Personne n'échappe au passé [libre]

Dans ce noir, il n’y avait ni lumière, ni son, ni temps. juste du vide

Après un long sommeil qu'elle n'aurait su quantifier, Mimosa rouvrit difficilement les yeux pour la première fois.
Elle était dans une sorte de grande salle brune, des murs de terre tout autour d’elle - un tunnel ou bien une grande tanière.
L'esprit assez absent de ce long sommeil sans rêves, c'est un peu déboussolé, elle se redressa d’une allure chancelante - se demandant ce qu'elle pouvait bien faire là.
Elle avait en tête Makara, Blizzard, une bagarre et…
Elle fronça les sourcils alors que son esprit peina à lui offrir le moindre souvenir supplémentaire.

Sa tête était embrumée, son cœur lourd et pourtant, son corps était étonnamment léger. Quelque chose clochait ici - ce lieu, la lumière, l’odeur, la sensation de la terre entre ses doigts -Tout lui semblait brumeux.

Maladroite, elle s’avança de quelques pas vers l’entrée. Un louveteau s’y trouvait là, le poil hirsute couvert de contusions et de sang séché. Sa robe était semblable à la sienne sur de nombreux points, mais son regard était plus dur, plus usé.
Lorsqu’il l’a vu, il sembla étonné avant que son air ne devienne rapidement grognon. Il pesta tout en ré-ajustant sa gavroche abîmée.

-”T'abuses ! S’tu avait pas décampé, l'vieux serait pas si énervé !”

hein ? Mais ? Quoi? Alors que Mimosa s'apprêtait à lui demander qui il était, ses babines refusèrent de lui obéir et c’est une voix fluette et sanglotante qui prit place à la sienne

-”Je..Je..suis d’solée. Je..j’ai pas réussi à trouver ce qu’il voulait alors, il a c’mmensé à parler très fort.. et j’ai..j’ai..”

-” C’est bon ! c’est bon !”
L’autre la coupa tout en détournant le regard alors qu’il lui posa une patte sur la tête de la louve, cachant ses yeux alors que sa gavroche glissa sur son museau.
“maint’nant . On va dire qu’t’es là, c’est un bon debut”

Un fin sourire à peine perceptible entre les mailles de la casquette abîmée..Un des rares sourires de son frère.
Et à cet instant la petite Mimosa s'en souvient. Ce qu’elle avait ressenti à ce moment-là.
Un fragment de souvenir perdu. Une vieille cassette qui avait été oubliée au fond d’un tiroir, le film de son enfance comme une bombe qui lui éclate au museau. Son père, ses frères, ses sœurs, les coups, le froid et la peur.

l’enfant qu’elle était, qui riait, qui faisait semblant, qui crânait et qui mentait. Celle qui cachait ses sentiments pour paraître heureuse
Celle qui avait fuit pour ne pas affronter la réalité.
Celle qui avait fini par tous les effacer…

D’un mouvement délicat, elle voulut étreindre son jumeau, lui dire que tout allait bien se passer et que - cette fois- elle serait là pour l’épauler. Mais à cet élan , avant même qu’elle ne puisse le toucher, il tomba en poussière entre ses pattes. La lumière devint aveuglante et elle se sentit happée vers le fond de la tanière, arrachée à son propre esprit.

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Mimosa ouvre alors une nouvelle fois les yeux, sortant d’une sorte d’apnée alors que son corps la force maladroitement à se relever d’une démarche titubante.

-"non ..non..non"

Chardon. C’était lui le Chardon que le cadeau de Blizzard lui avait rappelé ! Et, elle n'avait pas pu finir ce qu’elle voulait lui dire.
Dans sa panique, fiévreuse, elle vient cogner son flanc contre les murs, les objets et les onguents. Les odeurs, le bruit, la lumière. Tout lui paraît plus fort et inconnu. Le regard brouillé autant par ses yeux humides que ses longs cheveux devant le visage, elle se retrouve alors dans un environnement qu’elle ne reconnaît plus.

L’une des fioles s'éclate sur le sol et le bruit du verre résonne aussi fort qu’un hurlement. A ce moment-là, la silhouette d’un père monstrueux apparaît du liquide de la potion brisé. Les oreilles de Mimosa se couchent alors immédiatement sur sa nuque, ses pupilles dévisagent l'immonde créature.
Qu'est ce qu'était cette magie ? Est ce qu'elle était dans le monde réel ? Ou est ce que sa tête lui jouait une nouvelle fois un mauvais tour ?
La tachetée recula d'un pas, et alors que l’une de ses pattes s'écorche sur un débris. Elle ressent le frisson de la morsure de son père .

“-Qu’est ce que tu as encore fait ?!”

Instinctivement, l’adrénaline pousse alors la solitaire à fuir loin de cette tanière et de cette ombre menaçante - comme elle l’avait fait il y a de ça des années.
Encore une fois, la petite louve décampait - et c’était peut être ce qui la caractérisait le mieux au final. Enfant comme adulte, elle courrait.
A son départ, l’ombre lui hurla dessus, lui ordonnant de revenir immédiatement, sa voix déformée par la colère devint rapidement proche d’une vocifération et bientôt, le père se transforma de plus en plus en une bête nébuleuse lancée à sa poursuite.

La boule au ventre, la peur de la mort, des pattes qui réagissent plus rapidement que sa tête. Mimosa, baissa cette dernière, fermant les yeux comme pour effacer l’existence du tyran derrière elle. D’une agilité induite par la terreur, elle sauta les escaliers deux par deux, passant devant les deux gardiens d'améthystes tandis qu’elle décampa loin de la tanière de sortcelliers Nakhus .

Elle s'engouffra dans le labyrinthe, ignorant la peur de s’y perdre, la douleur de son coussinet tranché ou encore celle de son épaule démise.
Car il n’y avait rien de plus glaçant que le souvenir de ce loup en colère.

Sur les falaises gravées qui l'entouraient, remplies de cavité, de cachettes et de grottes, certaines silhouettes se dessinèrent au fur et à mesure de sa course affolée et boitillante.
La plupart d'entre elles étaient des Nakhus -qui se demandaient bien quel était cette solitaire un brin aliénée qui fuyait un monstre invisible comme si sa vie en dépendait.
Sur les visages se lisait tantôt l’inquiétude, la perplexité, voir la crainte d’une éventuelle “réelle menace”
De son côté, Mimosa ne percevait que la honte et le jugement.
Une nouvelle fois elle bondissait loin de ses problèmes sans chercher à lutter le moins du monde à les affronter ou les comprendre.

