Koantiri · Moiro, Louarn

-Théophane Louarn-

Son frère lui avait proposé de rendre visite à Moiro, la déesse de la beauté et du charme. Louarn avait toujours eu dans l'idée de lui rendre visite ; En vrai, c'était celle qui se rapprochait le plus de ce qu'il espérait des Dieux. Il n'y avait pas de Dieu de la musique, mais il s'état figuré que la tigresse (quel nom classe, d'ailleurs) serait la plus sensible à ses qualités. Est-ce qu'il voulait un glowstick ? En vrai, il en savait rien. Disons que pour le moment, son objectif était de la rencontrer, lui qui n'avait jamais encore vu de Dieu en face.

Mais ... Il y avait eu plusieurs mais. D'abord, que Madig aussi veuille la rencontrer lui faisait un peu bizarre. Au début, il avait trouvé ça cool, mais ensuite il s'était demandé si justement ça serait pas un peu trop cool. Et si son frère lui volait la vedette ? Pire, et si ses amis se rendaient compte qu'il était plus sympa, plus beau, et plus cool, et qu'ils le préféraient tous ? L'adolescent en avait tiré une sorte de peur un peu bizarre, surtout face à son frère qui n'avait rien fait. De toute façon, il ne pouvait pas dire non maintenant qu'il s'était engagé.

Le deuxième mais, c'était sur l'offrande. Il avait eu une semaine pour la terminer, et plus l'échéance avançait, plus il se rendait compte qu'il était stressé. Stressé, parce que c'était la première fois qu'il jouerait devant un public dont l'avis lui importait fort, à lui qui avait l'habitude d'impressionner sans trop faire d'éfforts. Cette fois-ci, ça serait différent. Il avait répété, plus que n'importe quel autre morceau, mais pourtant dès qu'il pensait à lui en face de Moiro, il se mettait à faire des erreurs, des fausses notes ou pire, à oublier sa partition.

Il n'avait pas eu le choix, finalement : la date butoir était arrivée, et il était parti avec son frère vers l'île aux roses. Son stress s'était caché derrière un air maussade et un peu boudeur tout du long du chemin, mais Madig avait toujours eu le don de le détendre. Il s'émerveillait sur tout, et finalement, alors qu'ils arrivaient à la nage sur l'île aux roses, Louarn avait été contaminé par l'enthousiasme de son frère. Une fois débarqués sur la plage, le roux pose avec grand soin son luth qu'il avait tenu au dessus de l'eau durant la traversée, puis s'écarte pour lui aussi se sécher. La question de Madig le surprend.


Il sort un peigne de sa sacoche avant d'entreprendre de démêler ses boucles rousses qui commençaient à devenir longues. Son regard se perd vers l'horizon de l'île, où il distinguait les champs de roses qui avaient donné leur nom à l'endroit.


L'idée le fait sourire. Il ne connaissait pas la déesse, ne savait pas si c'était son genre, mais il trouverait ça marrant. Hop, un coup de parfum sur les ploucs qui ne savaient pas se laver !