Phoca vitulina [Vulkain] Event Séide

A l'annonce d'une nouvelle chasse pour remplir les réserves et d'une nouvelle occasion de se faire remarquer, Paprika n'avait pas hésité un seul instant. Elle allait farfouiller chaque recoin du territoire, chaque parcelle de terrain pour y débusquer les proies et les attraper pour le clan. Avec sa forte volonté de devenir alpha, si elle ne parvenait pas à atteindre quelques rangs un temps soit peu intéressants, elle remonterait au moins dans l'estime de ses camarades qui pour l'instant, la regardaient tous d'un regard noir son frère et elle depuis l'histoire avec Aka. Fichu dieu, s'il n'avait pas commencé à rager tout seul pour rien, elle n'aurait pas eu de fierté à défendre. Enfin bref, la soldate était bien décidé à devenir à moitié chasseuse (voir aux trois quarts) pour pouvoir attirer quelques regards beaucoup plus amical sur elle.
Le problème, c'est que les loups chassent à plusieurs et Paprika aurait bien aimé ramener des proies suffisamment grosse pour paraître un minimum badass. Elle avait coulé un regard vers ses pères mais l'un ne semblait pas très chaud à l'idée de retenter une chasse à la fin de laquelle on se moquera encore de lui et l'autre ne savait pas très bien chasser de toute façon. Elle avait pensé à son frère Reno mais celui-ci n'existait plus en dehors des heures nocturnes, elle verrait avec lui plus tard si ça l'intéressait, quand aux quatre derniers, l'un était trop gros, l'autre trop empoté, le troisième trop agaçant et le dernier trop flemmard. Au final, ce fut un louvard de l'âge de ses petits frères qui se proposa de venir avec elle.

Paprika était partie devant après avoir indiqué qu'ils iraient chassé à la Grève Gelée sans demander au plus jeune s'il était d'accord ou non. Elle était la plus vieille, c'était elle qui décidait voilà... et aussi parce qu'elle avait la sale manie de toujours décider sans demander l'avis, accessoirement. Son choix était cependant loin d'être bête, la louve brune avait remarqué depuis peu qu'une colonie de phoque commençait à s'installer dans les environs, profitant du poisson environnant pour venir faire les gros sur la banquise. Un phoque c'était gros, un phoque c'était gras, un phoque c'était parfait pour un repas d'hiver et pour remplir des réserves alors Paprika avait décidé que c'était une excellente idée que d'aller attraper ces bestioles là. Dans le pire des cas, ils pourraient jouer les voleurs en attendant qu'un ours polaire chope un béluga dans un trou de glace et ils virait l'ursidé mais cette pratique risquait d'être beaucoup plus dangereuse et le résultat beaucoup trop incertains pour préférer cette option à celle des phoques.
Bref, avec des animaux comme ça, une chasse à deux était beaucoup plus aisée que tout seul et c'est ainsi que la louve attendit patiemment l'autre jeune, assise dans la neige et commençant à humer l'air pour deviner la position de la colonie dans cet air froid et salé.

Dés qu'elle vit le bout de la truffe de son camarade du moment, Paprika se leva. Elle avait trouvé la position des proies et n'avait pas vraiment envie d'attendre de finir en bonhomme de neige pour aller les chercher. Dans ce paysage de froid et de glace, les calories partaient à une vitesse folle, brûlées trop rapidement pour réchauffer le corps alors mieux valait pas trop traîner pour les économiser, surtout qu'ils allaient en ramener un paquet des calories. Et puis accessoirement, Paprika ne traînait jamais, elle vivait bien trop vite pour ça et la patience n'était pas non plus son point fort. Dés que le jeune fut près d'elle, il chercha un peu plus de renseignements. Il était vrai que la louve lui avait juste... rien dit, elle avait simplement fixé un rendez-vous sans même le consulter avant puis s'était volatilisée avant toutes éventuelles questions. Il proposa un ours. Calmes tes ardeurs faux petit frère numéro cinq, les ours polaires n'étaient pas des grizzlis, bien qu'ils aient un code d'honneur digne de gentleman, en battre un n'était pas de la tarte, même si honnêtement, l'idée plaisait beaucoup à la louve.

