Sur le fil du rasoir ○ libre

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
F A E I

Elle s'était éveillée en sueur, tremblante et le goût de bile sur la langue. C'était bien la première fois qu'elle se sentait si mal après avoir visité les tréfonds du fort. La petite sorcière mis ça sur le compte d'une symptômisation de son état pyschique : un peu de peur, de l'adrénaline, et surtout, le chagrin de réaliser que son père était définitivement parti. Même si c'était le cycle de la vie, même si c'était l'ordre des choses et qu'elle avait eu tout loisir, avec les années où elle même vieillissait de comprendre que cela finirait par arriver, elle n'avait pas été prête à laisser l'idée germer dans sa caboche. Délaissant l'observation du paysage, l'horizon moiré des couleurs de l'aube, la Maitresse des Rituels s'activa. Elle attrapa son sac encore détrempé de la veille, et vida son nouveau contenu. Un bocal dans lequel surnageait trois vésicule de poisson-vipère, brillant encore suffisamment pour entrer en compétition avec la lueur morbide des torches turquoises de son antre. Elle posa également au sol la bouteille avec la glande d'anguille et déroula le fanon de baleine pour qu'il ne prenne pas de mauvais pli. Elle alla le disposer à plat sur le sol pour qu'il sèche, non loin de la carapace de tortue évidée. Tranquillement la louve récupéra des bocaux vide de diverses couleurs -cela les opacifiait en partie- dans un coin de la pièce, chacun à la taille idéale pour contenir un ingrédient et éviter la perte de conservateur en usant uniquement de la quantité nécessaire. Ann retira sa marmite du feu et la posa à l'entrée de la grotte pour aller faire un peu de vaisselle plus tard.

Elle hissa un baquet de métal au dessus du feu, qu'elle rempli seulement à moitié d'eau provenant d'un grand tonneau. Elle posa ses jarres en verres colorés dans l'eau et attendit que l'eau bout pour les rendre parfaitement propre à la conservation. Une fois cela fait elle les récupérer à l'aide d'un bout de bois et les posa aussi délicatement que possible au sol, sans se brûler. L'opération était précise et pas évidente, mais la louve noire commençait à être expérimentée. Une fois le verre suffisamment froid pour être touché à pattes nues donc relativement vite, puisque la température ambiante et le sol de pierre étaient bien plus frais que l'eau, elle alla chercha un plus petit tonneau de bois fermé, marqué de coulures orangées ici et là. C'était le tonneau d'huile de poisson, composante très précieuse et à usages divers et variés. D'ailleurs, il allait falloir en refaire bientôt car elle touchait le fond avec sa louche. Ce serait néanmoins suffisant pour aujourd'hui. Ann déposa donc de l'huile dans les quatre petits bocaux, jusqu'à mi niveau. Elle alla ensuite récupérer les organes de poissons et les déposa un par un dans chacune des petites jarres. Elle compléta avec de l'huile encore. Les abats de poisson-vipères et la glande d'anguille electrique flottaient maintenant tous dans un petit pot, au milieu d'un liquide épais et légèrement ambré. Normalement, l'huile permettrait de garder les tissus hydratés et donc n'affecteraient pas leurs propriétés actuelles. Elle scella ensuite les bocaux avec des couvercles de bois. Vida une partie de l'eau chaude du baquet dans un tonneau vide, afin qu'il n'en reste juste assez pour chauffer un peu les jarres sans que le niveau d'eau ne dépasse le couvercle et sans cuire les ingrédients.

La chaleur ainsi, permettrait de modifier la pression à l'intérieur des pots et d'en sortir le restant d'air. Dès que ce fût fait -opération validée par un petit son caractéristique- elle sortit les bocaux de l'eau, déposa un linge propre autour du couvercle et scella définitivement chacun d'entre eux à la cire. Ainsi, une fois même refroidit, aucun air n'entrerait dedans et ses pots resteraient hermétiques pour plusieurs mois. La petite sorcière alla les déposa sur l'une des étagères creuser dans la roche, sur le mur le plus sec de la grotte. Puis elle rangea le tonneau d'huile dans un coin de la pièce,. Vida complètement l'eau chaude mais plus bouillante dans l'autre tonneau et retourna le contenant de métal contre le mur pour le laisser sécher à l'air libre. Elle embarqua ensuite les bouteilles de son expédition et sa marmite jusqu'à la plage où elle usa de poignée de sable, d'une éponge marine et d'huile de coude pour rincer tout ça. Son travail accompli, et la douleur dans son épaule réveillé, elle mis à sécher son matériel au soleil à l'entrée de la grotte et fit une pause pour profiter des rayons du soleil de matinée. Il n'était pas très chaud, mais l'absence de vent rendait l'atmosphère assez douce encore, pour la saison. Elle remarqua alors que la croûte de sang coagulé avait craqué -probablement pendant la vaisselle- et que son poil se gorgeait d'un filet rouge lentement. Dans une grimace, la petite femelle noire se leva et se prépara un cataplasme pour stopper le perte de liquide vitale.

