Par monts et par vaux [Libre]

Aconit

Au delà des runes, au delà de la forêt, il y avait un monde différent de celui dans lequel elle avait grandi. Aconit en avait prit conscience avec l'arrivée de Garbann dans leur entourage. Le mâle ailé était différent, ce n'était pas comme Vanitas qui ressemblait un peu à Maman, ce n'était pas comme Maman non plus et encore moins comme ce louveteau étrange qui parfois était la réincarnation de quelque chose de plus vieux, de plus lugubre aussi.
Au delà de son entourage familiale, il y avait un monde où les ombres ne régnait pas forcément, c'était étrange à imaginer, attirant à explorer. Il y avait des loups plus nombreux, sans doute, et moins de démons, la louve blanche avait compris qu'ils n'étaient pas vraiment de ce monde. Et ces faits, cette perspective différente d'appréhension de l'univers l'intriguait plus que tout, lui donnait un peu le vertige également. Aconit se pose des questions et s'interroge, et parce que son temps d'existence est court, entrecoupé par celui de son frère, l'adolescente n'a pas le temps de rester assise sur le tapis de feuilles mortes de la sylve à réfléchir. Si elle veut voir, elle doit expérimenter et si elle veut expérimenter, elle doit elle aussi, à l'image de Neisseria, oser partir à l'aventure.

Alors elle part et gravit les monts, s'éloigne de sa maison.
Désolée Asaravos, mais s'il te plaît, si tu prends ma place, ne rentre pas tout de suite à la maison.

Aconit

Les chemins de montagnes s'avéraient plutôt calme en réalité, presque monotones bien qu'il fallait avouer que le paysage était sacrément différent de celui qu'offrait la Sylve et la forêt brûlée. Aconit était montée assez haut, petit objectif personnel et avait dépassé les forêts de conifères pour des paysages sans arbres, larges étendues d'herbe entrecoupées de ruisseaux et zones plus rocailleuses. La température avait baissé également, lui faisant gonfler le pelage. S'il ne faisait pas spécialement chaud au sein de forêt brûlée, à cause de l'humidité et de l'ombre quasi constante offerte par la falaise, il y avait ici beaucoup de vent contre lequel on ne pouvait véritablement s’abriter et une fraîcheur saisissante.

Aconit se sentait suivi depuis un certain maintenant, sentiment désagréable qui lui remontait jusqu'à l'échine. Leur mère, Drippir aussi, l'avaient déjà dit, les démons n'aimaient pas vraiment se sentir dominer et avoir l'impression d'être espionner – ou d'être une proie – n'avait vraiment rien de plaisant. Ses oreilles pivotèrent à l'arrière à l'entente d'un roulis de pierre et Aconit se retourna, méfiante, ses mandibules claquant menaçantes alors que derrière ses lunettes noires, ses yeux rouges balayent le paysage... avant qu'un truc ne vienne lui sortir entre les pattes, la menaçant elle aussi avec des mandibules et ramenant la louve blanche à une attention plus à proximité.

« Hé ! »

Neisseria et Morbus l'aurait sans doute tuer sur le champ et vu qu'il y avait définitivement trop de mandibules sur ce même mètre carré de montagne, ce fut l'intention qui vint en premier à l'esprit d'Aconit.

Aconit
9pv

Neisseria et Morbus auraient tué l'insecte, parce que dans le jeu, on ne les menace pas sans qu'ils répondent en équivalence. Maman l'aurait tué aussi, par pragmatisme, parce qu'il avait l'air faible et nul et qu'elle n'aimait pas être dérangé par des êtres inférieurs à elle. La louve blanche était presque sûre que Garbann s'en serait débarrassé aussi quand à Asaravos... pour lui elle ne savait pas trop. Alors Aconit leva une patte pour ne pas se faire mordre, écarta ses mandibules pour les refermer sur le corps chitineux... avant de se faire déranger par une voix.
AH ! Il lui semblait bien qu'il y avait quelqu'un ! C'était une louve toute pleines de pointes. Est-ce que elle aussi avait du sang de démon ? Avec cette particularité physique et les crânes portés en accessoire, elle en avait un peu le style quand même. Aconit lui demanderait, après, quand elle aura régler son soucis sans se faire mordre les pattes, exprimant tout de même une grimace de surprise et de dégoût à la question de l'autre louve.

« Quoi ? Non ! »

Et elle donna un coup de mandibule dans la bestiole.

[ Dé 1 Aco - Dé 2 Rampant]

Mais la bestiole, plus vive et habile se retourna pour venir lui mordre le museau, provoquant un mouvement de recul de la part de la louve blanche qui pesta rageusement.

« 'Tain AïEUH !»

