit lui aussi. Ils étaient seuls avec leurs propres pensées, unis par leur présence. Rien de plus. Jusqu'à ce Mido fit son apparition. Par le regard illuminé de sa Statue.

Une intervention divine bien moins agréable que celles de la Corneille. Bien plus froide, bien plus intimidante. A l'image de son Temple.

Un Dieu qui imposa ses exigences, sans vraiment d'ouverture au dialogue. Pas d'extension de territoire, des porteurs du Vert qui ne seraient pas membre de leur Famille... Mais il reconnaissait les Nakhus dignes de mériter sa protection. Ce n'était pas rien. C'était même beaucoup au vu du passé qui l'accompagnait. On pourrait même faire un parallèle avec Yurai, qui elle aussi avait fait du mal aux mortels jadis. Mais aujourd'hui, les deux étaient là pour eux.

Puis vint la colère. Celle qui fit frémir la Colombe et qui la fit se courber involontairement. Tant de haine, tant de violence dans ses mots. Elle n'en voulait pas. Elle venait tout juste de sortir de la sienne. C'était trop tôt pour affronter à nouveau cette émotion. Heureusement, elle ne dura guère.

La Destruction. Ce terme pouvait avoir différentes significations. De la plus sombre à la plus optimiste. Etait-ce un ordre ou un conseil ? Impossible de savoir. Après tout, ce n'était que la première fois qu'ils avaient droit à un véritable face à face avec le Raptor.

Arriva le temps des questions. Une opportunité que Kerguelen remercia intérieurement. Car des questions, elle en avait à la pelle. Mais elle était fatiguée. Elle n'avait pas l'énergie pour réfléchir à des formulations pompeuses. Elle choisit la spontanéité et posa celles qui lui tenaient le plus à cœur.

"Nous demandez-vous de tuer l'enfant ? Ou de trouver un moyen de la débarrasser de sa souillure ?"

Elle songeait à la magie blanche, à la purification. Quelque chose qui collerait avec ses valeurs. Bien que celles-ci furent pas mal ébranlées.

"Que se passera-t-il si nous échouions ?"

Quelles seront les conséquences pour leur Famille, mais aussi pour le monde de Punk Wolf. A quel point ce louveteau était-il important pour l’Équilibre ? De cette information dépendrait les décisions et les actions.

"Quel sera le rôle exact de votre Raptor sur nos terres ?"

Comment comptait-il protéger ? Et quoi exactement ? Car nul sang ne devait être versé sur le territoire pacifique de Dame Yurai.

"Et que faisons-nous du coupable ?"

Cette dernière interrogation était adressée à tous. Que faire d'Heinly ? Allait-il échapper à la justice, comme Désastre et Alexandrine ? Pour qu'à chaque fois qu'elle se rendrait à la Bibliothèque abimée, elle repenserait à son acte impuni ? Où elle avait failli brûler et perdre le Trésor des Nakhus. Comme lorsqu'elle passait devant la tour dans le poulailler. Qui lui rappelait douloureusement le meurtre de Cocotte et de Roussette, mais aussi la sensation de danger, de menace pour sa vie sur les propres terres de sa Déesse. Histoire de rajouter un deuxième lieu de sa Maison où elle ne se sentirait pas à l'aise.

Oui, il était difficile de garder verrouillés tout ce qui la rongeait, vu l'état de fatigue contre lequel elle luttait. Çà remontait facilement à la surface. Mais elle devait faire l'effort. Tenir encore un peu jusqu'à la fin de cette entrevue. Ensuite, elle pourrait aller se perdre dans le ciel. Et dormir pour oublier cette affreuse journée.

Codage par Libella sur Graphiorum

Avancer d'un pas

Plusieurs choses s'entremêlent.

D'une part, la satisfaction quand il confirme sa venue dans leur panthéon. Elle est satisfaite de l'arrangement qu'il propose, le raptor est une sorte de symbole d'une chute à laquelle elle n'a pas participé, mais que de moins en moins de loups connaissent, et connaitront. Elle apprécie juste qu'il soit défenseur alors qu'il a représenté la colère.

Viens ensuite l'intimidation qu'elle ressent face à la colère du dieu, quand il ne peut lire en elle pour l'Autre. Il va falloir qu'elle exprime la conclusion qu'elle retire ; qu'il ai bloqué Yurai s'il avait lien avec elle était une chose, qu'il bloque le dieu qui fait main mise sur le savoir... Elle soupire, c'est une autre complication.

Il y a en dernier l'inquiétude pour sa demande de destruction et aussi l'intérêt, puis-ce qu'elle entend parler de deux âmes. La déduction de Lestat était bonne, Onyx a confirmé ensuite pour la résurrection, cependant apprendre un détail du fonctionnement du rituel est crucial.

