{Bibliotheque} Intersection ♣ Vinara

Sujet: {Bibliotheque} Intersection ♣ Vinara Dim 30 Sep 2018, 11:55

« Intersection

« Grimm & Vinara

Il y avait dans la vie, de grands croisements avec des voies principales et des petites routes détournées pouvant passer pour des raccourcis. Il arrivait parfois qu'en empruntant l'un ou l'autre des accès, on trouve son chemin sans trop d'embûches. Il arrivait également que d'autres de ces trajets soient longs, fastidieux, tarabiscotés et qu'à la fin, on tombe sur l'intersection qu'on avait laissé derrière soi. Grimm en était à cette étape de sa vie, de retour sur un point pivot de son existence. Le deuil de ses parents et de ses sœurs avaient fait prendre conscience au mâle sablé de sa solitude et du vide de sa vie. Bien sûr, il lui restait deux frères qu'il aimait beaucoup et souhaitait protéger à tout prix. Bien sûr, il était Bêta d'une meute sans remous qui ne nécessitait pas un effort immense d'attention de sa part. Bien sûr, il avait accès à ce trésor d'histoires rocambolesques, de romans historiques ou non et d'études à lire que les heures de ses journées passaient à une allure folle. Il vivait ainsi de nombreuses autres que vie que la sienne en laissant en suspens la réalité. Ce qu'il ne voulait plus. Il avait perdu tant d'années dans cette spirale infernale. Il en avait perdu la louve la plus importante pour lui, qui avait fini même par supplanter sa propre famille et prendre une place incroyable dans son coeur de chevalier virtuel.

Chaque pensée pour Vinara lui serrait les entrailles. Il n'avait pas su lui offrir le bonheur, il n'avait pas été celui dont elle avait besoin pour exister. Il se sentait si coupable de l'avoir ainsi négligée ! Aussi ne s'était-il jamais plaint sur son départ. Bien sûr il en avait été fortement attristé, au point que pendant longtemps, il n'était plus sorti de la bibliothèque. A un point tel que son petit frère, Geb, avait dû lui apporter à manger en le voyait amaigri. Puis il avait fini par accepter la faute, et bien sûr, espérer qu'elle avait trouvé mieux ailleurs. Il avait fini par se persuader que sa sauvageonne était redevenue libre comme le vent et farouche comme les cours d'eau. Toutefois, il avait promis à une Nout expirant son dernier souffle qu'il apaiserait définitivement son coeur meurtri. Elle l'avait encouragé à retrouver celle qu'il aimait et qu'il avait forcé à fuir sans s'en rendre compte. Il lui devait des excuses pour tourner sa propre page. Il voulait lui expliquer à quel point il avait eu tort et que jamais il n'aurait dû lui demander de le suivre auprès des Etelkrus en formation. Il voulait lui exprimer qu'il aurait dû, à la place, lui demander si lui pouvait la suivre dans sa vie de nomade. Il aurait apprit à se débrouiller seule et à retrouver le goût de la liberté réelle et physique, plutôt que de s'enfermer dans son imagination sans bornes. Peut-être alors il aurait trouver dans la vraie quelque chose de plus pétillant, de plus agréable que dans ses vies rêvées.

Ainsi donc, ce matin là, tôt, ne pouvant plus se contenter d'attendre le soleil, et ce même s'il ne savait pas encore ce qu'il pourrait dire en la retrouvant -s'il la retrouvait !-, il s'était mis en traque. Le fils de Kiro avait parcouru des kilomètres, quadrillant d'abord les territoires libres, outrepassant le plus discrètement possible certaines frontières à la recherche de la piste la plus tenue. C'était à croire qu'elle avait disparue complètement. La peur l'avait prit, et si elle avait quitter les terres de leur pays ? Et si elle avait fuit ce monde qui ne lui correspondait plus ? Devait-il étendre ses recherches à d'autres mondes ? Bien sûr. Elle méritait même plus que ça. Il ferait des efforts pour la trouver. Il le lui devait bien, non ? Par chance, il avait fini par découvrir un indice en traversant la ligne de démarcation du territoire Nakhu. Il lui avait fallu près d'un jour et demi pour faire le tour complet de ces terres qu'il connaissait, aussi se permit-il un instant de repos prêt de la Bibliothèque. Allongé sur les marches en marbre de l'entrée, à l'ombre du coin du mur, il reprenait son souffle. Le mâle aux yeux d'or réfléchissait : une fois qu'il aurait fouillé les terres des disciples de la Corneille, alors il partirait en quête de Vinara, plus loin s'il le fallait. Geb et Ptah étaient au courant de son départ et du temps incertain que cela pourrait prendre à leur aîné. Personne n'aurait à s’inquiéter comme ça.

