Good enemy - Mylo

Sujet: Good enemy - Mylo Mar 31 Oct 2023, 15:26

Ophrys
Musik

Elle commençait à prendre sa liberté de ses mamans. Elle les aimait très fort, sa sœur aussi, bien qu'elle ne l'admettrai de vive voix à absolument personne. Elle arrivait souvent à se persuader elle même qu'elle les détestait et que c'était vraiment trop la honte de les avoir en permanence dans les parages. Aujourd'hui c'était une de ces journées où c'était trop la honte d'avoir ses parents et sa sœur sur le dos, alors elle s'était barrée de la tanière familiale sans prévenir pour aller traîner dans la salle des trônes. Enfin, un endroit où elle pouvait être seule.

La grotte sentait la pierre, l'humidité, le renfermé. L'odeur de la forêt de pins rentrait par l'entrée, et la lumière illuminait les deux trônes au fond de la pièce. Et le silence, ici, il n'y avait pas de bruit. Ophrys inspira profondément en fermant les yeux, puis expira et ouvrit ses yeux. Un léger sourire malicieux éclairait son visage.

Elle marcha jusqu'aux trônes, puis se redressa et posa ses pattes avant sur l'un d'entre eux, le léger sourire s'enroulant sur ses babines pour montrer ses crocs. Le fait que c'était un peu interdit de faire ça, ça ne le rendait que plus intéressant à faire. Elle regarda autour d'elle, vérifiant que personne allait l’attraper entrain de voler un trôner, puis bondit dessus, tourna sur elle même une fois, et s'assit dessus. Relevant le museau, elle commença à s'imaginer la pièce pleine de loups admiratifs, à ses ordres. Des membres de sa meute. La meute Etelkrus. Et elle, elle était l'Alpha, la plus forte, la plus intelligente de toutes - et toutes les filles la regardaient avec admiration. Et les garçons étaient dans la tanière entrain de faire le ménage, à leur place, ha !

Dans son monde imaginaire, elle ne vit même pas qu'elle n'était plus seule.

[DoB : 12/09/2019]

Les imprévus dans leur quotidien, ça arrivait souvent.
Leur vie à eux, elle est faite d'un mélange bizarre d'improvisation et de régularité. Quand ils sont à la Moere avec maman, certains jours se ressemblent et d'autres sont tout à fait différents - en tout cas, ils peuvent jamais savoir à quelle heure ils vont vraiment se coucher, par exemple. Il suffit qu'il se passe un truc intéressant dans l'étang du coin pour que toute la tanière sorte et aille voir.
Certains matins, c'est la grasse matinée - d'autres jours, ils sont réveillés à l'aube et jamais pour les mêmes raisons.
Ce qu'il y a de cyclique et de précis, c'est les créneaux avec Papa Dez. Mais même ça, c'est parfois perturbé. Il peut arriver l'un ou l'autre soit un peu malade, qu'il y ait une urgence à gérer quelque part, bref - des choses d'adulte qui viennent souvent perturber leur monde à eux de louveteaux.
Du coup, Mylo a pas tout compris à pourquoi il se retrouve au Castel là, maintenant, sans la supervision immédiate de son père - mais peu importe. Il y a d'autres adultes, pour garder un œil sur lui - à ce qu'il paraît.
Il y a aussi tout un monde qu'on lui donne bien peu l'occasion de découvrir, par rapport à tout le temps passé à la Moere.
Et surtout... Y'a d'autres jeunes qui sont pas de sa famille, ici. Et il en a encore vu très peu.

Alors Mylo se faufile, Mylo s'éclipse, Mylo se glisse le long d'un couloir et de sa truffe posée au sol, s'invente grand traqueur en suivant la piste d'un congénère qui vient de passer par là. Il tarde pas à tomber dessus, en débarquant dans une grande salle qui l'impressionne tant elle est haute de plafond. Ses yeux s'arrondissent et il la parcourt du regard. Il y a de grands sièges de pierre.
Et une louve, dessus. Ça le fait sursauter. Il s'était pas attendu pas à la voir là. Ses yeux toujours ronds se posent maintenant sur elle : elle a pas l'air d'être vraiment adulte, elle non plus, mais elle est pourtant vachement grande.

