La kisine ! - Iris

La grosse Alexandrine, elle lui avait parlé de la kisine !
C'était pas une idée qui était tombée dans l'oreille d'un sourd : Iberis y avait beaucoup réfléchi et était parti retrouver Iris, à qui il avait tout dévoilé de ce fabuleux projet.
Elle avait dit qu'il leur fallait quoi, déjà, la grosse Alexandrine, comme ingrédients ? Des insectes ! Par ce que Anita, elle les aimait bien et que Iberis il avait envie de lui faire goûter aussi par ce qu'il l'aimait bien Anita, et des proies, et des herbes des panseurs -du coup il leur en avait piqué- et du miel -aussi piqué aux panseurs-.
C'était parti pour la kisine.

Il se posa près du foyer, le feu, déposant autour de lui les petites proies prises dans le tas de gibier, ainsi que le reste des ingrédients. Comment il fallait faire, maintenant ? Elle avait pas dit, Alexandrine, ça.
Donc, ils allaient improviser.

- On commence par les insectes ou la viande ou on mélange tout ?

Iberis hocha la tête vigoureusement, en signe d'approbation, ne voyant pas d'inconvénient à commencer par les insectes.
Ni à les écraser.

- D'accord ! Puis on peut mettre du miel dedans aussi !

Vu que le but c'était de mélanger des ingrédients, ça lui paraissait être une bonne idée : Comme ça, ils auraient une belle bouillie d'insectes et miel. Peut-être même qu'ils pourraient en faire des petites galettes -caramélisées, miam (non)-.
Iberis prit une grosse pierre et se mit à écraser les malheureux insectes dans un récipient, puis, ajouta le miel.

Et allez hop, au feu !
C'était, d'ailleurs, un peu trop cuit.

Le jeune mâle pencha la tête au dessus de leur préparation, un peu sceptique, tout de même.

- Ca a pas l'air très très bon.

Un simple constat, véridique : il reconnaissait la médiocrité de son oeuvre et ne pouvait envisager de servir quelque chose d'infâme à Maman et Anita.

Iberis hocha vigoureusement la tête.
Elle avait quand même l’air un peu triste, sa soeur, et lui se fixa pour mission de la rassurer.

- Sois pas triste, on pourra faire de la meilleure kisine plus tard.

Là, pour le moment, Iberis n’avait plus envie d’en faire. Alors il jeta, comme convenu, le contenu de la coupelle dans l’herbe, sans regrets.
Sa petite queue s’agita dans son dos et il se pencha en avant, les fesses en l’air.

- Viens, on va jouer !