Bientôt il fût temps de reprendre la route, alors Grimm se redressa et observa un instant le soleil qui montrait les premiers signes de fatigue. Le ciel se teintait d'orange, de rose et de parme. Le spectacle était toujours aussi ravissant. Si il y avait bien une chose pour quoi il remercierait toujours sa mère, c'était de leur avoir appris à apprécier les choses les plus simples et normales. Un vague sourire triste étira ses babines alors qu'il baissa le museau avant de retourner à sa quête. Il finirait bien par trouver la belle louve aux cheveux multicolores, dusse t-il y passer le reste de son existence minable.

Invité

Les jours s’enchaînaient. Ils se ressemblaient tous comme ils se différenciaient parfaitement. Ils étaient agréables, calmes et paisibles, loin de ceux qu'avaient marqué sa vie de solitaire. Vinara admirait le ciel qui ne cessait de changer. Elle appréciait sa nouvelle vie, la stabilité d'être parmi les Nakhus et surtout, d'apprendre à son enfant de nombreuses choses. Ahu'ura avait bien grandi, jeune enfant pleine d'énergie mais avec une aversion pour la violence. A croire que le souvenir de Madde avait traumatisé sa naissance. Une voile de tristesse se glissa sur les pupilles vairons de la louve colorée. Elle songea un instant au crocodile, ce dernier saisissant son enfant et le broyant ... Quel macabre souvenir que la chapardeuse s'empressa de chasser. Tout cela était derrière elle. Aujourd'hui, elle devait se concentrer sur l'avenir. Sur Ahu'ura et sur son propre chemin. Si la Liberté continuait de l'appeler, Vinara trouvait la vie avec les disciples violettes tout aussi pleine de joie que celle d'errance. Elle se sentait à sa place. Si au départ, certains avaient paru méfiants à son égard, elle était désormais bien accueillie, nourrie et logée. Bien évidemment, elle les aidait, traquant et ramenant des proies. Elle aidait aussi à s'occuper du peu d'enfants que le Clan élevait. Une vie calme et paisible. De quoi prendre d'une certaine manière une bonne retraite.

Malheureusement, Vinara avait toujours le coeur lourd. Si sa vie semblait désormais être belle, rangée et bien agencée, il y avait toujours une ombre au tableau. Et cette fois, elle ne portait pas le sinistre nom de Madde. Elle lâcha un soupir, repensant à un autre loup enfant crocodile qui lui manquait. Grimm, son premier et dernier amour. Le seul qu'elle continuerait à aimer. Elle regrettait quelque peu de ne pas avoir trouvé sa stabilité actuelle avec lui. Il aurait sans aucun doute été différent de l'albinos. Leurs enfants auraient vécu ... La louve chassa cette idée de son esprit. Si elle avait été avec l'érudit, jamais elle n'aurait connu Ahu'ura. Sa vie avait été un mal pour un bien, et puis, elle n'était pas encore dans la tombe, elle pouvait toujours relier avec lui. Comment ? Elle l'ignorait. La chapardeuse était coincée chez les Nakhus. Non qu'ils l'aient interdite de sortie, mais parce qu'elle n'était pas la bienvenue ailleurs.

Elle songeait à comment contacter l'être aimé, assise près de la tombe de son enfant décapité. Volstein l'avait aidé à l'enterrer. Elle avait longuement pleuré sur la terre encore fraîchement retournée et depuis lors, elle venait chaque matin s'y recueillir, déposant des fleurs et priant à ce qu'il grandisse bien dans l'Au-Delà. Aujourd'hui, elle avait poursuivi cet office, apportant des roses encore teintées de la rosée. Elle souriait tristement, admirant la tombe sculptée. Elle n'avait jamais songé à donner un nom au défunt si bien que seul les dates de naissance et de vie y étaient présentes ... Une courte Vie sans même portée un prénom. Cela était injuste et Vinara se demanda s'il n'était pas temps de le nommer. Levant un regard vers le ciel, elle se mit à réfléchir. Puis, comme si cela était normal, elle riva son regard sur la pierre tombale. Son fils allait s'appeler Yurai, c'était l'unique moyen qu'elle avait pour rendre hommage à la déesse et elle y voyait dans ce nom un moyen de permettre à son enfant de s'envoler faire sa vie. Telle une corneille. Un mot lourd de sens et de légèreté. Un mot qui conviendrait parfaitement. Elle attrapa une pierre qui traînait et elle entreprit de graver le nom de son fils. Fière d'elle, elle se leva, souriante et regardant son travail. Elle salua puis tourna le dos à la tombe. La vie reprenait.