Il reste planté quelques instants à hésiter - apparemment elle l'a pas encore vu, elle est p'têt grande mais elle est un peu aveugle - sans savoir comment se comporter face à toute cette situation inconnue, puis se décide à avancer de quelques pas lents.

— Qu'est-ce tu fais là ?

Il penche la tête sur le côté.
Le ton est même pas accusateur, à vrai dire. Plutôt... Suspicieux, ouais. Parce qu'il sait pas c'que c'est que cet endroit, mais ça a l'air vachement important. Ils ont l'droit d'être ici, au moins ?

... Il croit bien que ça lui plairait, que ça soit pas tout à fait autorisé.

Elle ne voyait que ses sujet imaginaires - jusqu'à qu'une voix pipe dans le vide. Les yeux rouges perdus dans le vide s’agrandissent et un regard surpris, sur la défense, se darde sur l'auteur de la question. C'était un autre enfant, un autre petit garçon. Les inutiles, comme elle aime les nommer dans sa tête. Elle le détaille, reconnaissant des traits de loups qu'elle a déjà vu. Il doit être un des enfants de l'Alpha Anita, probablement - il n'y avait pas des centaines de frateries dans le clan. Elle réfléchit à quoi répondre à cette question. il n'était pas une grosse menace -surtout que ce n'était qu'un gars, pff- mais il pouvait, comme tous les autres, sans doute lui servir. Ce qu'elle voulait éviter en ce moment, c'était de se faire attraper et qu'on l'engueule pour s'être assise ici.

"J'emprunte un siège d'Alpha." dit-elle avec un léger sourire supérieur plein de malice, avant de pointer ses oreilles vers le petit loup qui avait sans doute le même âge qu'elle.

Puis elle pencha la tête sur le côté. Elle savait comment il pouvait lui servir. Elle pourrait lui propose de s'asseoir sur l'autre siège. Si ils se faisaient attraper, elle dirait que c'était son idée à lui. Mieux que ça, si ils fuyaient elle le ferait tomber pour qu’il soit celui attrapé. C'était un monde de vilaines possibilités. Cependant un garçon sur un siège d'Alpha c'était horripilant. Il n'y avait aucun moyen qu'un garçon puisse être assez bon pour monter ici.

"Toi t'es trop petit pour monter - faut faire plus de cette taille hm, dommage." dit-elle avec un air faussement désolé, montrant une hauteur arbitraire mais plus grande que lui avec une patte. Même si son museau affichait un air désolé pour lui, il ne s'étendait pas jusqu'aux yeux de la louve qui restaient amusés. Elle aimait rabaisser les garçons.

[DoB : 12/09/2019]

Son intervention suffit à attirer l'attention de la fille et elle darde immédiatement ses yeux intenses, d'une teinte quelque part entre le rouge et le rose vif. Eeeeeh.... Elle a pas franchement un visage sympa, la meuf. En plus d'être immense, elle est à peu près aussi aimable et expressive que la pierre qui les entoure. Voire même qu'elle le fait un peu flipper, mais ça, c'est mort, il l'admettra pas.
Il lui laisse cependant le bénéfice du doute, et attend qu'elle lui réponde au lieu de simplement le regarder comme s'il était une tâche sur le sol. Et elle finit par venir, sa réponse : d'un ton un peu fier qu'il est pas sûr de savoir correctement interpréter. Pour l'instant, y'a rien de méchant, mais... P'tain, c'est compliqué et un peu stressant de sortir du cadre familier de son quotidien pour se retrouver face à ce genre d'énergumène qui rend pas les choses faciles. Ses oreilles se tournent légèrement vers l'arrière, mais il ne se laisse toujours pas démonter et fait un pas vers l'avant, curieux malgré tout. Il savait pas qu'il y avait des sièges d'Alpha - MamAnita l'a jamais dit, il croit. Ou alors il a pas fait gaffe.
Alors c'est là qu'elle vient faire ses trucs, quand elle travaille, maman ?
Mylo s'apprête à parler à son tour, quand l'autre enfant le prend de vitesse tout en faisant un geste de la patte.

