Désastre ✠ Libre

Désastre

▬ ft. Libre

Hiver 2020.
5ans.

Le visage parfaitement tiré, tu souffles.

Les traits détendus, là ou une ride ne venait marquer un froncement de sourcil ; le visage bigarré de rouge, là où les plaies ne se sont pas encore refermées... La louve est allongée. Elle a le ventre plat qui ne se gonfle que sous la respiration lente et paisible d'un sommeil qu'un combat fraichement mené ne semblait venir tourmenter.
Ce n'était que de la veille, cela semblait déjà bien loin.
Et elle a le sommeil paisible, la louve qui s'était pourtant si ardemment battu.
Elle, qui avait côtoyé la mort. Semée la terreur dans le silence, par la posture et les mouvements.
Elle, qui a confronté l'orage de ses grondements et du bruit des crocs qui claquent. Elle s'en rappelle, du moindre mouvement.

Tu inspires. Des siens, des tiens. Tu te souviens de tout. Tout.

Et le bout des pattes bougent, comme dans un rêve agréable. Le repos est précieux, elle semble se battre même lorsqu'elle côtoie Morphée. Les conflits, la pression, la quitte pour ce vague instant.
C'est un moment de paix, apaisée. De celle qui accumule et continue à grogner contre le monde invisible. Contre tout ce qui ne va pas.
Les enfants qu'on volent. On ne comprend pas la leçon.
Les vengeances qui se doivent de se poursuivre. C'est elle la pluie de sang.
La dispute d'une consœur. L'âme peine.
L'ami qui disparait. Le cœur qui se déchire.

La respiration se suspend, un moment.
Tu as maintenant les yeux ouverts.

Même si tout reste noir, l'éveil est présent. Que ressent-elle, à ce moment précis ? Des émotions refoulées, qui tordent son estomac et serrent son cœur. La tristesse et la colère, l'once de déception. Une inspiration.
Il ne reviendra pas, Lymphalème.
C'était une raison à se faire, pourtant d'en vouloir cruellement à la terre entière. Et à lui.

Et à elle.

Elle se lève soudain, sur ses membres qui tremblent.
La douleur est soudaine, elle aussi.
Elle l'a prise dans le ventre, comme un poignard. A l'en faire se retourner, les crocs dévoilés, ceux qui claquent alors dans une attaque dans le vide. Comme si on l'avait blessé, tout d'un coup. Elle le croit et elle menace, de la crête qui se hérisse le long de son dos.
Et les crocs restent découvert.

Elle a mal.
C'est dingue, comme elle a mal !

Et les griffures, celles qui se rouvrent sous la contraction de son visage, lui semblèrent devenir douleur bien bénigne, par rapport à celle qui se jouait en ses entrailles. Ce sont des notes torturées, une symphonie du mal -ou du malin- qu'elle ne comprend pas. Elle cherche l'ennemi. Elle cherche ce qui lui fait ainsi du mal.
Son cœur s'emballe, face à l'adversaire invisible.

(Rêve-t-elle ?)

L'odorat ne capte rien, dans son antre où elle se croit pourtant si protégée.

(Elle ne sait pas, elle ne comprend pas)

Et Pepper se courba violemment, dans une contraction nouvelle qui la fait retrousser davantage ses babines. Les oreilles en arrière, les griffes qui marquent le sol.
Ça ne s'arrête plus.
Ça s'intensifie même.

Pepper se sent soudainement en position de faiblesse.

Et ça ne lui plait pas.

Gronde, gronde, petite reine.
Ce n'était que le début de ta peine.

Dé Réussite - PC ING: 1
Pour la compréhension de l'évènement.

Réussite critique fait qu'elle sait qu'elle met bas et sait comment se prendre en charge ;
Réussite simple lui fait comprendre qu'elle met bat, trop surprise pour faire les choses correctement ;
Echec simple la laisse dans le doute ;
Echec critique la fait ne pas comprendre l'évènement ni savoir y faire face (besoin d'un panseur)

Dé Réussite - PC END : 2
Pour l'état général suivant la mise-bas.

