Prince des flammes ! Quoi ? T'as la queue qui crâme ! l P.V. Dhys + ??

La barbe.

Narcisse sortait de l’antre des guérisseurs, afin de soigner une coupure qu’il s’était infligée lors d’une séance d’escalade. C’est que maintenant le loup tentait des chemins de plus en plus risqués pour atteindre le sommet, cherchant à travailler son endurance et voir jusqu’où ses griffes pourraient le mener. M’enfin, se rendre toujours plus haut ne voulait pas dire être épargné des blessures. Le Koridé qui avait bien grandit sautillait à ses côtés, visiblement tout heureux de pouvoir se promener même si certains Etelkrus voyaient plus en lui un repas potentiel en cas de crise qu’un précieux gardien en mesure de l’avertir de danger.

C’est là, que le loupa perçut deux silhouettes familières, visiblement très occupées. L’hybride se plaça derrière Alexandrine occupée à faire bouillir un truc.

« — Qu’est-ce que vous faites ? »

Ça sentait bizarre, comme dans l’antre des guérisseurs un peu, mais en plus… fort. Narcisse se pencha au-dessus d’une des préparations (Ragout de jambonneau et de scarabée à la mangue) la reniflant avec une certaine méfiance. Bah, ça sentait plutôt bon ! L’hybride prit donc une bouchée.

« — Hé mais ! C’est bon ça ! »

Lui qui s’attendait à un truc chelou, voilà qu’il était agréablement surpris… Le Koridé vint se cacher derrière lui, trop gros désormais pour se mettre sous, visiblement nerveux.

Anita s'était négligemment affalée sur le sol de la grotte, se chauffant le flanc près du feu en attendant son tour et observant les gestes d'Axie vu d'en-dessous. C'était marrant. Elle avait encore utilisé un récipient et elle espérait quand même qu'elles ne se feraient pas trop disputer si les guérisseurs s’apercevaient qu'il manquait... Plein de trucs.
Elle n'eut cependant jamais l'occasion de se remettre sur ses pattes pour recommencer une création, car une silhouette était apparue dans son champ de vision -à l'envers- à l'autre bout du boyau qui menait à leur planque.
La silhouette s'était arrêtée. Puis s'était engouffrée vers elles et leur cachette.

Anita fut remise sur pattes en un court instant, un feulement roulant dans la gorge et prête à défendre leur territoire - qui osait pénétrer dans leur grotte sans leur invitation ?!
Elle se calma instantanément en reconnaissant la silhouette de leur frère, qu'elle salua en lui faisant la fête, touchant également du bout du nez l'étrange animal qui trainait toujours avec lui.
Les yeux ronds, elle l'observa avaler l'une des créations d'Axie avec un peu d'appréhension, attendant son verdict.

— Hé mais ! C’est bon ça !

Sa longue queue se mit à s'agiter en tous sens.

— C'est vrai, t'aimes bien ?! Goûtes-en un autre !!

Elle sautilla un peu partout avant de s'immobiliser juste devant le nez pointu de Narcisse, ses yeux violets fixés sur lui, l'urgence emplissant soudainement sa voix.

— Narcy ! Faut absolument que t’aille chercher les mamans pour qu'elles goûtent aussi la kisine. S'teuplaît !

Il venait juste d'arriver après tout ! Il pouvait les ramener ?

Hum, ramener les mères pour qu’elles goûtent à tout cela… Ne serais-ce pas risqué pour leurs peaux à tous ? L’expérience pouvait mal tourner.

« — D’accord. »

La gueule de l’hybride se pencha vers un autre plat (Sauce papillon aux oranges piquetée de sauge) à l’apparence un peu spécial. Le goût était spécial, mais pas trop mal. En tout cas, il avait connu pire, comme les fourmis que le Koridé souhaitait par moment absolument partager avec lui. Quel enfer… Le Koridé laissa échapper un piaulement en reniflant un des plats, probablement pas un truc qui convenait à son régime.

L’apprenti de Pepper fit soudain volte-face, disparaissant en silence pour allé chercher ses mères. Sheina semblait d’ailleurs sur le point de repartir, une mine fatiguée. Anette semblait elle aussi pas mal occupé, m’enfin les deux accordaient toujours du temps à leur enfant. La prêtresse suivit son fils, jetant un regard curieux à Anette.

Narcisse posa son derrière sur le sol, un peu reculé de ses soeurs, laissant ses mères profiter du spectacle. Sheina sourit doucement.