Parmi ces regards sombres, elle voit la silhouette de Makara à l’entrée du grotte, accompagnée de Susie et du capitaine. Tous trois dévisageaient l’aventurière qui avait eu l'audace de leur mentir sur un soi- disant courage qui n’existait que dans ses songes. Un mensonge à la limite de la trahison si l’on prenait en compte le marché qu’ils avaient consentit à passer avec elle.
Car oui, être pirate, ce n’était pas juste rêver d’un conte où l’histoire se finissait forcément bien à la fin. C’était se confronter au danger -apprendre à danser avec lui en lui riant droit au nez.

Elle détourna le regard des trois forbans et alors que son œil dévia au pied d’une statue, une vision la fit s’arrêter brusquement dans sa course, laissant ses griffes crisser contre le sol de pierre alors que son corps se tordit pour en arrêter l’élan.
Là se tenait un petit corps roulé en boule dont la fourrure blanche et violette avait été noyée dans son propre sang.

-”B-Blizzi ?!”

Les oreilles en arrière, la louve s’approcha du corps sans chaleur ni odeur, elle chercha à le toucher de sa patte mais au moment où elle entra en contact avec elle, ses doigts passèrent au travers.
Un songe ? Un songe sous forme réelle ? Mimosa cligna des yeux, l’esprit complètement embrumé par la fièvre.
Elle entendait son coeur battre à une vitesse folle dans ses tempes et sa respiration, sifflante. Elle ressentait la douleur à chaque fois qu’elle reposait son antérieur droit au sol, tout comme la nausée qui lui tordait les boyaux.

Son corps était bien là mais démêler le vrai du faux, c’était une autre paire de manches. Lorsqu’elle regarda une nouvelle fois les alentours, elle se figea en voyant que la silhouette de son père l’avait rattrapé.
Il était là, grognant, s’avançant d’une démarche erratique dans sa direction. Lorsqu’il ouvrit la gueule pour parler, un liquide - comme celui de la potion brisé dégoulina de sa gueule.

-”C’est bon ? Tu as fini de courir?!”

une patte levée alors que son instinct lui dictait de détaler une nouvelle fois loin du monstre, Mimosa ancra ses griffes contre le sol, prenant sur elle. La fourrure gonflé par l'appréhension. Elle ouvrit les babines mais le moindre son peina à en sortir. Elle dut donc s’y reprendre à plusieurs fois pour lui répondre. Pour se confronter à cette figure qui l’avait toujours tant effrayé.

-”Tu n’es pas réel ”

Un sourire tordu se dessina sur les babine de plus en plus déformé de la créature alors que cette dernière reduit la distance entre eux, venant approcher son museau proche du sien:

-”Mais tes démons eux, ils sont bien réel non ?”

Serpentant autour de sa fille, le monstre prit la forme d’une araignée - semblable à celle des champs mystiques, puis vint se poser au-dessus du cadavre de Liza. Il leva ses mandibules, montrant ses crochets

-”Ceux que tu as laissé derrière toi, ils doivent se sentir terriblement seuls. Est ce qu’ils sont seulement encore dans ce monde ?”

À cette question Mimosa détourna le regard -prise d’une quinte de toux. Est ce qu’ils étaient encore là ? Elle n’en savait rien… Comment aurait t-elle pu le savoir ? Fermant les yeux, elle se força à re-confronter le regard de la créature - incarnation de sa culpabilité-
Car si Mimosa s’était toujours plutôt bien débrouillé pour fuir seule -avoir des proches -avoir le luxe de gens autour de nous qui nous aime- C’était d’une certaine manière d’accepter de pouvoir être blessé pour eux - adhérer à l'idée de faire preuve de courage quand bien même ce dernier pouvait être vain.

La louve reposa alors sa patte tremblante au sol
Et quand bien même l’araignée lui faisait peur, elle s'avança sous ses crochets meurtriers comme pour faire barrière entre eux et l’illusion du corps de son amie
Peut être était-ce la fièvre qui lui montait à la tête ? Ou bien était-elle lasse de courir et ses remords avaient fini par la rattraper ?

Malgré son corps esquinté, elle montra donc les crocs - comme pour montrer à son père que- même si le combat était perdu d’avance, elle ne fuirait pas cette fois. Pas si la mise risqué était si grande
La peur, on ne pouvait jamais vraiment l’effacer, tout comme ses erreurs. La seule chose que Mimosa pouvait se promettre maintenant - c’était de ne plus fuir son passé.

A ce dernier songe, l’araignée sembla comme perdre de plus en plus sa consistance, elle se jeta sur Mimosa qui ferma les yeux et elle ne sentit..rien ?
Quelques secondes passèrent avant qu’elle n’eut le cran de les rouvrir. Le monstre comme le cadavre de Blizzard avait tous deux disparu - ne restait plus qu’elle et le silence pesant du labyrinte..

La petite louve poussa donc un soupir qui vit vibrer tout son corps, tremblante, ses pattes se derobèrent sous elle et elle s'assit brutalement, la tête en arrière pour esperer reprendre ses esprits.
Son crane tambourinnait toujours mais alors que le stress du reveil redescendit peu à peu, elle ressentit tout la lourdeur de son corps -encore mal remit- lui retomber sur les épaules.
Elle toussa une nouvelle fois, grimaçant tant à cause de la douleur que du gout ferailleux qui lui remonta à la gorge.
L'adrénaline lui avait vraiment fait pousser sa carcasse hors de ses limites. Elle cracha un peu de sang au sol avant de se redresser tout boitillante
Maintenant, il allait falloir qu'elle soit methodique pour retrouver son chemin - en tout cas, avant de s'écroule au milieu de nulle part. Elle cligna difficilement des yeux, murmurant quelques mots entre ses babines pour se maintenir eveillé.
Tenir, il lui fallait tenir.
Au moins pour savoir si eux aussi, ils avaient survecus.

