Ecoute les chants de la mer maman (Edessa)

Pandore

Le soleil était haut. Mais vraiment, la boule jaune était juste au-dessus d'elle, écrasant sa chaleur contre sa fourrure bleutée. Elle avait chaud, mais tiendrait bon. Sa langue pendait de sa gueule, ce n'était pas gracieux, mais personne ne pourrait la voir de toute façon, car elle était partie dans un endroit qui pourrait la rafraîchir un peu.

La vieille carcasse marine. Son père lui avait parlé de cet endroit, qu'il venait squatter de temps en temps. Pandore fit de même aujourd'hui. Munie de son châle, et d'une gourde d'eau fraîche, ainsi que de sa lyre, elle se pose, sur une couverture prise à un certain Abysse. D'abord elle regarde l'étendue aquatique qui l'entoure, puis le ciel et enfin, elle retire son collier qui portait ce fameux coquillage étrange largué par cet Orque l'autre jour.

Sa petite perle à l'intérieur brillait, elle adorait la regarder, ça l'apaisait. Car c'était son trésor à elle, et rien qu'à elle. Souriante d'ailleurs, elle se laisse tomber sur le côté pour se faire dorer la pilule, son coquillage entre ses pattes, plaquées contre sa poitrine.

Et doucement, chantonne pour calmer son coeur qui hurlait à la haine. Ecoutant les voix de la mer qui l'appelle au loin, apprenant à les apaiser pour les comprendre. La musique devenait presque vitale pour elle, si bien que sa lyre, maintenant, ne la quittait plus, et sans même en jouer, elle entendait encore ses refrains mélodieux dans sa tête.

"-De mon rocheeeer, je te vois chavireeeeer! Entend ma voiiiiiix! Ecouteeee moiiiiiix!" Elle ricane, les yeux toujours fermés. "Je t'offrirais, des baisers et des vivres! Pour que tu sois, à moi pour la viiiie!"

Pandore

Pandore sursaute presque en entendant que quelqu'un se mettait à suivre sa musique. Sur le coup, elle ne reconnut pas du tout la voix claire de sa mère, mais bien vite, fit le lien, c'était sa mère, qui chantait. Les paroles sonnaient étranges, quand on sait que celles de la petite louve étaient destinées à ces êtres sans cervelles comme dans les livres. Qui écoutaient sans savoir, et suivait à en perdre la tête.

Doucement elle cherche sa maman, tombant sur elle.

"-Maman??" Fit la petite pirate. Elle attache sa lyre soigneusement sur le voile, et remit le coquillage à son cou pour rejoindre sa maman et aller se frotter à elle. Elle se mit assise, souriante, le regard doré dressé vers Edessa.

"-Tu chante si bien!"

Pandore

Pandore sourit tellement à ce compliment. Enfin, c'était plus une vérité qu'un compliment en soit, mais bon. Elle sent les flatteries, et regarde simplement sa mère parler. Dire qui lui avait donné la chance d'apprendre à jouer et à chanter devrait rester secret. Cependant, la louvette bleuté était d'accord pour lui faire un petit concert gratuit et de bon coeur.


"-Non! Ce n'est pas Mélissandre!" Elle prend sa lyre, se mettant à son aise sur le sol et pose ses doigts délicats sur son instrument divin. "Si je peux me permettre, maman, je vais te faire une démonstration!"


Sans attendre de réponse, car on ne lui refusait de toute façon rien, Pandore effleure la délicate lyre et commence le chant de la terre. Les notes se mirent à s'élever, légère et douce, les paupières de la joueuse se ferment. Les voix disparaissent, dans son esprit, la blancheur du ciel lui vint, les éclats de voix et de rire l'envahit. Un sourire franc et heureux se pointe sur ses babines alors que ses pattes continuent de jouer.

Pandore

Une fois son concert fini, Pandore se penche et salut sa mère d'une révérence. Face aux compliments encore plus gras, la louvette eu un sourire en coin, les yeux plissés. Elle aurait pu jouer le jeu encore longtemps, dire qu'elle était simplement unique et magnifique, mais cela ne l'intéressait plus. Elle pose délicatement sa lyre sur le sol en silence avant de se reconcentrer sur sa maman.


"-Disons que je tiens de mes parents une bonne base je dirais! Être exceptionnelle, c'est inné!! Mais.. C'est... maman Umaima! Qui m'apprends, quand elle sait venir nous voir!" Elle souffle, l'air triste. "Elle m'apprend à user de mes doigts! Et à jouer! Et j'essaye de chanter!" Elle remue la queue, souriante à souhait.