Réussite critique : tout le monde va bien et est en forme, c'est génial ;
Réussite simple : Pepper fatiguée, l'enfant va bien, c'est normal ;
Echec simple : Légère complication, Pepper est épuisée et l'enfant fragile (besoin d'un panseur) ;
Echec critique : Grosse complication, hémorragie de Pepper et enfant en état préoccupant (besoin d'un panseur en urgence)

Le membre 'Jolitemps' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'PC - Réussite' :
Désastre ✠ Libre 1566767699-reussitesimple

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#2 'PC - Réussite' :
Désastre ✠ Libre 1566767699-reussitesimple

Désastre

▬ ft. Libre

Hiver 2020.
5ans.

Tu as mal, toujours mal. La douleur ne se sépare plus de toi, et elle te semble devenir de plus en plus forte.
Tu fais maintenant les cent pas dans ta grotte.

D'un bout à l'autre, frôlant les murs.
Tu es une bête souffrante, une bête dangereuse. Tes crocs s'affichent, tu te lèches les babines. On respire ton mal aise, cette situation te rend inconfortable.

La douleur se calme un bref instant, puis recommence. Le délai entre ses émissions se faisaient de plus en plus rapprochés, ton répit presque inexistant.

Elle réfléchit, malgré cette envie de violence qui habite son esprit. Elle cherche qui peut ainsi lui causer du tort et de la peine, se demande si l'usage d'un glowstick se faisait sur elle. Elle avait connu la capacité de son glowstick, comprenait la faculté de destruction silencieuse que pouvaient avoir certains d'entre eux.
Lui causait-on un mal interne ?
Sa respiration s'accélère. Ses pattes tremblent trop, elle est obligée de s'allonger. Les douleurs reprennent.
Les contractions deviennent plus fortes, elle a l'impression que l'odeur du sang envahie ses naseaux et que celui-ci ruissèle entre ses pattes.

Les contractions. C'est ce qui te tilt, tout d'un coup. Ce qui fait naître en toi un doute, un moment d'incertitude. Naître. Le mot est juste.
Ce mal était intérieur. Localisé là, en bas. Tu halètes, les oreilles en arrière.

Impossible.

Ton dos n'avait connu le contact d'un échange fugace d'un corps contre un autre. Mauvaise était la période, et la dernière s'était faite remarquée par une absence de capacité procréative, l'odeur ne te venant pas.

Mais, pourtant...

Elle se contracte et elle pousse. Et pousser soulage la douleur, quand intervient une contraction. Et les contractions reprennent, et elle pousse encore.
C'est un reflex qui s'installe, son esprit est confus mais son corps fort et endurant capable d'assurer la relève. Il s'installe en sa respiration des saccades rapides et des grognements, c'est une lutte perpétuelle.

L'accouchement est un combat difficile, mais elle se refusait à perdre la moindre bataille.

Ce sont des sensations désagréables et des odeurs qui ne lui plaisent pas, c'est un cœur qu'elle ne calme pas et des griffes qui se raccourcissent contre la roche qui se marque. Elle continue la rixe, s'acharne, s'énerve. Elle veut se sortir de cette situation.
En finir, achever cet adversaire avec autant de rapidité qu'elle avait pu le faire contre l'ennemie de toujours, qui semblait en cette nuit se réinventer sous une nouvelle forme.

Gronde, gronde, petite reine.
Voici venu ton héritier.

Les babines sont froncées, la sueur perle sur son visage et roulent sur ses crocs qui restent à découvert alors que tout s'apaise. Le mal qui s'estompe, la respiration qui se reprend doucement.
Elle est étourdie, et se retourne à peine. Dans la rapidité d'une contre-attaque décisive, les crocs trouvent enfin quelque chose. De visqueux et de chaud. De dégelasse.

Elle n'en veut pas, de ça.
Elle rompt pourtant la poche, érafle le corps fragile dans l'acte manqué de la précision de ses crocs. Lèche, sans enthousiasme, sans un regard pour se poser sur ça.

Car elle n'a pas demandé, à avoir ça.
Elle ne comprend toujours pas pourquoi, ne lui parle pas, ne le rapproche pas même d'elle. Elle reste si confuse, l'expression indéchiffrable.
L'instinct maternelle ne survient pas, elle est seulement combattante sortie vainqueur amère.

La haine remonte, elle ne sait pas pourquoi.

Fruit indésiré des entrailles maudites...
Pepper ne voyait là qu'un Désastre.

Ce Désastre qui est là

Tu te bats, Pepper.