Désireuse d'en apprendre plus sur la vie des Nakhus mais surtout dans l'optique de découvrir toutes les terres du clan qui l'accueillait, elle se décida à enfin aller vers la Bibliothèque. Elle en avait peur. D'être une inculte ? Il y avait de cela mais ça plus grande frousse était de s'effondrer parmi les livres, le souvenir cuisant d'un Grimm plongé dans une lecture, lui en parlant une fois le livre fini avec passion. Vinara avait peur de tels souvenirs. Ils étaient beaux, doux et amoureux mais aussi chargés de tristesse. Et d'envie. Il lui manquait mais elle tâcha se songer à sa fille. Elle l'avait laissée sous la surveillance d'autres louves. Elle ne savait pas vraiment l'éduquer et elle remerciait chaque jour les Nakhus de bien daigner laver son inculture et aussi apprendre à Ahu'ura ce qu'il faut savoir. La fille comme la mère étaient des élèves parmi les sages. Elles les suivaient même jusque dans le temple. Parfois la chapardeuse se laissait aller à la prière. A croire que sa vie changeait pour de bon. Elle commençait à réellement accepter l'idée de l'Oracle : les rejoindre au un an de sa progéniture. Cette une douce idée qui semblait lui plaire. Elle aurait la Liberté et le bonheur de la sociabilité. Elle abandonnerait ses chapardages mais depuis quand n'avait-elle rien volé ? Oh cela datait de plusieurs mois, voir année.

Perdue dans cette pensée, elle ne remarqua que tardivement du mouvement à l'entrée de la Bibliothèque. Comme par réflexe, elle bondit derrière une cachette, scrutant la brume à la recherche de l'identité de la silhouette. Elle ne vit qu'un mâle, quelque peu maigre puis elle frissonna en constatant le regard brillant. Grimm. Entendant cette pensée, le vent se mit à souffler, chassant le brouillard pour la faire découvrir bel et bien l'Ethelkru. Que venait-il faire ici ? Elle se retint de lâcher un juron pour sa sottise. Il devait être là pour les livres. Elle le détailla depuis sa cachette, hésitante quant à si elle devait aller le voir ou non. Comme si Yurai l'avait surveillée, une corneille croassa près d'elle, la faisant sursauter et sortir de derrière le tronc d'arbre mort. Vinara se retrouva sur le chemin de l'érudit. Elle parut gênée puis, se rappelant que cela ne lui correspondait pas, elle le fixa.

« Salut le Bourgeois.

Elle se souvenait de son surnom. Elle confirmait que c'était bien elle, sans aucun doute l'unique louve en ce monde à appeler ainsi l'enfant de Nout.

« Je ... Ca faisait longtemps ...

Son ton était doux. Elle était heureuse de le revoir même si une certaine peur lui tordait les entrailles. Que devait-elle dire ? Lui balancer des excuses ? Mais est-ce que ce serait suffisant, à elle qui a plié bagages sans demander son reste, sans même une explication ? Elle l'avait abandonné, lui et la vie qu'il lui avait proposé. Des excuses n'y changeraient rien alors, elle préféra garder le silence, attendant qu'il saisisse qui il avait vraiment devant lui. Il l'avait peut être oubliée ...

Sujet: Re: {Bibliotheque} Intersection ♣ Vinara Sam 13 Oct 2018, 17:13

« Intersection

« Grimm & Vinara

Les dieux se jouaient-ils de lui ? Grimm ne pouvait croire en l'apparition soudaine qui lui barrait le passage. Elle était plus belle et plus farouche que dans son souvenir. Il se rendit compte à quel point le temps avait terni l'image de la sauvageonne dans son esprit sans pourtant la rendre moins aimée. Ce qui rendait la rencontre plus difficile encore. Une boule se forma dans la gorge du loup aux pupilles fendues alors qu'il jaugeait la femelle. Elle avait l'air en forme, en bonne santé, plutôt heureuse et comme... Adoucie ? Stable ? Posée ? Le quitter avait donc fait du bien à Vinara pensa-t-il amèrement. Il remarqua tout de même qu'elle était moins maigre qu'avant, donc potentiellement un poil plus sédentaire. Ne l'avait-elle pas fuit pour retrouver une liberté qu'on lui avait bridée ? Tant de questions se bousculaient dans la tête du mâle beige qu'il resta quelques secondes silencieux. Pourtant il devait parler. Il devait répondre au naturel Salut le Bourgeois de la Solitaire aux yeux vairons. Légèrement hésitant, il décida de jouer dans les souvenirs lui aussi. Celui du jour où le monde s'était effondré, celui où ils avaient combattu côte à côte contre un adversaire immuable, celui où ils s'étaient mutuellement avoué leur attirance.

« Je te trouve enfin. »

Ce à quoi elle avait répondu, à l'époque Pourquoi tu me cherchais le Bourgeois ? avant de parler de la Bithèque probablement détruite par ce couillon de Cronos. Le souvenir était aussi douloureux qu'agréable. La louve à la langue acérée lui manquait, la femelle fière et orgueilleuse lui manquait, la Solitaire cleptomane et indomptable lui manquait. Vinara lui manquait, malgré tout le mal enduré par sa disparition. Il ne pouvait pas lui en vouloir de toute façon : il était le seul à blâmer. Cependant, et aussi tolérant qu'il soit, Grimm se sentait vexé d'avoir été lâchement abandonné. Elle aurait pu le prévenir tout de même. Ils auraient pu en parler. Maintenant qu'il avait la belle roturière sous les yeux, la colère montait en puissance à chaque inspiration, à chaque fois que l'odeur de l'être aimé traversait sa truffe et lui tordait l'estomac. Le regard d'or du mâle beige s’électrisa sous la révolte contenue.