Comme c'était arrivé dans une eau saturée en sel, elle ne craignait pas l'infection, inutile donc de consommer trop de plante. Juste un pansement de mousse propre et d'algues et ça irait bien. Elle retourna s'allonger à l'entrée de son antre de Maitresse des Rituels, avec une plume et un parchemin pour noter ce qu'elle avait en tête et ne pas l'oublier : Ann s'était en effet rendu compte que sa mémoire les jouait de petits tours parfois... Elle écrivit donc son programme des prochains jours : récupérer d'autres fanons de baleines, peut-être des os si quelqu'un l'accompagnait, presser de l'huile... Faire un tour à la bibliothèque pour voir si elle trouvait de nouvelles recettes ou idées pour utiliser ses trouvailles ou pour faire quelque chose du poisson polymorphe momifié qui trônait à côté de sa paillasse... Oh ! Transmettre à Nael le carnet sur la permaculture aussi, organiser une petite cérémonie pour son père. Ah ! Oui, et concocter sa potion de jouvence pour soulager les maux de vieillesse d'Abysse ! Un bon programme en somme. Elle allait sans doute commencer par ça, et remonter sa liste de chose à faire à l'envers. Dans un hochement de tête satisfait, la louve posa sa plume et referma son encrier. Ses oreilles s'agitèrent aux sons habituels de l'île quand l'équipage commençait à vaquer à ses occupations ici et là. Elle se rappela aussi qu'elle avait encore la dentition du Kelpie dans son sac et qu'il fallait en faire quelque chose... Un bijou peut-être ? Ou une arme ? Après tous les dents étaient pointus et les canines assez longues.

Peut-être juste un souvenir de sa victoire contre le prédateur. C'était assez rare qu'elle se batte alors, elle en était quand même fière.

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
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Tandis qu'elle s'affairait encore, et que sur ses flancs naissaient les algues nécessaires à la préparation de la potion de santé pour son compagnon, la voix douce et mélodieuse d'Astrid vint chatouiller à ses oreilles comme une hallucination tellement elle semblait incertaine. La sorcière se retourna pour voir que sa fille, sa princesse, était bel et bien dans l'embrasure de la tanière. Ann sourit et alla accueillir l'enfant prodige. De tous, et même si la noiraude était fière de chacun d'entre eux, la louve noire était celle qui cochait toutes les cases de la fille parfaite. Enfin presque. Elle avait bien trop souvent sur le continent et traversait des territoires bien dangereux, car elle revenait souvent avec des odeurs nouvelles sur son pelage de continentaux, notamment de Nakhus -cela dit Nael et Susie aussi- et d'Etelkrus. Ce qui inquiétait plus sa mère. Ils n'étaient pas connus pour leur tolérance à l'égard des Raeders, ils étaient des brutes sans cervelles. La Maitresse des Rituels sourit, chaleureuse et invita son enfant à entrer.

« Non, bien sûr que non ! Tu ne me déranges jamais ! Viens ! »

Elle retourna chercher quelques herbes séchées dans des pots de toutes tailles et formes et couleurs, sorti son mortier et commença à arracher certaines algues de son poil sombre.

« J'allais préparer une soupe vitaminée pour ton père. Ca lui fera du bien j'espère, tu veux m'aider pendant que je t'écoute ? Tu as l'air chiffonnée ma sirène. »

C'était en plus l'occasion d'une petite leçon l'air de rien, si Astrid en avait envie.

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
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Astrid entra, nerveuse. La petite sorcière le vit à la contraction de ses épaules, à ses babines légèrement pincées, à l'odeur de stress qu'lele dégageait. Cela devait être sérieux alors. La femelle hybride commença à aider à la préparation de la soupe, probablement pour occuper ses pattes et se concentré sur quelque chose que sur ce qui obscurcissait sa tête. Ann fronça les sourcils et déposa ce qu'elle avait en patte, elle récupérer également délicatement les ingrédients chez sa fille et les posa au sol. Elle décala son chaudron de métal pour que ça ne brûle pas et se tourna vers la belle adulte qu'était son enfant. Elle posa finalement une patte sur son épaule, pleine de tendresse et lui sourit doucement.