Sous un regard scrutateur que tu ne soupçonnes pas. Dans sa brume épaisse d'invisibilité, il se tord et sourit sans qu'on ne puisse le voir ou daigner l'imaginer. Voir sans être observé, quelle allégresse, quel privilège. Il n'en est absolument pas désolé et ne s'en excusera jamais. Il pourrait rester là à tout jamais et juste se délecter du spectacle que tu mets en oeuvre, petite reine. Plus tu grondes, plus il en profites.

Il se manifeste cependant, un peu, juste un peu.
C'est un tableau un peu trop tentant pour ne pas s'y inviter.

« Oh, tu n'aimes pas mon cadeau ? Tant de déception... »

Ses yeux et son rictus tordus seuls sont visibles. Ces spirales qui tournent et tournent toujours, le ricanement qui se glisse hors de ces dents blanches et brillantes. Le visage tourne, mouvement témoins de ses contorsions amusées.

Seul le rire reste, quand il disparaît, présence étrange.
Chaotique.
Fantasmagorique.

Désastre

▬ ft. Libre

Hiver 2020.
5ans.

Mais ça ne suffit pas, d'avoir un enfant indésiré.
Il fallut aussi la visite indésirable.

Elle s'évertue à le lécher, ne retient que le goût métallique qui lui brûle la langue et ne réveille en elle un amour quelconque pour ce minuscule corps qu'elle découvrait pourtant par la même occasion. Avec ses oreilles aussi vides que les siennes. Avec une queue, longue et fine, sur laquelle viendrait sans doute se greffer des poils.
Ses babines se froncent.
C'est un mâle.
Elle n'a pas cette conviction de l'espérer en vie, cette volonté instinctive de déclencher son premier souffle en passant sa langue sur son museau pour stimuler celui-ci. Oh. Elle finit par le faire, en dernier, comme si elle avait voulu repousser au maximum ce moment. C'est sans doute vrai.
Et il respire, se fait entendre à ce monde froid et cruel pour la première fois.

Un premier cri.
Il est en vie.

« Oh, tu n'aimes pas mon cadeau ? Tant de déception... »

Et Pepper de se redresser. Subitement droite. Les crocs dehors, l'échine plus hérissé que lorsqu'elle était près de lui. Son nez capte les effluves de sa tanière, et ne perçoit pourtant celui qui parle. Ni la chaleur de son corps, ni l'odeur. Ni le corps, quand brusquement elle bouge, que ses dents claquent dans le vide et n'attrape que le vent, et la déception.
Elle est frustrée.
Elle se sent en danger.

Au fond, elle a un peu peur.
Elle se sent surprise dans un moment de faiblesse.

Elle savait, qu'elle ne resterait indéfiniment seule face à l'évènement qui venait de la frapper. Qu'on finirait par venir la voir, peut-être avec inquiétude.
Qu'on découvrirait l'enfant, celui qu'elle ne pouvait expliquer, celui qui ne la faisait pas encore réaliser qu'elle était désormais mère.
Mais elle ne s'attendait pas à ça.

Pas à la présence qu'elle n'arrive pas à comprendre, elle qui ne peut voir le sourire et les yeux se dessiner : c'est quelqu'un d'autre, qui devra lui rapporter l'apparition étrange. Elle, elle ne peut que réagir à la voix, seulement à ça, tentant de comprendre...
Elle l'accable de sa situation. Il en est responsable. Il en est forcément responsable.
C'est lui, qui aura insufflé la vie en ses entrailles. C'est lui qui-

« Comment as-tu pu. Comment as-tu pu me faire ça. »

Et elle gronde, plus fort. L'enfant remue, dans son dos, cherchant à se nourrir quand la mère cherchait à se battre.
Encore une fois.
Elle ne savait faire que ça.

« Comment as-tu osé créer cette vie, à partir de moi ? QUI ES-TU. »

Ce viol ne serait pas sans conséquence, Autre.
C'est comme ça qu'elle le vécut, qu'elle le comprit, alors qu'elle ne pouvait percevoir l'animal. Et elle gronde, plus fort, un crescendo alors qu'elle tourne dans sa grotte.
Mais il a déjà disparu, l'animal, la chose.
Et il la laisse seule, et désemparée.

Avec l'enfant qu'elle ne veut pas, l'enfant de lui.
Enfin, elle croit.

Le scénario de Dame Cassandre semblait se reproduire avec elle.

Elle cesse de tourner en rond, le petit l'appel et elle se contraint à revenir auprès de lui. Pour se coucher, le laisser téter.
Garder les dents apparentes.
Rechercher à percevoir l'Autre.

