La mare marrante [Libre]

-Neisseria-

Morbus voulait une mare, et pour être vraiment 100% honnête, Neisseria aussi. Elle en avait marre, de l'été qui était trop sec ! Sa peau avait besoin d'être hydratée pour rester belle, et elle avait besoin (et pas seulement envie !) D'une mare. Mais, elle savait que maman ne l'aiderait pas, pour ça. Bah non ! Maman elle disait qu'elle devait faire les choses toute seule, car elle commençait à être grande. Neissy avait boudé quelques heures, mais finalement Morbus l'avait convaincue en lui promettant des nénuphars. Elle aimait bien les nénuphars.

Alors, ils avaient commencé par le TROU. Ça, c'était m'as si dur. En fait, c'est Morbus qui avait tout fait pendant qu'elle s'était refaite une beauté, s'imaginant déjà comme princesse de son château de boue. Elle avait du le droit de choisir l'endroit, comme même, et s'était mis a l'intérieur des runes, pas trop loin de leur résidence. Son démon s'était mis au travail, tout joyeux d'enfin avoir sa mare. Oh, il lui avait tout raconté ! Ils allaient élever des moustiques, des poissons, des vers et même peut-être des serpents ! Neissy savait que Morbus était particulièrement excité en parlant des rats, une histoire de ... Pespe noire ? Mais ils avaient pas encore trouvé comment les garder ici. Tant pis ! Prochaine fois, ouioui.

Mais une fois le trou fait, Neisseria se TROUve (haha !) Bien démunie.

"Il faut attendre la pluie."

Morbus s'agite. Neissy sent la texture pourrie chatouiller son épaule, et son expression frustrée et outrée s'étire en un sourire léger.


Il ne s'arrête pas, non non ! Sa patte se lève, mouvante et tentaculaire, pour venir lui chatouiller le ventre et les aisselles, lui arrachant un glapissement joyeux. Oh, elle ne pouvait pas vraiment faire la tête plus longtemps ! Elle roule au sol, déséquilibré, rit jusqu'à supplier le démon de la laisser tranquille et enfin ...


Guillerette, elle fait demi tour pour laisser son trou tout seul, en espérant qu'il pleuve bientôt.


Il avait plu. Il avait plu ! Oh, ce que Neisseria aimait la pluie. Elle aimait danser dessous, rire et se rouler sur le sol tout mouillé, boueux et plein de vie. Mais cette fois-ci, non ! Car elle avait un trou a remplir d'eau, elle ne l'avait pas oublié ! Elle avait galopé jusqu'à son trou, ce matin, et l'avait trouvé a moitié rempli d'eau !!


Elle danse, elle danse et pour une fois, arrive à se maintenir sur ses pattes car Morbus gargouille de joie a côté. Elle était heureuse, elle avait réussi son premier projet ! Mais maintenant, il fallait le peupler, ce petit étang rien qu'à elle.

"Il faut aller en voler, au delà des runes ma cocotte."

Elle redresse ses oreilles. Elle aimait sortir au delà des runes, oui ! Alors, elle se fait docile (c'est rare) et part vers l'extérieur. Elle franchit les runes sans mal, habituée maintenant, et erre un peu dans la Sylve jusqu'à trouver une graaande mare, bien plus grande et belle que la sienne.

"Bien sûr, on a bien travaillé ma belle ! Allez. Prend de la vase."

"Chose promise chose due."

Elle ronfle de joie avant de s'avancer dans l'eau et d'y plonger le museau. Elle ramasse quelques belles giclées de vase, pleines de vers et de larves, qu'elle dépose sur Morbus avec tout lourd maternel dont elle était capable. Et puis, elle s'avance encore pour aller tirer sur les nenuphars et en déraciner trois. Voilà, elle était prête !

Elle retourne à sa propre mare, toute joyeuse, et s'immerge a moitié dedans. La boue se déverse, les vers et les larves aussi, allant se déposer au fond. Oh, elle avait hâte d'avoir sa propre mare ! Elle détache ensuite les nénuphars, et se retrouve un peu indécise. Comment on les plantait ? Oh, il allait falloir aller sous l'eau. Elle n'avait pas très envie, elle devait l'avouer. Elle claque ses mâchoires, mais Morbus l'encourage. Alors... Elle plonge. Une, deux, trois fois, et hop ! Elle avait plante ses nénuphars ! Elle ressort de l'eau pour admirer son oeuvre, couchée et fière. C'était... Magnifique !

