Illidan & Vanitas ▬ Rebirth [Sirius & Garbann]

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
1 an
L’orage s’approche.

Aujourd’hui, Illidan ne peut pas bouger. Ses pattes sont engourdies, faibles. Pour boire il doit ramper jusqu’à la jarre fêlée d’eau fraîche qu’il garde dans son recoin personnel, il en lape le contenu en grimaçant. Chaque jour est une douleur, il en a l’habitude, mais aujourd’hui est particulièrement désagréable.

Il dort quelques heures, piteusement roulé en boule auprès de sa jarre, avant qu’un délire fiévreux ne le réveille, et lui donne la force inattendue de se lever, et clopiner jusqu’à la plage. Il a besoin d’air frais, tout l’étouffe entre les murs de pierre. Le loup sans âge a la désagréable impression de revivre la fin de sa précédente vie...mourant, seul, enfermé sous la pierre. Non, pas seul. Il ne l’a jamais été, mais à l’époque il était trop abruti par la colère pour s’en rendre compte. Sa famille, ses quelques amis avaient été remplacés par les vermines avec lesquelles il avait pactisé, flot de paroles incessantes et ressassements interminables. Une compagnie bien moins agréable que s’il était resté auprès de Safran et des autres, mais il avait été...et bien, c’est cocasse, aveuglé par ses ressentiments.

Cependant aujourd’hui, il a changé. Un peu plus ouvert au monde, il y avait Emilitia. Garbann. Vanitas. Mon fils. Son sang, littéralement. Comme d’habitude, il est incapable de tisser de véritables liens avec son entourage, Vanitas va et vient, il ne dort plus souvent avec lui. Illidan a toujours un œil sur lui, il le suit partout où il va grâce à quelques incantations. Car Vanitas lui appartient, il s’en est assuré en imprimant dans sa chair des runes indélébiles dont lui seul a le secret. Il ne peut pas l’appeler, mais il a toujours une intuition d’où il se trouve...

Un bruit attire son attention, dans les vagues. Le gargouilli d’un enfant...ça y est, il hallucine de nouveau, voilà qui ne lui manquait pas. Penser à son fils le fait l’imaginer se noyant dans l’eau, réjouissant. Epuisé, sans vie, il reste encore un peu là, les vagues lui brûlant de sel le bout de ses pattes à la peau craquelée. Mais le babillement reprend, et le loup cadavérique se penche sur l’eau, ses longues oreilles pointées vers l’avant. Il y a un enfant, il en est certain maintenant. Illidan tâtonne dans l’eau, toute sa peau le brûlant vivement, mais il réussit à se rapprocher des sons humides causés par la jeune créature. Profondément circonspect, il découvre un louveteau à peine né, faible et mourant, logé dans un écrin d’algues. De ses crocs il en attrape le bout, et tire avec difficultés le berceau marin vers la sécurité du sable sec. Un réflexe inattendu le prend, et sans même réfléchir, il prend le petit et le loge entre ses pattes, se roulant autour pour le réchauffer, dans son poil sale et éparse.

Distraitement il se met à lui lécher la fourrure, et petit à petit, en découvrant son corps par le toucher, il comprend. Pourquoi il est là, seul, livré à l’Océan. Pourquoi il ne pourrait probablement jamais vivre normalement, ni même vivre vieux, tout simplement. Cette chose à peine consciente, déjà condamnée. Quelque part, loin au fond de lui, un reste oublié et enfoui d’humanité lui serre un sentiment de tristesse, d’injustice. Comme cet enfant, il aurait pu être abandonné à la mer, lui aussi. Infirme de naissance, aux longues ailes inutiles et encombrantes. Une bouche à nourrir, une présence lourde et handicapante. Son souffle se bloque dans ses poumons : C’est moi. Ce petit. C’est moi. Cette petite, apparemment...peu importe. Il continue de lécher le corps de l’enfant, perdu dans ses émotions chaotiques, quand la découverte de protubérances étonnantes le fait se pencher sur l’odeur de la jeune créature. Était-ce lui ou...non, il semblerait bien que ce soit la progéniture d’un démon.

Un bébé démon. Devant sa plage. A un tel instant de sa vie...

Il arrête ses léchouilles, et écoute les battements rapides de son cœur, sa respiration pénible. Elle n’en avait pas pour longtemps. A moins que...

C’est moi.

Sa propre voix résonne dans sa tête, et il est pris de vertige. La coïncidence est trop forte, l’occasion trop incongrue. Inimaginable. C’est moi. Ça n’a pas l’odeur d’Emilitia, ni celle de quiconque de leur famille. Le fumet lui rappelle quelque chose...mais noyé dans l’océan, l’odeur et ténue, il n’arrive pas à s’en rappeler. Après de longues minutes à fixer sans la voir la petite chose gémissant contre son flanc, il finit par se lever. Il l’entend couiner. Entrouvrant alors la gueule...il la récupère, délicatement, et la ramène dans son repaire.

———

« Père, que voulez-vous ? »

De jeune enfant, Vanitas est devenu adolescent, jeune adulte presque. Le profil élancé, l’œil vif, le poil lustré et la crinière en bataille. Fougueux, il l’est depuis toujours. Il ressemble à un jeune mustang, fier, orgueilleux et indomptable. Il toise son père depuis l’entrée de la grotte, ce dernier vivant reclus et incapable depuis des semaines, désormais. Le jeune homme ne s’en approche pas plus, il n’a pas besoin de sentir son odeur de pourriture de plus près.

