Regarder les loups passer [Liam]

√ Regarder les loups passer

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C'est y est. Vous êtes arrivées à votre première destination. Le fameux Refuge. Là où il y a Ted et Lugh. Les amis de Fenouil. Derniers vestiges vivants de votre passé.

Tu ne te rappelles plus si ils sont au courant que votre Protecteur est mort. Tu étais trop troublée par la nouveauté. Préférant assurer les arrières de ta Deuxième-Toi. Il faut dire qu'il y a beaucoup d'odeurs ici. C'est perturbant. Inquiétant pour des nomades comme vous deux. Mais on t'a dit que ce n'est pas vraiment une Tribu. Du coup, c'est bizarre. Pourquoi se rassembler si on n'est pas une Tribu ? Tu ne comprends pas le principe.

Tu ne sais pas si vous allez rester longtemps ici. Ce n'est pas chez vous. Tu sais qu'il faut attendre le 'mariage'. Encore un mot inconnu. Mais c'est très important pour les amis de Fenouil. Alors, tu vas patienter. Pour découvrir ce que c'est.

En attendant, tu restes à l'écart. Avec Bec que tu as caché. Au cas où. Tu n'aimes pas trop aller dans des grottes où il y a plein d'inconnus. Çà peut être un piège. Tu es sauvageonne. Tu as besoin de repères pour te sentir à l'aise. Et quand il y a trop de vie, çà t'embrouille la tête.

Alors, tu n'as pas encore osé entrer dans le Refuge. Peut être est-ce mieux. Tu risquerais de faire des bêtises si tu t'y aventures seule.

Tu préfères te poser, pas trop loin de l'entrée. Un peu en hauteur pour pouvoir observer à ta guise les allées et venues. C'est ta façon d'entrer en contact avec Eux. Oser les regarder, sans réellement te cacher.

Encore faut-il qu'eux prenne le temps de regarder autour d'eux. Pour te voir. Ils n'ont vraiment pas l'air attentifs à leur environnement. Comme si les menaces n'existent pas. Mais toi, tu sais qu'elles peuvent surgir de n'importe où et n'importe quand. C'est pour çà que tu es toujours prête. Tu n'en as pas l'air, allongée à ronger ton os. Mais tu fais confiance en tes sens. Ils t'avertiront.

Codage par Libella sur Graphiorum

-Liam-

Soif. Soif ! Soif.
Liam avait soif. Si soif. Des jours que, sur ces terres bien trop rudes, il devait s'acclimater à seulement quelques gouttes trouvées de-ci de-là. Une flaque brune lapée avec avidité, une petite marre où enfin il avait pu baigner son corps desséché et ses vibrisses écaillées. Il avait sous-estimé son ascendance, avait cru pouvoir se faire à n'importe quel climat. Quelle erreur ! Erreur qui, fatalement, le laissait épuisé, desséché, amer loin de sa mère, de sa mer, de son Océan et de son eau si limpide et belle. Il en venait à l'halluciner ... !

Rien n'allait plus.
Et puis, il y avait eu des traces. Avec sa fugue, le jeune solitaire avait appris à chasser, à survivre, et même à éviter certain monstres. Des traces, mais des traces de loups ! Son sang ne fait qu'un tour. Des jours qu'il n'avait pas parlé à quelqu'un d'autre que lui-même ! Il en était réduit à parler à son ombre, aux arbre ou au ciel, à ses traces et aux oiseaux. Rien qui ne puisse lui répondre ! Il avait été privé de mots, aussi assoiffé de paroles que 'eau pendant si longtemps qu'il lui semble perdre la tête à l'idée même de pouvoir converser de nouveau avec un congénère. Alors, il n'y réfléchit pas plus ! Et la trace, il suit.

Elles le guident vers un paysage singulier de roche éclatées, ocre et sèche, formant un réseau de grottes visiblement habitées. Ses yeux de feux parcourent les signes de ce village assez grand pour accueillir un clan, pourtant bien trop calme. Et puis ! Une silhouette. Non loin de l'entrée, observant elle aussi ! En hauteur, lui est en bas, mais peu importe : Il bondit, s'approche d'un pas élastique, recouvrant un peu de son énergie pour enfin, enfin rassasier sa soif de liens et de dialogue.


Il s'étouffe. Sa voix craquèle, s'érafle de n'avoir pas assez été utilisée, d'être assoiffée elle aussi. Il ouvre la gueule, tousse et racle un cachat noir de poussière. Ha ! Alors la soif l'empêcherait de parler ? Non ! Il refusait de se laisser faire ! Il se dresse sur ses pattes, bombe le torse, et force.


La douleur lui racle les cordes vocales, mais peu importe.

√ Regarder les loups passer

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Tu as été repérée. L'un d'entre eux semble plus attentif à son environnement. Tes crocs délaissent l'os que tu ronges. Tu fixes l'avancée du loup. Il marche jusqu'à toi. Tu ne peux douter. C'est bien toi qu'il vient voir.

Tu quittes ta position allongée pour la station debout. Bien plus pratique et moins exposée. Il faut dire que le loup a un drôle de tête. Pendant qu'il parle, tu le détailles du regard. Tu le jauges. Quelques pics dorsaux que tu apprécies. Des dents qui dépassent. Çà te rappelle le Sanglier que tu as éclaté avec Bastione. Il en a même la carrure plutôt costaude.

"Toi être loup-sanglier ?"

Çà se mange les Sangliers. Tu avais bien aimé. Mais lui, il a l'air malade. Toux et bave noire. Feu dans les yeux. Il a parlé de voyage. Et de boire. Il ne s'adresse pas à la bonne personne. Tu hausses les épaules.

"Pas savoir. Pas vivre ici. Mais beaucoup loup là-bas."

De ton museau, tu pointes l'entrée du fameux Refuge. Celui qui te fait peur. Que tu n'oses pas pénétrer seule.

Codage par Libella sur Graphiorum

-Liam-

La louve la surplombes, elle et son pelage rougit de peinture ou de sang de ses ennemis. Elle n'a pas l'air agressive, heureusement ! Mais méfiante, c'est certain. Liam n'a pas le temps de la mettre en confiance, l'envie, pourtant, tant elle est l'un des seuls visages qu'il a pu voir en tant de jours. Elle le jauge et l'avise, lui demande croisement ce qui étire ses lèvres sèches en un sourire amusé. Lui ! Loup sanglier ! Il passe une patte sur son museau, touchant ses crocs relevés, vestiges bien inutiles de ses ascendances poissonneuses.


Il doit s'arrêter tant sa gorge est sèche, ses yeux aussi, et il cille pour en chasser les poussières. Il aurait aimé ! Discuter des croisements et ascendances avec cette louve qui, de toute évidence, présentait des caractéristiques elles aussi extraordinaires. Etait-elle une louve-sanglier ? Cerf ? Monstre ? Il voulait le savoir, était terriblement assoiffé de ces histoires mais la soif plus naturelle d'eau était plus puissante. Il s'éclaircit la voix, avant de se tourner vers l'entrée écharpée des roches qui semblaient être un lieu de résidence d'autres loups. Son cerveau se plisse - non, ses sourcils, il en perdait la tête.


Le voilà recouvrer de l'énergie à la mention d'Astrid, et surtout, à l'idée de trouver un lieu ... Refuge, oui, où boire, manger, et parler. Une petite pause dans sa quête ! Surtout, surtout, de l'eau, sous toutes ses formes !