« Tu sembles aller bien. »

Lâcha t-il, un poil plus acerbe qu'il n'aurait voulu. D'un autre côté, comment pouvait-il rester de marbre face à celle qui faisait monter la tension dans tous ses muscles, et en même temps, noyait son coeur de chagrin ? Il la haïssait autant qu'il l'aimait. Son corps réclamait la présence de la voleuse autant que son esprit voulait la voir partir le plus loin possible pour ne jamais, jamais la revoir. Et dans ce tourbillon contradictoire, Grimm ne parvenait pas à adopter une conduite stable, oscillant entre la rage et la peine. Cela se manifestait par des iris ambrés scintillantes dans le clair-obscur de la fin du jour tandis que tout le reste de corps ne cillait pas. Il en avait même retenu sa respiration. Il y avait tellement de chose qu'il voulait lui dire, qui restaient bloquée dans sa gorge par fierté et colère. Jusque là il avait été sûr de lui, certain qu'il était le seul coupable mais la voir, là, semblant heureuse et épanouie, sans lui, c'était bien plus ardu qu'imaginé. Peut-être parce qu'il n'avait pas vraiment accepter l'idée qu'elle ai pu le remplacer. Qu'elle ai pu refaire sa vie ailleurs, ou du moins sans lui. Voir qu'elle était simplement bien, sans lui, l'agaçait au point qu'il ne pouvait plus s'excuser de l'avoir délaissée, de ne pas lui avoir montrer à quelle point elle était importante pour lui, de ne pas lui avoir partagé ce qu’elle provoquait en lui, de ne pas l'avoir suivie plutôt que l'inverse. Grimm remarqua enfin le détail qui accentuait son énervement : Vinara portait l'odeur des Nakhus. Ce qui en soit, était encore pire comme trahison que de s'être enfuie d'une vie qui ne la rendait pas heureuse.

« J'imagine que tu es mieux traitée que chez nous. »

Lâcha t-il froidement. Quelque part, pourtant, une part de lui aurait voulu simplement se coller à la femelle et respirer son odeur, profiter de sa présence éphémère. Maudît orgueil. Ce n'était peut-être pas le bon jour pour se montrer impertinent.

Invité

Elle le regardait avec un amour qu'il était le seul à avoir dans son coeur de vagabonde. Elle souriait doucement, repensant aux souvenirs de leur vie, de leur rencontre dans la gadoue. Toutes ces années lui revenaient en tête aussi cinglante qu'une averse non prévue, aussi chaude qu'un souffle rauque d'un désert. Elle acquiesçait le coup, appréciant cette douleur lancinante, ce serrement de coeur de revoir ainsi l'être aimé qu'elle avait lâchement abandonné. Son existence aurait été bien différente, cloîtrée chez les Ethelkrus. Elle aurait sans aucun doute donné des enfants à l'érudit, sans doute aurait-elle obtenu le droit de porter un glowstick d'une des trois déités de ce clan ? Oh oui, si elle en avait eu le droit, Dairo ou Kiro aurait alors guidé ses pas. Rien de tout ça ne c'était passé. La Vie l'avait quémandée ailleurs et elle avait accepté de s'enfuir, comme une voleuse.

Elle commença à s'approcher de lui, heureuse d'entendre des mots qui faisaient éclore des souvenirs dans sa mémoire. Dire qu'ils s'étaient battus contre l’impitoyable Cronos il y a des années ! Un Dieu qu'ils avaient défais, un Dieu qui avait entraîné de nombreux bouleversements ainsi que sa fuite lorsqu'il était tombé, genoux à terre avant de disparaître. Vinara s'en souvenait comme si c'était hier, d'un Grimm plus jeune et d'elle aussi moins ridée, discutant après cette bataille et échangeant alors leurs sentiments. De beaux et doux mots, des gestes maladroits ... Et son enrôlement parmi les Ethelkrus. Elle y avait cru, se voyant rangée et suivre les ordres, se voyant vivre un conte de fée où elle était la pauvre Cendrillon trouvant son soulier manquant aux mains du prince. Malheureusement, elle avait décidé de rester une souillon qui récurait les sols plutôt que de porter de belles robes. Et le ton acerbe de Grimm le lui rappelèrent bien, la stoppant dans sa démarche pour le rejoindre.

L'ancienne chapardeuse riva son regard dans celui du canin. Elle pouvait y lire le bouleversement qui agitait le fils de Nout. Haine, peine et parfois amour. Son coeur se serra. Elle était la coupable de toutes ces émotions. Elle était le bourreau qui remuait la plaie rien que de sa présence mais elle avait besoin de le voir. De le revoir pour lui expliquer. Elle lâcha un petit soupir empreint de tristesse. Il avait donc senti son odeur Nakhus. Elle aurait du sans douter, elle avait été sotte de croire qu'il ne remarquerait pas ce léger fumet.

« Grimm.

