Konikl [PV Lùgh]

-Théophane Louarn-

Elle n’était pas venue.
Louarn avait attendu toute la nuit, seul, à côté de la Vasque, mais son “amie” Rox n’était jamais apparue. Évidemment, leurs rendez-vous n’avaient jamais été obligatoires, mais comme ces derniers mois ils s’étaient vus systématiquement pour jouer de la musique, manger quelques trucs et discuter à la belle étoile, Louarn s’était attendu à la voir une fois encore. Il y était allé, lui, après s’être coiffé correctement comme à chaque fois, et avait même pris un bracelet à pique parce qu’il pensait qu’elle trouverait ça cool.

Mais elle était pas venue. Il avait attendu toute la nuit comme un glandu, à improviser sur sa gratte des airs de plus en plus sombres. Et quand le soleil avait finalement percé l’horizon, quand cette saleté de lumière blanche, et belle, vient l’éclairer lui, tout seul et triste à leur point de rendez-vous, il avait senti ses espoirs mourir dans son cœur et se transformer en colère. Elle lui avait posé un lapin.

Quoi, il était plus assez cool, c’est ça ? Elle avait trouvé mieux à faire, et même pas assez de respect pour le prévenir ? Bah non, parce que Louarn c’était le pote de service, celui qui était bg mais pas assez intéressant pour qu’on reste avec lui. De plus en plus rageur, l’adolescent avait rejoint la tanière familiale quand sa famille se levait, d’une humeur massacrante. Il avait grommelé quelques mots à l’adresse de ses papas, jeté sans ménagement son luth sur son lit et était allé se rouler dans son coin de tanière, près de ses partitions, de ses souvenirs et de tous les truc qui lui faisait penser un peu à elle quand même.

Et puis, quand il est sûr d’avoir été suffisamment agaçant pour repousser toute sa famille, quand enfin il se retrouve de nouveau tout seul, la colère se change en frustration, puis en tristesse. Roulé en boule sous sa couverture trop chaude, il se met à pleurer.

-Théophane Louarn-

Le temps passe, et ses larmes de colères ne veulent pas se calmer. Elles déchirent sa poitrine comme s'il allait en mourir, lui arrachent parfois un grognement de colère, un gémissement triste. Il se sentait beaucoup de chose à la fois, jusqu'à ce les émotions passent et qu'il n'arrive à se calmer. Maintenant, il se sentait ... Plus rien. Roulé en boule, il renifle, n'a même pas envie de se lever pour faire quoi que ce soit. C'est là qu'il entend un bruit à l'entrée de la tanière. Il serre sa couverture sur sa tête. Il n'avait pas envie qu'on le voit. Il hésite à crier, mais on entendrait sa truffe bouchée. Alors, il bat de sa longue queue, agacée.

C'est Tad, qui est venu le voir. Il ne dit rien, d'abord. Louarn s'agace un peu ; Il pouvait pas rester dehors ? Il avait envie de voir personne. Personne pouvait le faire se sentir mieux. De toute façon, Tad comprendrait pas. Il mâchonne ses remarques, attendant la question ...
Qui vient.
Et parle de thé. Ca le destabilise, un peu. La tête toujours enfouie dans ses couverture, il dit rien. Il sent son papa tout près de lui. Il hésite. Puis, grogne :


Se roule un peu, et son dos heurte un petit truc en bois posé à côté de lui. C'était quoi ? Il pouvait pas voir, de toute façon. Il voulait pas sotir sa tête des couvertures.