premier hurlement . remise de glowstick ft lieut&son

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LIEUTENANT& AVALON

LES RAPACES

premier hurlement . remise de glowstick ft lieut&son DL218Wk

EPREUVE
Le soleil n'est pas encore levé et tu fixes le ciel. A tes côtés ton père dort sans faire un bruit. Tu ignores pourquoi mais une boule d'anxiété ronge ton estomac, dévore tes os, comme si tout ton être te hurlait que tu ne devrais pas y aller. Mais tu n'as pas le choix, tu dois être à la hauteur de ton paternel; à la hauteur tout court. Tu dois garder la tête hors de l'eau.
Tu dois être le dernier à grimper le fil de l'araignée.
Le temps s'écoule sur ton visage comme de la pluie, c'est long les secondes quand tu ne respires plus. Tu ignores si tu es mort de peur parce que tu ne veux pas décevoir ton père ou si c'est cette horrible sensation qui te démange tant. Tout ces doutes vont te faire trébucher si tu leur donnes trop d'importance alors tu essaies de les oublier, de les étrangler le plus fort possible pour que plus jamais ils ne viennent pleurer dans tes oreilles.

— ... Avalon ?
— ...

Un sursaut à parcouru ton corps en entendant la voix à moitié endormi de Lieutenant clamer ton nom. Il sait que tu ne dors pas; il le ressent jusque dans ces rêves - tu ne vas pas bien. Lentement, tu te tournes pour enfouir ton museau dans son pelage chaud et tu fermes les yeux. Il comprend rapidement ce qui se passe dans ton esprit et il t'acceuille chaleureusement dans une douce étreinte.

— Sais-tu pourquoi nous t'avons nommés Avalon ?

Tu fais un faible non de la tête. Jamais il ne s'est autant penché sur le plan personnel de son origine, jamais il ne lui a dit ce genres de choses; il ignore même quel est le nom de son deuxième parent.

— Avalon, c'est l'île où reposent les rois. Ton père voulait te nommer par le nom d'un ancien seigneur mais j'ai refusé. Je ne voulais pas que tu portes le nom d'un mort. Je voulais que tu portes le nom du lieu où tous se reposent, où la légende perdure. Tu es plus qu'une trace dans l'histoire Avalon, tu es son encrage.

Tu relèves la tête vers ton père et tu ne peux t'empêcher de pleurer, juste un peu, juste un moment tu te l'autorises.

— Quoi qu'il arrive, je serai fier de toi.

" Quoi qu'il arrive, je serai fier de toi. "
Et c'est avec ces mots en tête que tu te tiens devant le lieu en question, le moment venu, l'angoisse à la gorge. Lieutenant se tiens plus loin, derrière, il t'a accompagné et compte rester au besoin. Tu ignores si c'est une bonne chose, la pression de son regard te donne des sueurs froides et en même temps te rassure. Tu te contentes de te racler la gorge. Le bruit de l'eau t'étourdis complètement, presque sourd tu parviens tout de même à pénétrer à travers la cascade dans ce temple, ton paternel à tes côtés.

— .. Tu n'es pas obligé de m'accompagner jusqu'au bout.
— Je sais.

Bien sûr qu'il le sait, c'est Lieutenant. Bon sang, comme c'est compliqué de se concentrer. Après quelques minutes de marches à travers ce dédale de couloirs et de pierres froides, vous voilà arrivés dans la salle principale. Ton regard se perd un instant sur les statues, tu prends ton souffle.
Tu prends ton souffle.
Encore.
Et encore.

— Je suis prêt.

fear:

Des deux présences qui s'avancent dans son temple, la déesse en connaît déjà une. Un loup qui, à l'échelle du temps sur Punk-Wolf, est venue pour la première fois à sa rencontre à une époque bien lointaine. La déesse connaît cette âme, qui s'est trouvée ramenée à la vie pour une raison que les mortelles ne sauraient appréhender. C'est chose suffisamment rare que être notable. Quand au second mortel, il lui ressemble sans être lui. Son fils. Le regard de la Dragonne le transperce avant même qu'il n'aie franchi le seuil, avant même qu'il se soit adressé à elle autant qu'à son paternel pour indiquer qu'il était prêt.
Intéressant.

Le temple s'assombrit soudain. Derrière Avalon, lorsqu'il se retournera pour le chercher, Lieutenant se fondra en une brume noir, dissous, sans plus exister. Derrière cette brume glacée se trouve une ombre qui lui semble être son reflet, son jumeau, à l'exception de son apparence plus décharnée, de son regard vide, et des murmures qui paraissent s'échapper en un flot discontinu de ses babines entrouvertes.
Avalon s'apercevra alors que devant lui se trouve bel et bien un immense miroir. Que c'est lui-même qui est devenu cette créature terrifiante, et que la voix dans son esprit lui en explique la raison.
"C'est lui qui t'a fait ça. Parce que tu es faible."
Où qu'il essaye de s'enfuir se trouvera toujours ce grand miroir, reflet des tourmentes de son esprit.

Aux yeux de Lieutenant, rien ne se passe. Seule la présence froide et familière d'Ao envahit l'endroit, et son fils se fige dans une transe dont rien ne peut le sortir sans la volonté de la déesse.

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LIEUTENANT& AVALON

LES RAPACES

EPREUVE
Et ce fut le noir complet. Comme sombrer dans un immense océan glacé et inconnu, on ne voit pas ce qui se trouve en dessous de nous, on suppose et on frémit car c'est effrayant l'inconnu. Son esprit s'embrume et le temps s'étire, s'arrache et il se retrouve au fond de cet océan, contre le sol bien trop instable. Quand il ouvre les yeux il ne voit pas le brouillard épais mais son reflet. Un instant de réalisation et de lucidité lui permet de voir qu'il se trouve devant un immense miroir.