Elle laissa un silence s'installer. L'atmosphère sembla se refroidir. Que devait-elle lui dire ? Déballer son sac ? Parler de ses relations sexuelles avec Madde débouchant sur la naissance de petits ? Et par la mort d'un ? Sa raison d'avoir demandée asile auprès des Sages Violets ? Elle avait tant d'années à lui conter.

« Regardes moi bien. Vois-tu un glowstick ? Non. Les Nakhus m'ont accueillie pour une seule raison mais je ne suis pas des leurs. J'ai quémandé leur aide.

Elle avouait qu'elle avait faire taire son orgueil, témoin qu'une chose grave s'était déroulée dans son existence. Jamais Vinara n'aurait demandé aide si la raison n'était pas périlleuse. Douloureuse. Elle pencha la tête sur le côté, ses prunelles brillaient de larmes refoulées. Son corps tremblait légèrement tandis qu'elle revoyait une sinistre scène dans son esprit. La décapitation de son fils.

« Ils me laissent aller à ma guise sur leurs terres à la condition que je ne vole pas. Ils me protègent mais ce n'est plus qu'une question de temps.

Ahu'ura grandissait à vue d'oeil. Demain elle serait une jeune louve d'un an et alors, Vinara devrait choisir entre sa Vie de solitaire et la perspective de se ranger parmi les Nakhus. Sa fille aurait le même choix même si la réponse était actuellement évidente quant à son avenir.

« Il fallait que je parte, Grimm. Ma Vie était ailleurs. Tu es ma plus grande joie et mon plus grand regret. Si c'était à refaire, je partirai une deuxième fois. Je voulais rester avec toi. Je voulais vivre avec toi, fonder une famille mais je ne pouvais rester parmi les Ethelkrus comme tu n'aurais pu quitter ta famille. J'aurai du t'en parler, je regrette d'être ainsi partie mais j'avais peur. Peur de revenir sur ma décision, peur de ne pas finalement reprendre ma route. Elle marqua une pause, Je t'aime, Bourgeois.

Des mots forts, vibrants d'émotions. Elle ne cherchait pas à avoir son pardon. Elle voulait simplement qu'il entende ce qu'elle avait à dire. Qu'il sache qu'elle gardait son coeur lié à lui. Il était son Prince à jamais. Personne ne pourrait le remplacer. Elle pourrait avoir des amants, aucun d'eux ne parviendraient à voler son coeur. Elle l'aimait à jamais.

Sujet: Re: {Bibliotheque} Intersection ♣ Vinara Dim 28 Oct 2018, 12:16

« Intersection

« Grimm & Vinara

Il se crispait à son approche alors même que tout son être réclamait une étreinte. Elle lui avait tant manqué. L'odeur de sa peau, le contact de son pelage, sa voix railleuse. Il avait envie de se serrer contre elle autant que la colère voulait l'éloigner de cette traîtresse. Grimm accepta l'échange de regard. Il retrouva la douceur et le froid des yeux vairons de Vinara. Le bleu sombre d'une chaude nuit d'été et la glace du givre d'hiver. Il avait mal. Physiquement mal. Comme si son estomac se tordait. Il ne pouvait même pas tant en vouloir à la louve, puisqu'il l'avait laissée un peu seule dans une vie qui ne lui convenait pas. Il ne l'avait pas assez soutenue. Son nom sur la langue de sa belle, dit d'une voix si tendre, lui fit redresser les oreilles, attentif. L'instant de surprise des retrouvailles passé, le mâle de sable retrouvait à peu près la maîtrise de ses pensées et émotions. Il retrouvait du recul sur la situation, et reprenait doucement la faute sur ses propres épaules alors que les mots de la louve prenait du sens. Il se demanda ce qui avait pu amener la voleuse à demander de l'aide chez les Nakhus plutôt qu'à lui mais il remarqua le trouble. Il comprit que la femelle avait dû traverser quelque chose de grave, qui la faisait encore souffrir à ce jour. Il en était peinée pour elle. Quoi qu'elle ai pu lui faire en s'envolant loin de lui, il ne lui aurait jamais souhaiter le moindre mal. Elle termina par le plus beau et le plus pur des aveux. Comment pouvait-il lui en vouloir alors qu'elle lui avouait une fois encore les sentiments qu'elle avait pour lui ? Il savait que l'ancienne solitaire ne prononçait pas ce genre de chose de manière légère. Pour elle, les paroles étaient réellement lourdes de leur sens. Lui aussi l'aimait. Tellement. Malgré la blessure infligée.

« Je sais. »

C'était pour ça qu'il la cherchait non ? Pour lui dire qu'il avait depuis bien longtemps compris son besoin de liberté et surtout qu'elle n'était pas faite pour une vie de clan.