Et cette fois, y'a plus vraiment de place au doute. Entre l'air goguenard de son visage et son évidente raillerie, elle cherche même plus à cacher son jeu : elle le prend pour un con.
Immédiatement, les sourcils de Mylo se froncent et les traits de son visage se ferment sur un air défensif. Et il fait encore un pas, le stress de cette rencontre chassé par cette montée d'irritation qui lui donne envie de rétorquer. Hors de question de se laisser faire.

— Tu t'prends pour qui ?! J'sais qu'tu dis des conneries !

Parce que c'est sa mère, l'Alpha, et qu'il sait mieux qu'elle qu'il y a pas de taille ! Mais ça, il le ramènera pas comme argument. Parce qu'il aime pas quand il y en a certains qui se considèrent mieux qu'les autres et le fassent savoir sans raison, alors lui même se vantera pas d'un truc pour lequel il n'est pas responsable. La naissance, c'est qu'une histoire de destin. Il aurait pu être fils de quelqu'un d'autre - peu importe ! Il s'en fiche.
C'pas ça qui le définit.

Elle se moque de lui. Son rire fait des échos dans la grande grotte pendant qu'elle fouette l'air de sa queue en le regardant se fâcher. Oh ce qu'il était drôle d'embêter les gens, de les pousser hors de leur zone de confort pour les voir galérer, stresser, exprimer les émotions qu'ils feraient mieux de garder précieusement pour eux.

"Tststss, tu ne devrais pas lever la voix ici voyons. C'est un lieu de respect ... de puissance ... " dit-elle en se redressant en se levant sur ses quatre pattes, toujours en hauteur sur le siège de l'Alpha, pour toiser ce minus, ce mâle, ce moins que rien de toute sa hauteur. Il avait le poil beige et vert, mes ses cheveux rouges formaient une grosse mèche qui remontait vers ses oreilles troués. C'était pas un tour d'imagination de dingue de savoir de qui il était l'enfant, mais c'était agaçant de voir qu'il avait autant confiance en lui. Il ne devrait pas. Il devras savoir ce qu'il était. Sinon elle devrait remettre en question sa supériorité à elle. Et ça, elle se refusait de le faire.

"Je crois qu'on sait tous les deux qui n'est pas à sa place, ici, Minus." souffla-elle avec un sourire sans joie. Ses traits se tiraient dans un rictus de moquerie, dévoilant ses crocs blancs sous son masque de poils noirs.

Elle ne saurait dire pourquoi elle était si agressive avec ce petit loup - c'était certainement pas une idée bien stratégique - mais le fait qu'il ait osé lui dire à elle qu'elle disait n'importe quoi la poussait plus loin qu'elle n'aurais eu l'intention d'aller.

"Je suis Ophrys ! Première de son nom, descendante des Dires et des Etelkrus !"

"Je crois pas que tu t'es présenté, toi ? Veux tu ajouter l'impolitesse à tes qualités ?" demanda-elle en penchant la tête sur le côté, son sourire de crocs toujours aussi peu empreint d'émotions positives. Elle voulait le provoquer, le faire sortir de ses états ... pour ensuite prendre avantage de la situation.

