Entre potes [feat.Abysse]

Retombée en enfance comme une gamine, Naïade était entrain de se rouler dans les hautes herbes des collines. Elle avait envie de faire l’andouille, ça ne lui arrivait pas souvent. Mais elle avait l’esprit joueur, et avait besoin de se détendre. Sinon elle allait finir folle. Elle savait qu’elle ne pouvait pas supporter de travailler toute le temps. La jeune louve aidait les Readers en médecine. C’était la seule chose qu’elle pouvait vraiment faire pour eux. Mais elle était contente de servir à quelque chose. Ça lui faisait du bien à son moral d’ancienne dépressive. Elle craignait toujours de replonger.

Levant la truffe, la louve huma l’air avant de sentir une odeur familière et agréable. Un sourire aux babines, elle se releva à la manière d’une biche, secouant doucement la tête. Elle se mit en quête du mâle, remuant sa queue de reptile, la louve s’arrêta en le voyant au loin couché dans les hautes herbes. Il semblait compter quelque chose. Elle le se dissimula dans les hautes herbes, commença à avancer silencieusement sous le vent, avant de bondir devant le mâle en souriant.

« Coucou Abysse ! »

Pimpante et souriante, la louve s’assit devant lui avant de voir des coquillages entre ses pattes. Oh ils étaient jolis. Elle remua doucement la queue en observant les petits coquillages de son ami, se couchant devant lui, elle mit la tête entre ses pattes.

« Ils sont beaux tes coquillages. »

De bonne humeur, la louve avait eut très envie de taquiner Abysse. Oh pas méchamment bien sûr, elle ne cherchait pas à le faire souffrir ou quoi que ça soit de désagréable. En voyant sa réaction elle remuant sa queue de reptile en souriant. Trouvant sa peur absolument trop chou. Elle le laissa recracher le sable tout en découvrant ses coquillages, en l’entendant elle fit un sourire un peu bêta en l’observant.

« Faudra que je t’apprenne à taquiner les autres. Mais promis je te le ferais pu ! Je veux pas te faire peur au point que tu me fuis. »

Elle aimait bien son ami Reader, il était super sympa, et très doux malgré son apparence. Apparence qui ne la dérangeait pas du tout d’ailleurs. Elle s’y était totalement accoutumée, et désormais elle cherchait parfois la silhouette de l’Abysse au milieu des silhouettes Reader. Son camarade semblait chercher ses coquillages. La femelle qui les voyait les rassembla avant de diriger la patte d’Abysse vers ces derniers pour qu’il les retrouve.

« Ils sont là. »

Lui dit-elle doucement avant d’entendre son remerciement. Elle avait encore envie de l’embêter. A force la jeune femelle devenait quelques peu taquine. Un peu trop même, c’était peut être à force de surveiller les enfants de Creek et de passer du temps avec Kéran à faire l’andouille comme pas possible. Elle espérait que les Readers ne reviendraient pas troubler leur tranquillité. Et que son Capitaine avait retenu la leçon. Qu’il ne rapporte plus de bébé Etelkrus cette andouille en puissance !

A la demande de son ami Naïade reposa ses yeux sur les coquillages. Parlait-il de ceux-ci ou des coquillages en général ? Elle agita doucement les oreilles en relevant la truffe vers le loup. Observant son sourire dont la dentition impressionnante avait quelque chose d’extraordinaire. Ça lui donnait un visage déroutant, mais en même temps unique.

« J’aime bien les coquillages en général. Ceux que tu as ramassé sont parfois très ordinaires, mais d’autres sont vraiment magnifiques ! »

S’exclama-t-elle avant de se relever pour le contourner et se placer à côté de lui. Observant son sourire avant de lever une patte mais de la reposer. Non non elle ne devait pas se montrer trop tactile, il n’aimait pas ça. Elle remuait doucement la queue, un sourire aux babines.

« J’avais jamais fais attention à ta dentition. C’est extraordinaire. Tu es extraordinaire Abysse ! »

C’était un mystère à lui tout seul. Elle adorait ce qui n’était pas ordinaire, et il était le moins ordinaire du monde. Il était unique en son genre, ça elle le voyait encore mieux maintenant.

Quand il perdit son sourire, Naïade eut peur de l’avoir vexé ou blessé. Ah mince non elle ne voulait pas l’énerver ou l’embêter, Abysse était un loup important pour elle. Elle remuait nerveusement sa queue de reptile, les oreilles à l’horizontal, légèrement mal à l’aise et déboussolé avant de l’entendre rire. Elle écarquilla les yeux de surprise et de contentement, c’était la toute première fois qu’elle l’entendait rire.