Elle réclamait sa vengeance, pour son corps volé.

La gueule ouverte, les babines retroussées, elle halète rapidement dans une respiration rapide et saccadée, alors qu'elle se sent étouffer aux côtés de cette petite chose.

Son fils.

[ Lot PW Awards remporté « L'Amour » : Un lien qui permet de sentir mutuellement les émotions de l'un et de l'autre, peu importe la distance. A vie. ]

Incompréhension et colère.
Prise à la gorge par ces deux émotions, ne pouvant savoir qu'un lien avait été forgé par des forces supérieures, Anette s'étouffe. Elle manque d'un souffle littéral là où manque un métaphorique pour l'autre. Elle se redresse de sa couche la gorge serrée jusqu'à ce que l'air ne passe plus. Elle devrait s'inquiéter de son état, respirer étant relativement essentiel à la vie. Il y a d'autres choses aussi, qui déclenche une sueur froide et des fourmis dans l'échine : le dégoût. Quelque chose pique et donne envie d'hurler. Comme une nouvelle responsabilité
Mais pourtant ce n'est pas le pire, car avec ce qui lui traverse les veines comme une perfusion de glace, il y a une certitude.

C'est Pepper.
Pepper ressent tout ça. Anette le sait.

Elle se lève en trombe, manque de chuter dans son geste au moins deux fois, comme si ses griffes ne voulaient pas s'accrocher à la pierre. Elle combat cet état de fait en pédalant avec encore plus de violence. Quand elle y parvient, elle a l'impression que tout est trop lent. Il ne s'écoule pourtant que quelques graines d'un sablier. Elle ne sait pas exactement où se diriger alors elle passe par tous les endroits où la bleue pourrait être à ce moment là. Sa mine affolée doit inquiéter les autres, car on l'arrête pour lui demander ce qu'il se passe. Avec rage et panique, elle hurle de lui ouvrir le passage.
Elle la trouve enfin après ces quelques instants de pure hystérie.

Le choc est une douche froide.
Une rivière glacée.

L'odeur du sang et du liquide amniotique empeste encore, la sueur les talonnant de près. Ce n'est pas l'odeur qui l'a fait se figer là où elle se débattait et vociférait encore il y a quelques secondes pour bouger. Ce n'est pas non plus les résidus de fourmis dans son échine qui lui rappellent l'insurrection face à une injustice. Ni même les crocs dévoilés de sa camarade.

L'enfant, contre son ventre.
Le bout de sa queue, la couleur de ses cheveux, les teintes grisées de son corps. Indéniablement, immanquablement, cruellement... il ressemble à l'ennemie. Celle qui a enlevé beaucoup de choses à la meute. C'est comme un coup cruel porté en plein cœur de la meute. La surprise se substitue vite pour quelque chose de plus fort : une sombre pensée. Oxomo aurait-elle infligé d'avantage encore ?!

"Elle t'as... elle t'as aussi souillée ?"

La question a un ton lancinant.
Elle retrouve brutalement sa mobilité et se jette sur Pepper et cet enfant avec la chaleur et vivacité d'un brasier. Son pouvoir s'affole. Elle plie autour d'elle le sol en quelque stalagmites hideuses pour les entourer même si elle le fait déjà de son corps entier.
À défaut de pouvoir aller tuer une seconde fois Oxomo, elle... Elle protégerais.
À elle, ils étaient à elle.
Ils avaient assez souffert, elle ne permettrait plus rien.
Un pur instinct coulait dans ses veines, tendue comme un arc prêt à décocher une flèche.

Réponse suivante libre !

Désastre

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Hiver 2020.
5ans.

Ses yeux la brûlent, plus par fatigue assommante que par tristesse. C'est la colère, qu'elle ressentait davantage ; celle qui lui tordait l'estomac et faisait remonter dans sa gorge ce grondement vindicatif. Elle garde les babines froncées alors que tête l'enfant, qu'elle ne couvre d'un coup de langue.
Elle n'a pas d'affection, pour ce petit être subitement imposé.
Elle n'arrive pas à en avoir, l'instinct maternel lui manque. Seul celui de la guerre persiste.

Elle pense à sa vengeance, plus à la façon dont elle s'occupera de ce garçon.
Elle pense à ses combats, plus qu'à son fils.