[DoB : 12/09/2019]

Elle se marre.
Ouais, elle se marre, la connasse. Le poil de l'encolure de Mylo s'ébouriffe en même temps que se hérissent toutes les autres mèches qui le peuvent, même celle qu'il n'aime pas voir se dresser, là, à la base de sa queue. Mais en cet instant, il s'en carre : toute son attention est mobilisée par la grande affreuse qui continue d'le regarder de haut, qui se redresse d'puis le siège où elle a pas l'droit d'être pour essayer de lui intimer le silence.
Elle aurait pu dire ferme ta gueule que ça aurait été la même.
Puis elle continue d'parler, de dire de la merde, et lui ne détache à aucun moment ses yeux grenat de ceux de la louve.

Ils deviennent brûlants, hargneux en même temps que ses crocs se serrent et que muscles et articulations se tendent et se contractent. La réaction de sa lumière ne se fait pas attendre, éclairs rouges qui jaillissent autour de lui et dansent comme un orage silencieux sur son pelage en lignes qui se cassent et se brisent et renaissent.
A son rictus, lui aussi laisse s'ouvrir sa gueule sur un sourire mauvais, babines plissées pour dévoiler ses crocs.
Il a l’cœur qui bat à fond mais sans peur, il s'avance encore jusqu'à venir juste au pied du trône de pierre, la nuque dévissée pour continuer de la fixer dans les yeux. Il essaye pas d'monter : il a pas b'soin de ça, lui, pour devenir quelqu'un, il le sait ! Il s'abaissera pas son niveau, qu'elle essaye artificiellement de monter en prenant d'la hauteur.

— T'sais très bien qui j'suis, tête de lune. J'ai pas b'soin d'dire de qui j'descends pour m'sentir exister, moi.

Mylo pourrait bien être fils de personne qu'il en s'rait pas plus impressionné par le sang qui coule dans les veines des autres.

— T'as un p'tit complexe d'infériorité p'têtre pour avoir b'soin d'te percher là-haut ?

Et son sourire railleur de s'élargir encore alors que sa queue dressée s'agite de lents battements.

Sujet: Re: Good enemy - Mylo Lun 18 Mar 2024, 15:35

Le regard moqueur se teinte d’une ombre de curiosité lorsque des éclairs rouges font leur apparition. Hm, intéressant. Les oreilles sombres de la grande louve bougent très légèrement dans la direction du loup. Est-ce qu’il serait finalement utile ? Cependant, il lui marche immédiatement sur les nerfs. Il se croit important, il se croit intelligent. Mais c’est impossible, Ophrys le sait, qu’il est inférieur. Il est mâle, et elle est femelle. Et les mâles, c’est moins bien que les femelles. C’est sa plus grande certitude dans la vie, et elle ne permettra pas qu’il l’ébranle.

Elle évite donc stratégiquement les questions, les remarques qui la gênent, les laissant s’enfoncer dans le vide pendant qu’elle tente de piquer de nouveau là où elle imagine que ça fera mal.

« Tu n’es pas fier de ta famille, alors ?’ demanda-elle en se penchant vers lui ; satisfaite de toujours être au-dessus de lui.

« Ça ne m’étonne pas – tu es le moins aimé de tes frères et sœurs. Une déception. » dit-elle, un sourire railleur miroir s’affichant sur son museau.
Ce qu’il dit ensuite lui plaît encore moins ses yeux rouges luisent d’agacement et de fureur immédiatement. Elle s’avança, descendant de son siège pour mettre sa truffe face à face avec celle du petit loup plus jeune qu’elle. Son regard rouge retrouva le sien, tout aussi flamboyant.

« Je n’ai pas besoin d’être là-haut, pour être meilleure que toi, Minus. » siffla-elle entre ses crocs, son sourire railleur devenant un peu plus tordu.

Elle avait envie de lui serrer la gorge entre les crocs pour le faire taire à jamais. C’était une pensée un peu violente – elle avait bien conscience qu’il y aurait des conséquences. Alors elle se retenait, son échine se hérissant un peu sous la fureur, son cou la picotant de l’envie de l’attaquer.

L'orbe entre ses cornes sembler pulser.

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