[1990 mots]

MAKARA
ψ Chapardeur Raeder ψ 6 ans ψ 7/10 PVs
F A E I

[color=#0a0c0b]Voilà de longues semaines qu'il était coincé ici. Des semaines à tourner en rond car son corps ne supportait pas encore trop d'efforts... Vaetua et Cimerii étaient venus de Morne-Oeil pour le ramener, quelques temps auparavant.Il s'avéra qu'il n'était pas prêt à entreprendre un tel voyage pour rentrer. Ils étaient donc en vadrouille autour dans le territoire Nakhu en attendant qu'il puisse galoper à nouveau. La Médecin avait promis de l'emmener à la Bibliothèque avant de repartir, ans doute y trouvait-le le son compte aussi car il était improbable qu'elle propose de l'accompagnon juste pour lui faire plaisir... Sa cousine n'était pas aussi généreuse. Aujourd'hui il était plutôt content, la douleur s'estompait progressivement et il parvenait à marcher chaque jour un peu plus loin dans le dédale. Bon, il devait se tracer une piste olfactive en se frottant régulièrement au mur pour ne pas se perdre car l'endroit était un terrible labyrinthe. Son sortcellier attitré avait prit du recul depuis l'arrivée de Vaetua, car elle lui avait fait comprendre avec son minois angélique qu'elle reprenait le relais, juste avant de mordre le derrière de l'hybride pour le forcer à se lever et le faire marcher. Il était clair que les méthodes des deux soigneurs diffèraient grandement. Vaetua était une sorcière, dans le sens tout à fait métaphorique, pas comme sa mère. Il soupira et fit une pause pour reprendre son souffle et offrir un peu de répis à son antérieure. L'épaule commençait à brûler sous l'excès d'exercice. Il était temps de rentr-

Le regard de Makara s'aggripa à une louve tachetée qui fuyait comme une dégénéré une menace invisible. Une louve qu'il n'avait pas revu depuis la rencontre inopportune des araignées et sa perte de connaissance dont il était peu fier. Il avait demandé des nouvelles régulièrement, se defandant d'une simple curiosité. On lui avait répondu jusque là qu'elle n'avait pas ouvert les yeux depuis. Perdue entre la vie et la mort, à se battre pour elle-même. Alors la voir en pleine course effrénée, le visage tordue de panique, c'était presque trop étonnant pour qu'il le réalise. Il était également encore sous calmant pour la souffrance et sa boiterie alors il était aussi plus lent que d'habitude à enregistrer certaines informations. Elle avait longtemps disparue dans l'obscurité d'un autre couloir quand il réalisa qu'elle était seule, et qu'elle n'aurait jamais dû se trouver là, ni aussi mortifiée, après un si long coma. Quelque chose clochait. Il se rappelait la deception, la trahison de l'avoir vu fuir alors que leurs deux vies étaient en grand danger. Il lui en voulait pour ça, même si techniquement il avait voulu la protéger elle au détriment de son propre bien. Ce qui était un peu mesquin du coup, mais l'orgueil du pirate avait été blessé bien plus que son corps. Et puis, il avait le très vague souvenir de l'avoir vu bondir devant lui alors qu'il était en semi-conscience et ne pouvait déterminé s'il s'agissait de son esprit embrumé qui s'était moqué de lui, ou si elle était effectivement revenue avec l'aide. Ce qu'il savait -ce qu'on lui avait raconté- c'est qu'une famille Nakhu était arrivée pour les sauver de ce désastre et terminer les deux araignées restantes. Enfin, une. La dernière avait fuit et Makara s'était juré de la traquer et de l'étriper.

L'hybride Raeder se releva et prit la suite de Mimosa. Sa patte douloureuse semblait lui hurler de faire demi-tour, son souffle court indiquait aussi qu'il était à bout de ses forces de la journée. C'était un effort de volonté que de remonter la piste de la louve tachetée. Il n'y avait que quelques minutes pourtant... Sa condition physique était encore loin de la normale. Il capta des grognements, une voix. Il n'était plus très lion et accéléra l'allure... Deux seconde pas plus. Son épaule grinça et il grimaça de douleur, vacillant maintenant. Ce n'était pas une bonne idée. C'était même la pire de toute. Il aurait dû rentrer se reposer... Mais sa colère grondante au fond de sa gorge, et son besoin de savoir que ses blessures n'étaient pas vaines, qu'il était dans cet état là pour au moins être parvenu à protéger les deux femelles, lui fit gagner plus de volonté à avancer. Et à s'auto-mutiler au passage, car il sentait bien que chaque pas, de plus en plus pesant, lui coûtait.

< Te voilà ptite sardine. Morbleu, t'as l'air d'sortir d'ta tombe. >

Il avait déjà fait meilleur compliment... Et c'était la chose à dire la moins désagréable dont il était capable, vu le tumulte qui secouait son coeur. Entre inquiètude et rage, Makara ne parvenait à se décider. Il avait développé de la sympathie pour elle alors qu'il haïssait le Continent depuis sa naissance au travers des histoires contées par la Maîtresse des Rituels ou le Capitaine. Il avait en quelque sorte trahit son éducation en laissant Mimosa se creuser une place, un intérêt dans sa caboche. Et pour quoi ? Pour ça ? Pour voir que ce n'était pas réciproque ? Ou pas autant ? Pour comprendre qu'il s'était laissé berné ? Pour se retrouver allité des semaines durant ? Pour tout ça ? Le regard d'or du mâle était insondable, son corps immobile maintenant, au repos, pour soulager un poil la douleur. Il parvenait à dissimuler à merveille ses émotions, maintenant. Il y était parvenu ici, à être entouré que d'inconnus potentiellement adversaires. C'était un mal pour un bien, non ? Cela en avait-il le coup ?

Alors qu'elle avançait un peu plus loin dans le dédale, une tâche verte et noire un peu flou lui apparu au loin. Un de ses pattes toujours lévée tandis qu'elle avançait à petits sauts, le rond flou prit de plus en plus la forme d'une silhouette longiligne puis d'un loup qui s'assit avant de gromeler d'une voix qu'elle aurait pu reconnaitre entre milles:

< Te voilà ptite sardine. Morbleu, t'as l'air d'sortir d'ta tombe. >

Les oreilles de la louve s'orientèrent en sa direction et elle releva mollement la tête et son regard rougit vers lui.
Makara ? Il était bien là et en vie ? La louve cligna des yeux en le fixant quelques secondes, l'air completement perdu.
Est ce qu'il était encore une illusion ? Elle en était plus bien sure
De sa démarche chancellante, Mimosa s'avança alors pour venir le toucher du bout de sa patte timide. Et lorsque ses doigts s'arrêtèrent contre sa fourrure rèche du forban, la tachétée sentit un grand poids de retirer de ses épaules. Un sourire timide, soulagé s'esquissat sur ses babines et elle vint coller son front brulant à son encolure

-"Un peu.."