Si la fatigue commence à la rattraper elle aussi et qu'elle a besoin d'une seconde pour tout synthétiser... Elle sent son esprit commencer à se mettre en marche. Ce n'est pas le seul apparemment puis-ce que Kerguelen prend la parole. La couturière est toujours la plus prompte, du moins de ce qu'elle a pu souvent voir. Nocera l'écoute interroger le sens des paroles de Mido puis demander des précisions sur le Raptor et enfin l'un de leur but.

Nocera la sent fragile mais déterminé, jamais prête à lâcher la douceur à laquelle elle tient tant ; elle l'admire pour ce côté là. Elle possède déjà une décision, qui est la plus logique à ses yeux. Elle adresse un autre contact vers Kerguelen, ses yeux verts un instant dans les siens, avant de tourner la tête vers la statue de Mido.

"L'enfant est là." Sous entendu qu'elle ne voit pas d'usage à la tuer. "Freya doit à l'heure qu'il est l'éduquer avec douceur ; nous trouverons une magie capable de séparer les deux âmes pour ou la créerons."

Ce mal est fait, le savoir déjà dans la nature, il suffira de faire de l'enfant quelqu'un de bien. Sans seconde âme elle ne sera pas une aberration. Puis si quelqu'un peut trouver un savoir aussi noir ou le forger, il leur suffira de recommencer, ce n'est pas l'éliminer qui changera ce fait. Créer l'inverse doit aussi être possible, un rituel de magie blanche donc. Ou peut-être un moyen de rendre ce genre de magie nécromantique inefficace, impossible à compléter, ou quelconque autre sorte de seau.

Elle inspire, et quand au sujet d'Heinly... Elle ne sait pas quelle idée lui a prit, rien qui ne soit bon à ses yeux.

"Un bon coup sur la tête." Grommelle-t-elle. "Une amnésie ? C'est cruel mais juste une base de souvenir pour qu'il possède une identité. Puis qu'il aille voir ailleurs si nous y sommes."

Elle n'est pas pour tuer, ni pour en faire une sorte de zombie, juste assez pour en faire... Une version de lui antérieure ? Quelqu'un qui n'aurait pas envie de brûler des livres, peut-être, si telle chose existe sous la couche de décomposition qui a dû l'amener à avoir cette impulsion. Elle passe un regard plein de jugement sur le concerné puis souffle.

Elle a encore une question, et des pistes, pour le dieu.

"Il faudra aussi tester à quel point la chose, l'Autre, coupe les informations, ou s'il est possible de les délivrer de façon détournées. Peut-être voir avec les autres dieux."

Face au manque de savoir, il n'y a que ça à faire, suppose-t-elle. C'est encore une autre tâche d'ampleur, qui s'ajoute à une longue liste qu'ils ont déjà à faire.

"Nous pouvons nous lancer dans tout cas juste après le Spinosaure," suggère-t-elle.

Elle fronce les sourcils, car qui dit Spinosaure, dit la brèche, dit aussi Knut. Et elle a une question qui a occupé son esprit depuis qu'ils ont été invités à sa remise et rallumé la fontaine. Elle veut confirmer, être sûre du total succès de cette mission ; et de si le totem était bien lui.

"Les Direwolves, arrivent-ils à vous parler, est-ce bon ?"

C'est beaucoup, elle a conscience, pour Mido aussi à trier, et les deux autres loups présents.
Mais tant qu'ils sont là, tant qu'ils parlent... Pourquoi ne pas tout expédier ? Et dans tous les cas s'il ne veut pas il l'ignorera et elle l'acceptera, ainsi la relation est-elle avec le dieu. Même si une petite part d'elle a toujours espérer l'apaiser un peu, et continuera d'essayer.

Des bruits de pas, des odeurs diffuses venues de l'extérieur, et bientôt le groupe entra à son tour dans l'antre du Raptor. Kerguelen tout d'abord, avec qui il échangea un regard fugace. Puis Nocera et Lestat, encadrant Heinly. L'instant était empreint d'une solennité silencieuse. Chacun vint s'asseoir en un demi-cercle bien dessiné. L'oracle sentit à peine s'éteindre le lien entre eux tant sa sensibilité était exacerbée par les récents événements. Les émotions émanaient de lui encore, pulsant au rythme de son grand coeur, difficiles à démêler, cocktail écho à tout ce qu'il avait pu ressentir lui et à tout ce que les autres lui avaient transmis. Son regard clair se posa successivement sur chacun des présents, sur chaque visage fatigué. Il était grand temps que tout cela se conclue. Ils devaient aller de l'avant.