C’était un rire rauque, enroué, qui allait bien avec l’image d’Abysse, quelque chose de pourtant mélodieux et agréable comme le caractère qu’il portait. Aux yeux de Naïade, c’était un des plus beaux chants qu’elle n’avait jamais entendu. Elle adorait entendre les autres rires. Elle aimait entendre les autres vivants et heureux, et le rire était le signe le plus puissant de marque de joie ou de bien être. Alors qu’il se lâche, et rigole en sa présence, la flattée profondément. Quand il répondit elle hocha la tête.

« Tout à fait logique quand on vient du fond de la mer. Bah moi si tu veux tout savoir, j’ai une queue de crocodile, mais elle est juste décorative. »

Lui dit-elle avant de se tourner dos à lui et de lui faire glisser sa queue de reptile contre le flanc pour qu’il puisse la sentir et mieux l’imaginer. Elle avait conscience qu’il était aveugle et ne percevait que des formes. Alors elle trouvait plus cohérent et logique de le toucher avec sa queue pour lui faire potentiellement voir celle-ci, que juste lui décrire. Puis elle se remis en face, l’écoutant. Faire ça aussi ?

Elle l’observa avant de pouvoir voir toutes les membranes de son dos se mettre à vibrer tout en brillant sous les rayons du soleil à cause de leur nature fines presque translucide. Elle trouva cela très beau, mais le mouvement, sur Abysse vu de face, avait quelque chose d’inquiétant. Elle écouta ses explications ensuite, toujours autant fascinée par son univers et ce monde qu’elle n’a encore jamais vu. Elle hocha la tête en souriant.

« C’est vrai que c’est impressionnant. Tu en a d’autres des choses à me montrer comme ça ? je suis curieuse ! »

Joyeuse, la femelle se mit à bondir autour de lui dans une joie assez importante avant de s’asseoir à son côté, tendant la truffe vers lui. Elle hésita avant de lui lécher la joue avant de reculer la tête, riant tendrement.

« ça, chez les terriens, c’est un signe d’affection ! »

Lui expliqua-t-elle en remuant la queue, espérant qu’il n’en serait pas trop offusqué tout de même. Qu’il ne le prendrait pas mal ou ne la fuirait pas. Elle serait franchement déçue que le mâle la suive.

La femelle était heureuse, détendue sous le soleil de l’après midi qui la réchauffait et faisait luire la peau de son comparse. Elle aimait ce genre d’instant paisible sans stress et sans violence aussi. La louve qui sentait désormais l’alcool et le sel à plein temps, appréciait sa famille, mais restait parfois troublé par leur personnalité qui la faisait souvent plus rire que ça ne la choquait. Elle n’avait jamais fait vraiment attention à l’apparence d’Abysse, ne la trouvant pas plus laide ou belle que la moyenne. Abysse était Abysse, son physique correspondait à son nom, c’était un loup agréable. Point.

Elle n’avait pas expliqué le décorative de sa queue, mais c’est simplement parce qu’elle ne lui permettait rien de particulier. C’était une queue comme une autre. Du moins à ses yeux. Et elle ne songea pas à en dire plus à son comparse. Ça n’avait que peu de sens ou d’intérêt aux yeux de la Reader.

« Je sais pas, il paraît en tout cas que ça me rend intéressante. »

S’amusa-t-elle pouffant de rire. Elle, intéressante ? Baliverne. Elle était une louve comme une autre. Une femelle ordinaire parmi toutes celles qui peuplent la terre de Punk Wolf. Elle avait hésité avant de lui lécher la joue. C’était pour le taquiner, mais aussi pour lui dire qu’elle l’appréciait. C’était une marque d’affection. Mais ce n’était pas n’importe quel signe d’affection et elle ne voulait pas le voir faire cela à n’importe qui. Elle détourna la tête en hésitant, rougissant un peu.

« Mais…Ne lèche pas la joue de toutes les personnes que tu apprécies. C’est une marque d’affection très importante. C’est pour dire que l’autre est vraiment très très important pour nous… Qu’il est unique… »

Ah elle n’arrivait pas à s’expliquer. Elle roula des yeux, souriante. C’était toujours difficile pour elle quand même. Elle ne voulait pas lui faire peur, elle ne savait pas si elle l’aimait, ou si elle aimait Keran, ou si elle aimait personne. Juste la nature qui parle ? Les hormones ? Pas convaincue. Naïade avait toujours été du genre à gérer ses émotions, ses réactions, ses sentiments, ses pensées mêmes. Elle triait toujours tout, correctement, pour ne pas se laisser submerger. Elle était pragmatique, réfléchit, calme, observatrice, têtue aussi.