Plus que d'être sortit de sa tombe, Mimosa avait carrement vécu quelque chose de délirant. Ses pattes tremblante, son pelage hirsute et son regard vague trompait peu sur son état. Lorsqu'elle essaya de décoler sa tête, elle se sentit voir les étoiles, comme si elle risquait de tourner l'oeil à tout moment. Elle ferma les yeux l'espace d'un instant, essayant de garder sa conscience.

-"J'ai.. Dormis combien d' temps.. ?

Et toi tu as dormis combien de temps ? Qu'est ce qui s'est passé ? Est ce que Blizzard à été blessé aussi ? Tant de question et si peu de force pour toute les lui demander en même temps.

MAKARA
ψ Chapardeur Raeder ψ 6 ans ψ 7/10 PVs
F A E I

[color=#0a0c0b]Elle avait l'air hagard de celui qui nage en plein délire. Comme si elle était milliers lieues de là, encore. Pourtant elle l'avait entendu, puisqu'elle venait vers lui. Le poil de Makara se hérissa, il ne sû pas trop pourquoi, et les trois poissons en arrêtes s'agitèrent sur son flanc, comme en colère, eux aussi. La louve ne s'arrêta pas à bonne distance, elle ne s'arrêta pas à une distance respectueuse, elle ne s'arrêta pas... Du tout. Mimosa vint toucher son épaule -par chance la valide- et il tressaillit à ce contact innatendu. La suite le dé stabilisa plus encore : elle se laissa glisser dans son cou. Le souffle de la solitaire chatouilla l'encolure du forban et la chaleur enfla dans sa poitrine, monta jusqu'à ses joues puis ses oreilles. Il sentit aussi, la chaleur émanée d'elle et réalisa qu'en effet, elle était délirante de fièvre. Voilà sans doute la raison de son manque de retenue. Ça n'avait rien à voir avec une action volontaire de rapprochement ou de pardon. Ce n'était que la fièvre. Makara serra les crocs. Déçu. Il était frustré, mais refusait d'admettre pourquoi. Il rejetait l'idée même d'être prêt à accorder une seconde chance aussi aisément. Et pourtant... Ne la regardait-il pas avec compassion plutôt qu'avec pitié ? Ne laissait-il pas la chaleur de son cœur faire fondre la glace de sa froide hargne ? Du fin fond de son thorax monta un grondement, un avertissement, qui ne franchit toutefois pas la barrière de ses dents effilées. Il ne voulait pas de ce contact. Il ne voulait pas la rassurer ou l'apaiser. Il voulait être le monstre de rage qui se mettait en sommeil en lui en ce moment même. Il voulait hurler, claquer des crocs et même mordre. Il voulait... Il enroula sa patte blessée -aussi lentement que possible pour ne pas se faire mal- autour des épaules de MImosa, juste quelques secondes...

< Trop longtemps. J'ai cru que t'étais moins coriace que moi. >

La suite resta coincé dans sa gorge : je suis content que tu ne le sois pas. C'est ce qu'avouaient ces orbes dorés perdues dans le vague du couloir froid et sombre. Heureusement, cachée ainsi dans son cou, elle ne pourrait jamais voir cela. Impossible pour elle de lire le soulagement dans les yeux de l'orgueilleux Raeder. Il se recula subitement, fit demi-tour. Ils n'allaient pas rester là à se peler les frocs, d'autant plus qu'il était épuisé et n'était pas sûr de pouvoir revenir jusqu'à la tanière de soin où on l'avait généreusement invité.

< Des semaines à roupiller pour ressembler à un mini-zombie. Franchement, les vieux loups de mer mentent quand ils disent que le sommeil fait grandir. >

Du sarcasme, des mots qui n'ont pas d'interêt. Tout pour sortir de cet ouragan qui comprima it sa poitrine, assombrissait son cœur et tonnait dans son crâne. Il ne voulait -pouvait- pas rester prêt de la femelle sans se perdre davantage. Qu'il était idiot.

Aucun grognement, aucune plainte ou rejet.
Alors qu'elle était contre lui, Mimosa fut surprise de sentir le contact de sa patte sur son dos - une agréable surprise celà dit- qu'elle ne rejetta pas, bien au contraire.
Elle accepta l'étrainte et sa chaleur bienvenue au milieu de ce labyrinthe laissé froid par les cauchemars de son esprit. Maintenant, tout allait bien. Lorsqu'il prit la paroles, ses oreilles tressaillirent légèrement mais elle ne rouvrit pas les yeux pour autant, preferant profiter de son odeur qui lui paru éttonament rassurante à ce moment précis.

< Trop longtemps. J'ai cru que t'étais moins coriace que moi. >

Trop longtemps ? ça voulait dire quelques semaines ? Un mois ? Deux mois peut être ?
C'est lorsqu'il se décola pour s'ecarter d'elle qu'elle rouvrit les yeux. Il ouvrit la marche et elle essaya alors de le suivre du mieux qu'elle pu. collant alors un de ses flan et sa tête contre le mur du couloir pour pouvoir garder le cap.

< Des semaines à roupiller pour ressembler à un mini-zombie. Franchement, les vieux loups de mer mentent quand ils disent que le sommeil fait grandir. >

Elle l'écouta alors parler une nouvelle fois -teinter la situation d'humour- Car mieux valait en rire qu'en pleurer comme on disait. Mais l'esprit brouillon de Mimosa sembla un peu difficilement se focaliser sur ses dires alors elle mit quelques secondes à en comprendre le sens.

-"Le..sommeil m'a heu..reveillé des choses que j'avais oublié. Des choses importantes.."

Des choses comme sa famille ou bien son jumeau. Et nulle doute que quand elle aurait l'esprit un peu plus clair - la culpabilité de sa fuite reviendrait la mordre au museau.
En parlant de fuite d'ailleurs

-"Makara je.." elle releva la tête pour le regarder et ses oreilles se couchèrent sur sa nuque, coupable alors qu'elle continua dans sa phrase -" à propos d'ce qui s'est passé la dernière fois.. j'suis désolé d'avoir prit peur..J'suis revenu trop tard..

