L'exotisme est puni par la loi - Kestrel

Et puisqu'il était puni pour cette raison absurde, Iberis devait apprendre à survivre seul.
C'était pour cela, qu'aujourd'hui, il s'était installé sur un coin de sa plage avec quelques brins d'osier ramassés ça et là. De ses pattes, il tentait de les entrelacer, pour en former une nasse destinée à attraper les poissons.
Tentative vaine ! Son ouvrage ne ressemblait pas vraiment à ce qu'il souhaitait, et, déjà, le prince déchu s'impatientait.
Il le jeta au loin, dans un mouvement rageur.

Lassé, déjà, de cette vie de Solitaire !
Tout était si simple, lorsqu'il n'avait qu'à se servir dans le tas de gibier et à se soucier de son apparence.

Seul sur sa plage, puisque son épouse était affairée ailleurs (Et heureusement ! Il ne souhaitait être aperçu en train d'échouer pendant ses chasses ou pour ses créations et qu'elle ne le pense juste capable de confectionner des couronnes de fleurs !) Iberis fit la moue.
Il en aurait presque supplié Mère de le reprendre, en cet instant.
Presque.

Iberis fut tiré de ses pensées mélancoliques par une odeur familière, ou presque.
Une odeur qu'il n'aimait guère sentir ici.

Les Etelkrus n'étaient point censés venir fouler le royaume de son épaule. Peut-être que celui ci, encore, venait importuner sa douce pour lui soutirer quelques informations sur son Oncle.
Le mâle sombre se redressa, la queue, également levé dans son dos.
Il se voulut imposant, même face à ce mâle, plus jeune que lui.
Castrel... N'était ce point son nom ? Ou quelque chose qui s'en rapprochait ?

Sa mémoire lui faisait parfois défaut, lorsqu'il lui fallait se remémorer certaines informations vis à vis de ceux avec qui il avait, autrefois partagé le Castel.
Le loup brun, au moins, savait qui il était et, quelque part, cela fit bien plaisir au prince déchu.

- Bonjour. Ma foi, de quoi pourrais-je manquer dans un cadre aussi idyllique ?

Alors oui, tout allait comme il le désirait ! Ou presque.

- Que me vaut ta visite ?

Le prince hocha la tête.
Rien ne pouvait être pire que dans ce là-bas où vivaient les rustres et les mères traitresses. Quand bien même il doutait fort que Castrel ait à souffrir de ce genre de choses, puisqu'il n'arborait sur son corps aucune couleur impie.
Alors, peut-être qu'il ne traversait rien de plus qu'une crise d'adolescent.
C'est ainsi qu'Iberis préféra le considérer, en tout cas, et s'en amuser. Ce seront alors d'autres sujets de railleries qui s'ajouteront, lorsqu'il retrouvera son épouse, et un prétexte pour déverser un peu plus son venin sur ceux qui furent les siens.

- Je te remercie.

Il joua évasivement avec son glowstick rose et pencha la tête.

- Je crains cependant que ces terres ne soient déjà occupées, il te faudra trouver refuge ailleurs, si Etelkru tu n'es plus.