Malédiction, encore (Edessa, Umaima)

Ayant ressentit la présence de son amant la quitter alors que le soleil venait à peine de se lever, Umaïma se laissa reprendre par les bras de Morphée, le stress des derniers jours assez fatigant pour la louve blanche.

Elle se leva quelques instants plus tard cependant, en profitant encore une fois pour admirer les environs de l'île. Elle se trempa les pattes dans l'eau, en profitant pour raffraichir sa coiffure. Elle avait aperçu Mimë un peu plus loin à l'horizon, contente de lea voir ainsi épanoui-e. Iel semblait être à sa place ici, et la louve ne pouvait pas être plus heureuse pour son enfant. Elle s'étira, enfin prête pour rejoindre les deux autres pirates. Elle attendit donc le capitaine à sa tanière, prête pour le voyage.

Elle n'avait pas saisie au début, comment elle pouvait les accompagner. Après tout, Uma n'était qu'une louve des plus ordinaires, n'ayant aucune particularités pour survivre une telle excursion, mais Chimaera lui avait dit de ne pas s'inquiéter avec cela, et elle posa toute sa confiance sur ces mots doux.

Une fois à bord du gigantesque navire, elle ne pu s'empêcher de prendre de profondes respirations, l'anxiété tentant de l'envelopper au complet. Avant d'hyperventiler, elle voit le mâle s'approcher d'elle, lui donnant un petit quelque chose. Uma regarde son offrande, une sorte de plante visqueuse. Elle ne bronche pas cependant, ayant mangé pire que cela lorsqu'elle était plus jeune et laissée à elle-même dans la nature, à la recherche d'un endroit où vivre. Elle se souvenait que bien que les racines et les baies ne pouvaient pas la satisfaire pleinement, cela avait lui avait évité de ressentir la famine. Bref, elle mastiquait à présent les algues, ne s'attardant pas trop au goût amer. Une fois avalées, elle se sent drôlement étourdie, ressentant l'air autour d'elle très lourd, presque écrasante. Elle réalise enfin lorsqu'elle entre dans l'eau que ses poumons se sont accoutumés à une toute autre manière de respirer, et elle hoquète de surprise, relâchant quelques bulles. N'en croyant pas ses yeux, elle regarde la mer autour d'eux, écoutant avec plaisir la voix d'Edessa et de de son capitaine. Elle se surprend à faire quelques harmonies de temps à autres, mais rien d'extraordinaire.

En peu de temps, voilà que le bâteau touchait le fond de la mer, offrant un spectacle magnifique devant eux. Une île tellement jolie, que mes les rêves d'Uma ne faisait pas compétition avec un tel endroit féérique. Décidément, elle n'avait pas fini de se faire surprendre par l'Océan.

Elle sourit à la parole d'Edessa, les yeux se promenant partout.

C'était tellement beau, qu'elle en avait presque oublié la raison de leur présence.

Le voyage fut... rapide, bien qu'un détail du capitaine fit sourciller Uma. Alors voilà la raison pourquoi le capitaine et son équipage s'était autrefois absenté pour une longue période, le temps passait à une différente cadence en bas.

En espérant que tout ce règle vite, car elle ne voulait pas revenir et apercevoir un-e Mimë à la chevelure poivre et sel. Cette pensée la fit frissonner, et elle se concentra instantanément sur la mission à accomplir : entrer en contact avec Paquot et sa famille. Elle se positionna de sorte à ce que Chimaera puisse l'aider à avancer avec plus de rapidité, et la blanche se laissa faire, admirant encore une fois les caractéristiques marines que ses deux accompagnateurs possédaient. En moins de deux, voilà que le trio était à présent aux portes du château, là où il était impossible de ne pas remarquer leur arrivée.

Allaient-ils les accueillir chaleureusement, ou avec dédain de déjà les revoir si tôt ?

Uma resta d'un calme olympien et ce, tout au long de leur visite dans le Palais.

Entre le stress du voyage et l'admiration de tout ce qui se présentait à elle, elle avait la tête qui tournait. Entre espoir et désespoir, curiosité et peur, la louve suivait le capitaine et Edessa de très près, ne se sentant encore pas tout à fait à sa place sous l'eau, bien qu'elle ne risquait aucun danger ici. Son cœur battait, et bien qu'elle appréciait le magnifique accueil de Paquot et de sa famille, elle ne pouvait pas prétendre qu'elle n'avait pas l'espoir de ressortir d'ici enfin guérie et ce, le plus vite possible.

Sauf qu'elle resta polie malgré le temps qui semblait si lentement s'écouler, souriait quand on s'adressait à elle, mais il fallait bien se mettre à l'évidence. Il fallait s'attendre à l'échec.

L'annonce de Paquot vînt à leurs oreilles, et ce n'était pas la réponse qu'ils attendaient. La trahison qu'elle avait fait subir Moiro était d'une sévérité que même ces êtres aquatiques ne semblaient pouvoir contourner. Leur magie était puissante, certes, mais elle n'égalait pas la force de la déesse rose... le seul espoir restant semblait d'aller la voir. Chose impensable pour Uma.

Elle hocha la tête, remercia cependant le temps que les êtres de la mer leur avaient accordé. À côté d'elle, elle savait que Chimaera bouillait de rage. Edessa, quant à elle, n'affichait pas d'émotions particulières. La nakhu avala sa salive, avant de s'avancer.

« Je comprends. Merci pour votre franchise, et votre temps. », dit-elle finalement.

La croque-mort laissa le mâle gueuler sa frustration, sachant qu'il n'avait pas une patience d'or, surtout lorsqu'il était question de sa perle. Il était fâché et elle préférait qu'il sorte son énergie le plus tôt possible, au lieu d'aller faire quelque chose de plus stupide. Un fois que le silence habita la pièce, Edessa s'excusa pour partir dans la ville sous-marine.

La louve bicolore prit le capitaine à l'écart, ses pattes sur son visage, le regardant intensément dans les yeux.

« Chima, ne laissons pas ceci gâcher ce voyage, fais-moi découvrir les merveilles de la mer. Tentons d'oublier, de laisser nos problèmes derrière nous. Pour moi ? S'il-te-plait. »

Elle était fatiguée de combattre une bataille perdue d'avance, elle voulait à présent tout simplement vivre. Aussi brisée était-elle à présent.