Et nulle doute que si Liza n'avait pas entendu ses prières, la fin de l'histoire aurait été differente.

MAKARA
ψ Chapardeur Raeder ψ 6 ans ψ 7/10 PVs
F A E I

Mimosa s'aida du mur pour avancer. Comme un bois-sans-soif revenu à terre. S'il n'avait pas été boiteux, il l'aurait prit contre lui plutot. NOn. Non il ne l'aurait pas fait. Makara n'était pas le genre à aider juste pour aider. Non. Hors de question. Le pirate baissa le museau ver sle sol pour retrouver sa propre odeur de sel et faire marche arrière. Elle fût lente à répondre, et ne renvoya pas de pique. C'était inhabituel. Au lieu de ça elle expliqua, ses songes -enfin, cauchemars-, et ce qu'ils avaient provoqués. Des souvenirs oubliés revenus à la surface appremment. Le genre qu'on abandonne derrière soi pour avancer, ou par traumatismes. Il savait, le forban, que c'était possiblre, de perdre la mémoire quand un évènement était trop... Violent pour l'esprit ou le corps. C'était difficilement imaginable car il ne l'avait pas vécu. Son éducation faisait même probablement barrage à ce genre de déboires : il avait appris à ce que chaque épreuve, aussi dure soit-elle, aussi cruelle ou destructrice soit-elle, était faite pour les faire évoluer. Un Raeder plonge, coule, mais ne se noit pas. Et un Raeder savait qu'il serait toujours -toujours- entouré de sa tribu, du moins face au reste du monde, entre eux c'était autre chose. Mimosa l'interpella. Il marqua une pause avant de comprendre ce qui allait suivre. Tout son être se crispa. Non. Non. Tais-toi. Ne dis rien. Tais-toi ! Bien sûr qu'elle devait s'excuser, évidemment qu'il attendait d'elle qu'elle fasse amende honorable mais la rage était trop fraîche, trop vive. Derrière un masque neutre, derrière la façade au sourire jobard du noiraud, les éléments se déchainèrent. Dans sa caboche, le vent soufflait, mugissait, hurlait si fort qu'il cru chanceller. Mais Makara ne bougea pas d'un poil. Il resta stoïque. Comme statufié car il savait pertinemment que s'il disait quelque chose, même juste s'il bougeait, tout ce qu'il retenait exploserait au museau de Mimosa.

Parce qu'elle était partie. Parce qu'elle avait abandonné. Le combat, certes, mais plus douloureusement, c'est lui qu'elle avait laissé là, en plan. Lui qui avait risqué sa vie pour elle deux fois pour une raison aussi stupide qu'une bonne entente. Une sympathie imprévue qui avait mené à de l'intigue, de l'interêt, et même une pointe de désir de plus : partager plus de temps, de repas et d'aventures. Il devait l'emmener voir l'Océan. Il avait entrevu quelque chose de positif et sans prise de tête comme ne l'étaient pas toutes les femelles de son entourage. Il avait laissé son esprit voguer sur des possibilités sans cherche plus loin, sans s'arrêter à rien, sans projeter non plus. Avec Mimosa ça avait été simple, naturel, fluide et amusant. Mais il avait fallu qu'elle fuit. Qu'elle soit lâche quand il l'imaginait au tempéramment semblable au sien. Il était peut-être là le problème, il avait cru l'avoir assez ben cernée. Il s'était retrouvé en elle, il avait senti une connexion. Et ce n'était que du vent. Il réalisa, finalement, que la véritable raison de sa colère était qu'il s'était attaché à elle et que pour la première fois, il avait espéré n'être pas qu'un hybride difforme, pas qu'une vermine de Raeder comme les appelait trop souvent les continentaux, pas qu'un mâle parmi d'autres. Il avait espéré être spécial... Au moins pour quelqu'un d'autre que sa génitrice. Et c'était cette déception, ce retour à la réalité, qui était aussi brutal et amer. Il n'était qu'un monstre marin parmi tant d'autres, et même pas assez gros pour être un vrai prédateur. Comprendre cela lui fit braquer les oreilles en arrières et monter la bile jusqu'au palais. Toutefois cela souffla aussi les flammes de sa haine. Pour ne laisser que le désert. Un cœur sec, arride, vidé. Il reprit la marche sans même la regarder. Il avait trop honte pour ça. De lui-même, de cette faiblesse, de cette naïveté. Comme un adolescent au cœur chifonné. Sauf qu'il était cencé être bel et bien adulte.

< Mais tu es revenue. >

C'était un murmure, d'une voix étranglée. Il n'avait plus de force, plus d'énergie, plus rien à offrir, plus rien à donner. Et puis, un mal de chien, morbleu. Il était fatigué. Epuisé. Ereinté. Esquinté. Brisé.
Si seulement il avait écouté sa mère... ~~Les mamans avaient toujours raison.~~

A ses paroles, Mimosa ne vu pas Makara se retourner. les vibrisses du reader étaient tendu, son expression -du peu qu'elle en voyait- inflexible.
la machoire sérée, il bredouilla quelque chose que la tachetée peina à entendre malgré les oreilles qu'elle orienta vers lui:

< Mais tu es revenue. >

Ses paroles se voulèrent rassurante mais sans trop qu'elle comprenne pourquoi, la petite louve sentit son coeur se serrer à sa vision. On ne se liberait pas si facilement des remords après tout. Une faute restait une faute quand bien même on admettait avoir mal agit.
Elle baissa alors le museau pour regarder les dalles du sol. Elle aurait bien aimé lui repondre quelque chose de leger - rire- lui offrir un peu de ce masque optimiste qu'elle portait si souvent sur le museau.
Elle aurait aimé pouvoir le rassurer comme elle avait rêvé de pouvoir le faire avec son frère par le passé - Mais est ce qu'il la croirait si elle lui disait qu'elle allait faire de son mieux et qu'elle ne fuirait plus à partir de maintenant? D'autant plus après avoir detallé deux fois.
Mimosa resta donc silencieuse - c'était certainement mieux pour le moment.
La queue un peu basse tout comme ses oreilles, elle avança doucement alors qu'un long silence s'instaura entre les deux loup abimés.
Dans l'esprit de Mimosa, beaucoup de questions se bousculaient mais rien n'était bien clair tant elle peinait à se focaliser sur quelques chose de précis.
Parmis l'océan de question, de possibilités, une seule phrase peina à traverser ses babines

-Et toi ? est c'que tu vas repartir ?"

