Plouf || Boîte à Clous

Sujet: Plouf || Boîte à Clous Mar 6 Nov 2018 - 7:58

Un souvenir, un rêve. L'automne est la saison de la mélancolie. Des couleurs vives, chaudes, réconfortantes. Soleil et Feu, flammes et ors. La chaleur d'un corps contre un autre, les murmures d'une voix affectueuse, protectrice. Un sourire, le bonheur. Une petite louve se prélassait contre le ventre de sa mère, son frère et sa sœur piaillaient juste à côté, jouant au milieu des feuilles multicolores. Elle avait fait un cauchemar, elle avait rêvé qu'elle s'était perdue, loin de sa famille, sur des terres inconnus, pleines de créatures qui parlaient un langage qu'elle ne comprenait pas. Et, malgré tous ses efforts, elle n'arrivait jamais à retrouver le chemin de la maison. Mais ce n'était qu'un rêve et elle était là, avec sa famille, au chaud, en sécurité. Mais la lumière chuta brusquement et un vent glacial ébouriffa le poil de l'enfant. Soudainement, plus un son, comme si la noirceur absorbait le bruit. Elle ne sentait ni ne voyait plus sa mère, ou sa fratrie. La petite couina, paniquée, soudainement âgée de presque deux ans, et se dressa sur ses pattes tremblantes. Elle avait froid, si froid. Mais où étaient-ils dont tous passés ? Tournant sur elle même, elle tenta de les appeler en hurlant, mais le néant avalait ses cris, menaçant de l'avaler elle aussi.

Fireheart² se redressa d'un bond, un cri de terreur venant mourir sur ses babines, son corps tremblant encore sous le coup de la peur. Où était-elle donc ? Ah, oui, elle se souvenait maintenant. Elle avait dormit dans une petite grotte, si on peut appeler ainsi la petite cavité rocheuse où elle avait trouvé refuge, sur le bord d'une mare gigantesque. Dans le noir, la veille, elle n'avait pas pu bien voir l'endroit, mais elle avait apprécié le contact du sol friable sous ses coussinets. Soupirant, la louve s'assied à l'entré de sa cachette, le souffle tremblotant, l'âme endolorie. Combien de temps se passerait-il avait qu'elle retrouve sa famille ? Son regard se perdit sur les vagues et l'horizon, constatant avec étonnement que cet étang ne semblait pas avoir de fin. Jamais n'avait-elle entendu parler d'une étendue d'eau aussi grande !

Son estomac finit par la forcer à s'arracher à sa contemplation. Il fallait bien qu'elle mange après tout. Elle se dirigea vers de gros rochers qui trônaient sur la plage afin d'avoir une bonne vue d'ensemble. Les vagues venaient lécher un côté des rochers, mais la louve s'assura d'en rester loin. Elle était terrifiée à l'idée d'avoir à mettre une seule patte dans l'eau. Cependant, elle devait admettre que de là, la vue était fantastique. Le soleil se levait sur l'étendue d'eau, reflétant milles et unes couleurs d'ors, de vermeils et de roses sur la surface mouvante. Elle en eut le souffle coupé le temps d'un battement de coeur.

Un bruit attira son attention, une odeur portée par le vent. Fireheart² se tourna vers la source du bruit, des pattes sur le sable, un souffle dans l'air frais du matin, une odeur canine. Elle écarquilla les yeux en voyant l'être qui avançait sur la plage. Peureuse de nature, la jeune louve recula brusquement d'instinct, effrayée par ce qui semblait être un loup large et ras de poil, le visage blanc comme un squelette et planté de clous, le corps couturé de cicatrices. Avec la légère brume qui courait sur le sable, un instant, elle cru à l'apparition d'un fantôme. Puis une vague frappa son rocher, lui emportant les pattes, et elle tomba dans l'eau glaciale avec un glapissement d'horreur. Bien heureusement, elle n'était qu'à quelques pas du bord, il y avait donc moins d'une quarantaine de centimètres d'eau. La femelle se traîna hors de l'élément aqueux en gémissant et alla s'échouer sur la plage en frémissant de froid et de terreur, l'étranger déjà oublié. Elle avait vraiment peur de l'eau.

Sujet: Re: Plouf || Boîte à Clous Mer 7 Nov 2018 - 14:23

(J'ai pris le parti de me dire que ses flammes étaient éteintes à cause de l'eau donc je les mentionne pas ? è_è Dis-moi si c'est incorrect !)

Gn gn gn, v'là qu'il était là à pas d'heure du mat', à chercher des cons de cailloux.

Complètement étanche à la beauté de l'eau et du paysage, une silhouette se mouvait bel et bien non loin de Fireheart². Une belle matinée, pourtant. Déplorable de la part de Boîte à Clou de ne voir la beauté du soleil se reflétant sur l'onde salée, les légères chapes de brume enveloppant délicatement le paysage, la présence rassurante d'un congénère, la candeur du matin ou encore les bienfaits de l'iode.

Non.
Lui était plus concentré sur le froid, et sur sa tâche. Pauvre de lui, qui il était là pour "les satanés coquillages de sa mère de bordel à cul" selon ses sages paroles. Il ne sentait que la morsure du froid sur son postérieur malgré sa couche de graisse, le mou des algues pour trouver les pierres enfouies dans l'eau -qui seraient les plus belles- et les satanées puces de sable qui essayaient de lui grignoter les talons.

Il ne fit même pas attention à la présence de quelqu'un d'autre, trop occupé à râler entre des crocs serrés ses injures contre les matins et la nature. Enfin, cela, jusqu'à ce qu'un cri d'horreur ne le sorte de cet état bougon. Le glapissement venant de sa droite, il bondit tout naturellement dans la direction opposée pour se prévenir d'un éventuel danger. Quoi que ce soit qui avait fait glapir quelqu'un d'autre, ça devait être terrifiant ! Il resta à montrer les crocs, dans une position de défense, cinq grosses secondes. Avant de voir une petite chose sortir de l'eau. Hébété, le cœur battant fortement dans sa cage thoracique d'adrénaline et de surprise, il observa la silhouette rouge comme le sang s'étaler sur le sable humide comme un cétacé. Une seule pensée lui vint en tête. Qu'est-ce que le fuque. Sa contemplation dura encore de bonnes secondes, le temps qu'il analyse les émotions qui émanaient de cette louvette à la couleur flamboyante. Terrorisée, frigorifiée. Il plissa les yeux, et ultimement, approcha.

· Eh la mioche, t'fais surprendre par la vague ?

Il la toisait, d'autant plus qu'elle était allongée, mais sans réellement respecter la notion d'espace personnel ou de consentement pour le contact, il la releva d'un geste maîtrisé. Il ne la toucha pas plus, cependant. Une fois mise debout, il resta simplement bougon, mais avenant.

· Ramène-toi, t'trempé.

Il avait de quoi, plus loin, sa cape de cuir noire qui était doublée à l'intérieur, de laine de mouton. Ça devrait absorber l'eau et la protéger du froid, supposait-il. Il n'avait pas voulu la mouiller, puis-ce qu'elle prenait un temps interminable à sécher, mais, pfrt. Ça passait derrière une 'piote mouillée jusqu'aux os. Qui n'avait pas beaucoup de couche de gras sur elle. Il se pelait l'cul aussi, mais lui au moins il était plus équipé.

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