« Nan, pas aujourd'hui, on a besoin d'être efficace. J'ai repéré une colonie de phoque y'a pas longtemps, si on arrive à choper un de ces gros pépères, j'pense qu'il y aura de quoi nourrir plusieurs bouches. »

Sans lui laisser le temps d'ouvrir la gueule (encore une fois), Paprika prit la direction de la berge Est, invitant le gamin à la suivre avec un mouvement de tête. Le vent commençait doucement à se lever, c'était une bonne et une mauvaise chose. Le temps changeait à une vitesse effroyable ici, si ça pouvait camoufler les prédateurs pendant leur chasse, une tempête était si vite arrivée et cela signifiait en général rentrer bredouille. Mais la louve était confiante, ils réussirait à tuer un phoque avant l'arriver du mauvais temps, déjà elle entendait un brouhaha animal s'élever au dessus du son des vagues et du craquement de la glace. Ces animaux là faisaient toujours un boucan pas possible en colonie, pire que des louveteaux auxquels on donne une leçon en même temps.
Paprika grimpa jusqu'au sommet d'une « dune », amas de neige que le vent avait fini par former au fil des années. Tapis là-haut, elle pouvait ainsi avoir un panorama parfait pour observer les phoques qui se traînaient, se prélassaient, se battaient éventuellement sur la plage. La colonie n'était pas bien grande, une petite centaine d'individus seulement, mais il y avait déjà une paire d'animaux auxquels il valait mieux ne pas se frotter. La louve attendit que Vulkain la rejoigne pour annoncer la suite des consignes.

« Le top serait de trouver un bestiaux isolé tout en évitant deux genres d'individus : les gros mâles qui n'hésiteraient pas à attaquer et à plusieurs s'ils sont motivés et les femelles avec ou attendant des petits, les phoques ne font pas exception, les mamans sont toujours des véritable furies »

Tout comme son compagnon de chasse, Paprika cherchait une proie facile, éliminant les genres cités plus tôt. Les phoques étaient tous en masse, bruyant et mélangés, formant un énorme tapis de fourrure et de graisse ondulante sur la plage gelée. Pas facile de savoir où donner de la tête et si la louve brune n'avait pas encore trouvé la proie à choisir, elle réfléchissait déjà à un moyen pour tirer tous ces encombrants bestiaux. C'est Vulkain qui trouva la proie élu. Un jeune mâle un peu à part qui ne bougeait pas beaucoup, une probable tête brûlée qui a essayé d'affronter un congénère plus vieux et qui bien évidemment, n'en était pas ressorti indemne. C'était parfait, même si la colonie restait proche, il allait falloir la faire fuir.

« Bien jouer, va falloir qu'on soit efficace maintenant. Toi, tu vas longer les rochers pour t'approcher le plus possible du phoque que t'as repéré. Moi je vais créer un mouvement de panique pour faire fuir les éventuels gêneurs, avec un peu de chance, on aura même des faiblards écrasés par les autres en bonus. Toi t'essayes d'avoir notre proie, je viendrais t'aider juste après. Ça te va ? »

Pour une fois, elle attendit un avis du jeune loup. Il avait peut-être un meilleur plan même si en général, Paprika avait dû mal à les écouter et les appliqués, revenant toujours au sien initiale. Même avec son frère Reno lorsqu'ils étaient plus jeunes, elle avait eu tendance à imposer ses décisions et à bouder lorsqu'on ne l'écoutait, heureusement qu'à l'époque et encore un peu maintenant, elle faisait presque de la connexion de pensée avec son frère de portée. C'était aussi un peu pour ça également que lorsqu'elle chassait, elle n'était pas souvent accompagnée, tout le monde n'acceptait pas qu'elle donne les autres, en fait rare étaient ceux dans cette catégorie. De toute façon, elle n'était pas chasseuse de base, elle était soldate et elle défonçait plus de prédateurs qu'ils soient loups, ours, lynx ou puma pour protéger sa meute que de proies pour la nourrir. Elle faisait juste exception aujourd'hui.

