-Dysis-

Le dragon n'était plus.

L'Histoire avait été faite. Les loups avaient écoutés leurs Dieux. Les etelkrus, surtout. Les Nakhus avaient refusé de terminer le combat. Elle avait fait son choix, aussi. Chasseuse, elle s'était élancée avec les autres. Chasseuse, elle avait donné la mort non sans respecter sa proie. Enfin, elle le croyait.

Mais elle avait douté. Après avoir vu les autres, avait douté de son choix. Un choix motivé par la raison et l'ordre de la Nature. Un choix qui n'avait pas laissé de place à la colère, la cruauté ou la vengeance. Un choix qu'elle avait cru bon. Un choix que d'autres avaient fait, aussi. Un choix qui n'était que le reflet de leur liberté.

Les retombées avaient été difficiles pour Dysis. Des mois durant, ses sens avaient été mis à mal. La bataille n'avait été que le point final de cette succession d'évènements. La poussière et l'horreur. Les cris. Le sang. Une chasse digne des Six Dieux réunis, une chasse réellement légendaire. Elle était fière d'en avoir fait parti. Mais son corps le lui faisait payer, et son esprit ne pouvait s'empêcher de douter. Car si la chasse était importante, l'Union de leur clan l'était encore plus.

Elle avait écopé d'une journée entière de migraine. Tête tabassée par son propre sang. Elle avait du rester couchée. N'avait pu entendre ce qui s'était passé ensuite. La fraicheur du Plateau lui avait fait du bien. Elle avait bu, mangé. Evité de parler. Après quelques jours, elle s'était sentie mieux. L'esprit plus clair, elle s'était relevée pour trouver mamie. Ses yeux avaient maintenu les siens. Sa voix, rauque, avait prononcé ses premiers mots depuis que le dragon avait poussé son dernier rale.


Elles avaient prévenu maman et Priam, d'abord. Puis avaient entamé ce voyage de quelques jours vers le Dieu vert. Le corps sec de Dysis écopait encore du contre-coup du combat. L'electricité avait laissé ses marques – mais son esprit était plus clair que jamais.
Leur clan se divisait.
Sa famille était en deuil.
Et elle avait fait le choix non pas de la reflection, mais de l'unité.

Lorsque mamie lui indique l'entrée du Temple du raptor, elle sait qu'elle sera seule à partir d'ici. Elle le préfère, à vrai dire. Le silence sera son allié. Elle ne sait pas si elle sera à la hauteur, ne sait pas si Mido approuvera de l'histoire qu'elle a voulu écrire.
Mais elle sait qu'elle écrira la suite, avec ou sans lui.

Un dernier regard lourd de sens à mamie. Remerciements silencieux. Vent dans ses cheveux drus. Elle lutte contre la poigne de l'angoisse face à l'entrée trop étroite, et pénètre sans un mot dans l'antre du raptor. Elle suit le chemin étroit jusqu'à ce que deux colonnes lèvent un plafond tailladé. La fonttaine est ici. Le raptor, lui, préside. Il fait froid. L'odeur est celle de renfermé. Le regard du Dieu, sévère. Les ossements, elles les reconnaît comme étant ceux de reptiles. Elle pourrait les nommer – en réciter les techniques de chasse. Mais elle n'est pas là pour cela.

Ses pas résonnent dans l'antre sombre. Debout, elle se poste face à la statue. Le regard barré de croix -intense- se fiche dans celui du Dieu. Son cœur est décidé. D'un signe de tête lent, elle salue le Raptor et pose devant elle son offrande. Un morceau de cuir orné de runes. Chassé et piégés par ses soins, selon ce que mamie lui avait appris. Décoré selon ces runes de protection et de réflexion trouvées à la bibliothèque. Ses babines frémissent, et sa voix neutre déchire le silence :


Les mots n'ont jamais été son fort. Mais elle sait son ame tendue vers ce Dieu. Celui de son clan, celui de ses valeurs. Et sur son visage, et dans sa voix, toute trace d'enfance avait été oubliée.

Hop mes trois réponses on tente hein :

Spoiler:

1 Oui !
2 Oui
3 Non

-Dysis-

La chasseuse sent la présence du Dieu pour la première fois. N'arrive pas à l'expliquer, d'abord. Une tension dans l'air. Un chuintement dans son esprit. Elle sait que quelque chose se passe. Sait qu'elle a été entendue. L'offrande est jugée acceptable : Dysis en est soulagée. Elle sait le Dieu difficile. Mamie le lui a dit. Mais l'offrande n'était rien, pour lui. Elle devrait faire ses preuves. Elle devrait résoudre ses énigmes. Elle devrait mériter.

Sa voix retentit dans son esprit, et elle se set soudainement exposée. Entièrement, totalement. La sensation est désagréable, et fascinante. Elle n'aura pas à expliquer ses raisonnements. N'aura pas à utiliser des mots trop incertains. Mido saura, simplement. De cela, elle en est aussi soulagée. L'esprit est clair. Concentré. Comme à la veille d'une chasse, la louve ne pense à plus rien d'autre que l'épreuve qui viendrait.

