[CHAUSSON]
Le soleil avait déjà commencé à se coucher, dans les Monts Célestes. Bien que Chausson aimait s’aventurer dans ces lieux, il n’était pas non plus complètement inconscient : le solitaire savait que les Monts pouvaient se montrer dangereux la nuit, surtout qu’il n’était pas des plus discrets avec sa fumée à paillettes… il serait presque une cible facile s’il devait tomber sur la mauvaise bestiole ! Et même en oubliant ce souci-là, le froid se montrait de plus en plus avec le temps, la saison froide pointant le bout de son nez à présent. La neige était déjà présente au plus haut des monts, mais elle risquait bientôt de tomber à leurs pieds.
Et ça… tout ça avait créé une question dans la tête du mâle. Où allait-il vivre, pendant la saison froide ? Pendant les jours de neige, de tempête potentielle ? Certes, il y avait le refuge dans lequel il aimait traîner, surtout pour aider en allant récupérer du matériel ou des plantes pour les mettre à disposition là-bas, mais il ne voulait pas non plus y vivre complètement dedans. Surtout qu’il aimait voyager mais aussi avoir ses moments de calme, seul, donc il voulait un endroit pour lui, pour se reposer, pour se détendre… un petit foyer pour lui, au moins rien que pour tenir l’hiver.
Normalement, il aurait commencé à repartir pour le refuge bien plus tôt, le Chausson- mais aujourd’hui, le solitaire avait décidé qu’il voulait essayer de trouver un endroit confortable, qu’il pourrait potentiellement utiliser comme maison, le temps que l’hiver s’en aille. L’idée de pouvoir directement habiter dans un de ses lieux favoris, tranquillement, et d’ainsi pouvoir mieux l’explorer et le connaître lui donnait vraiment envie, après tout- et sans hésitation, le loup se décida à chercher au pied des monts un potentiel endroit ou se réfugier, qui soit un minimum confortable.
Bien que le soleil commençait à vraiment être bas et que le vent froid se levait, le loup à paillettes restait calme et continuait d’observer, de chercher- ce dernier n’hésitait pas à quitter les sentiers qu’il prenait lorsqu’il voyait des failles larges dans les murs de pierre, des petites grottes- des fois, il s’arrêtait devant des gros rochers ou devant des racines partiellement à l’air libre, dont le sol pouvait peut-être être creusé pour former une tanière : à ce stade, tout ce qui était susceptible de devenir une maison rapidement ou avec un peu de travail lui était tentant.
Mais doucement, la nuit se montrait, les derniers rayons du soleil allaient bientôt disparaître du ciel et laisser sa place à la lune et à ses étoiles. Peut-être qu’il était trop tard pour chercher son foyer pour l’hiver ; mais ses quelques recherches lui avaient trouvé un endroit où se réfugier au moins pour la nuit. Non loin, il avait trouvé une petite grotte juste assez grande pour accueillir un loup- elle n’était pas très profonde, mais Chausson avait estimé qu’elle ferait l’affaire pour cette fois. Avant de s’y réfugier, il se décida à faire un petit feu de bois, à l’aide de quelques morceaux de bois et de branches récupérées au sol, et avec l’aide de quelques morceaux de silex et d’autres roches pour allumer des flammes ; il dégagea les alentours, et après un peu de percussion entre les roches au dessus du bois, voilà que le petit feu commençait à prendre.
Chausson s’y allongea à côté, profitant de la chaleur qui s’en dégageait ; il voulait encore profiter un peu d’être dehors, ne se sentant pas encore assez fatigué pour dormir dans l’immédiat- il se demandait toujours où est-ce qu'il allait dormir les prochaines nuits. Il avait vu quelques endroits intéressant, mais il ne restait pas sûr... ah, cela devait être tellement plus simple pour ceux qui doivent vivre en meute, au fond. Ils devaient déjà avoir les endroits qu'il faut, au point que Chausson ne serait pas étonné si personne, dans une meute, ne se posait la fameuse question du "où vais-je bien dormir ce soir". Mais bon- il était solitaire, et cette vie lui allait aussi. En vrai... le loup avait du mal à s'imaginer dans une meute. Son papa Raison avait bien été dans une meute jusqu'à ce qu'il quitte les lieux- mais Chausson ne savait pas vraiment s'il pourrait suivre dans les traces de son père, là-dessus.
... Bah, il avait tout le temps d'y réfléchir à présent.
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