« Où en es-tu dans l’apprentissage de tes capacités, Vanitas. »

Le plus jeune durcit le regard, effronté, mais répond sans laisser transparaître ses émotions dans sa voix.

« Ces derniers temps, je chasse le monstre. J’ai découvert que je pouvais voir la chaleur des êtres vivants, lorsque je fais quelque chose avec mes yeux. Toute ma vision bascule...et je me met à voir plus clairement que jamais. »

Mais ça, tu n’en as rien à faire, n’est-ce pas ?

Illidan remue un peu, toussant grassement au fond de la cavité.

« C’est excellent ! Une capacité bien intéressante, » croasse-t-il avec difficultés.

Vanitas hausse un sourcil, mais ne sent pas satisfait pour autant. Cela fait des mois que son père l’ignore, ou l’envoie bouler sans lui accorder la moindre attention. Il serait surprenant qu’il s’y mette maintenant...

« Tu as bien progressé, mon fils. »

Mon fils.

« Il est largement temps pour toi de finaliser ton apprentissage, désormais. Enfin, entends-moi bien : nous avons toujours à apprendre, aucun apprentissage n’a réellement de fin. Cependant, tu as atteint un point que je dois te féliciter. »

Sa voix est faible, mais le jeune loup sombre écarquille les yeux, entendant chaque mot comme s’il était prononcé de la manière la plus claire.

« Il ne te manque qu’une seule, dernière étape, afin de marquer ton entrée dans ce monde en tant que démon. »

Vanitas tend les oreilles vers l’avant, son cœur battant avec la légèreté d’un oiseau dans sa poitrine.

« Oui, Père ?...
— Tu devras te lier à un loup, sur ces terres...quelqu’un d’insignifiant. De perdu, esseulé. Quelqu’un sans famille, sans clan, dont tu deviendras l’ami. »

Le jeune démon reste pendu à ses lèvres, pour le moins surpris de la demande.

« Quand ce sera fait, ramène-le ici. Tu as une semaine au maximum. Maintenant, va. »

Vanitas revient au bout de quelques jours, en compagnie d’une jeune louve, à la taille ridiculement petite et le poil recouvert de champignons bioluminescents. Ils se sont rencontrés il y a peu, et aujourd’hui il l’amène dans cet endroit sombre et répugnant. L’odeur de charogne est étouffante, et la créature sale au fond ne dit rien qui vaille.

« Voilà Sirius ! C’est mon père. Il voulait te voir. »

Ledit père est endormi, la respiration faible, presque arrêtée. Vanitas s’en approche, le visage réjoui : il n’a qu’une attente, entendre ces louanges qu’il attend de lui depuis si longtemps. Son sacre de véritable démon, l’appréciation de l’un des deux grands monuments vivants de sa vie. Il approche sa truffe de la charogne lui servant de père, donnant des petits coups de museau contre son dos, l’appelant bruyamment.

« Père ! Père c’est bon, il est là. Elle s’appelle Sirius, c’est une créature que j’ai trouvée dans les montagnes...
— Assez ! Assez. Je t’entends. »

Vanitas recule fièrement, excité, et s’assoit de biais pour pouvoir regarder son père et sa nouvelle amie. Lentement, le mouvement lui demandant un effort surhumain, Illidan se relève légèrement, redressant la tête et le cou.

« Une créature, dis-tu ? Je t’ai demandé un loup. »

Le jeune loup tend un regard vers Sirius, et son allure globalement canine, et assure :

« Oui oui, c’est bien une louve, enfin ç’en est proche quoi. »

L’ancêtre grommelle, et il tend le bout d’une patte vers le centre de la cavité, où il avait l'intention de faire préparer le cercle du rituel.

« Ne perdons pas de temps. Qu’elle s'approche. »

Vanitas sourit à Sirius, puis tourne à nouveau le museau vers son père.

« C’est pour qu’elle devienne un démon, n’est-ce-pas ? »

Son père ne répond pas.

GARBANN - SIRIUS

Garbann ne quittait plus la lagune ces derniers temps. Il voyait bien l'état de son mentor se dégrader jours après jours. À croire que le vieux avait décidé de caner avant de terminer son apprentissage. Et ça l'agaçait profondément. Un rien pouvait l'agacer d'ailleurs. Comme si toutes ses émotions négatives étaient démesurément exacerbé par la présence de Zarakh. Il le sentait, le démon au fond de lui se réjouissait de voir la souffrance d'Illidan, de le voir ramper pour tenter de survivre un peu plus longtemps. C'était délectable et peut-être Garbann restait-il autant auprès du vieux loup à cause de ça. Il lui apportait à manger et à boire, prenant même la peine des fois des lui faire des thés. Le reste du temps il rôdait à l'extérieur, essayant de s'adapter à sa nouvelle condition. Car tout ceci était bien moins facile à vivre que ce qu'il imaginais. La voix de Zarakh raisonnait dans sa tête de plus en plus souvent, lui causant d'horrible migraine. Mais c'était le prix à payer pour avoir du pouvoir. Du moins c'est ainsi qu'il essayait de se rassurer.