"-Souhaite tu m'apprendre des musiques aussi? Ou alors, toi tu chantes, et moi je joue de ma lyre??" Elle la dresse fièrement, sa si belle lyre, tant aimée. "En parlant d'elle, je l'ai trouvée un soir, elle était échouée sur le sable. Toute la nuit elle était tourmentée par les vas et viens de l'eau, je l'ai observée! Et c'est au petit matin, quand la marée fut basse, que j'ai été la cherchée! J'ai senti quelque chose de spécial qui m'unissait à elle, alors je l'ai gardée! Depuis, je ne la lâche plus!"

Pandore

Formidable? Mais c'était bien plus que ça. C'était merveilleux, c'était... Elle n'avait pas les mots. Un sourire étire sa petite gueule d'ange, surtout quand sa mère la flatte, un peu moins quand elle parle qu'elle sait jouer de l'harmonica. Pas que cela lui déplaise, au contraire, cela la surprit.

Étrangement, Pandore se disait que sa mère aurait eu un instrument un peu plus... noble? Sophistiqué?

Ses oreilles tressaillent quand elle parle de Mélissandre. Ah... Elle. Son museau se fronce, réaction quand ça lui déplaît.

"-La raison est que je suis née liée à l'océan! Donc forcément! Il me l'a envoyée, car il sait que je suis parfaite!" Elle hausse les épaules la petite. "Pour ce qui est de Mélissandre et maman! Pourquoi pas! Et je pourrais même une fois faire un petit concert pour toute la meute! Etre devant sur la scène ne me fait pas peur!" Pandore savait qui elle était et surtout savait ce qu'elle valait. Donc... Chanter et jouer devant tout le monde ne l'effrayait pas.

Pandore

Oui, cette meute qu'était celle de son père avait de la chance de les avoir. Pandore ferme les paupières, ne pouvant qu'accepter les dires de sa maman. Silencieuse à présent, elle prend la lyre, et touche délicatement du bout des griffes les cordes, songeant à de douces chansons. Et plus elle frottait ses griffes sur son instrument, plus elle songeait à cet autre côté sombre qu'elle repoussait tant par la peur.


La mélodie n'était plus la même, son esprit était bouleversé, c'était... Un côté sombre et inquiétant. Son regard doré reste fixe sur le sol. "Je suis la sirène des profondeurs, la tueuse des âmes curieuses. Je ne fais qu'un avec lui. Je dois le nourrir."


Subitement elle s'arrête, reposant son regard sur sa maman. Sa beauté la rappelle. Enfin. Et elle sourit l'air de rien.


"-Avec joie!" Dit la jeune louve tout sourire.

Pandore

Sa mère de retour, Pandore lui rend un sourire lent et assuré. Les pattes toujours posées sur son instrument marin si précieux, elle attend qu'Edessa prenne sa place et commence à jouer. Un dernier petit geste tendre de mère à fille, que Pandore ne refoule pas, bien au contraire, et enfin, le duo peut commencer le concert privé. La musique douce pénètre les oreilles de la bleuter.


Et ce fut le début.


Ses paupières se ferment, le son de la lyre, et de l'harmonica s'élèvent tout deux vers le ciel. Et puis, sa gueule s'ouvre, laissant sa voix voler à son tour dans les airs dans de douces notes. LE vent caressant sa fourrure lui donne un sentiment léger et de liberté si divin, son voile transparent voltige derrière elle, ses cheveux accompagnent le mouvement pour finir le tout.


Pandore rouvre les yeux, regardant sa mère avec émerveillement.

Pandore

Improvisé. Aurait-elle improvisé??

"- L'art du chant et de la musique est un domaine en lui-même magnifique! La maîtrise est un plus! Qui embellit le tout maman! Un jour qui se veut proche, je serais la perfection!" Elle prend une inspiration, laissant le vent lui aussi chanter sa musique à ses oreilles délicate. Enfin, jusqu'à ce qu'un groupe de Goélands passe juste au-dessus des deux louves. Une grimace embêtée se fit alors que sa tête se dresse vers les volatiles.

"-Espèces de misérables oiseaux!" Non seulement ça perturbait les chants mélodieux de l'océan, mais en plus ils avaient une voix horrible. Pandore soupire, agacée. Cela lui rappelait à quel point il y avait toujours quelqu'un ou quelque chose, qui viendrait sans cesse perturber les bonnes choses.