Ajani sentit avant de le voir le regard de Mido sur lui, sur eux, sur la scène entière qui se déroulait dans son temple. sa présence froide et impatiente, il l'avait déjà ressentie un temps auparavant. Cette voix féroce, cette certitude que des crocs hérissés étaient venus murmurer à son oreille lorsqu'il en avait eu besoin, il avait fini par être persuadé qu'il s'agissait bien de lui. Peut-être avait-ce été un signe avant-coureur de l'attention qu'il portait aux Nakhus. Le frisson que cette présence fit courir le long de son dos était à la fois effrayant et familièrement satisfaisant. Lorsque l'Oracle finit par reposer les yeux sur la statue, croisant son regard illuminé, il sentit son corps se figer. Alors Mido parla.

De nouveau, le lion blanc cessa de respirer alors que la voix résonnait dans son esprit. Dans leurs esprits. Il retint son souffle, comme pour saisir chaque nuance de ce qu'il entendait, chaque variation de la voix divine qui s'adresseait à eux. Le Rpator n'avait pas pris de Corps, mais leur montrait combien les dieux pouvaient être partout à la fois. Il ne cherchait pas, comme Yurai, à se montrer plus proche d'eux, moins intimidant, plus lupin. Non, Ajani eut l'impression que ce dieu-là tenait à leur montrer ce qu'il était. Un dieu. Que d'autres mortels avaient fait l'erreur de mépriser et d'offenser en oubliant quelle était sa nature.

Le Raptor tint sa promesse, et il fut officiel que les Nakhus se trouvaient désormais sous sa protection à lui aussi. Avec le prix qu'il y avait à payer en retour, mais il ne le précisa pas. L'Oracle aima à penser qu'il s'agissait là d'une sorte de compliment déguisé : il ne doutait pas de leur fidélité, ne doutait pas qu'ils feraient montre envers lui de toute la dévotion et de tout le respect qu'il convenait, comme ils le faisaient déjà avec leur déesse. Cette pensée était réconfortante au milieu de toutes ces épreuves qu'ils traversaient.
Ensuite il parla de cette terre sur laquelle il régnait et qui devrait rester neutre, accessible à ceux qui ne seraient pas Nakhus mais qui souhaiteraient en porter la couleur. Devant un mortel, Ajani aurait hoché la tête. Ici ce n'était pas nécessaire, puisque le dieu pouvait voir au creux même de ses pensées qu'il n'y voyait aucun problème. Il l'avait sans doute su bien avant que le lion blanc ne se pose même la question.

Après cela, il y eu un instant de flottement. Ajani sentit autour de lui Nocera et Kerguelen se crisper, sa sensibilité de Prêtre sonna une alamre dans son esprit. Mais figé, le regard accroché à la statue, il ne pouvait ni se retourner pour comprendre ce qui se passait, ni leur adresser un regard ou une parole rassurante. Ses muscles se tendirent légèrement, et soudain devant lui les yeux lumineux se mirent à clignoter. Leur lumière balbutia, comme la flamme d'une chandelle que l'on met sous le vent. La voix du Raptor résonna dans son esprit, et il eut la certitude qu'il ne s'était adressé qu'à lui. Au moment même où les yeux devenaient deux sombres cavités, plus habités d'aucune lumière, s'imposa une vision devant les rétines du lion blanc. Elle fut presque discrète comparée au tonnerre des paroles qui s'interrompit soudain et d'une bien effrayante manière.
Prends-garde à ta-
Des mots mystérieux.
Des mots terrifiants.
Une énigme à résoudre.

Ebranlé par cette dernière intervention, l'Oracle mit un temps à remarquer qu'il pouvait à nouveau bouger le cou et la mâchoire. La parole leur avait été redonnée. Il expira en silence, le coeur battant la chamade. La voix de Kerguelen résonna, claire, douce après ce discours rugissant. Ses premières questions le laissèrent étonné, même s'il en comprit rapidement de l'objet. Sans doute le dieu leur avait-il parlé de cet enfant et de cet Autre durant cette vision qu'ils n'avaient pas partagées. Il ne souhaitait pas les contraindre à en dire quoi que ce soit, alors il se contenta d'écouter. Tuer l'enfant. Mido avait-il réellement demandé cela à ses comparses Nakhus ? A Kerguelen ? L'idée était douloureuse, parce qu'il jugeait la louve si profondément gentille, si profondément altruiste et attachée à préserver chaque vie, que la mettre devant un dilemme qui constituaient à choisir entre épargner une petite louve ou sauver les siens serait presque cruel. Les oreilles de l'Oracle tressaillirent. Le sautres questions étaient plus générales, et il la remercia muettement de les avoir posées.

Nocera prit ensuite la parole à son tour, et posa elle ses interrogations presque autant au dieu qu'à ses congénères. Les yeux d'Ajani se posèrent sur elle, songeurs. Lui aussi ressentait la fatigue, dans son esprit et aussi dans son grand corps qui avait affronté durement l'incendie. Elle proposa de retirer la mémoire à Heinly, et il tiqua. Dans son esprit une sentence n'était là que pour servir un but : celui de faire prendre conscience à celui qui la vivait de ses erreurs afin de le guider vers un meilleur chemin, ou bien qu'il y reste enfermé à jamais.