Entre deux délires fiévreux, Illidan lui avait quand même expliqué quelques autres petites choses par rapport aux démons et le jeune mâle pris soin de tout retranscrire dans son carnet. Même s'il doutait clairement de la véracité de tout ce que le vieux débris lui disait. Ça semblait parfaitement délirant. Des histoires de vie prolongé, d'immortalité, de réincarnation. Le vieux semblait sentir qu'il allait mourrir et voilà qui se mettait à péter un câble pour trouver un moyen de l'éviter. il fallait dire que ça faisait un peu pitié alors Garbann se pliait au jeu sans grande conviction, écoutant tout de même avec attention tout ce qu'il lui expliquait. Il essayait de comprendre le fonctionnement de tous ces rituels. Quelle runes déclenchait quel effet, et comment toutes ces informations éparses pouvaient s'articuler entre elles. Cela avait le mérite d'occuper son esprit. Les marques infligées dans sa chair par le rituel avaient guérit, laissant des cicatrice bleu sur sa peau. Comme la brûlure d'Emilitia, elles marquait une nouvelle étape. Celle qui prouvait qu'il était enfin parvenue à atteindre son objectif.

Il avait eux vent de la demande que son mentor avait soumise à son fils. Se trouver un ami. Il ignorait ce que le vieux mâle avait derrière la tête mais vu à quel point son esprit se faisait envahir par la folie tout ceci n'augurait rien de bon. Pourtant si quelque mois plus tôt il aurait sans doute pris ses distances face à ce genre de doutes maintenant c'est l'excitation qui le gagnait, son âme vibrait de convoitise, avide de chaos. Il avait beaucoup de mal à cerner ce sentiment. Venait-il de lui ? Avait-il changer à se point. Il ne faisait plus la différence et dans ces situation il avait le sentiment de se perdre lui-même.

Quoi qu'il en soit Vanitas était partit. Ce gosse avait bien grandit, il était fort et fier et Garbann se reconnaissait de plus en plus en lui. Il avait poursuivit ses cours de vol, lui faisant découvrir d'autres endroit dans les montagnes. Il l'aimait bien ce gamin et il veillant un peu sur lui comme un grand frère, restant disponible s'il avait besoin de quelques chose. Car il avait bien remarqué qu'Illidan lui, n'en avait que faire. De toute manière le vieux mâle était vraiment atteints. Peut-être même avait-il définitivement perdu l'esprit. Il puait la mort et Garbann savait très bien qu'il n'en avait plus pour longtemps. Il ignorait ce qui se passerait ensuite. Mais il était bien décidé à ce que leur famille survive malgré ça. Van serait-il triste ? Va savoir, il avait toujours du mal à cerner ce qu'il pensait.

Garbann c'était habitué à l'odeur de mort et de charogne puante émanant de son mentor, il dormait dans la grotte lui aussi, pour garder un oeil sur lui. À la fois attiré et dégoûté par cette situation. Sa fourrure à lui aussi empestait le cadavre. Ce matin là il c'était levé à l'aube comme à son habitude et était sortit se baigner un peu dans la mer pour tenter de chasser cette puanteur. Imaginant avec nostalgie la remarque qu'aurait pu lui faire sa soeur Médélisse à se propos. Dusk aussi n'aurait certainement pas apprécié. Sa belle lui manquait, il ne l'avait pas vu depuis sacrément longtemps. Mais en ce moment il se sentait sale, souillé, et n'osait se présenter devant elle. Peut-être aussi avait-il peur de sa réaction face à ce qu'il avait choisi de faire. Un rire au fond de son esprit raisonna, mesquin:

- Elle va te haïr, elle va te tuer, tu le sais, elle te l'a dit.

L'expression du jeune mâle se crispa alors qu'il répondait à voix haute:

- Ferme là Zarakh, t'en sais rien.

Garbann plongea la tête dans l'eau pour chasser les échos de ses paroles. Et lorsqu'il la ressortit il entendit un bruit derrière. Il tourna la tête dans cette direction pour découvrir Van qui revenait des montagnes, suivit par une toute petite louve. À moins qu'il s'agisse d'une renard ? Il fronça les sourcils, la détaillant, elle était sacrément étrange. Ou le jeune loup avait-il pu trouver une créature pareil ? On avait l'impression que son corps était déjà entrain de se putréfier alors qu'elle était bien vivante. Il sortit de la mer, secouant ses ailes et sa fourrure pour en chasser l'eau. Le bain ça serait pour plus tard, il fallait qu'il sache se qui se tramait. Alors il rejoignit Van et l'inconnu dans la grotte. Au fond il entendant le souffle difficile de son mentor tandis qu'il discutait avec son fils. Il s'installa dans un coin, ses pupilles blanche fixé sur le groupe attentif à ce qui se déroulait.

Sirius avait retrouvé Vanitas comme il l'avaient convenu. Toute heureuse et excité, elle avait tellement hâte de voir si elle pourrait avoir de belles ailes comme son nouvel ami si elle devenait un démon elle aussi ! Elle avait accueillit le jeune mâle avec un immense sourire et l'avait suivit sans la moindre hésitation. Il était si cool Van ! Si classe et si confiant ! Elle voulait être comme lui, elle se sentait tellement bien à ses côté, elle pouvait être elle-même sans avoir peur d'être jugé pour ses différences. Elle avait le sentiment d'être libéré d'un poids immense ! Tout deux était né d'un rituel magique qui les avaient rendu unique. c'était le premier qu'elle croisait qui lui ressemblait autant et lui semblait le vivre parfaitement bien. Alors forcément l'endroit d'ou il venait devait être cool !
Elle c'était attendu à trouver une tanière comme celle de ses parents. Parfumé d'odeurs d'herbes, de plantes et de remède.