Nulle reproche sonna dans sa voix. Après tout, il était tout à fait légitime que le reader rentre chez lui.Il n'avait pas de compte à lui rendre - Ni de promesse à tenir étant donné qu'elle n'avait pas pu respecté sa part du marché.
Ils n'étaient rien pour l'autre- même pas vraiment des amis- C'était juste.. Bizarre ? si on devait mettre un mot dessus.
Pour autant Mimosa ne comprenait pas pourquoi elle envisageait la potentiel disparition du noireaud comme un deuil. Comme quelque chose qui lui retournait le coeur et l'estomac.
Elle avait besoin de savoir.

MAKARA
ψ Chapardeur Raeder ψ 6 ans ψ 7/10 PVs
F A E I

Le silence emplit le couloir, bourdonna désagréablement aux écoutilles du Raeder. Makara n'avait rien à dire, rie à évoquer pour accompagner le bruit de leurs pas lents, des griffes râlant sur le sol alors qu'il parvenait à lever son antérieure gauche de moins en moins haut. D'efforts, son rythme cardiaque s'accéléra bien vite, de même que son souffle se raccourcit. Il avait mal. Il voulait domir. Surtout, il ne voulait plus penser. Même l'écho des pattes de Mimosa lui écorchait les sens. Et en même temps, c'était une souffrance qu'il voulait s'infliger, qu'il acceptait juste parce que cela signifiait qu'elle était là, vivante, derrière lui. Finalement, elle posa une autre question. Cette fois, il ne s'arrêta pas, ni ne ralentit. Ralentir voudra dire ne plus repartir, il le savait. Il en avait trop fait aujourd'hui et la douleur commençait à embrouiller sa reflexion. Partir ? Partir où ? Pour faire quoi ? Non REpartir. Rentrer donc. Chez lui. Sur Morne-Oeil. Il avala sa salive, des serra ses crocs pour répondre, avant d'hésiter, de refermer la gueule. Evidemment, qu'il allait retourner sur son île natale. La louve tachetée n'était pas bête, sa question ne devait pas être aussi plate. Demandait-elle quand il comptait reprendre la route ? Demandait-elle s'il se souvenait de leur deal ? Osait-elle soumettre l'idée qu'il remplisse sa part du contrat maintenant ? Il grinça de ses longues dents effilées de loup abyssal. Sa langue passa lentement contre chacune d'elle, avant d'humecter ses babines. Les oreilles du pirate s'agitait, d'avant en arrière selon où son chemin de pensée l'emmenait. Les rouages de son esprit le torturait plus encore : balloté entre l'envie de lui proposer de venir avec lui malgré tout, la peur qu'elle accepte juste pour le trahir encore une fois, et le fond de rage, de déception qui refutait jusqu'au droit de Mimosa à poser ses ouailles prêt de la plage du continent face à l'île Raeder.

< Dès que je pourrais faire le voyage. Ma cousine est médecin, elle et mon frangin sont venus me chercher. >

Elle les croiserai sûrement prochainement maintenant qu'elle était réveillée. Vaetua faisait des aller et retours incessants entre l'extérieur et la tanière où il dormait, son odeur de sel et sa longue queue reptilienne la rendait plutôt remarquable. De même Cimerii ne pouvait pas passer inaperçu, large tas de muscles à la peau diaphane et au regard sanglant, à l'odeur identique. Quoi que lui n'était descendu qu'une fois dans le dédale, à leur arrivée, et tournait maintenant dehors pour accompagner Makara en promenade dès qu'il le sentait. L'hybride au poil sombre ne l'aurait pas admis, mais la présence de son frère, plus que de sa cousine, lui remontait le moral et apaisait un peu ses tourments. Il aurait encore emieux préférer voir Astrid, mais bon, il n'allait pas faire le difficile. D'ailleurs, et bien qu'il ne l'aurait jamais accepté verbalement, il aurait donné cher là tout de suite, pour que le loup abyssal albinos vienne l'aider à porter son propre poids. La tête de Makara descendit, lourde. Il lui sembla qu'il revenait à son point de pause d'avant : là où il s'était arrêté car il était déjà presque à bout. Il déglutit. Il restait trop à faire. Il n'avait plus l'énergie, plus la force, trop mal. Même s'il avait en horreur de laissé né serait-ce qu'entre voir une faiblesse de sa part, il n'avait plus le choix. Le mâle hybride se laissa tomber sur son flanc droit et se roula en boule pour soulager son épaule gauche.

< Pause. >

Pas d'explications, pas de lamentations. Juste un ordre sec. Il ferma les paupières et se concentra sur son souffle et son pouls, se forçant à ralentir le premier pour réduire le second.

< Tu v...as rester ici ? >

Sa langue fourcha, alors que ce qu'il avait voulu demander était si elle voulait rester chez les Nakhus, pas si elle allait le faire...

< Dès que je pourrais faire le voyage. Ma cousine est médecin, elle et mon frangin sont venus me chercher. >

Mimosa eut rapidement sa réponse. Ainsi d'autres readers - des personnes de sa famille étaient venu le chercher. Mimosa cilla - comment ils avait fait pour savoir qu'il était là dans un sale état ? Ils avaient un lien comme elle et Blizzi ? Ou sinon les Nakhus avaient fait passer un message. hm.. elle pencha plutôt pour plutôt la deuxieme option
Puis, elle ne chercha pas plus loin - ne sachant pas si -dans tout le cas- elle avait envie ou non de rencontrer la famille du noireaud.
Après tout, il s'était retrouvé dans cette situation délicate par sa faute et elle n'avait ni l'envie, ni la force de voir quelqu'un potentiellement lui grogner qu'elle était responsable.
Elle en avait dejà bien assez d'elle même pour se sentir coupable.

Au bout d'un moment alors qu'ils se rapprochait à rythme de mollusque de la potentiel sortie du labyrinthe. la respiration de Makara se fit de plus en plus douloureuse et ses mouvements de plus en plus lent.
Il grogna un : < Pause. > Puis se roula en boule - visiblement epuisé.