Elle remuait sa queue, observant la position qu’il prenait. Elle s’assit en face de lui, dans la même position, juste pour s’amuser. Caressant le seule clair de sa queue de reptile tout en l’écoutant. Ah il y avait donc autre chose qu’il savait faire ? Elle dressa les oreilles, le fixant, elle voulait tout voir, et tout savoir. Alors quand il gonfla les narines et les referma d’un coup, elle fut troublée, presque perplexe, mais éclata de rire en suite.

« C’est trop fun ! »

Ah il n’y a pas à dire, ce loup là est plein de surprise, plein de découvertes à faire avec lui. Il y avait encore tellement à apprendre, à découvrir et à comprendre. Le monde est si vaste en réalité. Il y a tant de populations inconnues. Les loups cristaux, les loups des abysses. Et il y en a surement tellement d’autres.

La jeune femelle était contente de pouvoir passer du temps avec lui. Elle remuait doucement la queue. Elle ne lui avait pas dis que c’était Skavelden qui lui avait dit d’aller le voir. Ce petit fripon faisait beaucoup de bêtises, mais il avait le cœur tendre et un très bon fond. C’était un vrai petit ange en soit, un ange qui fait plein de bêtises, peut être plus un démon alors.

Elle espérait cependant qu’il ne méditerait pas trop sur sa léchouille. Il risquait de finir par comprendre qu’elle se sentait vraiment très à l’aise et très bien avec lui, et craignait qu’il le prenne un peu mal. Qu’il ne la voit pas comme une louve mais plus comme une amie et ça la rendrait triste qu’il se mette à prendre de la distance avec elle. La louve agitait lentement sa queue dans son dos. Ou ça devait être utile pour l’apnée.

« Moi j’ai pas d’apnée… Je me noie si je suis trop longtemps sous l’eau. »

Elle pencha la tête en le fixant, avant de froncer les sourcils et d’agiter les oreilles.

« Abysse, tu vois sous l’eau ? »

Demanda-t-elle finalement au mâle. Si il voyait sous l’eau, alors elle aimerait aller avec lui dans l’eau, pour qu’il la voit au moins une fois dans sa vie. Qu’il voit ses belles marques vertes qu’elle tient de Nout, son beau pelage sombre, et sa belle chevelure bicolore. Elle avait très envie oui, qu’il la voit un jour, et qu’il puisse lui dire qu’elle est belle, ou au contraire hideuse.

Elle le vit se coucher et agita les oreilles avant de voir un des coquillages s’élever dans le vide et se pointer devant sa truffe avant de sentir son corps se soulever et quitter le sol alors que son partenaire lui répondait.

« Si tu as des enfants un jour, tu aimerais qu’ils aient des lampes ? »

Demanda-t-elle curieuse tout en hochant la tête, comprenant ce qu’il voulait dire alors qu’elle essayait de se stabiliser dans les airs. Elle fit quelques mouvements de pattes comme si elle nageait avant d’éternuer ce qui la fit reculer.

« Raaaah manque de graviter insupportable ! »

Rala-t-elle avant de ré avancer et de se prendre Abysse. Elle leva la truffe et ria doucement avant de lui donner un coup de langue sur le menton.

« Désolé »

Naïade avait bien vu l'expression un peu déçu du mâle quand elle avait affirmé ne pas savoir tenir longtemps sous l'eau. En soit ce n'était pas excessivement grave. Elle allait vieillir, se transformer en poisson, et finir par être contrainte d'être plus dans l'eau qu'ailleurs. Mais ce fut à son tour d'être déçu quand il affirma qu'il ne la verrait pas, jamais. C'était triste aux yeux de la louve. Mais elle s'en remettrait, si ça se trouve il l'aurait trouvé hideuse, alors c'était peut être mieux comme ça.

Mais pu le temps de réfléchir, voilà qu'ils flottaient tout les deux. La reptilienne n'appréciait pas vraiment l'absence de contact avec le sol. Elle avait déjà du mal à supporter cette sensation de flottement quand elle s'approchait des bords d'une falaise, mais là c'était le pompon ! Enfin elle en avait profité pour taquiner Abysse qui avait finit par ce tenir a elle, ce qui était encore plus charmant. Elle entendit sa question et agita les oreilles, roulant ses épaules sous son pelage.

« Absolument aucune idée. Ça devrait revenir… »

Elle n'avait pas fini sa phrase que la gravité revint violemment. Ils tombèrent tout les deux Se relevant la femelle maugréa contre cette étrangeté avant de secouer sa queue et ses pattes. Rassemblant les coquillages de son ami qu'elle lui rendit.

« Rentrons avant que ça ne recommence. »

Et aussitôt dit, aussitôt fait, la femelle se mit en route pour retourner au navire Readers et quitter cet endroit où tout semblait sans dessus dessous.