Mais l'endroit était radicalement différents. Il y avait bien des plantes en tous genre qui pendaient au plafond et des bocaux partout contenant des choses. Mais l'odeur de sang et de charogne était omniprésente, l'ambiance était lourde, pesante. La petite louve c'était un peu tassé sur elle-même pas très à l'aise d'un coup. D'autant qu'un immense loup sombre doté de grandes ailes était entré à leur suite. C'était intimidant mais en même temps, lui aussi avait des ailes !!! Alors les démons en avaient tous ! Donc elle avait de grande chance d'en avoir aussi. Ça la mettait d'autant plus en confiance, elle était partagé entre excitation et une pointe d'incertitude. Mais cette dernière fût bien vite balayé par le magnifique sourire que lui fit Vanitas. Elle pouvait avoir confiance en lui, il était son ami !

Ce dernier parlait avec une silhouette rachitique dans le fond de la grotte. Sirius ne le voyait pas bien mais lui aussi semblaient avoir des ailes. Enfin quelque chose qui y ressemblait vaguement. Il avait pas l'air en forme. peut-être pouvait-elle l'aider ? Elle était tenté de s'approcher mais van était entre lui et elle et elle ne voulait pas se montrer impolie, alors elle commença par se présenter timidement:

-Bonjour, je... je m'appelle Sirius

Elle se redressait un peu pour paraitre plus confiante. Ici ils étaient tous comme Vanitas, elle n'avait pas besoin d'avoir peur. Ses oreilles se pointèrent avec encore plus d'attention dans la direction de la conversation quand elle entendit le jeune mâle noir parler du rituel. Sa queue se mettait même à s'agiter dans son dos. Avec des ailes elle ressemblerait vraiment à une fée et Liza serait heureuse, elle en était sûr ! Elle qui voulait à tous prix en voir une ! Elle avait si hâte de lui montrer ! Elle espérait de tout coeur qu'elle pourrait en avoir comme tout ceux ici !

Garbann commençait à comprendre ce qui se tramait. Le moment était venu. Et le geste de l'ancêtre vers leurs espace de rituel le confirmait. Alors il se leva pour s'approcher, passant à côté de la petite il jeta un regard sur elle. Décidément elle était sacrément étrange. peut-être avait-il quelconque pouvoir qui pourrait les aider ? Il l'ignorant ne prenant même pas la peine de se présenter. Ses mondanité l'épuisait en ce moment. En revanche il s'arrêta près de Van, un sourire malin aux babines et le félicita:

- Bien joué don juan ! Tu as été vite !

Puis il s'avança jusqu'à Illidan. Et demanda, plus sérieux:

- Le moment est venu vieux débris, tu veux que je fasse ce que tu m'as appris ?

C'était une simple confirmation qu'il attendait car il se doutait déjà de la réponse. Illidan se tenait bizarrement, comme s'il cachait quelque chose contre lui et le jeune mâle plissa un peu les yeux pour mieux s'adapter à l'obscurité ambiante.

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
1 an

Vanitas entend Sirius se présenter, et personne ne lui accorde d’attention, mais il n’en est pas trop choqué. Ici, il faut venir avec un objectif et le faire valoir, parfois par la force, c’est comme ça qu’il avait grandi auprès d’eux. Il est un peu étonné par Garbann ceci dit, jusque-là il a toujours été le plus sympa d’entre eux, mais il ignore son amie pour venir lui parler directement.

- Bien joué don juan ! Tu as été vite !

Don quoi ? Mais au vu du ton, Vanitas le prend comme un compliment, et lui répond par son plus beau sourire pointu.

« C’est ça d’être trop fort. »

Il observe son aîné se rapprocher de son père, certainement pour l’assister dans son rituel, et il agite la queue à Sirius, toujours radieux.

Illidan s’éclaircit la gorge, ne relevant pas l’insulte de son apprenti, et souffle dans un râle douloureux :

« Nous sommes à court de sang et d’offrandes. Vanitas a amené notre sacrifice. »

Il se maintient encore un peu relevé, et parle plus fort, à l’intention de son fils.

« Vanitas. Voici mon dernier enseignement sous cette forme. » Il inspire péniblement, la respiration sifflante. « Un démon n’a pas de cœur. Un démon prend, vole, détruit. Pactise, s’approprie. Un démon a des alliés, pas des amis. Mais surtout, un démon doit être capable à chaque instant de prendre une vie pour parvenir à ses fins. »

Vanitas plisse les yeux. Il n’est pas exactement certain d’où veut en venir son père.

« Tue-la. Ici, maintenant. C’est ta mission. »

La voix du vieillard résonne quelques secondes dans la grotte, faible et pourtant plus sombre que l’obscurité régnant là. Un bruit blanc résonne dans la tête du jeune loup sombre. Tuer. Comment ? Tuer Sirius ? Ses yeux sont grands ouverts, étonnés, perplexes. Il regarde son amie, la gueule entrouverte, incapable d’émettre un son. La tuer ? Mais pourquoi ? Jusque-là il recrutait des gens. Il n’avait jamais blessé d’invité. Ou alors, pas devant lui. Et surtout pas son invitée. La tuer pour, la ramener ? Pour en faire un démon ?

« Hein ? Mais– pourquoi ? » souffle-t-il en se tournant à nouveau vers Illidan. Il reprend, un peu plus fort, « Pour qu’elle devienne un démon ? La faire renaître en démon ? »

Illidan repose sa tête sur ses pattes, son cou ne tenant plus.