Lieutenant a déjà vécu ça, il observe en silence son fils se figer ainsi. Amusant comme les dieux lui ont donné le même pouvoir que son épreuve. Il s'assoit alors lentement et attend, il ne doute pas un seul moment de la victoire de son enfant.

" C'est lui qui t'a fait ça. Parce que tu es faible. "
L'épreuve débute du côté de l'héritier et son corps entier se mit à trembler en voyant cette vision. Sur le chemin il se répétait sans cesse " cela ne doit pas être si complexe, j'y arriverais sans efforts " et pourtant ce mensonge semble encore plus idiot maintenant, maintenant qu'il se trouve en face de son échec. Son propre échec.
Le premier réflexe du louveteau qu'il est fut de rebrousser chemin et de s'enfuir à toute allure, courant le plus vite possible loin de sa personne, mais après quelques secondes de course, il se retrouva bientôt vite devant le même reflet, le même miroir.

— VA T'EN

Tu lui hurles dessus mais ça ne bouge pas, tu ne bouges pas. Toi tu trembles, tu veux pleurer, hurler, te déchirer les poumons et retourner contre le flanc de ton père, oublier tout ça et ne plus jamais revoir ce spectacle, ce tableau, cette plaie.
Retourner contre ton père ? Tu l'as déçu Avalon, tu n'es qu'un échec et tu ne changeras jamais à ses yeux, regarde ce qu'il t'a fait, il t'a fait tomber au rang de poussière car tu n'es pas à la hauteur et tu ne peux pas lui en vouloir.

Son corps est comme paralysé par la peur. Ce n'est pas un monstre qui se trouve devant lui, ce n'est pas un obstacle alors il ignore comment faire pour s'en débarrasser. Il n'a jamais apprit à se fuir.

A se fuir.

Alors Avalon se jette sur le reflet du miroir, entrechoquant ses griffes et crocs contre la surface froide en hurlant sa haine, sa colère : il veut effacer l'erreur. Il se recule et se jette de nouveau, donnant des coups d'épaules comme pour briser ce spectacle, pour tout détruire, mais rien n'y fait. Pas une fissure, pas une égratignure, rien du tout.
Son lui continue de murmurer en boucle et en boucle les mêmes phrases, et plus le temps passe plus il se voit devenir maigre et hideux. Il déteste voir ça, il se sent si mal ça lui retourne l'estomac.

Se fuir.

Avalon pensait échouer, abandonner, remettre tout à plus tard. C'est comme ça que ça marche non ? Une deuxième chance ça peut toujours arriver ...

Se fuir.

Non. Ce n'était pas la solution. Allongé devant le miroir, le jeune loup fut prit comme d'une réalisation effrayante qui le percuta de plein fouet. Lentement, il se redressa et plongea son regard dépareillé dans celui de son reflet : toujours là. Un faible sourire fatigué et pleins de larmes fendit en deux son visage et doucement il posa son front contre la surface froide du miroir.

— Ca va aller. C'est pas important. On va s'en sortir toi et moi.

Et alors que ses mots se font entendre, la surface du miroir fond et il parvint à sentir la chaleur de son propre corps se cogner au sien, dans une douce étreinte il vint loger son museau dans le cou de son ombre et ferma les yeux, répétant un " on va s'en sortir " et " c'est pas grave " d'une voix basse.

Car se fuir n'était pas la solution, si l'échec était peut-être inévitable, il fallait embrasser le résultat et en devenir plus fort. S'en faire une armure et pas la supprimer. La peindre et pas la jeter.

— Je suis fort.

La présence de la déesse, imperceptible par le jeune loup plongé dans l'illusion, est observatrice. La première réaction du jeune est comme celle de bien des loups face aux cauchemars qu'elle leur impose afin d'être certaine qu'ils auront la force qu'elle exige de ses enfants. La panique. Elle le regarde courir, le coeur battant et le souffle retenu, puis se jeter contre le miroir comme pour en briser l'image. Elle voit la tempête dans son esprit, la peur de l'échec. C'est donc cela.
Ce mortel était trop jeune encore pour savoir que l'échec faisait partie de sa réalité de manière indubitable. Il en ferait les frais, comme tout un chacun, au cours de sa vie encore trop courte pour en avoir effleuré les épines.

Si elle s'était incarnée à l'instant où il réalisa enfin que cela n'était pas une fatalité, un sourire mince aurait étiré ses babines de lumière. La vision s'estompa autour de lui, alors que la silhouette de la Dragonne lui apparaissait, majestueuse. La statue devant les deux mâles s'était fondue en une haute silhouette auréolée de cyan, au regard sévère.

"Félicitations, Avalon." Sa voix résonnait dans le temple comme dans les pensées des présents. "Tu t'es montré digne d'une place parmi mes enfants. Porte ma couleur avec fierté."

Ses prunelles de lumière restent un instant posées sur le jeune, alors qu'un tube coloré apparaître à ses pieds, signe de sa nouvelle allégeance. Puis elles se posent brièvement sur le second présent. Celui revenu des morts, et dont les mortels ne se souvenaient plus.

"Un rancunier héritage pourrait faire naître des héros dans le sang et dans le sel."
Cette phrase surgit dans les pensées de Lieutenant, alors que la déesse disparaît dans un grand éclat de lumière.

Et ce fut comme si rien ne s'était passé.

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