Aconit
7pv

Hm, il fallait peut-être avouer que les leçons de sa mère n'avaient jamais véritablement portées sur l'affrontement physique bien que la louve noire parlait souvent de ce projet de dévorer le monde par les ténèbres, quelque chose du genre. Forcément, c'est des choses qui amenaient un jour à la confrontation avec d'autres êtres alors quand on y était pas spécialement plus préparer que ça.
Aconit ne s'était jamais fait véritablement mal non plus, mis à part des petites coupures d'enfants. Leur mère avait pris tellement soin de les préserver de tout du monde extérieur... la louve blanche savait que Garbann n'avait pas un avis très favorable à ce principe. Aussi se fait-elle surprendre par cette morsure de plus en plus douloureuse qui lui déchire la peau, par ces mandibules qui ne se décrochent pas de sa patte même si l'autre louve vient l'aider en assénant un coup que queue pleine de pique sur la bête – qu'est-ce que c'était badass ça ! - et qui font couler le long de son pelage blanc un sang presque noirâtre. Aconit essaye de taper avec son autre patte valide, de secouer pour faire partir la bestiole, claque des mandibules de frustration, de peur soudaine et de douleur. Elle pense à son frère, lui aussi, quand ils changeraient, se retrouverait blessé et ça, c'est sans doute ce qui dérangeait le plus Aconit.

« Enlèves le ! Steuplaît, enlèves le ! »

Dé 1 - Aconit
Dé 2 - Rampant
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Aconit
7pv

L'autre louve y va avec les crocs cette fois. Elle les plante au niveau de la tête et Aconit peut sentir la pression des mandibules sur sa patte faiblir suffisamment pour qu'elle puisse s'en libérer. La blanche ne se fait pas prier, d'autant plus que la bestiole se retourne vers la brune qui – avouons le – était tout de même une menace bien plus grande qu'elle. Le petit cœur de démon d'Aconit en fut un peu blessé, elle avait sa petite fierté, mais ce n'était pas suffisant pour haïr l'autre louve, assez pour n'avoir aucune pitié envers le ver qu'elle termina d'un coup de patte. L'insecte se contracta avant de s'échouer immobile.

Aconit soupira de soulagement. Ah, elle avait encore du chemin avant d'être ce démon gardien, sans peur et plein de courage, apte à protéger la forêt brûlée qui abritait sa famille. Elle releva vivement sa patte blessée non sans une grimace lorsqu'elle tenta de la poser au sol, le sang presque noir qui s'écoulait de la morsure contrastant avec son pelage clair. Ça allait être embêtant pour rentrer ça aussi et Aconit s'inquiéta pour Asaravos si elle changeait avec lui alors qu'ils étaient blessés et en pleine montagne.
Son museau se releva vers la louve cornue.

« Merci de m'avoir aidé. J'm'appelle Aconit.»

Dé 1 - Aconit
Dé 2 - Rampant
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Aconit
7pv

La cornue brune, avant toute autre chose, se jeta sur le cadavre de l'insecte pour le dévorer, ses mâchoires perforant la chitine dans une bruit sinistre de craquement, sa gueule avalant goulûment la chaire jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Un comportement qui ne choqua pas particulièrement Aconit mais qui positionna définitivement l'avis que la blanche se faisait sur la brune : il n'y avait qu'un démon pour s'abandonner ainsi si facilement à la bestialité. Ça avait quelque chose de familier.

Ça ne dura au final que quelque instants, Aconit n'eut pas le temps de perdre patience et de simplement s'en aller. Rapidement l'attention revint sur elle, ou plutôt sur ses lunettes dont le museau brun se rapprocha.

« C'est pas yeux, c'est des lunettes. » Aconit les retira, dévoilant ainsi ses iris rubis mais l'obligeant à plisser un peu les yeux. « La lumière du jour est trop forte pour moi alors ça me protège. »

C'était la deuxième personne à être perplexe face à ses lunettes et ne pas les comprendre, un fait qui étonna Aconit.

Aconit
7pv

Une oreille tombe sur le côté alors qu'on lui donne une évidence pour conseil.Ce n'était jamais très agréable quand un inconnu cherchait à trouver des solutions à des situations qui par défaut, on maîtrisait soit-même bien mieux. Les premières pensées étaient souvent celles de tout le monde.

« J'habite déjà dans une forêt. »

Et si la partie brûlée qui appartenait à sa famille n'avait pas la végétation couvrante du reste de la Sylve, la brume constante des lieux cachait les rayons célestes une bonne partie de la journée.
L'inconnue afficha un mine penaude, peut-être s'en voulait-elle d'avoir voulu donner des solutions un peu bête alors Aconit se fit un peu plus patiente.

« Et je peux pas vivre que la nuit, c'est... un peu plus compliqué que ça. Je suis pas là tout le temps. Mon existence, je la partage avec mon frère et on choisit pas quand c'est le tour de l'un ou de l'autre. »