« Pour mon rituel. J’ai besoin d’elle.
— Mais–
— Vanitas. Tue-la. »

La discussion qu’il a eue avec Sirius en se rencontrant lui revient. Leur jeu, leur balade jusqu’ici. Il l’aime bien lui, Sirius. Il en a décidé ainsi. Il n’a pas très envie de lui faire du mal. Mais Père lui demande...Père lui demande, et c’est pour finir son apprentissage. Pour devenir un vrai démon. Pour prouver. Terminer. Ne plus être ignoré. Rattraper Emilitia. A-t-elle déjà tué quelqu’un ?

« Maintenant, » gronde hostilement son père.

Vanitas ne comprend pas. Ou enfin si, il comprend tout à fait : son père n’a jamais souhaité qu’il amène une personne amicale. Juste quelqu’un pour une expérience. Son cœur bat plus vite, son esprit est brouillé, il est tétanisé. Sa discussion avec Wymond lui revient. Si j'étais un loup de lumière, tu me tuerais ? Il avait répondu non. Sirius est-elle une louve de Lumière ? Sans s’en rendre compte, il se retrouve debout face à elle, ses pattes l’ayant porté là d’elles-mêmes. Quand a-t-il bougé ? Il la regarde, dans les yeux. Bleus, luisants. Son cœur se déchire dans sa poitrine, et le stress l’empêche de réfléchir. Elle est si petite. Ce n’est pas bien loin de tuer un lapin. Il grimace d’horreur à cette simple pensée.

« C’est ta part loup qui te rend faible. Oublie-la. Tu es un démon, Vanitas. » gronde au loin Illidan.

Je suis un démon. Les démons n’ont pas d’amis. Les démons prennent la vie lorsqu’il le faut.

« VANITAS ! »

Dans un sursaut, le loup noir jette sa mâchoire sur Sirius, son grondement roulant comme l’orage, les yeux dorés luisant dans la pénombre. Il essaye de la retourner, atteindre sa gorge, l’étouffer en perçant sa trachée. Comme un lapin.

Du fond de la grotte, Illidan murmure à Garbann après avoir calmé sa quinte de toux d’avoir hurlé, faisant fi des grondements de lutte plus loin.

« Avec son sang tu traceras un cercle de grande envergure, avec les runes de Vie, Corps, Sang, Transfert aux axes cardinaux, et Âme triomphant au sommet. Nous offrirons ses yeux, son foie et ses poumons en offrande. »

Contre lui, il serre le corps de l’enfant, faible mais toujours vivant.

TW GORE

GARBANN-SIRIUS

Un petit sourire se dessine sur l'expression de Garbann à la réponse du jeune. Il l'aimait vraiment bien ce gosse et ce qui suivit il ne l'avait pas vu venir.
L'expression du jeune mâle s'assombrissait au fur et à mesure ou Illidan parlait à son fils. Il reporta son regard vers la petite louve étrange qui semblait un peu perdu. Un sacrifice ? Illidan voulaient qu'il tue cette gamine ? Pire, il voulait que Vanitas s'en charge !? Il ouvrit la bouche la mine horrifier prêt à protester. Mais à cet instant un courant brûlant envahis sa tête alors que la voix écorché et cruel de Zarakh raisonnait dans son esprit jusqu'au creux de ses os.

-Ta gueule petit loup, laisses nous nous amuser !

Garbann sentait sa présence se faire de plus en plus forte. Son crâne lui donnait le sentiment d'exploser alors que sa propre conscience se retrouver submergé par celle du démon. Balloté dans la noirceur et les émotions négatives qu'il dégageait et surtout envahis d'une immense avidité. Il sentait Zarakh prendre le dessus, il se sentait comme expulsé de son propre corps. Il tremblait et sa peau se mit à le brûler alors qu'elle se lézardait de motifs d'un blanc froid et brillant.
Un sourire cruelle se dessina sur ses babines alors que ses griffes raclaient le sol d'excitation.
Enfermé dans son propre corps Garbann regardait la scène sans pouvoir rien faire, ni bouger, ni parler, il lui semblait hurler sans que le moindre son ne sorte de sa gueule. Zarakh lui se délectait. Il avait bien fait de prendre ce petit loup, il y avait bien des choses intéressantes qui se passait autour de lui. Et voir ce père ainsi torturer le mental de son propre fils pour commettre l'irréparable était tout simplement délectable. Le démon se régalait de ses ondes, de ses émotions et de la situation. Même s'il aimait tuer. Être spectateur d'une scène pareil s'avérait bien plus délectable. Il était fascinant de voir l'emprise que l'on pouvait avoir sur les autres sous couvert d'une bonne manipulation. Il adorait ça, il en salivait presque même. De lire la peur, l'incertitude et finalement l'abandon dans les yeux du jeune loup noir alors qu'il se jetait sur cette petit chose innocente qu'il considérait comme son amie. Son regard brûlant ne manquait rien de la scène.

Tue la... Ses mots résonnait dans la caverne alors que Sirius posait ses yeux sur le vieux loup dans l'obscurité sans comprendre. Il parlait d'elle ? La tuer ? Mais pourquoi ? Son regard se portait ensuite sur son ami qui semblait se poser la même question. Ça faisait partie du rituel pour faire d'elle une fée ? Devait-elle mourrir pour ça ? La petite louve n'était pas très sûr d'en avoir envie. Elle esquissait quelque pas en arrière, se tassant un peu sur elle-même sans comprendre ce qui se passait. Mais elle fût vite immobiliser. Prestement le grand loup aux ailes sombres était venu lui couper toute retraite, le regard cruel et un sourire terrifiant au babines. Alors Sirius c'était rapproché de Vanitas, jusqu'à se coller a lui pour sentir son contact rassurant. Elle demanda la voix tremblante:

-Qu'est ce qui se passe ?

