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Sujet: Les fantômes du passé [Défi RP / Libre] Mer 18 Mai 2016, 21:02
Défi:
Kuzuri a écrit:
Dans un minimum de 250 mots, Esterno se rendra à la Passe Ventue. Manque de chance, durant sa petite balade, il se met à pleuvoir et très vite, les rochers deviennent de plus en plus glissant. Ton loup glissera sur l'un d'entre eux et se cognera durement la tête sur le sol, manquant de très peu de tomber tout en bas d'un canyon. Étourdi, il essaiera de reprendre ses esprits, mais très vite, son cerveau lui jouera des tours; Esterno croira apercevoir, au dessus de lui, la silhouette de sa mère. Serait-elle revenue chercher son fils pour terminer ce qu'elle avait jadis entamé ? Jeter Esterno dans la rivière grondante tout en bas ? Ton loup se mettra à divaguer tout seul, submergé par l'émotion, essayant de convaincre sa mère de l'épargner... À toi d'ajouter des détails des plus étranges à cette scène, résultats temporaires de sa possible commotion cérébrale. Flashback, hallucinations, voix ou visions, tout est permis ^^
J'ai toujours eu un bon feeling avec les jeunes loups. Je pense que mon calme et ma patience m'ont conduis à de bonnes choses dans les relations et en particulier avec les plus jeunes générations. D'abord il y a eu Hilde et maintenant Abélard. Ce jeune loup qui était arrivé au sein de la meute très jeune car il avait été trouvé abandonné. Je l'ai pris sous mon aile et je m'y suis très vite attaché. Il a fini par devenir comme un fils pour moi et je suis devenu comme un père pour lui. Je suis heureux d'avoir pu lui offrir un père que, personnellement, je n'ai jamais eu.
Je marchais au bord de la falaise bordant le canyon de la Passe Ventue. Je me souviens quand j'ai rencontré Anthem, le Séide noir de jais aux cheveux blancs comme l’albâtre. C'est ici aussi que j'ai rencontré Kaméo qui a à peu près mon âge. Nous étions jeune et je m'étais effondré à côté du cours d'eau alors que j'avais marché tout un après-midi sous le soleil cuisant. Si celle-ci n'était pas venue me réveiller et m'apporter de quoi me désaltérer, je ne serais probablement plus de ce monde à l'heure qu'il est. Elle avait l'air plutôt sympa malgré le fait que notre rencontre ait été de courte durée et dans des circonstances peu attirantes. Dommage qu'elle ait quitté la meute, j'aurais aimé mieux la connaître.
Dans le ciel, les nuages étaient de plus en plus abondants et denses. Il manquait plus que ça... Je viens juste pour me faire une petite promenade et voilà qu'une pluie s'annonce. Décidément, l'hiver laisse encore des traces... Un coup de tonnerre a retentit et je n'ai alors même pas eut le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait que la pluie s’abattait déjà sur la Passe Ventue. Et c'était pas une simple pluie en plus, elle était tellement violente que j'avait du mal à voir quelques mètres devant moi. J'allais faire demi-tour pour rentrer quand par malchance, j'ai glissé sur le rebord et j'ai été entraîné vers le fond du canyon. J'ai tenté de me rattraper mais le rebord était trop glissant.
C'est alors que j'ai essayé d'avoir recours à mon Glowstick et d'user de son pouvoir pour invoquer mes ailes de flamme. Malheureusement, il m'était impossible d'utiliser mes ailes de feu sous la pluie et à par faire briller plus fort mon Glowstick en me concentrant, je n'ai rien pu faire. J'étais très mal barré. J'ai pu me raccrocher vivement à un rocher qui dépassait de la paroi à une cinquantaine de mètres du sol mais impossible de tenir, la pierre était plus glissante que jamais. J'ai eut beau planter mes griffes dans la roche, rien à faire.
Et j'ai rechuté.
Puis quelques mètres plus bas, j'ai senti un choc violent au niveau de mon crâne. Un éclair a fuser devant mes yeux puis tout est devenu noir. Le néant total comme si j'étais subitement devenu aveugle. La vue est ensuite revenue presque immédiatement mais tous le paysage autour de moi était désaxé. Le sol semblait bouger et le bruit de la pluie sonnait très lointain. J'avais l'impression d'être comme dans une autre dimension.
Que se passe-t-il ?
En bas, la rivière grondait plus fort que d'habitude à cause de la pluie battante. J'avais eus énormément de chance de ne pas être tombé dans cette dernière et finir noyé. Mais pour l'instant, j'avais un autre problème. J'ai passé ma patte dans mes cheveux et quand je l'ai retirée, il y avait du sang.
C'est pas bon, pas bon du tout...
J'ai essayé de me relever mais je suis immédiatement retombé. Il serait plus judicieux de resté allongé le temps que le mal passe. Si j'essaye de me lever maintenant, je risque de vraiment tombé dans la rivière. C'est alors que j'ai senti une présence sur le rocher au dessus de moi. Je n'ai pas eu le temps de lever les yeux que j'ai entendu une voix.
"Sale gamin... Sale vermine..."