« C'est la raison de ma présence. Ce jour là, après la bataille, j'aurais dû te suivre au lieu de t'emmener avec moi. J'aurais dû tout quitter pour toi. Je savais qu'une cage même dorée n'aurait jamais pu te convenir et ce n'était pas à toi de faire tant de concessions. »

Grimm se redressa, il était mal à l'aise. Elle le mettait mal à l'aise. Vinara faisait ressentir ce qu'il y avait de plus instinctif et naturel en lui. Elle le faisait bouillir de l'intérieur, de joie, de peine, de désir. Avec elle dans les parages il voulait jeter toutes les conventions apprises loin de lui. Mais il avait appris à se tenir. C'était important pour lui, et en ça il pensait montrer le plus grand respect possible à celle qui avait été sa compagne.

« Tu es ma famille. Je te veux. Peut-être que j'arrive trop tard. Peut-être que j'ai réalisé trop tard le mal que je te faisais en te ramenant chez les Etelkrus. Mais tu es ma famille. Et je ne veux pas te voir partir une nouvelle fois. »

Il parlait avant même de réfléchir à ce que cela impliquait pour lui ou son avenir proche.

« J'ai été ton compagnon, je peux encore l'être si tu me laisse te suivre. »

Il avait fait un pas vers la louve. Tout son corps était tendu à l'extrême au point que ses muscles commençaient à être perclus de crampes. C'était un peu ridicule au fond. Il l'avait cherchée dans l'espoir de la reconquérir, puis la colère était revenue alors qu'il lui faisait face. Et enfin, il lui demandait d'accepter qu'il revienne auprès d'elle alors que c'était Vinara qui l'avait laissée. D'une manière plus romantique, il aurait préféré dire qu'il avait compris où était son avenir et son coeur et qu'il ne voulait plus accepter de la voir partir sans lui, qu'il allait au besoin, se battre pour être avec elle et lui prouver son mérite et son amour. Oui, Grimm était fleur-bleue. Il avait lu bien trop de romans à l'eau de rose et malheureusement les effusions d'émotions lui étaient restées. C'était son tour de tout quitter pour elle. D'abandonner son rang, ses frères, sa meute, pour sa belle. Bon évidemment il ne s'agissait de rien d'aussi définitif, il n'allait pas couper les ponts avec ses petits frères ou ses amis mais il ne voyait aucune obstruction à quitter son rôle de Bêta et sa meute. De toute façon son travail d'Archiviste et ses connaissances seraient toujours accessibles à tous s'il restait non loin de la Bibliothèque ou si on le pistait. Les Etelkrus se passeraient de lui sans soucis. Geb se doutait déjà que son aîné risquait de ne pas revenir. Ptah aurait plus de mal à admettre son départ puisqu'il ne restaient qu'eux trois. Comme les Mousquetaires. Mais il finirait par comprendre aussi. Et puis il y avait son Dieu Anaconda qu'il ne cesserait jamais de prier même si ce dernier lui retirait son glowstick et donc sa preuve d'appartenance à la caste de ses disciples. Grimm plaçait toute sa confiance dans le Dieu flavescent, mais l'amour de sa vie était face à lui et il ne voulait plus laisser passer sa seconde chance.

Invité

Son coeur battait si fort. Vinara n'en revenait pas. Les paroles du loup se répercutaient dans son esprit avec une violence et une douceur qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Des larmes commencèrent à couler. De petites perles qui ne manquèrent pas de chuter au sol tandis qu'un sourire presque timide fleurissait sur le visage de l'ex-solitaire. Elle était donc devenue la famille de Grimm. Il voulait désormais la suivre, elle qui l'avait abandonné sans dire un mot, elle qui l'avait planté en s'enfuyant et en attendant des années pour le revoir. Elle qui au final, ne l'avait pas cherché. Elle s'était tellement tenue à l'écart, elle avait eu si peur de le recroiser et voilà qu'il venait de lancer une bombe sentimentale qui ravageait bien plus que son simple Amour. Tout son être acquiesçait le coup avec une difficulté nouvelle, un coup dur agréable et douloureux.

Ne bougeant guère dans un premier temps, elle finit par s'avancer, rompant la distance qui les séparait. Elle vient se coller à lui, retrouvant des odeurs qu'elle pensait à jamais perdues. Elle pleurait à chaude larme, retrouvant le corps de cet amant perdu durant des années. Par les Dieux qu'elle aimait ! Il était son monde et il pouvait le redevenir. Ils pourraient de nouveau être ensemble, vivre leur idylle ... Mais Ahu'ura ? Comment sa fille prendrait cela ? Elle était encore une enfant qui ignorait bien des choses, qui ignorait la vie de sa mère. L'ignorance la couvrait tel un voile trop grand sur son corps fin et petit. Elle n'avait aussi pas connaissance de la mort de son frère. La jeune Nakhus ignorait tout et en songeant à cela, Vinara s'éloigna lentement de la tiédeur du Bêta. Elle devait informer Grimm. Elle devait tout lui dire. Elle ne pouvait taire la vérité quant à ces événements qui l'avaient forgée, qui l'avait entraînée à se mettre sous la protection d'un Clan.

« Je ... Grimm ... J'ai merdé.