Mais lorsque ses yeux se lève vers son ami pour chercher son regard, ce qu'elle vit ne la rassure pas le moins du monde. Ses yeux doré si chaleureux étaient devenu glaciale alors que son expression était déformé entre doute et ...folie ? Il n'avait plus rien à voir avec le loup qu'elle avait rencontré et avec qui elle avait passé ces moments si agréable. Il était terrifiant. Pourtant elle ne parvenait pas à douter de lui. Il avait été si gentil avec elle. Elle se sentait tellement bien avec lui. Comprise, accepté. Elle avait place beaucoup d'espoir dans ses paroles et n'était pas prête à y renoncer. Tout ceci était normale. c'était seulement le rituel. Elle tentait de se rassurer. Après tout elle ne se rappelait pas de celui qui lui avait donné naissance donc rien ne garantissait qu'il ne c'était pas passé le même genre de choses. Elle affichait toujours un sourire un peu effrayé à son ami alors qu'il lui bondissait dessus, l'écrasant de son poids alors que sa mâchoire se refermait autour de son cou. Elle ferma les yeux, résignée à ce laisser faire. Elle avait confiance. Pourtant son instincts lui hurlait de fuir, que quelque chose n'allait pas. Des larmes coulaient de ses yeux grands ouverts alors que les crocs pénétraient sa chair coupant l'accès de ses poumons à l'air. Petit à petit la terreur s'empara d'elle sans qu'elle ne puisse la contrôler. Elle se mit à se débattre, à couiner usant de ses maigres force pour parvenir à échapper à l'étaux des mâchoires qui s'enfonçait dans sa gorge. Ses geste se faisait de plus en plus lent, de moins en moins fort, jusqu'à ce que finalement elle ne bouge plus.
Quand la mâchoire se dé-serra son petit corps tomba inerte sur le sol poisseux. Le regard vitreux fixé dans le vide et l'expression déformé par la peur.

Zarakh avait savouré chaque instant de cette scène délicieuse alors que Garbann forcé de regardé chaque détails à cause de la présence du démon aurait préféré fuir loin d'ici. Il n'avait rien pu dire, rien pu faire et l'expression qu'affichait Vanitas le terrifiait. Il aurait tellement voulu pouvoir le préserver d'une horreur pareil. Illidan n'était pas juste sénile, il était devenu complètement fou ! Son corps le porta tout seul au côté du vieux mâle qui lui donna des instructions pour la suite. Zarakh en était ravie. Il allait pouvoir déchiqueter le cadavre ! Garbann sentait tout son excitation et sa joie à cette idée. D'ailleurs sa queue se mit à battre dans son dos et après s'être secoué il s'avança vers le corps, bousculant Vanitas qui était dans le passage sans le moindre ménagement, la voix acéré:

-Hors de mon chemin le chiar !

Sur son pelage les marquages blanc semblaient vibrer, pulser alors qu'un sourire fou déformaient son expression quand il se pencha sur le corps sans vie, encore chaud de la louve. D'un coup de croc net il élargit la blessure à la gorge. Il pris une de ses pattes arrières entre ses crocs, brisant l'os au passage, pour la tenir au dessus d'un pot la tête en bas et récupérer le maximum de sang. Il lui ouvrit ensuite le ventre, éclatant les côtes pour récupérer les organes demandé par le vieux et pour finir, il lui arracha les deux yeux, vidé de l'étincelle de vie qui les habitaient plus tôt. D'un coup de patte, il envoya voler le reste du cadavre qui vint s'éclater, disloqué contre la paroi rocheuse en laissant une trainé de sang derrière lui. Simple amas de chair sanguinolent. Ce n'était plus une louve.

Zarakh entrepris ensuite de se mettre à la tâche avec bien plus de dextérité et de précision que ce d'ont était capable Garbann. Les runes étaient net, irréprochable, Vie au nord, corps à l'ouest, sang au sud et transfère à l'est. Le cercle soigneusement dessiné venait parfaire le pentacle.
Au fond de son propre corps Garbann avait l'impression de devenir fou. Avait-il définitivement perdu sa place. Malgré tous ses efforts Zarakh était bien plus fort que lui. Il ne parvenait pas à reprendre le contrôle, submergé qu'il était par la peur, la colère et la douleur. Cette situation était abominable. Il sentait le goût du sang de la petit louve dans sa bouche, la sensation de ses pattes fouillant ses entrailles, brisant ses os. Elle resteraient marqué dans son esprit au fer rouge. Il étai devenue un monstre. Il s'enfonçait dans les ténèbres, se noyait dedans.

Une fois chaque élément en place le sourire fou de Zarakh se tourna vers Illidan et il articula d'une voix cruelle et excité:

-Que compte tu faire avec tout ceci maintenant loup qui parle au démon ? J'espère que ça sera divertissant !

E si ça ne l'était pas, il pourrait toujours tuer tout ceux qui se trouvait ici pour se divertir lui-même.

Petit shit post de Lyros pour dédramatiser tout ça
Illidan & Vanitas ▬ Rebirth [Sirius & Garbann] 64934061_spo5MaO10RJXAMN

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
1 an

Elle s'était collée à lui, avait cherché réconfort en sa présence. Elle avait certainement cru en lui. Mais ces mots semblent lointains dans son esprit, faibles comparés à la sensation de son corps, lourd et sans vie, entre ses crocs. Il desserre la mâchoire, et elle tombe au sol, inerte. C'est fini, il a réussi.