« Ma sirène, tu sais que tu peux tout me dire... »

Au même instant, la louve noire aux yeux d'or lâcha le morceau. Diantre, un garçon ! Son petit corail était devenue si belle, si charmante, si merveilleuse. Évidemment qu'elle faisait tourner la tête des mâles. L'inverse aurait été improbable, et quelque part la Maitresse des Rituels pirate était étonnée que cela n'arrive que maintenant. N'empêche ! Son bébé était devenue adulte. Véritablement. L’inquiétude gronda dans la poitrine de la matriarche, mais elle se retint, écoutant et comprenant qu'il s'agissait d'émotions de la part d'Astrid. Elle appréciait ce loup. Elle lui faisait confiance. La Raeder ne pouvait dire si c'était réciproque ou non, ça semblait l'être aux paroles de sa fille... Et puis, ce quelque chose qui s'était passé. Un quelque chose qui rendait son enfant mal à l'aise, et un peu malade apparemment. Incompréhension. Tête embrumée... Choc traumatique ? Souvenir perdu ? Mal-être ? Mal au ventre... L'angoisse monta dans la gorge d'Ann sous la forme d'une boule acide, difficilement réprimable. La colère grimpa en flèche aussi, l'empêchant de réfléchir sereinement. Dans son esprit, quelques connections se firent et elle demanda, d'une voix qu'elle maîtrisa presque encore parfaitement :

« Il t'as fait du mal ? Il t'as brutalisé ?... Est-ce que... C'est son odeur que j'ai senti sur son poil... ? Tu n'as pas dépassé la frontière, c'est lui que tu as vu. C'est un Etelkru. »

C'était une réalisation froide. La sorcière s'efforça de cacher au mieux la tempête dans son âme et dans sa tête, souriant à sa fille chérie, voulant la rassurer. S'il avait fait du mal à Astrid, il était un loup mort. Et elle s'assurerait de faire de la charpie de son corps et des miettes de son âme, qu'il ne trouve même pas le repos dans son sommeil infini. On ne touchait pas à ses enfants. On ne blessait pas ses petits. Personne.

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Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
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La vision de la petite sorcière s'obscurcit tandis que ses oreilles se mirent à bourdonner. Océan, faisait-elle une syncop ? Elle cru sentir son cœur se déchirer brutalement entre les deux parts les plus fortes d'elle-même : son rang de Maîtresse des Rituels pirate qui avait passé sa vie entière à protéger les siens de toute menace extérieure aux readers et à haïr en retour ceux qui les détestaient tant... Et son rôle de mère qui aimait profondément et inconditionnellement ses petits moussaillons et qui ne désiraient que leur bonheur et leur épanouissement même si cela devait signifier les voir s'éloigner trop loin d'elle, hors de sa portée. Astrid venait de faire un pas dans ce sens là, en s'ouvrant au monde -au pire de sa raclure en plus- et en y trouvant là-bas celui qui faisait battre son cœur comme Abysse faisait danser son âme à elle. L'unique point positif dans cela fût la franchise de la louve noire, et sa confiance totale en sa mère pour oser venir la trouver ainsi. Et c'est à cela que s'accrocha désespérément Ann : le fait que sa sirène vienne lui parler et lui demander conseil tout en sachant le conflit que cela pouvait provoquer. L'hybride avait assez confiance en sa mère pour passer au dessus, et la louve aux boucles blond-roux se devait d'honorer cela. C'était une preuve qu'elle n'avait pas tout échoué en temps que maman, du moins, pas avec tous ses enfants. Ann inspira profondément, et apaiser le tumulte qui berçait son esprit.

Tout d'abord répondre à l'angoisse de son bébé. Bébé devenue bien grande... Dure réalisation.

< Il... Il est possible que la vie grandisse à l'intérieur de toi. Puisque... Puisque vous vous êtes accouplez. On peut aller voir Barth, pour confirmer, si tu veux de la discrétion. Mavis risquerait de le chanter en étant ivre-morte à toute la tribu avant que tu ne sois sûre de ce que tu veux faire ensuite. >

Morbleu. Ann était partagée... Voir des petits bâtards Etelkrus naître de sa fille... Et en même temps, devenir grand-mère ?! Autant d'inquiètudes que de joie la taraudait. Bon. Astrid disait le mâle bienveillant et différent des autres Etelkrus... Pouvaient-elle le croire ? Elle soupira. Deuxième chose : rassurer sur le reste. Quand bien même ça lui faisait un peu mal... Mais bon, ça semblait la mode chez les pirates de se mêler à ceux qui les haïssaient le plus... Quelque part, finalement, c'était un beau patte de truffe à leurs détraqueurs, que de se faire aimer en retour par eux. Elle fini par sourire. Bon ça ne lui plaisait pas beaucoup hein, mais le bonheur d'Astrid passait avant le reste.

