Calamité - Iris et Nirvana

Sourcils froncés, Iberis faisait vraiment la tête.
Il le sentait pas, cette histoire : A coup sûr, Maman elle allait donner le bébé fille trouvé à PERSONNE et il allait de voir se la coltiner en plus de ses sœurs. Ah, si il avait su, il l'aurait pas avertie, de sa trouvaille, et ptet alors que personne l'aurait trouvée, ou alors pas Maman et lui serait bien content.
Là, c'était vraiment une catastrophe.

- Maman, je veux pas d'autre sœur.

Le ton était ferme : il ne reviendrait pas sur sa décision.
Mais n'obtint aucune réponse, pourtant.

- Puis en plus on est déjà trop et t'es déjà fatiguée. Tu devrais la donner à quelqu'un d'autre. A Sakura ou a Perrine ou a Anita, elle a personne, Anita.

Il souffla.

- Puis Iris et Nirvana non plus, elles voudront pas de sœur.
- Rien n'est décidé, nous verrons au Castel. Elle ne peut pas rester sans famille, de toutes manières.
- Ouais ben ce sera jamais ma sœur à moi.

Le louveteau contrarié se mit à courir en avant, mettant ainsi de la distance entre sa mère et lui.
Ils arrivèrent au Castel.

C’était une belle journée. Nirvana avait pu se faufiler en douce (héhé c’était cool d’être grand quand même) et se rendre à la plage. Bon pas trop longtemps non plus, parce que fallait pas inquiéter les autres, mais au moins elle avait su mettre la patte sur ds coquillages colorés et quelques petits trucs bizarres… y’avait des morceaux de coraux séchés et aussi quelques dents de différentes tailles. Plus petite que celle qu’elle avait donné à Ibéris, mais sympa quand même.
En voyant sa mère, la louvette bondit jusqu’à elle, Puceron est devant et semble pas super content.

« — Salut M’man ! »

Mais c’était surtout Iberis qui l’intéressait, aussi elle s’attarde pas trop sur sa mère. Faisant face à son frère, un large sourire vint étirer ses babines.

« — Eh Puceron regardes, je crois que j’en ai trouvé une… C’EST QUOI ÇA ?! »

Les yeux de Nirvana s’étaient posés sur une bestiole poilues, minuscule. Comme l’étaient Puceron et Moustique. Le regard va de « ça » à sa mère. Pourquoi elle la portait ?

« — Tu vas le confier à Perrine ? Ou le déposer dans les objets trouvés ? »

Tu vas t’en débarrasser, hein ?

Iberis regarda sa mère.
Il avait eu raison, quand il avait dit que ses soeurs seraient pas contentes non plus d'avoir une sœur de plus. Elle voyait, maintenant ?
Hein, elle voyait ?
Puis Iris, elle était pas plus heureuse, même si elle disait rien. Pourquoi elle disait rien, d'ailleurs ? 'Fallait protester !
Il se campa aux côtés de Nirvana.

- Maman a pas DU TOUT envie de la confier à Perrine ni à personne d'autre. Elle veut la garder. Mais nous on veut pas. Hein qu'on veut pas d'elle ? Elle est moche en plus !
- Ca suffit. Vous vous entendez, un peu ?

Le regard sévère de la louve s'attarda sur Iberis et Nirvana, puisqu'ils étaient les deux seuls à s'être exprimés.
Ils parvenaient, pourtant, à semer le doute dans son esprit.

Y’a Iris qui vient aussi, mais ne dit rien. M’enfin son égard en disait déjà long… Puceron vint à ses côtés… et Nirvana laissa échapper un petit grognement de louveteau en entendant ses paroles.