Soudain elle ne pense cependant plus, quand survint l'électrochoc. Quelque chose qui la fusille tout d'un coup, qui tort son estomac à lui couper le souffle et serre son cœur.
Elle ressent plus de colère encore. Et de la tristesse, cette fois-ci. Une indignation qui la brûle autant qu'un désir ardent de protection. C'est fou ; que lui arrivait-il encore une fois.
Elle finit par le comprendre, quand l'odeur rassurante d'Anette envahit sa grotte. Que sa présence s'y impose, qu'elle bondit en une pensée déchirante.
Et le sol vibre.
Il se froisse, sous les pas puissants qui résonne tant d'injustice que de détresse.

Elle réduit l'endroit à l'état de leurs émotions.

Un désordre. Un mur qui s'érige.
Elles, lui, séparés du reste du monde.

La mère ne bouge pas et ne relève la tête vers elle, comme elle ne la tourne pas vers le petit. Elle a pourtant ses oreilles, et c'est le plus important.
La question la fait subitement se redresser, poussant sur ses antérieurs, redressant à demi son dos sans déloger le petit de ses mamelles. La pensée l'indigne. Pourtant, elle aura aussi fleuri dans son esprit.
Cela soulève d'autres choses. Elle ne peut pas voir, et les mots.
Ses mots...
Il lui ressemblait bel et bien. Il ne pousserait de poils sur cette queue de chaton.

« Non ! Elle était trop faible, pour me soumettre. »

Cri du cœur. Sincère. Elle réfute ce qui ne s'est jamais produit. Elle a gagné, face à elle.
Elle n'aurait pas pu porter son enfant.
Ou bien ne s'en souvient-elle juste pas, dans une éviction de son esprit, dans un but protecteur. Non. Non, parce que c'est...

« C'est... C'est une chose qu'on ne sent ni qu'on ne voit. Il est venu ici.
Il s'est moqué, de ce cadeau qu'il a dit m'offrir.
Il m'a humilié.

Ça parait pourtant difficile à croire, mais... Il est comme un esprit, que je n'ai pu voir ni avoir. »

Maintenant, je veux sa peau. Je veux l'effacer de notre monde.
Ses traits ont cessés d'être aussi durs. Elle est prise d'un doute ; elle pose alors l'ultime question. Elle a besoin de savoir. Maintenant qu'elle sait, qu'il ne ressemble pas à un être choyé.
Elle aurait mieux accepté, s'il avait porté sur lui les traits d'Anette, de Joy, de Lymphalème, de Kalashnikov. De n'importe quel autre Etelkru.
Elle ne pourrait désormais que s'attendre aux spéculations d'un viol commis par l'ennemie sur elle, d'un enfant né d'une souille. D'un enfant aussi félin qu'elle.
Tant qu'il ne nourrit pas la même folie. Elle l'en empêcherait.

« ...Il lui ressemble tant, plus qu'à moi ? »

Un souffle, en dernier, alors que ce tordent à nouveau ces traits.

« C'est un tel désastre... »

Sa tête se pose contre le sol. L'enfant s'endort contre elle, mêlant son gris au bleu de son poil.

Ortie age : moins de 2 mois, petit machin

Elle traînait dans le coin. Elle cherchait quelqu'un pour jouer mais il y avait encore personne. Elle trottinait donc dans les grottes, en regardant autour d'elle, super curieuse. Il y avait pas grand monde par là, pas ses frères par ici. Où étaient tous les jeunes de son âge avec qui jouer ? Soudain, elle sentit quelque chose, et pointa la tête dans un coin qu'elle n'avait pas encore fouillé.
Elle tomba sur les Alphas. Oupsi. Elle recula en silence, pour éviter de les perturber. Elle voulait pas les déranger, après tout, c'était les chefs.

Mais elle aperçut quelque chose qui l'intéressant. Il y avait un gamin avec elles ! Elle s'approcha curieusement, discrètement, ses oreilles pointés vers la petite boule grise qu'elle discernait dans le poil de la chef. Mais il était si petit. Elle avait grandi, mais elle restait pour l'instant la plus petite des jeunes de son âge. C'était la plus petite chose qu'elle n'avait jamais vu en loup, et c'était certainement pas assez grand pour qu'elle puisse jouer avec lui.

