Hissez haut ! [Séléné]

-Edessa-

La lumière des bougies danse, et l'odeur d'encens se mêle à celle enivrante de Séléné, menant tous les sens de la pirate à lui porter son attention. Ses yeux étaient fixés sur son visage concentré, puis divergent vers ses pattes qui se posent avec expertise sur les cartes. Ses cartes. Son coeur s'accélère, sans qu'elle ne l'ai demandé. La magie lui faisait autant peur qu'elle ne l'intriguait, et elle ne pouvait s'empêcher d'un peu regretter sa demande. Et si les cartes étaient mauvaises ? Et si la malchance s'abattait sur elle ? Elle tend le cou pour observer les cartes tirées.

Le Six d'Épées, à l'endroit. L'Impératrice, à l'envers. Et en dernier le Six de Bâtons, à l'endroit.

Elle ne savait pas ce qu'elles signifiaient. L'Impératrice, c'était elle ? Elle allait finir la tête à l'envers ? Elle tourne le museau vers Séléné, dans l'attente de son verdict. Et puis, elle écoute les mots : elle lui prédit une réussite, oui, mais le projet n'était pas mûr. Il fallait le peaufiner, réfléchir à d'autres moyens. Puis, une mise en garde : ne pas se laisser distraire, avoir confiance. Edessa bombe un peu le torse : elle le garderai en tête. Pour que tout ça se termine par des éloges, oui ! L'amour des autres, la confiance, la défense de son île ...

Elle sourit. Le sens donné par les cartes lui plaisait, il faisait écho avec ce qu'elle s'était imaginé. La tension est redescendue dans son ventre : cette magie là n'avait pas l'air très dangereuse, tout compte fait. Son regard se fait plus joueur, et elle vient poser sa tête au sol, à côté de Séléné, en levant ses yeux vers elle ? Ses babines s'étirent en un sourire un peu rêveur :


Son regard caresse ses pommettes, ses boucles et ses bijoux, pour tomber dans ses yeux. Puis, une patte s'étend pour aller effleurer avec délicatesse les cartes. La frisée souffle du museau.


Elle se redresse sur ses pattes, gardant le contact avec le dos de la nakhu. Sa tête vient se poser avec délicatesse sur son épaule, et ses lèvres murmurer à son oreille, malicieuses :

-Edessa-

Son corps est posé contre le sien, et Edessa a de moins en moins envie de se détacher de la chaleur que lui apport Séléné. Elle s'y abandonne juste une seconde avant de s'en arracher, avec regret, et d'aller chercher son verre de la patte. Elle le finit lentement, laissant le silence ouaté s'installer, avant que la belle nakhu ne lui réponde : elle tirerait les cartes, pour elle. La nuit était belle et bien tombée à présent, et tout autour d'elles se levaient les lucioles. Les bougies étaient toujours leur lumière principale, éclairant la scène d'une aura chaleureuse et mystérieuse.

L'encens tourbillonne de nouveau, puis les cartes sont tirées. Cette fois-ci, Edessa les comprend presque d'instinct en voyant apparaître les images. Les amoureux, voilà qui était un hasard fortuit, comme si la magie les écoutait vraiment. Elle y croit, la pirate, et son regard revient se poser sur Séléné alors que cette dernière déroule l'interprétation. Le reste lui, est plus flou : les conséquences ... la maternité. Et puis, un air plus inquiet. La frisée reste un instant silencieuse. Elle devait se rappeler que le tirage n'était pas pour elle, qui pourtant avait eu quelques envies de se voir mère récemment. Peut-être était-ce la même chose pour la nakhu ? Mais quel rapport avec elle ? Elles étaient deux femelles, ce n'était pas comme si les cartes pouvait magiquement lui faire pousser un service trois pièces. Elle cille. Peut-être cherchait-elle trop loin. Son sourire revient, et sa patte vient jouer avec l'une des mèches bouclées de la louve :


Son regard se fait plus gourmand. La faim avait été satisfaite, et pourtant, elle brûlait encore les entrailles d'Edessa. Cependant, quelque chose semblait tracasser la louve au pelage de nuage que la pirate avait du mal à cerner. Elle s'approche un peu pour finir sa phrase dans un chuchotement, l'oeil pétillant de palice :