< Quoi qu'il se passe par la suite, je suis avec toi mon corail. Je serais toujours là pour t'aider. Et je veux rencontrer ce loup. Il doit savoir que tu as une grand famille qui t'aime et... te protège. >

Ann offrit finalement un sourire amusé à sa fille, un sourire qui pourrait facilement passé pour un rictus un peu mauvais... Dans son crâne, elle visualisant très bien tout ce qu'elle pourrait faire à ce mâle s'il osait faire le moindre mal à sa princesse.

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
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La détresse de son enfant rappela la sorcière à l'ordre et elle repoussa toutes ses idées de torture au fin fond de son esprit. Pour plus tard. Elle accueillit Astrid avec tendresse entre ses pattes ouvertes pour une étreinte comme elles n'en avaient plus partagées depuis des années. Un vent de nostalgie frisa le poil de la petite louve noire. D'une patte, elle caressa les cheveux de sa fille, lentement, se voulant rassurante.

< Tout ira bien, ma sirène. Tu es forte, tu es une âme lumineuse et puissante. Tout ira bien dans tous les cas. Et je suis là. Ton père et moi sommes là pour toi. >

L'amour porté à Astrid, à ses enfants en général, lui permettrait de passer outre ses préjugés pour donner le meilleure d'elle-même pour aider, pour être présente et soutenir dans chaque étape de la vie de ses petits. Même si ces changements apportaient inconfort ou difficulté. Ann ne bougeait pas, elle ne fuirait pas. Jamais. Elle ne l'avait jamais fait devant rien ni personne, alors elle n'allait pas commencer à éviter les épreuves et se cacher de ce qui ne lui plaisait pas.

< Aucune vague ne peut noyer un Raeder. Au pire on boit la tasse, et on y retourne ensemble. >

Astrid ne serait jamais seule. Elle avait derrière elle ses frères et sœur de sang, ses frères de tribu et équipage forban, ses parents, et l'Océan tout entier. Au minimum.

< Ou si tu permets, je peux regarder moi-même. Je ne suis bien sûr pas médecin et ne saurait savoir détailler quoi que ce soit, mais je peux dire si oui ou non tu portes. Ce n'est peut-être pas le cas après tout, le stress de ce changement dans votre relation et de tout ce qui vous entoure peut causer des désagréments aux premiers abords similaires. Et si c'est le cas nous irons voir mon frère dans un second temps ? >

C'était le mieux qu'elle pouvait faire elle-même pour apaiser les craintes d'Astrid.

ANN REVENGE
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Ann remarqua l'expression chiffonée, les larmes aux yeux puis le soulagement partiel de sa fille. Elle était à la fois contente de voir qu'elle était parvenu à rassurer Astrid et peinée que ce ne soit pas en totalité. Elle essaya de comprendre, d'imaginer ce qui tracassait la louve noire plus encore. La sorcière estima sa réaction plutôt sage et calme contrairement à celle-même aurait imaginée... -elle avait déjà prévu beaucoup de choses atroces pour l'autre si sa fille n'était pas venue d'elle-même raconter son secret-, donc ce stress là était à ôter. Abysse serait juste heureux que sa fille ai trouvé quelqu'un. Cimerii de même quoi qu'il serait un peu méfiant, forcément. Nael... Serait probablement content -puisqu'il fricottait aussi avec une Etelkru erk-. Makara et Susie seraient les plus durs probablement. C'était peut-être une bonne chose qu'ils soient tout deux occupés pour la période : l'un en voyage sur le continent, l'autre en soins intensifs. Ann soupira. Il restait la possibilité de sa petite sirène craigne le Capitaine, seul autre Raeder capable d'une réaction disproportionnée -pas tant que ça selon son avis de Maîtresse des Rituels Raeders, mais il s'agissait d'Astrid, elle accepterait tout d'elle en fin de compte- ...