« — Bien sur qu’on ne veut pas d’elle. »

C’était plus que logique. Nirvana on lui avait obligé à signer de force pour Puceron et Moustique. D’accord. Elle avait vraiment ps été emballée, mais voilà, elle avait fini par les accepter, après tout ils étaient sortis du bidon de sa mère et impossible des les y remettre. Mais ça…

« — Et toi alors ? C’est tout juste si on se supporte entre nous et tu veux en rajouter un quatrième ? C’est hors de question. »

Bon elle dramatisait un peu, parce que finalement Puceron était un peu plus gentil qu’avant et avec Moustique ça allait.

« — Y’a assez de loups ici pour en trouver un intéressé pour récupérer ça. »

Même un solitaire aurait suffit, du moment qu’ils le prenaient ce gamin.

Holly leva les yeux au ciel.
Elle les aimait, ses gosses, elle les aimait même plus que tout au monde mais parfois ils n'avait pas idée d'à quel point ils pouvaient bien l'agacer.
Pour le coup, ils cherchaient à faire la loi et la louve ne savait pas si elle devait leur céder : C'était des rôles qui s'inversaient, des enfants qui exigeaient et attendaient d'elle qu'elle renonce. Mais si ils restaient campés sur leurs positions ? Si ils rendaient cette petite louve, qui n'avait rien demandé, malheureuse ?
Pauvre petite.

- Ca va mieux, entre vous, ne me dites pas le contraire. De quoi avez vous peur ? Je vous aime, tous, et je vous aimerai toujours autant que vous soyez un, trois, ou quatre.
- Oui bah nous on a pas envie d'être quatre ! J'ai pas envie que tu aies encore plus à partager le temps que tu passes avec chacun d'entre nous juste par ce qu'elle est là. Je la déteste déjà !

Il gronda et se détourna d'elles.

- Puisque c'est comme ça, je m'en vais.

Et il sera ptet même pas tout seul, à s'en aller.
Iberis tourna les talons.

Bon en fait Iris n’aidait pas vraiment à plaider leur cause. Nirvana lui jeta un bref regard avant de rapporter de nouveau son attention sur sa mère. Ne comprenait-elle pas qu’elle allait tout gâcher avec ça ? Ils n’étaient pas comme les autres familles… ils ne pouvait récupérer des pièces à rattacher.
Une pointe d’agacement en voyant son frère partir.
Le regard de la gamine se fait dur.

« — On ne sera pas quatre. »

La sirène se releva.

« — Qu’il reste, et il saura ce qu’est l’enfer. J’ai mis assez de temps à m’habituer à Puceron et Moustique. »

Ça avait demandé du travail. Nirvana l’avait fait pour sa mère, maintenant stop.
Ses petites babines se troussent alors qu’elle claque des crocs à côté du corps du gamin.

« — Lui, jamais je ne l’accepterai. »

Et je me ferai un plaisir de le traîner dans la boue, de le détruire.
Parce qu’il ne sera rien.
La louvette rejoignit la place où se tenait Ibéris une minute plus tôt, les yeux légèrement larmoyants cette fois.

« — T’as pas le droit de nous l’imposer. »

C’est pas une décision que tu peux prendre seule ! Ça concerne toute la famille.
La gamine se retourna pour partir à son tour.

Les oreilles de l'Alpha se couchèrent sur l'arrière de son crâne.
Il n'y aura pas de compris, cette fois ci : Ses enfants n'avaient pas envie de cette nouvelle arrivante dans leur famille. Pire encore, des menaces étaient proférées par son aînée.
Et, malgré tout l'amour qu'elle pouvait leur porter, Hollyhock était déçue de les voir agir avec tant d'égoïsme.
Mais ne l'était pas elle-même, égoïste, à vouloir agir contre leur volonté, à ne pas écouter leurs sentiments ?

Elle resta seule avec l'enfant, toujours maintenue au chaud contre son corps, et Iris au bord des larmes.
La louve bleue soupira, fatiguée et agacée.

- Je l'ai bien compris.

Holly se redressa.

- J'ai besoin d'y réfléchir, seule. Nous nous reverrons tout à l'heure, Iris.

Elle partit à son tour, avec la petite louve, vers la tanière des panseurs.