"Il est tout petit !" s'indigna-elle à l'oral en faisant la moue. Puis elle se rendit compte qu'elle pouvait pas dire ca d'un gamin d'alpha, et tenta de rectifier son tir :
"... Mais il est mignon. demanda-elle, et s'approchant un peu plus, presque à côté d'Anette à présent. Elle pencha la tête en regardant la petite chose. Elle s'accroupit pour être presque collée par terre.

"...Il s’appelle comment ?"

Léo

Léo avait entendu parlé d'une naissance à venir, et pas n'importe laquelle. Celle de dame Pepper ! L'alpha de la meute ! Il fallait absolument qu'il aille voir ça. Il espérait pouvoir se faire pleins de copains, et qui sait, peut-être des futurs frères et sœurs d'armes ? Parce que lui, plus tard, il sera un guerrier digne des Etelkrus. D'ailleurs il espère bien être formé par dame Pepper, ou dame Anette elle est encore plus forte ! Ohoh elle est même balèze.. ultra balèze. Ce serait l'élite d'être formé par un alpha.

Sautillant comme un lapin, il arriva sur les lieux et fit un grand sourire à dame Anette pour la saluer, montrant toutes ses belles petites dents.

Bonjour tout l'monde ! Salua-t-il gaiement de sa petite voix.

Il se mit à côté d'un autre enfant qui était lui aussi spéctateur. Sûrement un fils de l'autre rapace encore, ils sont nombreux eux. Lui il n'avait qu'une sœur.. Même pas de frère, trop nul. Il jeta un regard et fut surpris de ne voir qu'un seul bébé blotti contre le ventre chaud de son alpha.

Mais il est tout seeeeul ! Pourquoi il est tout seul ? Ils sont où les autres dame Pepper ?

Il tourna son regard reptilien sur l'autre gamin à côté de lui et son visage se décomposa, il poussa même un petit cri de fillette.

Uuuuh ! T'es une fillleeee!?

Elle se sent un peu rassurée et lissée dans son envie de protection par la réponse de Pepper. Elle sent l'humiliation et l'amertume transpirer par le lien et s'inviter en elle, quand Pepper explique pour l'esprit. Il y a aussi le désir de vengeance qui l’obnubile pendant quelques battements de paupière avant qu'elle n'arrive à le chasser. Elle doit lui répondre, elle n'a jamais menti et ne le fera jamais.

"Pas plus qu'à toi."

Il a le jaune, il a le visage et la texture de ses cheveux et poils. Cette façon qu'il a de rebiquer à l'envers dans le cou. Précautionneusement, alors que Pepper pose sa tête sur le sol, Anette elle touche cet enfant endormi. Elle ressent la tristesse et le désarroi par cette porte ouverte entre elle et sa comparse Alpha mais... Elle ne peut pas s'empêcher d'avoir elle, cet éclat et de se laisser guider dans les ténèbres de la situation à la lueur de son instinct.

Ce n'est qu'un enfant.
Il est si petit.
Elle se mord la langue pour retenir une parole.
Si tu n'en veux pas je m'en occuperait. Elle n'a pas le droit de l'enlever à Pepper. C'est son enfant après-tout. Elle les protégera tous les deux à la place comme elle l'a pensé la seconde d'avant. Même si la bleue pense que c'est un désastre. La brûlure de cette envie ravageuse revient, elle repense à l'esprit évoqué et gonfle le besoin d'action et de réponse.

Coupé. Car deux âmes passent la barrière de pierre qu'elle a érigé.
Deux autres enfants ; si jeunes et encore pleins d'innocence. Ils ne comprennent pas le tourbillon de sentiment qui occupe l'espace. Ils ne viennent que voir les Alphas respectées. Par extension le nouvel arrivé aussi, qui glane leur attention alors qu'il n'émet pourtant aucun son, et dort paisiblement. Anette les observe et doit alors lentement ravaler les sentiments négatifs. Elle range ses pensées précédentes et ne laisse qu'un morceau de protection autour de son visage. Une fine couche qui l'entoure elle, Pepper et l'enfant.

Toujours postée au-dessus de Pepper, elle pose une patte pour qu'ils ne s'approchent pas trop, sans méchanceté aucune cependant. Elle s'adresse aux deux enfants avec patience, rends un léger sourire fatigué, maîtrisé.

"Oui il est tout seul, parfois il n'y a qu'un bébé. Il n'a pas encore de nom. Oui, Orthalice est une fille."

Elle pencha la tête subtilement et leur adressa un air qui chercha à être complice.

