Higher than Nepal [Feat. Khal] [FINI]

La vue était magnifique. Un tel effort valait la peine lorsqu'il était récompensé par une vision aussi délicieuse. Le loup brun ferma les yeux. Le vent, violent aussi haut dans les airs, frappait fortement son corps, caressant chaque centimètre carré de sa peau, ébouriffant son poil. L'air était frais, pur, froid, gorgé de senteurs exotiques. Il sentait la mer, il sentait les plantes, l'humidité. Il rouvrit les yeux et embrassa à nouveau le décor de ses prunelles. Le sol était à des kilomètres sous lui. Partout, des îles flottaient mistérieusement dans le ciel, vertes et grises, soutenues par un intense champ magnétique. Des lianes, amarres mousseuses verdâtres, reliaient les îles entre elles ainsi qu'au sol, permettant aux courageux d'y monter. La montée, cependant, était des plus dangereuses. Il fallait s'accrocher aux lianes alors que le vent de plus en plus fort vous ballotait de droite à gauche. Il fallait éviter de trop déranger les milliers d'oiseaux qui nichaient sur les flancs de montagnes et, malgré tous les efforts mis à cela, ceux-ci attaquaient souvent les loups qui osaient passer trop près. Mais, au final, le voyage en valait définitivement la peine.

Khal soupira. Il lui faudrait redescendre éventuellement. Le loup regrettait parfois - souvent, en fait - sa solitude passée. La vie de meute n'était pas exactement son point fort. Bien qu'il soit d'un naturel protecteur et bienveillant, il aspirait à la tranquillité et à la paix. Il aimait les enfants, mais les louveteaux lui tapaient sur les nerfs à la longue. Ils couraient partout et étaient si bruyants. Même ses compagnons de meutes l'énervaient. Alors il prenait congé pour un jour ou deux, explorant un nouveau coin de Punk Wolf à chaque fois que la pression devenait trop forte. Ce jour-là, il avait exploré quelques îles flottantes sur lesquelles il n'avait jamais mis la patte encore. Mais le soleil se coucherait bientôt, déjà, il déclinait à l'horizon. Le Brethens fit demi-tour, abandonnant derrière lui le paysage irréel, et entrepris la descente. À certains moments, il ne s'accrochait aux lianes que de part ses crocs, se balançant afin d'en atteindre une autre. Puis, d'un dernier bond, il sauta sur la terre ferme. Il n'avait pas remarqué le Séide, pas avant de lever la tête et de le voir écrasé au sol. Il sentit immédiatement son odeur, celle caractéristique de la meute adverse. Étant en territoire neutre, il n'avait aucune raison de se montrer agressif envers celui-ci. Il fit un pas vers le loup brun et blanc, le même air taciturne et fermé qu'il affichait toujours plaqué sur son visage.

" Hey, ça va ?

Le loup brun pencha la tête, observant le Séide avec curiosité. Normalement, les membres de cette meute étaient plus agressifs envers ceux de la sienne; cette situation lui semblait étrange. Lui, Soldat, et l'autre Chasseur, tous deux membres de membres adverses. Le géant n'avait aucune raison d'être agressif, il voyait bien qu'il gagnerait sans hésitation un combat si l'autre l'attaquait. Mais ce petit loup chétif n'était pas bien effrayé pour une minuscule créature bien loin de chez elle, face à un supposé ennemi de deux fois son poids. Peut-être le Glowstick bleuté qui luisait sur lui cachait-il un pouvoir immense. Peut-être était-il incroyablement puissant, ou simplement stupide. Peu importait vraiment au Brethens, il n'avait pas l'intention de s'en prendre au Séide. Le loup se releva sur ses pattes et Khal recula pour lui laisser son espace. S'approcher de trop près d'un inconnu était une bonne façon de se faire sauter à la gorge. L'espace personnel des gens est une chose importante à respecter, le Brethens étant le premier à apprécier qu'on reste à bonne distance.

Un peu comme la voix du loup brun et beige était forte, rauque et profonde, assurée, celle du loup brun et blanc était plus vacillante, plus hésitante. Cela en disait souvent beaucoup sur celui à qui la voix appartenait. Tout comme son timbre, Khal était calme, inébranlable. Sans vraiment s'en rendre compte, le Brethens jugea son interlocuteur, le considérant comme une faible chose, honteuse et hésitante. Après un instant, l'inconnu - Haku apparemment - sembla reprendre assurance, mais Khal s'était déjà fait un opinion.

" Hm. Je suis Khal, Brethens, en effet, et Soldat de mon état, répondit-il, levant ensuite la tête vers les lianes, la redescendant sur le loup après coup. Tu essayais de monter ou tu viens de descendre ?

Le Brethens étira un maigre sourire. Le Séide n'avait donc pas su monter et il était tombé de la liane. Cela lui semblait amusant. Il savait que tous les loups n'étaient pas aussi forts et agiles que lui-même, mais il n'aurait pas cru qu'on puisse connaître un échec aussi cuisant. Mais, après tout, il n'en tenait qu'à lui d'arranger cela. Bien entendu, aider un Séide pouvait paraître absolument ridicule, voir contre-nature, mais c'était là son sens de la justice qui le titillait. Personne n'avait probablement jamais montré à ce loupiot comment faire, rire de lui serait injuste. Il n'avait que besoin d'un petit coup de main, après tout, pour pouvoir en arriver à un résultat acceptable. Mais ce n'était pas exactement une chose qu'il devait faire. Il n'avait pas l'impression qu'on apprécierait qu'il entraîne des loups de la meute adverse. Au contraire.