-Edessa-

La louve au pelage de ciel rit, faisant bouger ses bijoux et s'envoler les lucioles autour d'elles. Un grand sourire vient découvrir les lèvres d'Edessa qui l'observe, pleine d'espoir. Mais elle ne peux cacher la surprise qui vient détendre ses traits à la mention de ses deux pères. Il semblait que la magie d'ici était plus puissante que ce qu'Edessa avait jamais réalisé, changeant même la biologie des choses, et il lui faut un moment pour réaliser soudainement les implications de la nuit qu'elle s'apprêtait -non, qu'elle brûlait de passer avec Séléné.

Le contact lui fait relever les yeux, qu'elle plonge dans ceux de la nakhu. Pourquoi hésitait-elle ? Elle s'était souvent dit qu'elle en voulait, des enfants, avait même passé un peu plus de temps chez les nakhus pour ça, alors pourquoi hésitait-elle ? Etait-ce parce qu'elle était une femelle, ou bien parce qu'elle était ... elle ? Finalement, elle s'arrache une dernière fois au contact, laissant le corps de la pirate hurler de la retrouver. Mais sa tête était froide, car Séléné n'avait pas dit en cas de grossesse qui des deux porterait les enfants. Et si c'était elle, devrait-elle jouer le rôle de ... Deuxième maman ? L'idée de perdre sa liberté la rendait légèrement anxieuse. Elle s'était toujours imaginé avoir des enfants seule, mais peut-être était-ce illusoire.

Elle se redresse, et se rapproche de la nourriture pour un piocher un dernier morceau. Dans sa caboche, les pensées filent, et puis s'arrêtent : elle pouvait prendre le risque. Si Séléné avait ensuite de ses enfants, et bien tant mieux ! Elles en discuteraient une fois nés. Elle avale sa dernière bouchée, avant de finalement revenir auprès de Séléné. Leurs poitrails se frôlent, faisant trembler la louve d'anticipation. Elle en avait peut-être un peu trop demandé à son corps, et le rhum avait effacé les dernières barrières qu'elle avait. Elle passe une patte sur la joue de la louve avant de lui sourire :

Elle lui fait un clin d'oeil. Elle ne voyait pas la nakhu jouer ce genre de jeux, même si ... A y réfléchir, elle ne la connaissait pas vraiment.

-Edessa-

Yeux dans les yeux, Edessa voit le sourire brillant qui se dessine sur le visage de Séléné, venant éclairer jusqu'à son regard. Elle sent sa volonté vaciller lorsque la louve se presse un peu plus contre elle, l'enivrant un peu plus, presque jusqu'à la folie. Elle la laisse jouer de ses mèches, posant sur son dos une patte délicate mais fébrile, jusqu'à ce que le murmure vienne hérisser son poil d'un frisson long et délicieux. Elle la laisse repartir avec la promesse de se retrouver vite, le feu de son âme seulement apaisé par cette pensée là.

Les tissus sont pliés, les plats rangés et les bougies éteintes, et c'est sous la lumière des lucioles qu'Edessa emboite le pas à Séléné, sans se presser, appréciant encore un peu toute l'attente et l'anticipation qui s'accumulait dans son corps. Et lorsqu'elle rejoint enfin la nakhu sur sa couche, cachées par les tissus riches auquel Edessa ne fit même pas attention, elle s'abandonna à elle sans plus aucune méfiance, et sans penser au lendemain.

-Edessa-

La pirate avait bien dormi. Le réveil fut doux, plus doux que tout ceux passés dans l'austérité de sa tanière sur Morne-oeil. Enroulée dans une couverture douce, les cheveux voletant autour de son visage comme une auréole, la louve frisée réclame encore quelques minutes de sommeil. Elle se serre un peu contre le corps de celle qui avait partagé sa couche pour la nuit, et ses secrets du soir hier, un sourire flottant sur ses babines. Mais bientôt, la réalité se revient à elle, et le sommeil est définitivement chassé. Elle ouvre les yeux sur la belle nakhus, qui n'avait rien perdu de ses charmes au matin.