"S'il oublie qui il est, il oubliera le mal qu'il a fait. Mais sans le comprendre et sans aucune chance d'un jour le regretter." Répondit-il doucement, le regard vers Nocera.

Sa voix était comme un roulement dans la vaste pièce, car son timbre déjà grave avait été abîmé par les fumées.

"Il a blessé la Bibliothèque. Peut-être pourrait-il en devenir le gardien désormais." Ajouta-t-il.

Demeurer au chevet de celui qu'on avait blessé, devoir réparer chaque conséquence de ses irresponsabilités, cela pouvait-il être un moyen de faire amendement ? Son regard passa de l'un à l'autre des présents, et finit par s'arrêter sur la statue de Mido. Il requerrait l'avis de la divinité autant que celui de ses comparses. Peut-être sa proposition était-elle trop douce, trop attachée à ce qu'il était : un Oracle de la sagesse.

Il hocha la tête aux propos suivants. Aller voir les autres dieux lui paraissait une piste intéressante, d'autant que cette étrange entité que Yurai avait appelée "L'autre" paraissait troubler Mido également. Cela semblait être un problème partagé par au moins une partie du panthéon.

Alors que Nocera continuait, sa bouche se referma et il s'adressa en silence au Raptor. Il ignorait la riason pour laquelle ce dernier avait décidé de lui offrir une vision à lui et à lui seul, mais il e pouvait s'empêcher de craindre que ce fut une information qui risquât de mettre les autres en danger. Il lui fallait quelque-chose de plus, quelque-chose de plus précis surtout. Il laissa son esprit être envahi par la vision, après avoir fait l'effort d'ériger autour de son esprit de hautes barrières. Et ses pensées se firent interrogatives.

[Ce dernier paragraphe est écrit de la sorte car le post de Mido indique qu'Ajani a reçu une vision, mais sans préciser du tout quelles en sont les images ^^; Je pars du principe qu'elle était très rapide et qu'il demande une sorte de.. rediffusion ? C'est un peu bancale, j'en suis désolée, mais dans les faits c'est simplement que je veux bien une petite description de ce qu'il a eu comme images. Merci beaucoup !]

- Message temporaire, la réponse de Mido est décalée.
Pour compenser et s'excuser, la date de réponse pour ce tour est déplacée au 13 septembre à 18h. -

ft. Nocera, Ajani, Heinly, Kerguelen & Mido

Reculer d'un pas, avancer de deux

Le vertige irradiait son corps, en cet instant, il cachait bien des différences avec ses comparses. La fatigue qui s’était faite sienne d’avoir permis telle organisation des derniers évènements, d’avoir permis d’atteindre un summum de cohésion entre ses confères, plus que naturelle s’était faite plus profonde encore, plus inscrite et inhabituelle. Le brouillard s’était emparé de son esprit bien des temps au paravent, le repos qu’il nécessiterai pour retrouver sa gloire et ses capacités, il le savait inévitable.

De l’œil, il lorgnait l’antre, distrait un peu. On ne saurait dire s’il l’appréciait ou non cette ambiance connue, la lumière crue, sans chaleur qui hantait les lieux comme lui pouvait hanter parfois les couloirs de la bibliothèque, familière, habituelle, au point qu’on n’y prêtait plus si grande attention même lorsqu’elle se faisait plus menaçante. Pourtant, il respectait les consignes, les paroles, en faisait sa loi, marchait dans les pas valeureux vers lesquels on l’avait poussé. Simple, sans fioriture en bon érudit qu’il était.

De l’autre œil, il glisse un regard sur le prisonnier, s’assure, qu’il ne tentera rien, ne lui en laissera surtout pas l’occasion. Il se demande, si le Dieu Mido lui accordera punition. Si le cas du félon mérite telle attention de la part du raptor ou si l’initiative des siens s’avérera être un échec. Il sait le détachement qui est celui de Mido, lui qui contrairement à Yurai ne se mêle que très peu aux mortels, n’est-ce pas pour cela qu’il l’a choisit lui plus que quiconque afin d’en devenir disciple ?
Le guide n’en avait eu l’occasion, mais l’envie de corriger lui-même l’incendiaire l’avait démangé, tant la rage de cet acte avait fait naître en lui quelques pensées vagabondes, mais il avait gardé ses états d’âme pour lui. Les faisait taire tel des murmures dont seul Mido avait connaissance. Il avait eu eu temps, il avait eu l’occasion de gagner en calmer, remettre son esprit d’aplomb, mettant de l’eau sur le feu qui parfois pouvait brûler en lui. Ici, il était par devoir. Obéissant, agissant dans l’ombre. Il se plaça proche de Kerguelen sa compagne, se maintient droit devant l’autel autant qu’il le pouvait.