Et épreuve il vient.
La première énigme s'inscrit de chlorophylle. Parlant d'abord d'ouvrir, de fermer des vêtements. Dysis n'était pas très portée sur la couture. Elle se concentre. Une forme d'attache, alors. Puis, le visage. Un endroit drastiquement différent. Alors, c'est un simple mot qui aurait plusieurs utilité. La louve patiente. Veut obtenir toutes les informations. La fin de l'énigme résonne bien plus avec elle; En fleur. Fermer des habits. Se poser sur un visage. Surtout, un rapport avec les fleurs. Connaissant mieux la flore que la dermatologie, elle commence par là. Cherche. Bouquet ? Pétale ? Pistil, couleur, odeur ? Elle plisse les yeux. Se revoit sur l'ile aux roses. Essaye d'y visualiser la réponse. Une vision féconde : Ses pupilles tombent sur une fleur enfant. Pas encore ouverte, et qui pourtant porte déjà l'espoir d'une couleur intense. Un bouton. Elle passe le mot aux deux autres épreuves ; Un bouton, pour ouvrir et fermer l'habit. Un bouton, sur un visage adolescent. Ca collait.


L'esprit s'échauffe. La deuxième énigme, déjà, arrive en éffaçant la première. Dysis note qu'elle n'aura pas beaucoup de temps. Ou bien, elle devra se souvenir des trois énigmes d'un coup. Elle a une très bonne mémoire visuelle. Elle a confiance. Mais la deuxième énigme la rend perplexe. Des chiffres ? Une équation ? Elle se concentre. Par 9 ... Plus cinq ? Comment peut-elle trouver une solution ainsi ? Elle tente de visualiser. Prend un exemple familier : Des madeleines, posées devant son frère. Une madeleine, par 9 ... 9 Madeleines. Plus cinq ....

Mais elle prend trop de temps. L'énigme, déjà, s'éfface. Remplacée par une autre. Chaque chose en son temps. Dysis s'imprègne de cette nouvelle énigme. Elle l'imprime dans sa rétine. Puis, revient à ses madeleines. D'un coté, 9 et 5 font 14 madeleines. de l'autre ... 3 et 6 font 9. L'égalité n'est pas respectée. Priam voudrait partager équitablement. Alors ?
Deux madeleines changent de pattes. L'équation est rembobinée. Aux 11 madeleines et demi que chacun aura, elle ôte 5 à gauche, 6 à droite. Puis, doit encore diviser ... Les sourcils se froncent. Elle n'est pas habituée aux mathématiques. Elle souffle. Ferme les yeux. Revisualise ses madeleines. D'un coté, 5, et 9 fois ce nombre mystérieux. De l'autre, 3, et 6 fois le même nombre. Si elle cherche ce nombre, alors elle peut déjà ôter 5 de chaque coté, et les manger, avec Priam. Puis, passer les divisions mystérieuses du même coté de la balance, en soustrayant. De l'autre, reste l'unique madeleine. 6 fois ce nombre mystérieux donnc un. C'est donc un sixième de madeleine. Elle revérifie. Re-multiplie, ajoute. Le tout est bien égal. Légèrement soulagée, elle répond.


Ne parle pas de madeleine.
Reste la dernière énigme. Mamie ne lui avait pas dit combien de temps elle pouvait réfléchir. Les calculs lui avaient pris plus d'effort. Elle se concentre, alors. Ferme les yeux pour revisualiser l'énigme. Ses yeux, sa mémoire presque photographique lui sert. Une énigme sur quelque chose de différent à chaque fois. Réflexion, ou hasard. Arrivé tant de fois, et pourtant unique.
La réponse importait peu. La réponse importait peu ? Une question, alors ? Non. Car une même question pouvait être posée plusieurs fois. Si la réponse devait être unique ... La réponse était-elle "unique" ? Non. Ca ne collait pas. Elle rembobine. Fruit du hasard ou d'une réflexion. Chaque fois différente, mais ses détails ne comptaient pas. La dernière phrase l'interroge le plus. Unique, car elle ne devait répondre qu'un seul mot ? Ou unique, car cette réponse ne devait jamais avoir été dite avant ?

Peut-être cherchait-elle trop peu concret. Fruit du hasard ou d'une réflexion ... Lui fait penser à sa famille. A Priam, né du hasard d'une mère qui ne voulait pas de lui. A la réfléxion, au contraire, que d'autres peuvent avoir avant de choisir d'avoir des enfants. Plus concret, oui - mais cela collait-il ? Elle se voit dans la forêt, face aux jeunes faon de l'année. Chacun d'eux était unique. Naitre n'arrivait qu'une fois. Et pourtant, le cycle continuait. Encore, et encore. Des millier, des millions de naissances se feraient. Peu importe le détail ; Espèce, couleur, date. Car chacun avait un début. Alors, ça collait.


Elle reste immobile. Attend sa sentence.

Spoiler:

Se rapproche

Si j'ai le droit de retenter comme ça :

Spoiler:

Dernier indice, après il faudra rédiger :

Non, relis bien la charade