Mes oreilles se sont plaquées sur l'arrière de mon crâne en même temps que mes yeux se sont grands ouverts. Cette voix... Je reconnaissais cette voix. Je me suis tourné tant bien que mal pour apercevoir la louve. Tout était flou sauf elle, elle qui était bien celle à qui je pensais. Un éclair me renvoya dans le passé. Je me revoyait, bataillant de le froid pour trouver de quoi nourrir ma famille. Tous les jours, j'étais forcé d'aller dans la tempête de neige pour trouver de quoi les nourrir. Et le pire c'est que j'avais toujours la plus petite part car j'étais d'après elle loin de mériter autant de nourriture qu'eux. Ce pelage aussi argenté que ces yeux, ce regard haineux et effrayant, cette peur qu'il me procure. Cette louve, c'est celle que je suis censé appelé "mère" d'après la génétique. Elle tenait dans sa gueule le corps sans vie de mon frère. Ses yeux étaient privés de pupilles, totalement vidés de vie. J'ai bondis en arrière, faisant face à la louve grise tandis que celle-ci descendit à mon niveau. Elle posa alors tristement mon frère sans vie sur le sol avant de se retourner vers moi. Son regard était le même, le même seul regard qu'elle a su m'offrir.
"T-Toi ?! Mais co-comment est-ce qu-"
"-Tu ne devrais pas être envie. Tu étais le seul de la famille qui aurait du mourir. Tu n'es que le miroir de ton père, tu n'es rien qu'un-"
"-JE N'AI JAMAIS CONNU MON PÈRE MAIS JE SAIS QU'IL N’ÉTAIT PAS AUSSI CRUEL QUE TOI !!"
Ça recommençait, cette colère était revenue. Cette haine affreuse et sanglante que j'avais ressenti quand elle avait voulu me tuer. Je m'étais juré de ne jamais plus ressentir autant de haine mais rien que le fait de l'avoir en face de moi de nouveau me donne envie de briser chacun de ses os. Un autre flash. Cette fois-ci je me voyais frapper de toutes mes forces le pelage gris argenté de ma pseudo-mère. Le sang giclait et je ne m'arrêtais pas. Son hurlement transperçais les airs, un hurlement si effrayant qu'il vous laissait des frissons pendant plusieurs jours. Je revint alors à la réalité.
"C'est toi qui aurait du mourir de cette maladie Esterno. Tu n'aurais jamais du vivre et ton frère, mon pauvre petit, il aurait du vivre." dit-elle en montrant les crocs. "Mais il n'est pas trop tard..."
Mon regard a traduit toute ma peur. Mes membres se sont mis à trembler tout seuls sans que je ne puisse rien faire. Je ne veux pas mourir maintenant, je veux rester près de mes camarades. Je veux rester près d'Abélard. J'ai tellement peur...
"JE VAIS T'ENVOYER DANS CETTE RIVIÈRE ET ME DÉBARRASSER DE TOI UNE BONNE FOIS POUR TOUTE !!"
"NON PITIÉ, PAR PITIÉ, JE NE VEUX PAS, JE..." dis-je les larmes aux yeux, la voix tremblante.
J'ai fais un pas en arrière, toujours aussi tremblant. J'avais peur, très peur. Comment était-ce possible qu'elle soit revenue ? Pourquoi devrais-je mourir maintenant ? J'ai encore tant de choses à accomplir, tant de loups à rencontrer, tant de lieux à découvrir. Je refuse de me laisser tuer par cette folle. Je refuse de mourir entre les mains de cette louve qui n'est pas ma mère ! Non, elle n'est pas ma mère. Ma véritable mère c'est ma meute, rien d'autre ! Je me suis mis à grogner et les poils de mon échine se sont dressés. Je me sentais doubler de volume tellement la rage me possédais. Ma peur s'était de nouveau changée en colère.
"Tu... Tu n'auras pas la satisfaction de me tuer cette fois non plus. Je vais continuer de vivre, vivre encore et encore pour te dégoûter encore plus. Pour te montrer que seul les bons loups méritent la vie !!"
J'ai donné un puissant coup de patte en direction de la louve argenté mais celle-ci s'est alors désintégrée en étincelles et a disparu. J'étais essoufflé, je n'en pouvais plus. Tout est devenu noir et je me suis effondré sur le sol, emporté par un sommeil forcé.
///
J'ai ouvert les yeux, réveillé par le soleil qui chatouillait mon pelage rouge orangé. Le soleil m'a fortement éblouis et j'ai eu du mal à ouvrir les yeux complètement. Ma bouche était pâteuse et j'avait très soif. Ça devait faire plusieurs jours que j'étais là. J'ai tenté tant bien que mal de me lever. Chacun de mes muscles me faisait souffrir. Tout était redevenu normal. Le paysage n'était plus flou et je ne voyais plus "d'esprits du passé".
Tout cela n'était donc pas réel...
Mon crâne me faisait malgré tout souffrir. Les dents serrées, je me suis dirigé vers une flaque d'eau qui était restée de la dernière pluie. J'ai bu tous le liquide sans modération, l'eau ne m'a jamais fait autant de bien. Je me suis alors tourné vers la lumière, le corps et l'esprit encore affaiblis par mes hallucinations qui furent apparemment passagères. Je devrais rentrer...