Après la sièste (Etna)

Seule.

Aujourd’hui Artémis avait laissé son frère vadrouiller seul. Ils s’étaient donné un point de rendez-vous pour dans quelques jours. Ceci lui laissait tout le temps nécessaire pour flâner, faire des recherches et découvrir davantage la faune et la flore des alentours.

Plus précisément, la chasseresse essayait de retrouver le petit crabe qui lui avait échappé la dernière fois. Malheureusement, il n’y avait aucune trace t il devait être bien caché maintenant. Ou peut-être s’était-il fait avoir et dévoré par l’une de ses mouettes affamées.

C’est songeur, que la belle brune continua à errer doucement sur la plage arrêtant de chercher des crabes, mais s’arrêtant à ce qui se trouvait véritablement sous la patte.

Il y avait bien quelques algues séchées, des coquillages et quelques galets, mais rien de bien folichon pour l’attention d’Artémis qui se pencha quand même un peu sur les algues en se demandant si elles pouvaient avoir une quelconque utilité médicinale. Il faudrait qu’elle se renseigne davantage sur le sujet ça pouvait être intéressant de le savoir et d’approfondir ses connaissances.

C’est vrai qu’elle connaissait mal la faune et la flore de la plage, elle n’en était pas moins convaincue que comme le reste de la nature elle regorgeait de mille et un trésor. Continuant ses recherches pensives, elle repensa à sa récente rencontre sur cette même plage. Peut-être qu’Astrid pourrait lui apprendre deux ou trois trucs à ce sujet la prochaine fois.

Toujours bredouille, mais pas décourager Arté décida de prendre une pause. Elle avisa un long rocher plat un peu plus haut et le rejoignit pour laisser son corps s’y poser en douceur. Elle ferma les yeux un instant et s’endormit facilement, rapidement sans même s’en rendre compte.

Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle était si fatiguée.

Le temps passa sans que rien ne trouble le sommeil de la brune. Jusqu’à ce qu’un crissement doux et fin non loin la tire des bras de Morphée. Doucement, ses oreilles captèrent le bruit et ses yeux s’ouvrir. Elle redressa légèrement la tête, réprima un bâillement avant de lancer encore à moitié dans la brume.

« Qui va là ? »

La première image qu’elle vit s’offrir à elle fut celle d’une louve engloutissant un crabe tout rond. Elle entendit nettement la carapace se briser et fit une grimace furtive. Pas le meilleur réveil si vous vouliez son avis. Aussi, ne retint elle plus le bâillement qui revenait à la charge avant d’émettre quelques bruits de déglutition. Pourquoi s’embêter avec l’étiquette lorsqu’on avait si peu de considération en face.

Elle prit ensuite le temps de s’étirer allégrement tout en écoutant la voix de l’intruse. Ses oreilles d’abord tournées vers l’avant sans à priori s’abaissèrent lorsque le sens des paroles atteignit son centre cognitif. Drôle d’approche, songea-t-elle. Elle n’était pas tout à fait sûr d’avoir compris l’insulte et dans le fond peu lui importait. Néanmoins, elle n’apprécia pas le ton employé.

Si c’était ça, elle aussi, elle pouvait lancer quelques piques.

Elle prit cependant bien son temps avant de répondre à son vis-à-vis. Descendant d’abord de son perchoir pour se placer face à cette drôle de louve au teint vert et aux épaulettes saillantes, elle la détailla rapidement puis enfin laissa la place à sa langue de vipère, cachant un ricanement sous-tendu. :

« Je ne suis peut-être pas experte en créature marine, mais il me semble que la carapace de votre déjeuner ne soit pas très comestible… J’en connais une qui risque d’avoir des problèmes digestifs. »

Elle laissa échapper un petit rire moqueur avant d’enrouler ses pattes dans sa lourde queue et de transpercer l’inconnu de ses perles péridots. Elle était plus grande qu’elle. Aussi, avait elle l’ascendant sur la verte. Un brin de condescendance peut-être… En même temps, elle l’avait cherché, non ? Elle passa ses griffes distraitement dans ses boucles revêches avant d’enfin répondre à la porteuse de Kiro. Du moins c’est ce qu’elle capta sans aucun doute possible dans l’accessoire accroché à sa patte.

« Pour répondre à votre question, si vous voulez tout savoir : je prenais en effet un peu de repos. Le soleil était de la partie, je ne vais pas m’en plaindre. »

Elle se tut et observa la femelle avec curiosité avant de lui retendre la perche.

« Et-vous ? Qu’est-ce qui vous amène ? »