Lorsque la voix rauque tonne en écho, le disciple du vert l’accueille avec une attention particulière. Il aurait pu se sentir félicité pour les actes accomplis, pour le rôle qu’il avait joué, mais il n’en était rien, il n’avait fait qu’agir par devoir, mais aussi par intérêt, défendre le savoir n’était-il pas son rôle ? Lui qui n’avait rien d’un prêtre comme le supposait son rôle, mais tout de l’érudit. Protéger ce qui lui importe, défendre ses possessions, être le fer de lance d’un dessein plus grand encore, celui de la connaissance parfois plus que celui de sa meute.Il était possessif de ce savoir, en était avide, le partageait tout de même car cela aurait été sans conteste la volonté du Dieu vert, créer vocation ailleurs bien que tous ne puisse être sauf.

Au delà des propositions, plus d’honneur encore, il trouve à ce regard posé sur eux, bien trop rare était les manifestations du divin, mais l’on ne pouvait demander plus au raptor, car au raptor, on n’exigeait rien, c’était lui qui donnait les consignes primaires avant que l’on aille dans le monde avec toujours l’œil posé sur nous, un œil qui jauge, qui juge et qui sanctionne, implacable. Il le savait, il ne l’avait pas oublié.

Il écoute les considérations et revendications du divin, jusqu’à ce que le silence envahisse la pièce. Il n’avait rien à redire, aucune pensée allant en sens contraire du divin, car on ne contrarie pas un dieu. Mido bien au dessus de ses propres considérations de mortel. Il se montre patient face à la présence quasi invisible. Surpris tout de même lorsque les lumières semblent vaciller et les poils de ses comparses se hérisser. C’est lorsque Kerguelen prend la parole qu’il réalisa l’adresse qui s’était faite particulière, presque privée. Lorsqu’elle eut fini de poser ses interrogations, le mâle déglutit. Il n’eut pas de mal à comprendre à peu près de quoi il retournait, quel dialogue tacite avait eu lieu secrètement. Et la réaction de la louve sa compagne, ne le surprenait guère quand sa propre opinion était bien différente. Il souffle par ses naseaux. Pouvait-il vraiment s’exprimer librement, seule Kerguelen pouvait comprendre son point de vue ici, elle et Mido bien sûr, puisqu’il n’ignorait rien.

« Pourquoi la vie d’une enfant aurait plus d’importance que l’équilibre du monde qu’elle menace. Je ne dis pas qu’il ne faut pas chercher un autre moyen, mais il faut prendre en considération qu’à la fin du délai si aucune solution n’a été trouvé, la mort peut-être une libération bien plus douce que la vie. »

Il n’est pas empathe, opère l’esprit froid, se référence à la logique et à l’intérêt le plus général. Il n’y a aucune logique à sauver une enfant, si c’est pour en condamner des centaines d’autres. Dans tous les cas, ils ne savaient pas, les tenant et les aboutissements de tout ceci, tout n’était que supposition. Le Dieu les poussait dans une direction, il savait que c’était à eux mortel ensuite de tracer leur propre chemin et de faire des choix, mais si vite rejeter la plus simple des options, lui était impensable. De plus échouer, ne semblait pas être une option envisageable au risque de menacer bien des choses...Cependant la question restait ouverte.

S’en suivit le tour de Nocera de prendre possession de la parole, il l’écouta de la même façon, patient. Et sans anticipation.

« Nous verrons quelles seront les options qui se présenteront à nous le moment venu. »

Puis vint l’évocation de la sentence de Heinly, Il regarda un à un les participants à la réunion. L e loup sombre ne comprit pas vraiment pourquoi il fut maintenant évoqué, n’était-ce pas la dernière des affaires qu’ils avaient à régler ici cette nuit tant il ne méritait aucune attention présentement. N’était-ce pas à Mido de juger le félon à la fin même si celui-ci ne méritait pas plus d’attention de la part du raptor? N’était-ce pas pour cela qu’il avait consenti à le conduire jusqu’ici ?
Lestat pensait qu’il en ferai un marqué, un moins que rien, portant la honte sur lui comme cela avait été évoqué durant son épreuve. La demi-marque de Yurai ainsi complétée, le ferai toujours porter l’affront en sa chair sans qu’il ne puisse facilement en être lavé.

Puis vint le tour d’Ajani de s’exprimer sur cette question. Les moustaches s’agitent, une babine se retrousse et succède à ces derniers mots de l’oracle, une opinion qu’il laisse fuiter sans filtre, un grommellement.

« Je ne le permettrais pas. Nous ne pouvons décemment pas confier la bibliothèque à ce traître, il n’est digne d’aucune confiance et ne mérite pas tant d’honneur.»