« Très bien...très bien. J'avais besoin de ce corps, Vanitas, vraiment besoin, et maintenant tu sais comment tuer. Cela te sera toujours utile. C'était là la dernière chose que je souhaitais t'apprendre avant mon rituel important. »

Il a fini, mais ça n'a pas goût de victoire. Garbann (ou le démon qu'il venait d'obtenir, vu sa couleur ?) ne le ménage pas, et le bouscule plus loin.
Illidan lui fait signe de s'approcher, ce qu'il fait, mécaniquement.

« Tu peux dévorer son coeur, je l'ai laissé exprès pour toi. Les démons raffolent de ça...mais je voulais te le garder comme récompense, » lui murmure le vieux de sa voix chevrotante.

Son coeur. Le dévorer ? Il n'a pas très faim...il ne ressent pas grand chose, pour être exact.

« Maintenant, il me faut y aller. Le temps m'est compté. Je reviendrai, attends-moi, je serai là, Fils. En attendant, tu peux aller te reposer. Tu l'as mérité. »

Chaque seconde passant, une sorte d'ombre semble de plus en plus prendre la main sur son esprit, quelque chose de cynique et égoïste. La notion de mauvais, Vanitas ne l'a pas ; on est avec lui, ou contre lui. Il aime et utilise ce qui est avec lui, méprise et détruit ce qui est contre. Voilà son mojo jusque-là, mais Sirius ? Elle était avec lui, et il l'aimait bien. Il tourne la tête vers son cadavre, que Garbann est déjà en train de charcuter, et il fait une petite moue dégoûtée. Il n'a pas la notion de mauvais, mais il sent que quelque chose évolue en lui, comme une satisfaction basique et instinctive, un goût primaire du carnage. Mais il est un peu trop sonné pour en profiter. Ses yeux dorés brillent moins, presque vitreux, il est effectivement fatigué.

« Merci, Père, » murmure-t-il.

Père qui le considère enfin, le récompense enfin. Avec un coeur. Est-ce parce qu'il n'a jamais réussi à lui offir le sien ? Alors il lui donne celui de quelqu'un d'autre ? Le sien se pince, et dans un élan incompréhensible, il colle son visage dans l'encolure de son père, pour y retrouver la chaleur qu'il y trouvait dans son enfance, son odeur familière, sa présence rassurante. Il s'attend à ce que son propre coeur s'apaise, que son corps cesse de trembler, comme avant, comme toujours, après tout c'est Père ! Mais il se sent nauséeux : rien ne se passe. Tout ce qu'il ressent contre lui, c'est un corps froid, une odeur de charogne. Pas de réconfort. Ce battement de coeur qui l'a tant bercé, ne lui fait ni chaud ni froid.

Quelque chose s'est brisé, entre eux. Le ténu sentiment de confiance qui subsistait dans leur relation, l'impression d'un jour se faire comprendre, d'être aimé, peut-être. Il a sa reconnaissance, enfin, et ses mots paraissent doux, mais leur ton est creux. Il n'y trouve pas la chaleur qu'il voulait y trouver. En même temps...il observe la misère qu'est son père, malade, sifflant, tout son corps hurle la mort. Va-t-il mourir ? Non, il m'a dit qu'il reviendra. Peut-il lui faire confiance ?

Vanitas ne veut plus réfléchir. Il s'éloigne sans un mot, laissant la place à Garbann qui s'en va tracer le cercle rituel. Il s'arrête devant le corps de Sirius. Non, pas Sirius. Ce n'est plus Sirius, ça. Juste un tas de chairs ensanglanté, une flaque à l'odeur ferreuse. Il glisse son museau carmin dans ses entrailles, en sort le coeur, encore chaud. Ses actions se font avec automatisme, sans grande conviction, mais il est désespéré de se raccrocher au moindre élément positif. Père a dit que c'était sa récompense, que les démons en raffolaient, alors il veut être récompensé. Il veut être satisfait, comblé. Il cherche le sentiment d'accomplissement qu'il est censé avoir. Mais la chair dans son estomac ne lui fait ni chaud ni froid, le goût de sang a un goût un peu différent de ses proies habituelles, sans qu'il soit meilleur ou moins bon. Son regard se pose sur la mâchoire décorative qui entourait le museau fin de la petite louve, et après un temps d'hésitation, il le décroche. Ça il aime bien. Il en a envie. Cela lui fera...un souvenir.

Poisseux et hagard, il sort de la caverne, son butin en gueule.

Illidan n'a pas réagi à la marque d'affection de fils, il ne sait trop quoi en faire. Un démon câlin ? Tant que ce n'était qu'avec lui...il pouvait le tolérer. Mais pas l'encourager.

-Que compte tu faire avec tout ceci maintenant loup qui parle au démon ? J'espère que ça sera divertissant !

Ce n'était plus son apprenti qui parlait, mais le démon. Garbann avait-il déjà perdu le contrôle ? Cela avait été rapide. Il essaierait de l'aider plus tard...mais là n'était pas sa priorité immédiate. Il se lève, avec les plus grandes peines du monde. Il prend l'enfant dans sa gueule, délicatement, et ce dernier couine misérablement. Du bout de ses coussinets sensibles, il lit les runes de Zarakh à la calligraphie irréprochable, et trouve l'axe de Corps, sur lequel il pose l'enfant, tandis qu'il cherche l'axe Transfert et s'y affale faiblement. Sa respiration est saccadée, sifflante, et il souffle sa réponse.

