Douce présence | ft. Hollyhock

La dénommée tourna la tête vers le jeune mâle, curieuse.
La suite de ses paroles lui parurent bien intrusive et c'est presque immédiatement qu'elle se protégea de son habituelle carapace. Par ce qu'elle ne savait pas à quel point il avait du fouiner pour supposer ce genre de choses, que, si les choses avaient été difficiles, elles allaient un peu mieux, désormais et, surtout, par ce qu'elle préférait garder la meute loin de ses quelques problèmes personnels.
Elle n'était, de toutes manières, pas la plus à plaindre.
Son regard bleu se posa sur la place désignée.

- Bonjour. Je n'y vois personne.

Donc oui, je présume qu'elle est libre.
La louve se poussa un peu à sourire, par ce que l'on ne pouvait se permettre d'avoir l'air malaimable lorsque l'on était dirigeante d'une meute aussi grande que l'était les Etelkrus... et que, malgré la démarche intrusive de Zen, elle aimait connaître les siens.

- Qu'est ce qui te fait penser ça ?

Ses yeux cherchèrent les siens, inquisiteurs.

Elle ne savait pas, Holly, si les couloirs avaient des oreilles.
Mais ce qu’elle savait, depuis un moment, c’est que les choses allaient mieux, dans sa vie, elle pouvait encore l’assurer : Son existence avait été ponctuée par de trop nombreux passages à vide et ce qui avait ressenti comme des trahisons. Elle avait alors lutté, comme elle pouvait, contre l’angoisse, l’envie de disparaître et s’était battue pour combler le vide.
D’autres souffrances étaient venues, la douleur d’avoir eu des enfants seule, et le temps avait fait son œuvre. Aujourd’hui, elle ne regrettait pas le moins du monde d’être devenue mère et ne se sentait plus dépendante, comme elle l’avait jadis été, des relations amoureuses.
C’était sûrement une bonne chose.
C’était clairement une bonne chose.

Pour ce qui était des disputes de ses enfants : Evidemment, cette situation ne l’enchantait guère. Hollyhock tâchait, cependant, de ne pas s’en faire une montagne et, comme le lui avait suggéré Nirvana, de ne pas trop intervenir.

L’intention était cependant louable et, bien qu’elle soit un peu désagréable et peut-être aussi un peu agaçante, elle ne pouvait l’en blâmer. Alors, elle maintint son sourire, par ce qu’il le fallait bien, continuer de faire des efforts et par ce qu’elle savait ce que c’était, de commettre des maladresses.

- Ne t’inquiètes pas pour moi, je sais prendre soin de mon moral toute seule.

Elle n’avait pas attendu que quelqu’un s’occupe d’elle et n’avait, d’ailleurs, pas de sauveur.
Ou si : Elle s’était sauvée elle même en devenant mère et prenait mieux soin d’elle, maintenant, relativisait.
L’Alpha fronça les sourcils.

- J’ai froid, allons allumer un feu. Sais-tu le faire ?

Elle même avait appris cet art, si l’on pouvait nommer cela ainsi, en compagnie de son cher Daisy, lorsqu’il avait fallu préparer leur mission au Nord. Holly sourit à cette pensée, ça remontait, tout ça.
Mais les dinosaures continuaient de les embêter. Ça, c’était moins bien.

La louve bleue se redressa et s’éloigna du mâle, puisque le feu n’allait pas se faire tout seul et qu’elle avait vraiment trop froid, elle, louve du Sud au pelage court. L’invitant à le suivre, si il le désirait, elle l’invita à l’aider à porter quelques grosses bûches qui avaient été mises à l’abri, en prévision du froid.
Quelle idée brillante avait-eu celui ou celle qui s’en était occupé.

Elle se plaça derrière l’une d’elle et la poussa vers l’endroit ou elle désirait placer ce foyer.

Puisqu'il acceptait sa proposition, elle partit en quête d'un kit feu, de ceux qu'elle gardait depuis les missions du Nord, pour l'usage au Castel ou au cas où elle se devrait de retourner dans les terres gelées. Pour profiter de la présence d'une certaine louve-dragonne, peut-être.
Elle désigna un renfoncement, dans la roche.

- Ici. Ainsi, la fumée s'évacuera par le haut.

Grâce au trou présent, peut-être dédié à cet effet, elle n'en savait rien et s'en fichait bien.
Elle lui montra comment démarrer le feu et, bientôt, ils purent profiter des premières étincelles qui leur offrirent des flammes timides.
Holly sourit.

Une voix familière la tira cependant de sa contemplation. C'était Perrine, qui venait la chercher.

- Je me dois de te laisser. Bonne journée, Zen.

Elle ne pourra même pas profiter du feu.
Sur ces mots, la louve bleue s'éloigna.