Vulkain ne discuta pas son plan, parfait. Cependant, il la mis en garde sur la proximité d'un gros mâle avec son harem, probablement celui que le jeunot avait défier. A ces paroles, Paprika lança un regard à son compagnon de chasse du style « t'es sérieux mec ? Tu doutes de mes capacités ? ». Elle lui offrit un sourire assurer avant de disparaître derrière d'autres dunes de neige pour pouvoir mettre son plan à exécution. De sa nouvelle cachette, elle voyait le loup beige se mettre en position, elle voyait la colonie presque entièrement et surtout, elle était à l'abri du vent ce qui empêchait son odeur d'être perçue. Elle s'approcha d'une zone à échos puis une fois que tout les éléments furent en place, elle poussa un aboiement grognement qui résonna sur la petite plage.
Aussitôt, paniqués par la présence soudaine d'un prédateur invisible, toute la colonie se réveilla pour courir dans tout les sens avec des cris apeurés, à ce stade là, c'était du pur chacun pour soit. Tout le monde se poussait, se piétinait, se mordait dans la panique formant un immense chaos. Puis la louve sortit enfin de ses dunes pour se dresser derrière le troupeau qui par instinct de survie, se dirigea vers la mer. Les phoques essayaient de se mouvoir le plus vite possible, pas pour échapper au prédateur tous ensemble mais pour être sûr de ne pas être le dernier et donc la victime.
De temps à autre, Paprika, prise par la poursuite et l'instinct de chasse, s’approchait un peu trop d'un des bestiaux qui tentait de la mordre pour riposter, en général, elle répondait avec un claquement de mâchoire qui faisait accentuer la panique générale.

Faire fuir toute la colonie prit plus de temps qu'elle ne l'aurait imaginé et la louve commençait à s'inquiéter pour son compagnon de chasse. Il était jeune et pas bien gros, elle avait peur qu'il ne parvienne pas à venir à bout de la proie choisie seul. Estimant que les phoques s'étaient suffisamment enfui pour continuer sans aide, la brune les abandonna pour retourner vers le rocher de l'exil où devait se trouver leur victime élue.
Lorsqu'elle s'approcha des lieux, une forte odeur de sang et transpiration graisseuse surchargeait l'air. De là où elle était, elle pouvait aussi voir une colonne de fumée blanche s'élevant dans les airs, signe que beaucoup de sang avait coulé et que des chairs étaient mises à vif. D'ailleurs, ça attira quelques concurrents dont un énorme albatros qui dominait le jeune chasseur et sa proie. Paprika lui sauta dessus, juste pour le faire fuir, l'énorme oiseau s'envola en poussant un cri et avec quelques plumes en moins que la louve recracha avant de sauter à contre-bas pour rejoindre vulkain.

« Hé bien joué ! Faut ramener tout ça au camp maintenant »

Il avait abattu le phoque seul, c'était déjà très bien mais loin d'être fini. Ils avaient maintenant une centaine de kilo de viande et de graisse à ramener chez les séides et la grève n'était pas le territoire le plus proche de leurs terres, pas comme pour les brethens.

Les félicitations rendirent heureux le jeune mâle qui remua la queue mais à l'annonce de ce qu'il restait à faire, la fatigue semblait le rattraper d'un seul coup et il laissa tomber son arrière train sur le sol pour une petite pause. Même si Paprika ne voulait pas trop traîner, elle lui laissa tout de même se luxe. Elle, n'avait pas besoin de repos mais comme Vulkain était sur le phoque, elle fut forcer de l'attendre. Elle s'assit donc également, la queue enrouler autour des pattes pour ne pas trop se refroidir après l'effort et avant un nouveau. Le jeune loup beige finit par lui poser une question dont elle ne se serait jamais doutée et sur le coup, elle leva un sourcil. Il était sérieux à lui demander ça ? Genre il lui courait après ? Il risquait de le faire encore longtemps, Paprika, c'était un peu la louve célibataire et fière de l'être, la nana trop libre et sauvage pour pouvoir être casée, du moins pour le moment. Elle aurait bien répondu un truc pour taquiner Roméo mais celui-ci, comme s'il regrettait ses paroles, descendit de son perchoir presque aussitôt pour aller tirer le phoque. Sur le coup, la louve brun eu un peu pitié.

« Nope »

Ce fut sa seule réponse avant qu'elle n'aille l'aider. Autant la soldate pouvait faire de sales blagues, autant parfois, elle pouvait faire preuve d'un peu de tact et ne pas taquiner les autres quand ceux-ci n'étaient pas ouvert à ça pour le moment. Mine de rien, même si Aka n'en avait pas fait les frais (il n'avait qu'à pas l'avoir fait chier pour elle ne savait même pas quoi en plus), Paprika pouvait être un minimum respectueuse parfois... mais il ne fallait pas tenter le diable non plus, nous parlons de Paprika et en général, elle fait partis des premières pour une connerie qui en ferait rager plus d'un, Reno qui était son compagnon de toujours pour ce genre de chose pouvait le confirmer.