Mimosa de son coté s'approcha doucement - bien qu'elle n'osait pas l'admettre - Cette pause était bienvenue. Elle regarda ses pattes tremblantes qui menaçait à tout moment de s'effondrer sous son poid frêle. Une question fit fremir ses oreilles:

< Tu v...as rester ici ? >

Ses pupilles vairons se fixèrent alors à celle de l'hybride et en reponse, un sourire fatigué s'esquisa sur son visage avant qu'elle ne s'allonge maladroitement coté du forban sans pour autant le toucher. D'un mouvement delicat, elle étand sa patte pour soulager un peu sa blessure. Penchant le museau dans sa direction à quelques centimètres de sa joue qu'elle vint effleurer de sa petite truffe rose - les yeux mi-clos.

-"Tant qu'tu l'souhaites"

Elle n'allait pas l'abandonner au milieu du labyrinte si tel était sa question. Car -au delas du fait qu'elle était tout aussi epuisé que lui- l'idée de se raccrocher à une des rares personnne que sa couardise ne lui avait pas fait perdre était rassurant.

MAKARA
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Il l'entendit s'allonger aussi au petit 'pof' de poussière à côté de lui. Makara se sentait déja lentement enveloppé de brouillard, malgré la fraicheur. Bien qu'elle ne soit pas la même que sur Morne-Oeil, l'atmosphère humide et froide n'avait rien d'exceptionnelle pour lui et il était habitué à s'y reposer malgré tout donc, ajouter là son quotient de fatigue et il aurait pu partir sans un mot de plus vers le pays des rêves. Sauf qu'il sentit le truffe de la femelle contre sa joue et un frisson secoua ses épaules, son cou, son dos jusqu'au bout de ses trois queues. Cela accentua son impression de froid et il se mit à grelotter. Le sommeil ne serait pas pour tout de suite... Surtout que la réponse que Mimosa apporta, n'en était pas une. Makara leva le museau, la fixa quelques secondes sans un mot avant de décider de préciser sa pensée :

< Ça ne f-f-fait pas de s-sens ce que tu dis... Je p-parlais du pays Nakhu. Tu as des a-amis ici, non ? >

Pourquoi tant d'amertume dans les tripes du pirate ? Il se racla la gorge et reposa le menton au sol, fermant les paupières. Sans y prêter attention -ou sans y paraître en tout cas- il avait rapprocher sa tête de quelques centimètres de la louve tachetée. Si bien que le souffle de la solitaire lui chatouillait maintenant l'oreille. C'était aussi inconfortable que... délicieux, comme sensation. Les frissons qui se jouaient de lui et le frigorifiait, maintenant, le réchauffant d'une tout autre façon. Il déglutit mais ne parvint pas à bouger pour se décaler. Makara était comme tétanisé, hypnotisé par cette sensation nouvelle qui chahutait plus encore ses méninges et rendait son duel interne invivable : entre déception immense, sentiment d'abandon et de trahison, compassion et pardon, ainsi que le désir de='effacer de sa mémoire cet épisode qui l'avait tant mis à mal physiquement et mentalement. Pourtant les Raeders ne se laissaient pas couler, mais là... Il perdait patte et se noyait dans ses propres émotions.

Makara tremblait, Mimosa le sentit alors que les vibrisses du reader virent chatouiller sa fourrure. Il releva la tête la tête pour la fixer - comme si il était un peu frustré de sa réponse- Il prit sur lui afin de préciser un peu plus sa question:

< Ça ne f-f-fait pas de s-sens ce que tu dis... Je p-parlais du pays Nakhu. Tu as des a-amis ici, non ? >

Oh.
Ah, oui, en effet, elle était un peu à coté de la plaque.
Elle cilla alors que cette fois le pirate reposa le museau au sol, se rapprochant un peu plus d'elle. Mimosa colla alors sa patte valide contre lui, ramenant sa petite queue rèche pour couvrir les siennes -comme si cela allait vraiment l'aider à lutter un peu contre ce qu'on aurait pu imaginer être un coup de froid- Le reste était, en réalité, un peu plus symbolique qu'efficace.

-"Pas "des" ..mais j'ai Liza. Après, d'là à savoir si j'ai vraiment envie de m'poser ici et d'venir Nakhu..hm.."

Le fin sourire de Mimosa retomba un peu. En réalité, elle ne savait pas trop ce qu'elle voulait. Ou plutôt, elle ne savait plus trop.
Elle avait autant sympathisé avec le refuge, que les Nakhus ou les Raeders (sans oublier la secte étranges - mais eux, elle preferait les oublier)
Dans tout les cas, ces meutes étaient des familles construire où il n'était pas aisé de se creuser une place et comme dans toute famille, il y avait de règles. Et c'est peut être par crainte de ces règles que Mimosa avait toujours pretendu s'engager sans vraiment le faire.
Car elle ne pensait pas s'attacher autant à Liza ou bien à Makara..
Car retrouver ses souvenirs avait mit un coup de pied dans sa vie sans doute et questionnements.
Elle souffla de l'air, un sourire ironique sur les babines, les oreilles légèrement en arrière alors qu'elle murmura:

-J'crois bien qu'suis un peu paumé.. Elle vint alors poser sa tête -couchant cette dernière sur l'encolure du noireaud. Sa truffe dans sa fourrure, elle fixa le mur de son regard fatigué -J'étais persuadé d'savoir qui j'étais et c'que j'voulais..Mais la réalité m'a r'trappé .

Tomber les masques était toujours perturbant -d'autant plus quand on se persuadait soit même qu'on était un personnage loin de la réalité. Mimosa n'était peut être pas l'aventurière sans peur qu'elle aimait croire. Juste une voleuse trouillarde qui faisait de son mieux malgré tout.

MAKARA
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Elle fit quelques geste vers lui, à son tour et c'était agréable. Un soulagement insoupçonné vint chatouiller sa gorge et faire fondre la boule douloureuse et acide qui s'était logée. La voix de la femelle parvint jusqu'à ses oreilles et il lui fallu un temps pour décortiquer les mots, pour comprendre qu'elle se livrait avec franchise tout en posant sa tête sur son garrot. Ses tremblements diminuèrent, un peu, au contact de la louve fièvreuse. Une vraie bouillotte, pour le coup ça l'arrangeait bien, le pirate. Même si c'était le genre d'étreinte qu'il n'avait jamais partagé avec personne. Même si cette proximité, cette promiscuité, était aussi intolérable que divine. La dernière phrase sonna comme un aveu et cela réveilla la conscience de Makara, si épuisé qu'il se sentait bercé par la présence de Mimosa.

