Pas à ma place (ft. Noé)

"Ici j'trouverai jamais la paix donc j’ai filé comme une

étoile

J'me suis fait la belle j’ai tout quitté j’ai mis les voiles

T’as pleuré comme cent mille averses s’il te plaît faut pas

m’en vouloir

Pardon si j’ai gâché la fête j'voulais m’échapper du trou

noir"

La nuit était bien engagée et, fort heureusement pour Cloud, la lune était pleine. Ce qui lui permettait de rendre sa situation un peu moins angoissante.

L'étrangère avait eu la bonne idée de s'engager dans un labyrinthe, ne comptant que sur sa chance et donc sans prendre de repères.

Au fil de son exploration du continent, elle avait aperçu ce dédale s'érigeant au loin. Sa curiosité avait eu raison d'elle et elle avait choisi de s'y engager… Jusqu'à ce que son esprit ne soit assailli par un bourdonnement maintenant bien familier, mais qui croissait beaucoup plus vite qu'à son habitude.
Cela ne pouvait dire qu'une chose : ce formidable réseau abritait des loups en nombre conséquent. Cela expliquait sans doute l'odeur qui planait depuis un moment : elle avait dépassé une frontière. La touriste eut une pensée pour cette louve claire qu'elle avait croisé plus au Sud, et qui avait su lui faire comprendre qu'elle ne devait pas outrepasser la limite de son territoire. Mais il était difficile à l'étrangère d'imaginer que toutes les meutes de ce continent puissent se montrer aussi fermées, au sens littéral du terme.
La cornue s'était toutefois vue dissuader de poursuivre sa route, ne désirant pas se confronter à la foule. Il ne lui était en rien nécessaire de s'imposer une nouvelle céphalée. Si Maps avait su la mettre hors d'état en un simple contact physique, Cloud n'osait s'imaginer la douleur ressentie si elle venait à être entourée d'une meute au grand complet.

Alors, elle avait fait le choix de bivouaquer dans un couloir. Enfin, à vrai dire, elle s'était allongée avec dans l'idée de se reposer, dans l'attente que le jour ne se lève.
Il lui était toutefois difficile de trouver le sommeil, la température fraîche d'une fin d'été faisant mauvais ménage avec son pelage ras.
Et les pensées de la fugueuse l'avaient ramenée à sa Terre Natale, et surtout, à sa mère… La louvarde n'avait comme souvenir d'elle que celui d'une louve emplie de tristesse, et ce, en tous temps. Même Papa Lox, qui lui portait pourtant un amour et un soutien inconditionnel, ne semblait pas en mesure d'égayer les journées de Lucida.
Alors, comment celle-ci avait-elle réagi face à l'absence de sa fille ?
Cloud n'avait pas pris la peine de la prévenir, puisque son voyage n'était nullement prémédité.
S'agirait-il d'un nouveau drame dans la vie de l'alpha ?
La grise roula sur le dos, les quatre fers en l'air, observant les étoiles.
Il lui semblait qu'elle n'aurait pas les réponses à ces questions. Du moins, pas maintenant.
Elle connaissait sa meute, réputée garnie d'aventuriers. Il ne serait pas étonnant que certains se mettent en tête de se mettre à sa recherche en suivant sa piste...
Ou peut-être rentrerait-elle, un jour ?
Non, elle devait arrêter de se mentir à elle-même. Elle avait pris un aller sans retour. Elle n'avait pas été heureuse au sein de la Destinée des Douzes. Et elle ne voulait pas finir comme sa mère.

Tiens, quelqu'un vient.

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C'est un loup brun d'un certain âge qui parût, faisant face à une Cloud toujours sur le dos. La femelle se tortilla comme elle le pouvait pour observer l'individu. Il lui semblait qu'il était bien âgé - décidemment, il y avait pas mal de papis dans le coin - bien qu'il lui soit difficile de réellement le détailler dans l'obscurité.
Enfin, elle nota tout de même deux yeux bleus et un air ensommeillé.

- Les frontières sont fermées. Vous n'êtes pas au courant ?
"Non." répondit sobrement et naïvement la cornue tout en se redressant.
À question fermée, réponse brève.
Les autochtones n'avaient vraiment aucun sens de l'accueil. Ils semblaient tout particulièrement tenir à leurs frontières, en plus de ne pas avoir d'auberges à offrir. La louvarde hocha la tête de dépit. C'était à se demander comment ils faisaient tourner leur économie…
Enfin, tant que l'inconnu était là, autant profiter pour recueillir des informations. Elle l'interrogea tout en regagnant une position debout.
"Vous saurez peut-être me renseigner. Comment sortir d'ici ? Je suis perdue..."
Si elle devait partir, elle le ferait, là n'était pas la question. Encore fallait-il qu'elle trouve le chemin dans ce labyrinthe...

Codage par Libella sur Graphiorum

- Pourquoi êtes vous entrée dans un labyrinthe si vous ne vous sentez pas capable d'en sortir seule ?
La question semblait si peu pertinente à Cloud.
- Ce n'est pas parce-que vous me voyez perdue que je l'ai toujours été.
Mécontente, elle se redressa de toute sa hauteur, s'efforçant de faire voir son port altier, gardant sa queue fourchue bien droite.

- Suivez moi, je vous escorte jusqu'à la frontière.
Enfin se montrait-il raisonnable.

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