Alors la mère dit, d'une voix douce, comme s'il s'agissait d'un sujet anodin :

< Tu sais... Presque tous les pirates trouvent un amant ailleurs, ça rapporte des gènes extérieurs et différents et nous permets de rester forts et en bonne santé pour les générations à venir. Chimaera s'est épris d'une Nakhu, même si elle est maudite par sa déesse. Il est lui-même fils d'une ex-Etelkru.... Et... Mary s'était trouvé un mâle d'un soir sur le continent aussi... Bon, les relations stables sont moins courantes mais, seul l'avenir dira s'il vaut le coup de tes efforts pour lui. >

Et l'Océan saivait qu'il vallait mieux qu'il en vaille vraiment le coup s'il voulait espérer une mort rapide et indolore. Qu'il n'imagine même pas faire du mal à son bébé. Il souffrirait alors mille morts. Et pire encore.
Dans des gestes doux et lents, Ann invita sa fille à s'allonger sur le côté gauche et palpa le ventre après avoir demandé si sa merveilleuse fille à la tête remplie de bêtises si c'était bon pour elle. Elle appuya un peu plus fermement au niveau de l'artère qui courait sur le flanc droit. Dans le cas où Astrid serait gestante, la veine serait plus gonflée, car l'apport en sang était important vers la matrice de vie dès le début. De même sa température corporelle serait déjà un signe précurseur. Au contact, elle ne sentit rien. S'il y avait quelque chose, c'était encore trop frais pour être vu. Le rythme cardiaque d'Astrid était un peu haut, mais elle avait été en panique quelques minutes avant, cela pouvait fausser le résultat. La petite sorcière serra les crocs et compta les battements de coeur. La tension, malgré le stress, semblait normale. Elle vint poser sa truffe sur le front de son enfant mais ne l'a trouva pas moins fraîche que d'habitude. Elle soupira, de soulagement.

< Si votre... étreinte est plus ancienne qu'une lune, il est certain que tu ne portes pas la vie. Tu n'en as aucun signe clinique. Si c'est plus récent, il se peut que ce soit trop petit pour être déterminé, mais j'ai l'intuition que non. Je n'entends pas l'Océan chanter comme je l'ai entendu quand je vous attendais, mes trésors. >

La pirate marqua une pause et vint s'asseoir prêt de la tête de sa fille pour lui caresser les cheveux.

< Tu n'es pas trop déçue ? >

En tant que femelle et mère, elle comprenait parfaitement que malgré la situation, l'idée de donner la vie pouvait avoir déjà travailler dans l'esprit d'Astrid et il était possible qu'en quelques heures même elle se soit déjà projetée. Il était important de déterminer où elle se situait par rapport à cela. Déçue, soulagée ou entre les deux, toute réaction serait normale et peu importe la volonté d'Astrid, Ann serait là pour la soutenir.

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
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A l'apaisement évident d'Astrid, le cœur de la sorcière retrouva aussi la sérénité. Instinctivement, elle soupira, soulagée aussi. Bien qu'Ann était peu sujette au stress en général, l'état de sa progéniture avait tout de même déteint sur elle sans qu'lele ne s'en rende compte. Les mots de la princesse noire et or la rassurèrent aussi. Sa fille connaissait sa valeur et saurait remettre à sa place tout imbécile qui n'aurait assez de respect pour elle. Elle n'en attendait pas moins de chacun de ses enfants, mais surtout, de ses filles. Naître femelle était à la fois une force et une faiblesse, selon les caractères de chacun. La petite louve alla chercher des feuilles de menthe à mâcher pour sa fille, cela apaiserait ses maux de ventre normalement, puisqu'il n'y avait a priori rien d'autre à déclarer. Puis l'odeur avait le don, souvent, d'apaiser aussi un peu les esprits échaudés.

< Difficile d'être complètement prête à cela, mais mon enfant, tu as bien raison. Il est mieux de désirer ardemment une progéniture et de réfléchir à ce que ça impliquera avant de te lancer dans cette belle aventure. >

Si elle n'avait su être la mère qu'elle aurait voulu pour ses petits et s'en sentait terriblement coupable, donner naissance à sa portée l'avait pourtant comblée d'un bonheur indicible. Une joie plus grande encore que le jour où Abysse avait retourné son affection. Elle sourit à Astrid, et lui lécha la joue, pleine de tendresse avant de la laisser se reposer sereinement prêt de son feu. De son côté la Maitresse des Rituels retourna vaquer à ses occupations, essayant de ne pas trop faire de bruit non plus pour laisser la belle louve au pelage de suie dormir si elle en avait envie ou besoin.

( fin pour moi <3 )