-755 mots

« Dans ton île, ô Vénus ! je n'ai trouvé debout
Qu'un gibet symbolique où pendait mon image...
- Ah ! Seigneur ! donnez-moi la force et le courage
De contempler mon coeur et mon corps sans dégoût ! »

Lolita n’aimait pas revenir près des monts célestes, c’est là qu’elle était née en quelque sorte, là qu’elle était apparue comme un cheveux dans une soupe. Mais malheureusement, il est difficile de s’en débarrasser. Aussi, comme un souvenir imprimé sur une pellicule 35 mm, soit elle en faisait une image fixe dans son esprit, quelque chose qui ne s’efface pas peu importe le temps et la patience, soit elle se secoue et commence le film de sa triste et misérable existence de fille mièvre déjà assez vieille pour sa prétention de petite poupée parfaite.
Alors elle marche, et tombe bientôt sur une forêt, elle regarde la montagne de là où elle se tient. Les couleurs sont rouges, brunes, oranges, comme ses cheveux qui passent du roux au rouge à force de teinture, mauvais pour les cheveux il parait . Qu’importe. Rouge comme le sang quelle avait versée tout en haut des monts. Et elle se dit, qu’elle ne saura jamais vraiment qui elle est. Est ce important ? Elle s’arrête à l’ombre. Et soupire. Sa respiration lui fait étouffer dans son corset qu’elle desserre un peu pour faire passer son petit ventre qui était plus gonflée par la faim que par l’appétit justement, avant d’entendre une cacophonie limite stressante. Elle entends des bruits, et regarde d’un peu plus prêt sans se faire remarquer tant sa silhouette solitaire, qui ferait bien de récupérer un glow rose, en a assez de jouer au connasse profiteuse comme un pauvre charognard qui récupère les restes des loups qui ont des relations.
Et ce qu’elle voit la surprend. C’était un vrai chantier peu ragoûtant, mais la louve au milieu, elle semblait si belle. Si elle n’était pas si degueu. Si bizarre. Si comme coupée en deux par une moitié osseuse ou d’une matière inconnue. Vient elle d’un enfer ? Les créatures des environs sont elles toutes, comme Lolita, des louves sataniste ? Mais cela dit… belle. Oui. On doit au moins ça.
Elle s’apprête à parler, pour faire remarquer sa présence, intriguée, mais tout de suite une toux la prends. Et une nausée aussi. C’était quoi ce truc ? Pourquoi elle a l’impression qu’elle vient de fumer mille cigarettes ? Un peu piquée de jalousie, au début, face à la beauté de cette pourtant bien plus jeune louve qu’elle, elle entrevoit bizarrement le bout d’une potentielle malediction. Donc non seulement elle est plus belle que moi mais en plus elle est maudite comme moi ? Mouais. Sa petite griffe lui dit que ça doit pas être facile tous les jours. Comment l’approcher si la toux s’empire ? Est ce que c’est infesté cette amas de poils et de matière inconnue ? Est ce que ça va finir par traverser mon corps et me ronger de l’intérieur ? Elle s’approche quand même. Et est un peu rebutée en plus de faire la gueule parce que mieux qu’elle décidément.
« Et oh, ta maman t’as pas appris qu’il est dangereux de se balader seule quand on est magnifique ? *tousse* poupee, pourquoi t’asphyxie mon air ? »
Une mouche approche de l’endroit et décidément y’en avait plus d’une, c’était genre… trois… quatre, elle souffle dessus et continue de tousser.
Elle était peut être atteinte de myodesopsie? Ce trouble qui consiste à halluciner des mouches. Et cette partie étrange de son corps, était ce un vampire ? Une infection ? Lolita plissa les yeux en prenant soin de ne pas s’approcher de trop près, de plus en plus jalouse et écœurée. Elle n’avait jamais été face à un énergumène aussi ambiguë. Le sentiment qui persistait était celui d être un vagabond chez elle, et elle avait l’habitude d’avoir le sentiment de mort. Aussi les vers qui grouillaient, semblaient autant de chapelet élevés vers le ciel, comme si cette mare si répugnante était en fait le reflet d’un ciel de beauté.

-Neisseria-

La demi-démone roucoule, heureuse, roule pour exposer son ventre grouillant au ciel comme une offense aux Dieux, les quatre pattes dans sa vase et le museau ostentatoire. Qu'elle était bien, ici, dans l'humidité et la pourriture ! Morbus lui-même se joint aux célébration morbides, se gargrisant de son eau trouble pour y recracher ses larves de moustiques.

Mais elle n'était pas seule.

Il y a quelqu'un, jeune enfant.

Neisseria s'avachit sur le dos, trop lasse pour même se relever, trop saoule pour se méfier. Après tout, elle était si proche des runes qu'un cri, un seul ramènerait maman auprès d'elle. Morbus était encore faible, et il se rétracte en un semblant de patte, juste au cas où. Mais il ne semblait pas en avoir besoin : Car ce n'était pas un ennemi de lumière qui s'annonçait, plutot une admiratrice.

Ma maman m'a donné de quoi me protéger !

Elle rit de sa blagye, sympathique, mais Morbus ne semble pas disposé à vraiment s'afficher pour qu'elle le comprenne. L'expression de l'enfant se renfrogne et elle gromèle à son démon quelques mots un peu salés, avant d'avancer ses pattes avant, se roulant sur le sol, dans la fange comme un porc.

Et quel bain !

Elle claque ses machoires, gargouille de contentement, roucoule de plaisir avant d'exposer sa mare puante, un air absolument entendu sur le visage. Qu'est-ce qu'elle aimait, les loups dociles ! C'était peut-être la première qu'elle rencontrait. Quel plaisir ! Morbus aussi, n'en tiens plus de joie, ricanant dans sa langue mouillée et démoniaque :

T'as une touche, cocotte ... Ou bien elle t'a pas vue en entier.