Son regard ne se posait nullement sur le loup, il fixait le sol tandis que ses larmes coulaient avec plus d'abondance. Elle tremblotait légèrement et ravalant un reniflement peu glorieux, elle se concentra sur sa mémoire. La vérité devait être dite, aussi douloureuse qu'elle soit elle ne devait demeurer cachée.

« Lorsque je suis partie des Ethelkrus, j'ai rencontré un loup. Madde. C'était un Lazulis, un loup crocodile albinos. Il était si différent de bien des loups que je me suis offerte à lui.

Ces mots résonnaient tels des rocs qu'on lancerait contre des parois rocheuses. Des mots durs à entendre sans aucun doute pour un amant mais Vinara reprit, plus lentement, la révélation de ce secret qu'elle avait jusqu'alors exposé qu'à un loup, Volstein.

« Nous nous sommes vus plusieurs fois et la Nature m'a donnée des enfants. J'ai mis au monde il y a quelques mois deux enfants, Ahu'ura et Yurai. J'ai été bien sotte. J'ai cherché leur père. J'avais si peur et j'avais envie de vivre ce moment en sa compagnie mais malheureusement, Madde ne semblait pas voir ça d'un bon oeil. Il m'a trouvée quand j'avais fini le travail. Au lieu de se réjouir en les voyant, il a décapité Yurai.

La mort d'un enfant savait secoué l'âme d'une mère. Elle se rapprocha de Grimm, cherchant son contact dans cette funeste histoire. Lui, il n'aurait jamais commis un tel crime, elle en était persuadée ... Mais ne l'avait-elle pas aussi été vis-à-vis de l'albinos ?

« J'ai pris la fuite avec Ahu'ura. Je ne savais pas où allait. Nombreux territoires m'étaient fermés alors j'ai demandé l'aide des Nakhus. Ils m'ont offerte leur protection jusqu'au un an de ma fille. Après, je devrais choisir entre les rejoindre ou retrouver ma vie de solitaire. Elle marqua une pause puis riva son regard dans celui de l'Ethelkrus. Je suis une mère.

Cet aveu, allait-il le dégoûter ? Elle lui annonçait de but en blanc qu'elle était partie voir ailleurs. Certes son départ avait engendré leur séparation mais elle l'aimait à jamais et pourtant, elle s'était donnée à un autre. Elle avait noyé son chagrin et son manque d'affection dans les pattes d'un autre. De plus, elle avait mis bas. Voudrait-il encore d'elle au point de se retrouver avec un mioche d'un autre dans les pattes ?

« Penses-tu pouvoir rester avec moi après tout ce que je t'ai fais ? Après tout ce que je viens de dire ?

Elle espérait que oui. Vinara désirait tellement trouver un bonheur pérenne à ses côtés mais elle ne pouvait le lui imposer. Elle lui donnait les cartes, c'était à lui de jouer et de les abattre. Elle pria quelques foutus Dieux d'accorder la lucidité à son loup, se refusant qu'il la suive simplement par Amour. Elle ne désirait pas le voir enfermer avec elle et subir les remords qu'elle avait connu dans le Grand Castel.

Sujet: Re: {Bibliotheque} Intersection ♣ Vinara Jeu 01 Nov 2018, 11:32

« Intersection

« Grimm & Vinara

Finalement, ce fût Vinara qui fit les derniers pas vers lui jusqu'à ce que leur deux corps se touchent à nouveau. Exactement comme des années en arrière, le disciple de Kiro se sentit électrisé, galvanisé par ce contact. Comme si toute ces années d'absences n'avaient jamais effacées les sensations rassurantes de leurs étreintes passées. Il retrouvait clele qu'il aimait, malgré le mal qu'il avait pu se faire l'un à l'autre... La honte semblait rongé pourtant les prunelles vairons de la Solitaire. Elle n'osait plus le regarder en face. Les sourcils de l'Hybride se froncèrent légèrement, tandis qu'il donnait un doux coup de museau sur l'épaule de la femelle. Dis moi ce qui pèse sur ton âme. Le regard d'or du beige questionnaient silencieusement.
Et puis elle commença son récit. Sans détour et sans omettre les étapes importantes. Bien sûr, entendre certaines choses étaient douloureuses. Savoir, même s'il s'en doutait un peu, qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autres... La colère revint un peu, en attendant le nom de Madde. Loup hybride albinos qu'il avait rencontré une fois sur la plage, en compagnie de sa mère et de ses frères. L'individu s'était enfuit avant de lancer la conversation. Mais imaginer sa belle dans les pattes d'un autre hybride lui était plus douloureux que si elle s'était liée avec n'importe quel autre mâle. Parce qu'il s'était dit aussi, que peut-être elle n'avait plus supporter d'être entouré de la famille du Bêta, trop différente et étrange. Mais non, il il ne pouvait même plus se rassurer comme ça puisque Vinara avait trouvé satisfaction auprès d'un autre hybride. Un autre qui lui avait même donné des enfants, chose qu'il n'avait pas pu lui offrir non plus, par peur de la brusquer et sans doute, aussi, parce qu'il n'était pas prêt à être père...

