[Velikan et Iberis] Trouble

Velikan

Parfois la vie était un peu étrange.
Oh s'il l'avait su Velikan qu'il n'y avait pas besoin d'avoir passé la majorité de sa vie derrière les barreaux d'une cage pour se faire ce genre de réflexion. C'était donc le constat qui s'était initiée dans sa tête face à ce qu'il ne comprenait. Ceci dit il ne comprenait pas grand chose Velikan mais certaines semblaient plus nébuleuses que d'autres. Comme par exemple le fait qu'il avait très envie de rester à côté de ce petit loup bleu nuit endormi dans les bois.
Pourtant, il ne sentait pas très bon, comme s'il avait mangé un fruit avarié mais eh, le géant gris ne jugerait pas pour ça, lui était plutôt porté sur la carcasse faisandée et disputée aux corbeaux. Avec la faim, on était pas difficile ! Et sûrement qu'il avait faim le petit bleu, sinon il n'aurait pas mangé ses fruits avariés.

Velikan n'était pas loup généreux, n'ayant pas appris ces concepts de partage. Mais aujourd'hui il y avait cette chose dans le cœur qui l'avait poussé à rapporter un petit morceau de son dernier repas, un os à demi rongé -il n'avait pas réussi à totalement faire face à sa gourmandise- qu'il vint laisser tomber en face du bleuté avant de se coucher, couinant et remuant la queue, ses yeux jaunes relevés vers lui.
C'était étrange mais là où habituellement Velikan ne cherchait qu'à manger, il voulait à cet instant simplement rester à côté de lui.

Velikan

Il dit quelque chose et Velikan veut faire l’effort de comprendre, il écoute, se concentre, se veut attentif mais les paroles sont trop longues, le trop bien parlé n’était pas fait pour le géant. Que cela ne tienne, Velikan décida que ce qui avait été dit était positif, il était aux côtés du bleu d’une humeur drôlement trop guillerette pour envisager que ce soit autrement.
Pourtant, Il détourne le regard, comme s’Il essayait de s’échapper le petit bleu. Velikan le prend un peu comme un jeu, il rampe vers Lui, piétine le sol de ses grosses pattes pour venir amorcer un contact, brusque, maladroit, typique de la grosse brute qu’il était. Il vient le sentir, vient frotter sa tête, réclamer un peu d’affection.
Sa queue remue de plus belle, Velikan était content de cette mystérieuse rencontre dans les bois.

Velikan

Les pattes du bleu l'enlace et un instant, Velikan, peu habitué, a un mouvement de recul alors qu'il avait été celui qui était en premier rentrer en contact. Si l'esprit du gris était simple, il n'empêchait pas les paradoxes. Mais ce qui suivit demeura aussi appréciable que le reste alors le gris se laissa attraper par ce loup bien plus petit que lui.
Velikan n'avait pas tout ces gestes tenus et attentionnés, il ignorait comment exprimer correctement cette affection naissante, il n'était qu'être brutal alors brute il demeura. Le gris se redressa un peu pour venir s'écraser sur le bleu, l'humeur toujours heureuse, la que n'ayant cessé de remuer.
Soupir d'aise.
Ah.
C'était amusant, un peu.

...
Que pouvaient-ils bien faire ensuite? Velikan n'était pas loup à rester en place, ils l'avaient été trop longtemps. Evidemment, ils feraient quelque choses ensembles, tout les deux, parce que cette sensation ressentie à côté de Lui était quelque chose de nouveau bien trop plaisante pour ne pas la faire durer.

Velikan

Velikan regarda la bleu de ses yeux jaunes, les cligna dans son incompréhension. Il était loin d'être en mesure de saisir les concept imagé mais il comprend qu'il doit faire quelque chose... peut-être. Là maintenant ? Mais quoi, il pencha sa tête sur le côté, une grimace perdue sur le visage et laissant échapper un petit couinement de sa gorge mais déjà le visage du petit bleu disparu dans son épaisse masse de poil.
Ah.
Velikan était pas un peu dépassé mais ne devinait pas vraiment par quoi. Quelque chose serra son cœur cependant, l'empathie qui accompagnait cette affection aussi soudaine qu'absurde pour ce loup à peine rencontré.
Oh.
Velikan ne voulait pas que le bleu soit comme ça, ça lui faisait de la peine. Alors le gris entreprit de lui lécher la tête de sa grosse langue -sa dentition obligeant au passage à la création d'un gros filet de bave-, y mettant tout son cœur dans cette activité en dépit du brushing.
Son crâne était si petit par rapport à sa propre tête, il devait être si fragile. Cette perspective faisait un peu peur.