« Je vais...faire passer...mon âme dans le corps de ce louveteau. Prendre sa place. Renaître dans son corps... »

La fièvre semble remonter, et il sait qu'il ne passera pas une nuit de plus dans cet état.

« Azhir mudas ethanul...kasharu il man'ari... »

Il commence l'incantation, ne prenant pas la peine de dépenser plus d'énergie à expliquer si le démon a actuellement le contrôle de son apprenti. Le démon comprend ce langage, et saura suivre par instinct, des milliers d'années d'existence donnaient une sérieuse compréhension ritualistique aux démons. Désormais il comptait sur lui pour l'aider, et terminer le rituel ; sans son aide tout s'achèverait ici et maintenant.

Garbann s'était évanouis au fond de sa propre conscience. Tout ceci c'était trop, trop dure à voir et à supporter. Il revivant le carnage de son enfance, mais cette fois c'est lui qui en était le bourreau. Lui qui prenait la vie d'une innocente avec ses griffes avec ses crocs. Le goût du sang sa sa gueule lui tordait les entrailles. Comment en était-il arrivé là. Comment tout ceci avait-il pu se produire ? Il hurlait sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Prisonnier de son propre corps il regardait Vanitas s'éloigner hagard, perdu. Comment Illidan avait-il pu le pousser à une telle atrocité, lui qui était si jeune !? Il sentait de la colère et de la rancoeur grandir en lui. Et Zarakh sans nourrissait, il en absorbait le moindre parcelle et sa présence se faisait encore plus écrasante.

En voyant le corps de l'enfant le démon sentit tout de suite qu'il était l'un d'eux. Dommage il aurait trouvé ça bien fun de pouvoir le déchiqueter lui aussi, mais il sentait une part de noirceur en lui. Et si ce vieux fou voulait se risquer à y plonger aussi alors il l'aiderait avec grand plaisir. Il se perdrait il le savait. Et ça de pouvait que servir les dessins qu'il avait pour son nouvel hôte. Il briserait tout les liens qu'il avait et il l'engloutirait dans son ombre jusqu'à ce qu'il disparaisse et que son corps lui appartienne.
Il laisse échapper un nouveau rire. Cette ambiance était des plus agréable pour lui il avait dévoré la peur de cette petit louve dévoré le trouble du jeune loup noir et il dévorerait la dernière parcelle de vie de ce vieux débris. Chaque sentiment négatif ne faisait que le renforcer, il s'en délectait avec avidité. Et ce 'était que le début, il n'était pas question de s'arrêter en si bon chemin.
Pas besoin de lui expliquer non, tout ceci il le connaissait, ce rituel, ces runes, ces incantations. Ces connaissances étaient même bien plus vaste, alors il n'aurait aucun mal à suivre. Alors après avoir vérifié que tout était bien en place, il se mit à entonner l'incantation d'une voix monocorde alors qu'un sourire avide déformait son visage.

Il sentit l'âme du vieux loup s'élever laissant un cadavre putride inerte derrière lui. Comme la chair pouvait être faible. Il du se retenir de ne pas se repaitre de cette âme sombre et peuplée de souvenir, elle qui était pourtant si appétissante. Mais lui était de ceux qui aimait jouer, de ceux qui pariait. Et en finir ainsi serait bien trop simple. Il préférait bien plus miser et empocher les gains qui viendrait plus tard. Car il le savait, il les empocherait tôt ou tard. Et ce vieux loup coincé dans le corps d'un enfant serait un pions très intéressant dans son petit jeu. Il connaissait la nature de son hôte. Toute la rancoeur qu'il nourrissait maintenant à l'égard de ce qui était son mentor tiraillerait sa conscience face à l'innocence d'un enfant. Et cela s'annonçait des plus divertissant.

Alors il laisse glisser cette âme pervertie vers ce nouveau corps pur et innocent observant avec le plus grand des intérêt quel serait le résultat.

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

Petit à petit, tout s'éteint. Les odeurs s'atténuent, les sensations s'engourdissent, sa conscience s'endort. Il se sent partir, aspiré hors des limites communes de ce monde. Il connaît cette sensation...il l'a expérimentée, lorsque son âme est restée un long temps perdue entre la dimension démoniaque et l'au-delà, flottant dans le vide froid et abyssal de cette zone où personne n'aurait dû se retrouver.

Il sent sa conscience lui échapper, et un court instant, une étincelle de panique l'anime, tandis qu'il se sent mourir. Mais la seconde suivante, une douleur sans nom le traverse, une brûlure vive échappant à la conception physique du mal. C'est son âme qui a mal, arrachée et transférée par des mains obscures sorties du cercle pour l'enfoncer dans cet autre corps. Peut-être qu'un enfant normal aurait eu de grandes chances de décéder instantanément à une telle violence, mais celui-ci est moins perturbé par les ombres, après tout il en est aussi composé. Les longs doigts maléfiques s'emparent des offrandes, les attirant avec elles vers l'univers d'où elles proviennent, tandis qu'elles finissent de recoudre spirituellement cette nouvelle expérience achevée dans le fond de cette cave.

Le corps d'Illidan ne respire plus, ne frémit plus. Son coeur a cessé de battre.

Illidan n'est plus.

Cependant le petit corps inconscient de l'enfant, lui, vit toujours...

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» L'autre monde | ft. Garbann