Ils ne devaient pas retomber dans ce travers. Hors de question de pardonner, hors de question de mettre le savoir entre les mains d’un tel individu, bien que le sachant protéger par le divin. Il n’aura pas cet honneur qu’est celui de s’occuper du savoir dans son ensemble. Les oreilles se couchent sur la nuque du loup noir. La bibliothèque, il en prend toujours soin, il y vit encore et compte toujours y vivre demain. Il ne concède à en céder une part, d’autant plus à cet individu. Il lui apparaissait illogique de céder la garde des lieux à quelqu’un qui avait bien failli en décimer les habitants. Il réfléchit cependant. Et une idée lui apparaît. Il a formule alors ainsi.

« Si de punitions plus sévères, voir irrévocable vous ne souhaitez, j’ai une autre idée à vous partager. Les livres, tout ceux, empruntés, volés ou bien dégradés, il pourrait de par le monde aller les quérir pour nous et ainsi regarnir les rayons de notre bibliothèque. »

Il savait cette mission presque impossible tant les loups passaient et repassaient sans cesse, éparpillant les étalonnages aux quatre vents sans plus de considération pour la collection d’ouvrage. Mais ces informations, il se gardait bien de les divulguer, la tâche devait être sempiternel afin que jamais il ne puisse s’en trouver délivré. L’envoyer tenter de réparer un mal qu’il ne pourra jamais réparer, l’éloigner pour de bon cette fois.

« Mais est-ce vraiment à nous de prendre part entière à cette décision ? Ne l’avons-nous pas conduit jusqu’à Mido afin qu’il puisse agir sur lui. »

Si le divin n’avait pas son mot à dire alors pourquoi l’avoir importuné de cette présence ?

-Je m'excuse encore de ce contretemps indépendant de ma volonté-

Reculer d'un pas, avancer de deux

Il y a vos demandes, successives.
Formulées d'une haute voix, ou bien au travers des pensées qu'il déchiffre. Aujourd'hui, il se veut fait de clémence, suivant chemin de sa Sœur pour marquer alliance avec elle.
Il vous répond.

Vous êtes trois, à vous questionner sur l'engeance.
Celle qui craint de devoir tuer, espère trouver magie plus puissante que celle qui la fit venir pour la laver de la souillure qui l'habite. L'autre l'appuie dans cette démarche, semble vouloir user d'esprit pour cela. Le dernier, enfin, opère de rationalité plus que d'espoir et de recherches.

« Je vous demande de porter méfiance à son égard, de faire en sorte qu'elle ne cause le trouble. Ce n'est pas impossible, si l'on s'en donne les moyens. Sachez cependant que plus que la mort et le chaos, elle porte la trace de cette infamie qui nous ampute de tout ce qui la concerne, comme d'autres portent la marque des dieux.
Je ne peux pas même lire en vous, ce que vous savez sur lui.

L'échec pourrait le rendre plus fort, il l'est déjà suffisamment pour avoir impact sur Nous. »

Le souffle est plein d'amertume. Lui, Dieu omniscient incapable de ce savoir.
Le grondement résonne avant de finir étouffé, vous ressentez à nouveau toute sa colère et toute sa haine. Celle qu'il calme au travers d'une quête que l'on devrait taire, de ces mots glissés au coin d'une seule oreille.

Lestat, tu obtiens ce Droit. «Juge nécessaire et tu obtiendras l'Aide.» Te voici devenu missionnaire de Mido.

Concernant le Raptor, Kerguelen...
« Il vous protègera, Nakhus de tous rangs. Il interceptera ceux qui commettent méfaits sur vos terres, comme il prendra votre défense contre ceux qui dévoilent crocs et griffes. Exception, pour celle ainsi que ceux à venir qui m'ont déjà causé bien trop grande déception.
Sur les Terres de la Corneille, il ne pourra pourtant point tuer. »

De ce fait, presque aurait-il pu s'en désoler. Il ne dispose que de bien peu de considération, pour ces vies mortelles.
Pour vous, se veut en avoir un ersatz en ce jour.
Ainsi fait-il effort supplémentaire pour toi, Oracle Nakhu.
Ajani, il survient à nouveau ces mêmes flashs que tu ne parviens à enregistrer. Des images diffuses. Silhouettes erratiques, environnement brouillé.
Impossible de plus.
IL PERTURBE-
Tu comprendras peut-être, que le Dieu ne peut te livrer plus que ces mots, que les images qu'il eut volonté de te transmettre restèrent brouillons et noires. La créature sème la tempête chez Lui, bride ses capacités...

Puis vous le lui présentez enfin.
Lui, qui exécuta la prédiction à vos dépends. Lui, qui marqua votre tournant par le feu.
Cette vie misérable.
Cet être qui se crut de savoir fait quand il ne possédait que capacités moindres. Et lorsque le corps parfois rachetait la bêtise, de ne trouvait pas même considération auprès de sa sœur Moiro, aux disciples pourtant aberrants et dont il ne pouvait trouver charmant le vide de leur esprit.
Heinly.
Votre cohésion jusqu'alors uniforme trouve ses limites autour de son jugement.
Et puisqu'il est vrai que c'est face à Lui, que vous l'amenez...