Velikan

Oh...
Tout changea du tout au tout.
Le bleu s'échappa d'entre ses pattes et son pelage épais, rompant tout contact pour aller bouder en lui faisant dos. Il n'était pas content, même Velikan était capable de le comprendre bien qu'il ne comprit pas très bien où était la faute. Peut-être qu'il lui avait marché sur la queue.
Dans tout les cas, le grand resta assis sur place, la tête quasi plus basse que les épaules, les oreilles tombées sur les côtés dans l'expression la plus penaude qu'il soit, couinant un peu aussi.
Il n'avait pas compris ce qu'il s'était passé, encore une fois.

Velikan

Le bleu parlait vite et beaucoup mais il eut de la chance, Velikan reconnut parmi tous ces mots celui d’eau bien qu’il n’aurait su quoi en faire, comme quelqu’un qui reconnaîtrait le seul mot connu d’une tirade dans une langue étrangère.
Sauf que Velikan lui, n’avait pas vraiment de langage.

Il se laissa mettre de la mousse sur le dos. Ce n’était pas véritablement nécessaire, Velikan avait un pelage fourni et épais, il n’avait pas froid. L’idée de ramasser de la mousse cependant l’enthousiasma et il prit les devant d’un pas gai, se dirigeant vers une partie plus humide et moussue de la forêt. Il s’arrêta vers une zone un peu plus rocailleuse que le mâle gris entreprit à débarrasser de grands pans de mousse qu’il vint recracher devant le petit bleu avec cette expression d’imbecile heureux plein de bonne volonté.
Il remua la queue.

Velikan

Il continua de lui mettre de la mousse sur le dos. Le bleu était certainement un loup très attentionné mais vraiment, Velikan n’avait pas froid. Le gris n’osa se secouer pour se débarrasser de tout ça, Il avait l’air d’y tenir.

Velikan aussi pouvait faire ce genre de chose, par mimétisme, l’idée ne lui serait pas parvenue naturellement et alors qu’il suivait le bleu -enfin des mots courts et clairs! - Velikan cherche plus de mousse sur le chemin. Il s’arrêta un instant pour en retirer un nouveau pan important poussant entre les racines d’un arbre et le sol. Il ne lui suffit que de quelques pas pour rejoindre le bleu, n’ayant besoin d’en faire qu’un quand ce dernier en faisait deux voir trois, et profitant de sa hauteur, il fit tomber la mousse nouvellement obtenue sur le dos du bleu. Voilà, lui qui semblait avoir si froid! Il était à présent couvert également!

Velikan

Oh !
L'endroit que le petit bleu avait trouvé était parfait pour la nuit, avec son petit abris et sa rivière. Il était doué ! Velikan cherchait assez peu d'endroit confortable en général, se contentant souvent d'un simple trou creusé en quelques minutes.
Le géant gris se débarrasser de sa mousse d'une simple secousse, n'ayant de toute évidence par le même intérêt que le bleu pour ces petits coussins végétal. Et à ce qu'il lui dit, Velikan se contenta de le regarder de ses eux jaunes, le bout de la langue sortie d'une gueule entrouverte et remuant la queue. Il n'avait pas eu le temps de se concentrer pour écouter et comprendre.

Velikan finit par se lécher les babines, se détournant de son compagnon pour aller boire quelques grosses lapées d'eau dans la rivière, y trempant sans modération langue, museau et pattes avants.
Ah, il avait un petit creux maintenant et soudainement, un des mots du petit bleu fit sens. Repas ! Oui, ça avait pris un peu de temps mais ça c'était un mot qu'il pouvait reconnaître sans grande concentration. Il releva le museau, suivit un instant un oiseau du regard pour le voir se poser sur genévrier.
Ah !
Des baies !
C'était une chouette trouvaille, dommage que l'arbre de celles ci était plutôt piquant mais rien qui n'aurait arrêter le grand loup qui alla joyeusement se servir non sa casser quelques branches au besoin.