"Il viens de naître, il dort, il ne faudrait pas le réveiller, si ? Dame Pepper a besoin de sommeil aussi." Une excuse, une excuse... une excuse...
"Je suis presque sûre d'avoir vu Saqquarah passer, il doit se cacher dans un des boyaux, vous devriez aller le trouver."

Mieux que rien.

Ortie

Elle fit des gros yeux à Leo lorsqu'il s'exclama qu'elle était une fille. Pourtant, elle lui avait souri lorsqu'il était arrivé, mais cette erreur était quasiment inexcusable.

Elle s'assit et se pencha sur le côté pour lui montrer le bas de son ventre d'une patte. Pas de couilles ! REGARDE MEC. VÉRIFIE. BAH NAN Y'EN A PAS. Elle le regarda fixement dans les yeux pour faire passer le message en silence pour déranger leur Alpha bleue. Elle tourna ensuite la tête vers Anette et fronça ce qui lui servait de sourcils. Ah nan, pas Sac-a-rats, il la laissait jamais gagner aux jeux, il était insupportable. Elle avait pas envie de le voir aujourd'hui.

Alors elle pencha la tête un instant, réfléchissant, puis attrapa une plume coincée dans un de ses bracelets noirs pour venir le poser à côté de Pepper.

"C'est un cadeau pour ... petit mignon ! " chuchota-elle avec un grand sourire.
Depuis qu'elle avait rencontré Barthélémy et son oiseau, Marianne, elle épiait tous les oiseaux du coin, en espérant que j'y d'entre eux voudrait bien être son familier à elle. Elle avait, sur l'une de ses expéditions, épié un cardinal rouge, dont elle avait pu récupérer une plume. C'était sa fierté, et elle espérait que le petit machin aimerait bien son cadeau.

Elle recula un peu puis sourit à Anette, et tira la langue à Léo, avant de sortir discrètement de la grotte.

Sujet: Re: Désastre ✠ Libre Mar 03 Mar 2020, 01:06

Désastre

▬ ft. Libre

Hiver 2020.
5ans.

Elle a les yeux plissés, et elle respire calmement malgré le désordre qui règne en son esprit. Contre elle, elle sent la respiration courte et rapide du petit être dont elle se retrouve affublé malgré elle. Il est comme l'enfant d'un viol, il est issu d'un déni. Il est une désolation dont elle ne se console qu'à moitié, en se disant que la meute gagnait aujourd'hui un membre nouveau.
Un futur combattant.
Son futur combattant.
Et il se dessinait en son esprit ce qu'elle pourrait faire de cet enfant. Et elle imagine à quel point il serait fort, si il tenait de lui, et même s'il tenait d'elle (car elle était forcé de l'admettre).
Elle ferait de lui un garçon qu'on ne peut lui enlever. Assez fort, pour mordre quand Solitaire ou Raeder lèveront sur lui une patte. Puissant, pour imposer le respect et faire sa fierté...

Pepper se calme sur ses images, elle voit l'avenir qu'elle promet à son unique.
Il est loin des rires d'enfants, des jeux dans la neige, des câlins et des siestes qu'on partagent.
Il se jouera dans l'arène, dans les attaques et les feintes...

Son flanc se soulève, plus paisible.

Et même quand survient l'odeur d'une enfant de la meute, Pepper ne s'énerve plus. Elle se redresse, les oreilles tendues vers la petite. Ortie. Elle s’approche d'elles... De eux. Ils sont trois, maintenant.
Il aura sa place près de son trône.
Son fils. Son ombre.

Mais Anette répond avant elle, dans cette prévenance qui est sienne. Elle sait, qu'elle n'a pas de nom pour lui, et qu'elle n'en aura peut-être pas d'autre que celui qui se sera tant répété en son esprit.
Désastre.

« Bonjour, Léo. Bonjour à toi aussi, Ortie. »

Elle écoute ce que dit Anette, la remercie d'un bref mouvement de sa queue. Elle la protège, l'empêche d'user davantage d'énergie. Elle n'en a déjà plus beaucoup.
Mais les enfants du tournoi avaient place importances, auprès d'elle. Et déjà, elle pensait à la cohésion des enfants. Ils seraient amenés à se côtoyer, en un futur proche.