Il brûle ses yeux de sa marque, par deux fois. Il le maudit, le tourmente.
« Mienne sera donc cette décision.
Plus jamais, il ne pourra reposer patte dans cette bibliothèque. De savoir, ne méritera d'ailleurs plus, et vierges seront toutes les pages des livres qu'il se voudra acquérir. Pour s'être pensé de savoir supérieur, n'aura donc plus droit à rien. »
Il n'est qu'un ignare, qu'un imbécile qui se voudra rester ainsi. Il n'y a pire situation, pour celui prônant l'intelligence.
« Il sera renié de tous ceux attenant au Panthéon, non seulement des Divins. Face à tous porteurs d'artéfacts et de foi, ne trouvera point de salut. »
De cohésion pour sa situation, il empêcherait aussi.
« Qu'il soit cependant autorisé à trouver repenti aux yeux de Yurai qui le trouva jadis, quand dans l'errance et l'ignorance il percevra la sagesse. »

Vous n'avez plus à vous en charger, désormais.
Il ne vous voit plus, ne vous entend plus, ne peut même plus vous toucher. Ce tout, d'une façon réciproque. Fantômes sur les terres des porteurs, n'aura plus qu'à devenir quelqu'un ailleurs.
Loin de Ses terres.
Grondement imposant, le Dieu reprend.

C'est toi, Nocera, qui amène le sujet sur les Dires. Il répond, rapide, davantage par ce semblant de courtoisie qui se veut l'animer que par réel intérêt pour ce peuple.

« Non. Leurs fontaines ne le leur permet pas, le lien est bien trop ténu. Certains n'en sont cependant moins dignes que vous. »
Il pourrait les tolérer.
Dans l'attente d'un Dire à votre place, préfère cependant expédier.

« Il est désormais temps de procéder à la nomination de celui qui me représentera parmi vous, Nakhus.
Nocera, Lestat, avancez.
Vous autres... Attendez. »

Derrière la fontaine s'abaisse une dalle et il s'ouvre un passage vers des profondeurs qui ne seront sans vous rappeler le lieu où se tenait ce semblant de réunion reçu jadis en vision par vous, porteurs de vert...

Mido vous accorde ses faveurs.
- Le Raptor interceptera quiconque commet méfait sur votre territoire, vous offrant tout loisir de décider de son sort. Si certains de vos comparses Nakhus sont en danger, face à des prédateurs ou des PJs, et qu'ils tombent en dessous de 5PV, vous serez libre de demander son intervention... Gare si cependant la situation a été provoqué avec bêtise.
- Il choisira parmi Nocera et Lestat celui qui le représentera en tant qu'Oracle Vert, après les avoir départagé durant une épreuve à venir sous peu.
- La vasque reste propriété sienne. Vous n'avez droit de rien dessus, pas même d'y construire quelque chose. Le glowstick vert reste accessible à tous, selon l’exigence du Dieu.
- Heinly a été jugé et maudit par Mido. Il obtient la Malédiction de la page blanche, rendant tout savoir nouveau et lecture de livre impossible, qui touchera quiconque souhaitera lui venir en aide. Banni de la bibliothèque, il sera aussi invisible à tous porteurs de glowsticks. Il porte la marque de Mido dans les deux yeux. Seul un travail en ermite pourra lui permettre de se racheter un jour auprès de Yurai, dernière juge de son potentiel repentis.
- Kerguelen et Ajani deviennent les deux seuls porteurs d'un autre glowstick que le sien autorisés à parler au Dieu.

± Reculer d'un pas, avancer de deux

Elle partagea le point de vue de Nocera, mais comprit également celui de Lestat. Car l’Équilibre de leur Monde était si fragile. Leur meute était considérée comme la garante de cette balance, de cette paix entre la lumière et l'obscurité. Mai si l'enfant venait à briser cette trêve, qui sait comment leur existence sera-t-elle bousculée ? Mido lui même avoua que la panthéon lui-même été d'or et déjà fortement impacté. Par cette invisibilité aux yeux des Divins, l'Autre détenait un pouvoir considérable. On ne pouvait le nier. Des choix compliqués seraient à faire...

Sa question sur le coupable déclencha un débat. Débat auquel elle prit soin de ne point prendre part. Elle était bien consciente qu'elle ne pourrait être objective, encore moins dans son état actuel. Etait-elle au moins capable d'endosser le rôle de Juge ? Un lien avait été créé entre Heinly et elle par le passé. Dès sa mise au monde. Alors, elle fut heureuse que la décision finale revint au Raptor.