La louve s'étire, et baille, vautrée dans leur nid de couverture tel un animal sauvage. Finalement, elle se relève et secoue les fourmis hors de ses pattes. Une petite marche lui ferait du bien. Elle sourit, espiègle, avant de se rapprocher de Séléné, passant son museau sous son cou en ronflant.


Un clin d'oeil plein de sous-entendus, et elle se met en route. L'air frai était bon, et elle serait ravie d'explorer un peu le matin avec Séléné.

-Edessa-

La frisée sourit, malicieuse. Elle avait bien remarqué les tremblements de la louve au pelage de ciel, mais n'avait pas demandé d'où ils venaient. Elle était curieuse, cela dit : tout comme ce loup robot qui grinçait à chaque pas, les nakhus semblaient avoir leur lot de loups peu communs et au physique endommagé. Cela leur faisait un point commun avec les readers : les pirates étaient connus pour leurs jambes de bois, après tout. Leur ballade commence sous l'égide ensoleillée des Champs, et Edessa vient marcher au rythme de Séléné, occupant ses côtés comme un souverain et sa Reine.

La question vient la surprendre légèrement, mais il n'y avait pas de jugement dans la voix de la nakhus, simplement une curiosité qu'Edessa savait élevée chez la louve. Elle sourit, avant de les écarter d'un geste théâtral, les laissant flotter derrière elle.

Pour être longue ... Elle l'était, douloureuse aussi. Elle croise les yeux azurs de Séléné, et sent que la louve est toute ouïe, prête à recevoir ses mots. Elle porte son regard vers l'horizon, la démarche souple et lente. Son expression est toujours rieuse, alors qu'elle commence à conter :


Son sourire se fait victorieux, fier. Mais soudain, un nuage passe et son expression se fait plus mélancolique, à peine surjouée. Elle penche la tête, ses cheveux tombant devant ses yeux.


Elle relève les yeux vers Séléné, et son expression plus sérieuse laisse place à un sourire ironique.


Elle souffle et se passe une patte dans les cheveux, amusée.

-Edessa-

La belle nakhu a le compliment aussi doux que le poil, et cela plaisait à Edessa. Elle ne pouvait même pas s'en cacher, son sourire se faisant satisfait et sa patte venant ébouriffer sa tignasse iodée. Elle ne savait plus si elle avait envie de punir le dragon qui lui avait volé ses cheveux : elle avait déjà tué un de ses congénères, peut-être cela suffisait-il. Elle n'en dit rien à la belle, cependant. Il n'était pas l'heure de la philosophie, alors qu'elle venait juste de s'éveiller. A la place, les deux louves continuent à marcher dans un calme qui contrastait avec le ton des histoires de la pirate.


Le sourire de la frisée se fait malicieux, et elle coule un regard vers la belle Séléné. Les monstres marins étaient souvent bien trop difficiles à chasser, mais Edessa ne perdait pas de vue son but : Aboleth. Il était le seul qui vraiment l'intérressait, mais pas pour le chasser, non. Pour l'apprivoiser. Le maîtriser. L'utiliser. Les cartes lui avaient donné un chemin à suivre, des indications, et peut-être y repenserait-elle lorsqu'elle rentrerait sur son île. Pour le moment, l'heur était aux contes, et elle ne pouvait s'empêcher d'essayer d'impressionner la louve au pelage de ciel.

Beaucoup sont trop forts pour êtres chassés. Certains intelligents, aussi : notre Roi et sa famille sont des sortes d'énormes mollusques sentients ! Mais Séléné, si tu voyais les Abysses ! Elles sont incroyables : Une ville entière peuplées d'animaux marins intelligents, une civilisation propre cachée dans les entrailles de la mer, vivant dans des maisons en coraux, se nourrissant de cultures d'algues et de chasse. C'est au plus profond de notre Océan que se cache les plus beaux trésors à découvrir !

Elle a accéléré le pas, enflammée par la vision qu'elle avait de ces Abysses. Elle se tourne alors vers Séléné pour l'attendre, un sourire plus doux.


Son regard se teinte d'une lueur folle d'envie, de volonté et d'excitation.