« Comme le dit Anette, nous devons nous reposer, tous les deux...
Mais un jour, bientôt, il viendra aussi jouer avec vous. Vous lui ferez un aussi bon accueil qu'aujourd'hui, pas vrai ? »

La voilà qui assume le rôle d'Alpha. Meneuse et exemple de la meute, au même titre que Anette. Et pour ça, de s'occuper correctement de cet enfant, bien que viendront vite les dérives.
Elle l'inclue aux autres, doucement. Même s'il est sourd et aveugle (ne risquait-il pas de l'être vraiment, d'ailleurs ?), même s'il est minuscule et dort contre elle.

Et puis, la fille offre un cadeau de naissance. Pepper tend la patte et touche la plume. Elle espère qu'elle n'est pas comme celle de la Solitaire, mais elle ne peut pas le dire.
Pepper n'aime pas les plumes, mais ce cadeau n'est pas pour elle. Il est pour l'enfant. Alors elle la prend, et la dépose non loin de lui. Peut-être la lui laissera-t-elle, car cela restait le cadeau d'un des siens.

« Je suis sûr que ça lui plaira. Merci, Ortie. »

Sans doute dans un bracelet à clou, la plume trouvera sa place.
Elle se recouche, sa tête sur ses pattes avants, sa grotte plus occupée que jamais sans qu'elle n'en vienne à gronder.

C'était un jour particulier.
Elle était épuisée.

Sujet: Re: Désastre ✠ Libre Mer 11 Mar 2020, 20:57

Léo

Le museau levé vers son alpha aux muscles carrés, il haussa les épaules à sa réponse. Un peu déçu, il ne répondit rien, avant de baisser le regard vers le mâle qui n'en était finalement pas un. Orthalice ? Il roula des yeux, faisant semblant de tomber à la renverse avant de se rattraper pour se repositionner face au bébé.

C'est vraiment dommage, mais c'est pas grave nous on jouera avec lui, il ne sera pas seul!

Il sourit à dame Pepper, puis s'exécuta en reculant à son tour doucement. Faisant volte face, il poursuivit Orthalice avec la ferme intention de lui mordre les oreilles. Bon, il irait plus doucement vu que c'est une fille. Vivement qu'il grandisse le bébé de Pepper, comme ça il pourra enfin jouer avec un autre mâle !

Sujet: Re: Désastre ✠ Libre Sam 14 Mar 2020, 16:43

Pepper réponds, et les enfants s'en vont.
Anette les suit un instant s'en aller dans les grottes, contemplative de la façon dont leur énergie et envie de jeu remplissent les murs et collent aux parois. C'est comme quelques notes de musiques claires dans le mélodrame de la meute ; dans l'instant précédent qui n'était que violons. Elle souffle, ils se portent férocement bien. Elle ne peut pas être plus heureuse de le savoir.

L'observation de l'Alpha s'arrête là, et ses yeux s'en retournent à celle qui ne se porte pas superbement bien. Dans le lien ouvert en ce jour, en cet événement, elle sent la même fatigue. Elle l'aurait supposé épuisée en temps normal évidemment, mais elle s'attarde sur cette sensation. Il y a eu trop d'urgence précédemment pour pouvoir le faire. C'est tout à fait étrange, presque comme si on tirait dans son cerveau et qu'il se reliait à celui de Blue. Les informations directement incombé, des évidences là où elle avait des déductions avant, en connaissant son caractère. Maintenant cela semble naturel, ou surnaturel ?

Anette décrirait Pepper comme une âme-sœur, sans la dimension romantique.
Elle avait cru, pensé, avoir ce type de sentiments pour elle à un moment donné, s'était reconnue dans qu'éprouvait Lymphalème. Une telle envie de protection et de proximité n'avait eu pour elle pas d'autre explication ! Son éducation ne l'avait pas préparé à ça. Mais elle avait pu voir la différence entre les envies qu'elle éprouvait pour Pepper et pour Sheina. L'envie de partager la même grotte, avoir des enfants de leur sang, tout cela était venue avec la violette mais par la bleue. Cependant, Pepper était une autre part vitale d'elle, sans leur lien elle serait incomplète. C'était l'importance qu'avait leur duo.
Peut-être ce lien le reflétait-il ?

Elle se pencha et finit par s'allonger à coté des deux autres vies en face d'elle.

"Dors." murmura-t-elle simplement à son attention.

Elle veillerait à son sommeil, dans cette construction de roche qu'elle avait involontairement forgé, mais qui serait leur protection pour cette fois.

[conclu pour moi-]

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