Que la Solitaire ai souhaité ses petits ou non, la maternité l'avait changée en quelqu'un de plus posé, de plus mûr. Toutefois, il avait lui aussi prit de l'âge et perdu en enthousiasme enfantin. Ils étaient donc tout deux devenus de vrais adultes. Alors que son esprit vagabondait dans son imagination où il se voyait lui, à la place de l'autre crocodile, fondant une famille heureuse avec la chapardeuse, l'horreur vint balayé ces images douces pour les remplacer par la mort et le sang. Le Lazuli avait tué un bébé. Il avait décapité son propre louveteau. La mine de Grimm se ferma subitement et son regard s'assombrit. Ce loup de meute avait assassiné un être innocent et sans défenses, sous les yeux de sa mère en couche. S'il en voulait à Vinara de lui avoir préféré un autre loup-gavial, l'idée qu'elle ai eu a vivre cela lui fit oublier tout le reste. Il n'avait plus qu'une seule idée en tête : trouver Madde et le détruire. Oh bien sûr, Grimm n'était pas un violent, et certainement pas un tueur, mais ce loup là ne méritait ni le respect donné à chaque être vivant, ni le droit de parcourir le monde de Punk Wolf. Il était un danger pour les autres et pour les enfants. Il devait être bien instable. Le mâle Hybride savait déjà comment s'y prendre. Il irait voir en premier lieu les Alphas Etelkrus, leur annoncerait la présence d'un dégénéré décapiteur de nouveau-né, puis il irait voir les chefs de meute Lazuli. S'il n'avait pas la force ou la véhémence d'aller tuer ce loup lui même il pouvait le détruire socialement en premier lieu. Non. Non et non. Il ne serait pas lâche, il irait le confronter. Il irait venger le fils de sa belle, même si cela lui faisait mal d'admettre cette idée. Il serait le chevalier défenseur de la veuve et de l'orphelin pour la première fois de manière réelle. Il irait décapiter Madde. Oeil pour oeil, dent pour dent.

Elle aurait pu venir lui demander de l'aide. Elle aurait dû savoir que malgré tout il li était attaché, dévoué. Mais il comprenait. Enfin, il était capable d'imaginer les raisons de Vinara, et ses craintes, ses angoisses peut-être aussi.

< Je te promet qu'il ne t'approchera jamais plus. >

Lâcha le disciple de l'Anaconda d'u ton dur et et grave. Jamais il n'avait employé un ton si plein de haine à peine refoulée. Jusque là il avait a peu près toujours contrôlé les émotions trop violentes. Mais là...

< J'assurerais votre protection à toutes les deux si tu me le demande. >

Grimm feignit un sourire. Il était bien entendu heureux de retrouver sa compagne, malgré le reste. Il l'acceptait, il était capable de pardonner cela, même si imaginer Vinara avec un autre était difficile, il comprenait. Il était tolérant et patient. Il savait qu'il finirait par arriver à chasser tout ça de son crâne. Mais d'abord il devait s'occuper de l'autre Hybride. Il devait lui faire payer. Une puissante volonté de sang grondait dans ses entrailles. Nout lui avait toujours appris à pardonner les erreurs, parce que personne n'était parfait et que chacun avait le droit à ses faux pas. Mais décapiter un enfant ? Il était à peu près sûr que sa mère n'aurait pas attendu la suite de l'histoire pour aller égorger ce monstre. Après tout elle avait été une mère farouche lorsqu'il s'agissait de protéger ses enfants, il se rappelait encore trop bien le combat brutal et hargneux qui avait opposé Nout à sa demie soeur Sekmêt lorsque cette dernière avait voulu s'en prendre à lui, alors même pas âgé de six mois. Il en avait résulté, plusieurs jours plus tard la mort de la louve brune et de lourdes séquelles sur le corps de la Matriarche. On ne touchait pas aux enfants. Jamais. Peu importe ce qui opposait les adultes, jamais on ne s'en prenait à des innocents.

< Je ne te cache pas qu'il faudra sûrement un peu de temps, mais je serais enchanté de rencontrer Ahu'ura. >

Il se demanda si elle tenait beaucoup de son géniteur ? Bien sûr il ne pourrait jamais reprocher quoi que ce soit à la petite, mais il espérait tout de même qu'elle ne tienne pas trop de son monstre de père. Si son visage et ses muscles se décrispèrent pour afficher un museau plus serein et réjouit, le regard de l'Hybride restait ténébreux. L'or de ses yeux reflétait la tornade brute qui tournoyait dans son esprit, à travers une intensité nouvelle, comme si ses prunelles étaient devenues or liquide. Bien sûr, la pression redescendrait et Grimm retrouverait la raison en prenant un peu de recul. Il n'allait pas ôter la vie d'un autre et se ranger à son tour du côté des monstres et des assassins, il valait mieux que cela. Il était un noble chevalier, pas un meurtrier. Mais il irait venger Yurai, ça il le promettait à la louve et à lui-même.

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