Le loup s'assit donc et regarda le petit loup brun. Il n'était pas exactement pressé de retourner au squat, mais il devait quand même éventuellement se bouger le popotin pour y retourner.
" Tu devrais retenter ta chance. On apprend de nos erreurs. Tu feras peut-être mieux. "

« Tu va retomber,dit Khal, d'un air désintéressé.

Le jeune adulte aurait pu avoir l’air sympathique, aurait pu ne pas juger le jeune maigrichon, mais la situation le faisait bien trop rigoler, intérieurement. Comme quoi la vie n’équivaut pas les chances pour tout le monde se disait-il tout en suivant le Séide des yeux alors qu'il vînt s’écraser sourdement au sol. Comment un mastodonte comme lui pouvait arriver à y grimper sans tomber et pas une toute petite feuille comme ce loup-ci ? C’était une question à laquelle même lui n’arrivait pas à répondre, mais qui lui taraudait l’esprit. Il garderait donc cette réflexion pour plus tard.

La chute drastique de son petit corps au sol tira une moue de souffrance à Khal qui leva la patte en retroussant les babines sachant à quel point cela avait du être douloureux. C’est le rire du jeune loup qui le sortit de son recul. Le rire…Comment pouvait-on rire d’un échec ? Khal haussa un sourcil en mettant ça sur le compte de la jeunesse. Il était encore jeune, il avait encore le temps de profiter de sa vie d’enfant. Très vite, il comprendrait ce qu’était la vie d’un loup.

« Tu devrais peut-être me montrer, je pense que j'y arriverais mieux si j'ai la technique. Si tu es d'accord bien sûr !, dit Haku

Non.

Le brun se releva et s’approcha d’Haku et lui retira une liane qui c’était coincé entre ses deux oreilles et la rejeta dans un geste las, à leur côté, la fixant, réfléchissant, presque révélateur.

« Tu te bande trop ,Décréta-t-il.Tu dois comprendre l’endroit où tu fait tes erreurs, l’endroit où tu va trop vite et là où tu est trop lent. Tu est petit et agile, tires-en avantage, jeune Haku. Sois plus...leste.

Il se recula, ces griffes raclant sur le roc et lui pointa les lianes du museau.

« Recommence.

« Tu va retomber,dit Khal, d'un air désintéressé.

Le jeune adulte aurait pu avoir l’air sympathique, aurait pu ne pas juger le jeune maigrichon, mais la situation le faisait bien trop rigoler, intérieurement. Comme quoi la vie n’équivaut pas les chances pour tout le monde se disait-il tout en suivant le Séide des yeux alors qu'il vînt s’écraser sourdement au sol. Comment un mastodonte comme lui pouvait arriver à y grimper sans tomber et pas une toute petite feuille comme ce loup-ci ? C’était une question à laquelle même lui n’arrivait pas à répondre, mais qui lui taraudait l’esprit. Il garderait donc cette réflexion pour plus tard.

La chute drastique de son petit corps au sol tira une moue de souffrance à Khal qui leva la patte en retroussant les babines sachant à quel point cela avait du être douloureux. C’est le rire du jeune loup qui le sortit de son recul. Le rire…Comment pouvait-on rire d’un échec ? Khal haussa un sourcil en mettant ça sur le compte de la jeunesse. Il était encore jeune, il avait encore le temps de profiter de sa vie d’enfant. Très vite, il comprendrait ce qu’était la vie d’un loup.

« Tu devrais peut-être me montrer, je pense que j'y arriverais mieux si j'ai la technique. Si tu es d'accord bien sûr !, dit Haku

Non.

Le brun se releva et s’approcha d’Haku et lui retira une liane qui c’était coincé entre ses deux oreilles et la rejeta dans un geste las, à leur côté, la fixant, réfléchissant, presque révélateur.

« Tu te bande trop ,Décréta-t-il.Tu dois comprendre l’endroit où tu fait tes erreurs, l’endroit où tu va trop vite et là où tu est trop lent. Tu est petit et agile, tires-en avantage, jeune Haku. Sois plus...leste.

Il se recula, ces griffes raclant sur le roc et lui pointa les lianes du museau.

« Recommence.

Khal, étendu au sol comme une grosse bitch qui ne veut pas se bouger le cul pour aider un inconnu, regardait le jeunot se démener. Il réussit, donc il avait bien fait. Il avait bien expliqué. Voilà quoi, il était un badass de bon professeur. Il se leva avec un soupir de satisfaction. Puis, bandant ses muscles, il se jeta sur une liane qu'il agrippa, puis grimpa jusqu'en haut en quelques secondes, s'aidant de ses crocs et de ses griffes. Il atterrit sur la terre ferme et se dressa sur ses pattes. Il avait un peu beaucoup ridiculisé les efforts qu'avait mis le jeune Haku pour grimper jusque là en le faisant avec autant d'aisance, mais il ne s'en rendait pas compte et ce n'était pas son intention alors bon.

« Bah voilà, c'était pas bien compliqué, tu vois ?, grommela le mastodonte sablé en posant son regard sur la scène qui se posait devant eux. C'était là une belle récompense pour l'effort qu'il y avait mis, non ? Le monde s'offrait sous leurs yeux, dans toute sa splendeur.

Khal soupira. Il devait partir maintenant. Il avait des choses à faire, des endroits à voir, une meute à protéger. Il offrit un regard au jeune Séide.

« Et bien, bonne journée. N'oublie pas de te pratiquer. »

Et il bondit vers le sol, ralentissant sa chute en s'agrippant de temps à autres aux lianes qui menait au sol. Il avait l'air super badass sans même s'en rendre compte, ce qui était encore plus épique. Et il disparu entre les arbres qui bordait l'horizon. Comme un cowboy disparaissant dans le couchant, sur son fidèle destrier.