-Edessa-

La voix de la belle se fait pressante, impérieuse presque sous ses accents doux comme du rhum. La frisée n'en est que plus satisfaite : ses récits livrés au monde intéressaient, elle en était renforcée dans ses impressions. La vie de reader était difficile, beaucoup finissaient blessés ou morts, et l'Île où ils habitaient était des plus inhospitalières. Mais cela ne la rendait que plus fière, d'en faire partie. Et surtout, elle n'aurait échangé l'aventure et la liberté contre rien de ce que les nakhus avaient, même leurs réserves de graines et de plantes et leurs beautés du Nord.

Elle s'approche de la louve, taquine, frottant son museau contre son cou comme un rappel électrisant de leur nuit. Elle ne pouvait pas mentir, elle aimait ce côté là de son amante, et savait qu'elle lui cèderait, de toute manière. Mais voir ses yeux un instant courroucés lui donnait encore plus de satisfaction lorsqu'elle livrerait la suite de son histoire, et même plus d'inspiration à la rendre théâtrale. Elle approche ses lèvres de son oreille et lui chuchote, amusée :


Elle s'éloigne et rit doucement. Elle pouvait raconter l'histoire des profondeurs, mais avant, elle avait peut-être une idée. Une proposition, disons. Son regard se fait malicieux, joueurs, et elle demande d'une voix lascive :


Elle sourit. Non, à part elle il n'y avait eu qu'Umaïama qui avait eu cet honneur. A vrai dire, il y avait bien là un motif qu'Edessa pouvait en déduire : elle utilisait les trésors de sa meute pour séduire. Mmh ! C'était bien là son droit.

-Edessa-

Les yeux plissés de la frisée dévorent la réaction de la belle Séléné, se délectant de chaque mouvement ou exclamations qu'elle pouvait pousser. Elle la laisse venir vers elle, laisse leurs deux corps se retrouver, eux qui après une telle nuit se connaissaient un peu plus. La proposition lui plaisait : comment en aurait-il pu être autrement ? Edessa en était néanmoins fière, et elle ne le cachait pas. Leurs terres n'étaient pas ouvertes à tous, mais elle saurait trouver un passe-droit pour la belle nakhus en temps et en heure. Après tout, c'était grâce à elle (et Astrid) qu'ils avaient accès aux plantes !

Les deux louves se décollent de leur embrassade à faire rougir les plus farouches nakhus, et la pirate plonge ses yeux d'ambre dans ceux de Séléné. Il lui faudrait un peu de temps pour faire pousser les plantes, enfin pour qu'Astrid les fasse pousser, aussi le voyage ne serait pas pour out de suite. Mais maintenant qu'elle avait proposé, elle n'avait plus le choix : elle avait un peu de travail. Joueuse, elle penche la tête en souriant :


Elle roule légèrement de yeux, levant une patte en une moue presque agacée. Les planning ne lui allaient pas, pour une quantité de raisons impressionnantes, la première étant qu'elle se refusait à donner les dates d'exploration marine des reader à quiconque, même si le quiconque avait de longs cils et un corps à l'en faire défaillir. Leur île était la plus vulnérable dans ces moments là, seulement peuplée des jeunes et des anciens, et la canonnière avait comme rôle de les protéger. En plus ...


Elle lui coule un regard plus tendre, comme une promesse.

[Du coup ptite conclusion comme tu voulais faire l'autre ? J'peux le commencer stuv !]

-Edessa-

La frisée s'approche d'un souffle, et vient poser ses deux pattes sur les joues douces de Séléné. Son regard dévore le sien, épris de la liberté que la relation lui offrait autant que de la belle louve. Son museau glisse dans son cou -indécent ! Diraient les pudiques- et sa voix se fait murmure.

Elle s'écarte, s'arrache au contact comme elle en a l'habitude de faire pour venir défier le ciel de ses yeux. Elle avait envie de montrer à Séléné toutes les merveilles de chez eux, de voir son regard s'agrandir, plein de paillettes comme lorsqu'elle lu contait des histoires. Le tirage de carte lui revient alors, et l'idée que peut-être, dans quelques semaines naîtraient de nouveau petit pirates à qui elle pourrait faire aussi découvrir son île. Elle avait du mal à y croire, toujours, en la magie de ces terres, mais la pensée lui fait un drôle de chaud au ventre.