< C'est t-toi qui choisie qui t'veux être, f-frégate. On attend p-pas de deviner c qu'on a dans les boyaux. On le d-décide. >

C'était du moins la façon dont il avait été élevé, lui le petit monstre de Morne-Oeil. Le fils hybride au milieu d'une grande fratrie, trop tôt séparés de leurs parents, et trop tardivement retrouvés. Leur adolescence avait été passée entre le territoire Nakhu et leurs vadrouille à cause de la menace plânant de Céto et leurs parents partis la combattre. Il s'était donc construit majoritairement seul sur les bases de confiance et de tendresse offertes par Abysse et celles plus orgeuilleusses, fières et tribales d'Ann. En ressortait un loup qui savait en général sortir son épine du fugu et avait le cran de se battre pour lui et ce qu'il convoitait -trésors précieux ou trésors... de cœur comme sa famille... Ou une certaine louve-. Par le force des choses Il avait la volonté d'être celui qui se débrouillle, celui qui n'a besoin de personne et qui peut décider de s'entourer selon ses envies et intérêts et non ses besoins ou faiblesse. C'était ça aussi, la vie de pirate. La vie au large. La vie d'explorateur et de chasseur de butin. La liberté infinie, l'équipage-famille, et l'audace d'être qui l'on veut.

< Jte... m-montrerais, l'Océan. Tu verras... La vie. Sur Morne-Oeil, c'est... autre chose. C'est... mieux... T'p-pourras choisir... >

Le sommeil le rattrapa finalement complètement et il ne parvint plus à lutter. Lové contre la femelle au corps chaud, il soupira d'aise avant que son souffle s'allonge et se régularise. En confiance, malgré tout.

C'est bien. Dors. Dors... misérable loup !

Vous entendez comme un écho. Un murmure qui se rapproche.
Puis un rire autour de vous. Un rire aigu et mauvais qui s'en va et s'en vient.

Il y a quelque chose autour de vous. Quelqu'un qui est en colère et dont la vengeance ne fait que démarrer...
Il dort le loup noir et c'est dans ses songes que commencera son cauchemar.
Dans un tourbillon de poussière noire scintillante comme la nuit, il se volatilise.

Là où il se tenait, un morceau de parchemin planté d'un crochet d'araignée. Un crochet que tu peux reconnaître, louve couarde...
N'est-ce pas lui qui percé ta peau, qui a déchiré ton cuir ?
Un message, pour toi.
« Vous avez occis mes filles de vos dents.
Il n'est que sympathie de ma part de vous en délester.

Tu peux toujours nous rejoindre, à tes dépends,
et tout faire pour m'en dissuader... »

Mimosa, toi qui est si lâche... Peut-être devrais-tu éviter ? De toute façon, ta fièvre te fait délirer, non ?
Qui donc te croirait, avec tes hallucinations ? Car de message il n'y a plus que de la fumée pailleté.
Et dans ce couloir, te voilà désormais esseulée.

Ce qu'on pouvait dire, c'était que la situation était un peu étrange - Mais elle était bien ici Mimosa - contre lui.
La respiration du noireaud avait finit par reprendre un rythme un peu plus dentendu, venant un peu soulever la fourrure contre sa gorge.
Au rythme de son coeur, Mimosa ferma les yeux, son oreille cassé vibrant au son de sa voix:

< C'est t-toi qui choisie qui t'veux être, f-frégate. On attend p-pas de deviner c qu'on a dans les boyaux. On le d-décide. >

On peut..choisir ? Hm, plus facile à dire qu'à faire. C'est pas comme si elle avait choisit d'être trouillarde. C'était instinctif - un instinct - purement et simplement.
Mais si il était possible d'apprendre à controler ses peurs. Et bien Mimosa ferait de son mieux pour suivre cet enseignement. Pour lui, pour Liza.. Et pour ce frère qu'elle avait beaucoup trop longtemps effacé au fin-fond de sa mémoire. Elle ferait de son mieux.
D'ailleurs, au fur et à mesure qu'elle pensait, le rythme cardiaque du forban s'appaisait.
Il lui murmura quelque en étant à moitié endormie:

< Jte... m-montrerais, l'Océan. Tu verras... La vie. Sur Morne-Oeil, c'est... autre chose. C'est... mieux... T'p-pourras choisir... >

L'océan.. l'île des pirates. Elle rouvrit un oeil à mi- clot - un sourire esquissé au coin de la gueule- elle allait enfin pouvoir voir ce territoire de ses propres yeux.. De..
Son sourire retomba un peu alors qu'elle repensa à Susie et au capitaine crocodile.. Avec son espèce de coma..elle n'avait pas pu honorer sa promesse. Si ça faisait longtemps qu'elle était dans cet état.
Un sentiment glacé vint lui caresser la fourrure mais elle n'en formalisa pas - mettant ça sur le coup de la fièvre.

-Makara..Il faut que j'te dise..

Sa phrase fut coupé alors que le forban s'évaporra en un nuage de poussière violette. Le reveil fut brutal pour la louve qui retomba sur la pierre froide - manquant de s'ebbrocher la truffe sur un crochet..d'araignée ?!!

Mais quoi ! C'est quoi ce bordel ?! Mimosa regarda partout autour d'elle - le poil gonflé avant de remarquer la lettre accroché à la dent d'araignée:

« Vous avez occis mes filles de vos dents.
Il n'est que sympathie de ma part de vous en délester.

Tu peux toujours nous rejoindre, à tes dépends,
et tout faire pour m'en dissuader... »

Ses filles ? La tacheté eut une oreille en arrière. Elle parlait bien des affreuses araignées qui les avait attaqué ? C'était qui cette mère des araignées, et comment diable elle avait fait ça ?!
Mimosa toucha la lettre et à son tour -cette dernière s'évapora-
Bordel !
Une grimace se dessina sur son visage alors qu'elle serra les dents pour se redresser - l'adrénaline venant la foueter une nouvelle fois - Finallement, pas de nuit tranquille en perspective. Plutôt une course effrainé à la recherche d'aide.
En esperant qu'elle en trouverait à temps..

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