Un petit soulagement la prit quand le rôle du Gardien Vert fut détaillé. Ouf, rien qui ne venait s'opposer aux valeurs de Dame Yurai. Les deux Divinités semblaient avoir trouvé un terrain d'entente. Pour le bonheur de leurs Disciples respectifs.

Toutes ses questions avaient été acceptées et des réponses lui avaient été offertes. Un bien meilleur résultat que lors de sa première visite. Il y avait un certain honneur à cela. Alors, elle profita d'un court moment de silence pour exprimer sa reconnaissance.

"Merci."

Son intérêt s'éveilla ensuite à l'interrogation concernant les Direwolves. Ce peuple qu'elle voulait tant revoir. Avec lequel ils avaient sûrement beaucoup à partager. Mais déjà une différence se révéla. Sur l'absence de lien réel avec leurs Divnités. Ce qui expliquait l'absence de la Corneille dans leur religion respective.

Et cette entrevue se termina par l'invitation des deux porteurs de glowstick vert dans l'antre secret du Dieu. Pour la nomination de l'un d'entre eux. Kerguelen regarda son amie et son compagnon disparaitre. Le cœur un peu pincée. Elle espérait que la décision prise satisferait ces deux êtres chers à son cœur.

Elle se retrouva donc seule, aux côtés de Nounou. Repère blanc toujours rassurant dans cette ambiance particulière du Temple. La tête envahie par cette flopée d'informations. Elle s'autorisa à perdre un peu de cette posture droite. La fatigue était là et les tâches encore plus nombreuses. Spinosaure. L'Enfant. L'Autre. Knut. Quatre noms qui tourneront en boucle dans son esprit. Jusqu'à la résolution de chacun d'entre eux.

Codage par Libella sur Graphiorum

Avancer d'un pas

Nocera réémerge de l'antre de la vision.

Elle est un peu plus apaisée, elle a l'impression d'avoir laissé derrière elle des inquiétudes avec sa silencieuse épiphanie. Ainsi que les nombreuses questions précédentes ; quoi faire, comment procéder, où commencer. Elle est toujours épuisée, mais la fatigue lui semble plus saine. Les questions semblent enfin pouvoir attendre le lendemain.

C'est un état qu'elle espère communiquer, en reposant les yeux sur Ajani et Kerguelen.
Elle effectue un, deux pas de côté pour laisser apparaître avec elle Lestat et qu'ils puissent découvrir la broche et la nouvelle couleur de sa cape. Offert avec, un sourire léger sur ses babines, pour leur montrer que tout s'est bien passé.

Elle les balaye tous trois, ignore Heinly...
Et propose.

"Rentrons ?"

Il est temps d'enfin conclure cette journée.
Un dernier mouvement pour une accolade à Lestat, puis pour s'approcher de ses camarades clairs et avec un contact affectueux pour chacun d'eux, elle entame la route.

Elle rêvera cette nuit probablement de dormir même pendant ses rêves.

[ça conclue le RP pour moi !]

ft. Nocera, Ajani, Heinly, Kerguelen & Mido

Reculer d'un pas, avancer de deux

À son tour, il fait son apparition dans l’ouverture de l’antre sacrée. Sent sur lui, les regards, s’en trouverait presque dérangé de recevoir tant d’attention, lui qui s’était fait à n’être qu’ombre parmi les lumières. Il ne doit, ne peut les fuir, puisqu’il l’a choisi, ainsi accepté. Se montrer digne. Il ne saurait s’en dérober aujourd’hui Alors, c’est un autre rôle qu’il doit jouer. Il se redresse arbore fièrement la broche dorée, porte la cape albâtre dont il est vêtu en triomphe. Il ne doute pas qu’il comprendrons. Plus tard alors, il pourra expliquer le détail de ce qu’il s’était produit dans l’antre. Mais ce soir, la fatigue semble tous les avoir gagné. Lui, pas plus qu’un autre.

De Kerguelen il s'approche tout contre sa compagne, colle son front contre le sien. Il apparait épuisé, les yeux cernés de noir plus qu'à l'accoutumé, mais se refuse de laisser échapper ne serait-ce qu'un bâillement à la vasque, ni même de faire preuve de quelconque faiblesse. Il lutte contre lui-même.Sans déchirement sans perte. simple soulagement d'avoir atteins une conclusion ensemble.

Lorsque Nocera propose, il ne peut le lui refuser. Alors, il se détache de sa compagne pour venir appuie la requête, un sourire satisfait à peine dessiné entre ses babines.

« Rentrons. »

Avant de quitter les lieux, il accueille l'accolade, rendant l'échange. Avant de s'engager dans le passage, attendant sa belle pour marcher flanc contre flanc avec elle. Il est temps, ils ne peuvent se refuser au peu de sommeil tourmenté qu'il leur reste, la nuit bien entamée les couvrant d'un voile bien trop chaleureux compte tenu des circonstances.

[clos je pense de mon côté]

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