Mmh.

Lolita fait une moue de dégoût. La petite voulait qu’elle aille dans sa mare. Et la chose squelettique lui répondait, on aurait pu croire à une marionnette si ce n’était pas plutôt la louve qui en était l’hôte. Comme si ce corps n’était pas vraiment le sien. Dommage car cette dualité lui allait à merveille. Lolita toujours piquée de jalousie mais de plus en plus détendue devant le peu d’élégance avec laquelle se comportait la louve inconsciente de sa propre beauté à force qu’on lui dise qu’elle était degueu, eut envie de faire un effort. N’était elle pas elle aussi un peu esseulée ? Un peu perdue sur les terres vastes et sans cesses un marcheur qui, sans regarder ses traces, cherche à rejoindre sa moitié pour ne faire qu’un. Alors elle plonge un orteille plutôt une griffe dans la boue, en grommelant un petit merci, elle soupira, pour se donner du courage, et entra comme on le fait quand la mer est glacée. Elle pensa qu’un bain de boue pouvait être bon pour la fourrure. Les deux petits animaux blessés, l’un plus joyeux que l’autre, pouvaient donc à loisir se retrouver ensemble pour papoter. Et juste papoter, Lolita aillant été abusée plus jeune, elle ne voulait pas salir cette âme pure.
« La plus belle ? Tu es bien présomptueuse… t es plutôt degueu… en plus d être ! Miche ! »
Elle fut un lapsus en voulant dire moche elle dit miche, ce pain ou ces jambes que l’on partage à loisir, et d’ailleurs elle regarda la patte squelettique de Morbius, c’était anguleux, ça suinter la mort, c’était svelte et ça semblait gigoter. La louve rougit fasse à son trouble qui s’est vu sans qu’elle le veuille dans ce lapsus et cette admiration furtive, alors elle tourne la tête en faisant un mouvement brusque qui l’ éclaboussa au passage. Le lesbianisme ne collait pas avec l’image d’une poupée parfaite. Of. Tant pis. Elle la regarda dans les yeux recouvrant sa pâleur.

« Je ne voulais pas dire… cette ? Phrase. Je t’ai vu en entier. Tu parles souvent toute seule ? Ou cette… chose, est différente de toi ? Une maladie ? »

-Neisseria-

La louve en face finit par s’avancer, doucement (trop doucement) dans la merveilleuse mare de Nesseria, qui la rendait si fière. La jeune louve plonge son museau dans l’eau tiède pour faire quelques bulles, ravie, ravie de voir que quelqu’un appréciait son bain. Oui !

Et puis, un peu de boue pour ce visage si pale- Oh que ça lui allait bien au teint ! La louvette est rave de son oeuvre, mais !

Que tu étais moche.

Neisseria relève son unique oreille, étonnée. COmment pouvait-elle dire ça, alors qu’elle était la plus belle d’entre tous ! Heureusement, oui, elle s’excuse ! Quand même ! L’enfant ronfle, gigotant un peu dans la fange comme un porc dans son enclos, satisfaite.


Une lueur un peu perverse passe dans le regard de Neisseria, alors que le démon se met à ricaner en gargouillant.

Lolita observait la louve faire n’importe quoi dans son bain, elle s’essuya au passage un peu de boue qui traînait de ci de là sur son pelage si bien léché. Elle passa une griffe dans une mèche de cheveux qui trempait dans la boue, voulant observer son reflet, elle ne voyait qu’un amas de terre et d’eau, quelque chose faisant penser à des excréments et qui coupait son appétit de tout à l’heure. Tant pis. Les yeux de verre de la succube se plongèrent dans celle de la petite louve bicéphale.
« Hum.. ça dépend. *tousse* cest dangereux ? » elle repondit au sourire de défis que l’autre lui lançait par un simple regard vide, en fait la louve n’avait pas grand chose à faire de ce morbius, il semblait un parasite non ? Ce qui l’a troublé c’était l’ensemble, ces fleurs qui trônait au dessus d’une louve bleue nuit qui semblait il reflétait le ciel nocturne même, ce qui lui faisait se dire ça c’était la petite lune qui parsemait son pelage.
Lolita retournait un peu en enfance mais son enfance n’avait jamais eu de continuité, grandissant comme une femme enfant. Elle se questionna sur la jeunesse, pendant un instant, puis chassa cette pensée. Elle était embourbée en cette instant et avait du mal à se détendre.
On aurait dit que Neisseria souhaitait la cuire la rôtir et la bouffer, ou peut être était ce son attirance qui donnait à Lolita l’envie d’en finir sur le champs. C’était complètement stérile cette fascination, soudain prise de panique, elle sortit une pâte gantée de griffes qu’elle lui mis sous la gorge, sa robe rouge était si salie qu’on aurait dit une poupée oubliée dans une catacombe.
« en fait clairement pas, t’as pas intérêt à faire ça ? Et puis pourquoi la lune atterrit sur ton corps ? Est ce que c’est un signe que je vais mourir ? J’ai peur de rien tu sais.. »