« — Qu’est-ce que vous manigancez ? »

Narcisse débarqua donc la bouche un peu en cœur, sans réellement annoncer ce qu'il se passait. Anette rendit tout simplement le même regard à sa compagne, avant de se mettre en route. De bonnes paires de pas plus tard, tout ce beau monde arriva à destination. Non sans surprise, Anette posa les yeux sur ses deux filles, leur second fils n'étant pas là. Elles avaient l'air d'avoir devant elle une petit collection de... elle n'était pas sûre pour certains. D'autres par contre, elle reconnaissait feuilles, viandes, fleurs... insectes ?!

Elle essaya de ne pas froncer les sourcils, une pointe de suspicion s'amenant en elle, qui accompagna parfaitement la question innocente de Sheina : qu'est-ce que vous manigancez ? Oh oui, elles les connaissaient bien, et leur seconde mère avait l'air de penser la même chose que l'Alpha. Anette contracta volontairement donc ses muscles pour ne pas sourire non plus. À la place, elle s'approcha et finit par s'asseoir et fit face à ses princesses.
Elle pencha la tête, dans une question silencieuse pour sa part.

Après avoir goûté un dernier truc sans faire de commentaire cette fois-ci, Narcy avait accepté de ramener leurs mamans et avait tourné les talons pour s'exécuter.
Se retrouvant seules à nouveau, les deux sœurs avaient donc pu s'immerger dans leur effervescence encore grandissante à la perspective d'un public de plus en plus vaste et haut de gamme - les premiers pas vers le succès et leur grande carrière de kisinistes.
Elles entendirent leurs pas avant de les voir - trois paires de pattes s'approchant de leur grotte, alors Narcy avait réussi à avoir les DEUX mamans !
Anita se mit à sauter sur place aux côtés d'Axie - l'excitation était à son comble.
Sheina fut la première maman à s'assoir devant elles, posant ses yeux violet sur les créations fièrement présentées à leurs pattes, un sourire accompagnant sa question tandis qu'Anette restait silencieuse et circonspecte.

— On fait de la kisine ! C'est euh... Quand on prépare de la nourriture au lieu de juste la manger tout de suite ! Et si c'est bon, on pourra en faire pour tout le monde lors d'une grande fête !

Sa longue queue s'agitait de plus belle à mesure de ses paroles, son petit visage ravi et fendu d'un large sourire tourné vers ses deux mamans avec tout l'amour et l'admiration du monde, passant ses yeux sur le visage de l'une puis l'autre en guettant leurs réactions.

— Faut goûter !

Sur ces dernières paroles de sa part, elle fit l'effort de maintenir sa mâchoire bien close pour ne pas perturber la dégustation imminente, redirigeant son attention vers les plateaux de créations qu'elles avaient réalisé avec tant de soins.

Sheina pencha sa tête sur le côté, en sentant diverses effluves. Hum… Bon sang qu’avez-donc bien inventé ces chipies ? Déjà que séparées, les deux faisaient preuve d’une imagination certaine, mais alors ensemble… M’enfin si Narcisse en était ressorti indemne c’est que ça ne devait pas être si catastrophique que ça. L’apprenti de Pepper se tenait d’ailleurs aux côtés de ses soeurs, étudiant avec un certain amusement la scène.

La prêtresse observa alors Anette, un sourire en coin aux babines.

« — À toi l’honneur. »

Allez hop ! Sheina laissait le premier round à la louve, histoire de satisfaire les exigences des filles.

Ainsi donc, les filles avaient "kisiné".
Si elle comprenait bien, il s'agissait alors de façonnage de la nourriture, pour les élever à quelque chose de plus qu'un simple morceau de viande. Des préparations. Elle comprenait donc mieux la collection de nourriture devant elle, et la présence de diverses choses mises ensemble. Le but était donc de manger, en noter le goût, et retenir ce qui serait le meilleur dans le tas. Pour une grande fête. Assez censé, un peu superflu mais pourquoi pas, Anette avait toujours apprécié les bonnes nourritures pour mieux se muscler, alors associer des éléments pour les ingérer en même temps, pourquoi pas ? Même s'il fallait encore prouver la qualité, donc.

Et forcément, c'était à elle de se dévouer.
Ah, la vilaine compagne sienne ! Sheina avait cette petite expression malicieuse qu'Anette aimait tant, qu'elle déplorait gentiment pourtant à ce moment là. Elle lui glissa un regard en coin, un peu joueur, un peu boudeur.  La prêtresse avait intérêt à faire attention à son popotin tout lisse, car Anne lui promettait de se venger d'une façon ou d'une autre. Mais bonne reine, elle reposa les yeux sur ses filles, et posa une patte sur un plat au hasard pour goûter. Comme demandé.

Miel aux divers insectes et à la viande : échec critique.
Petit jet d'End pour voir si Anette arrive malgré tout à avaler ce mélange.
Échec simple.

Dès que la mixture arriva sur sa langue, elle embauma sa bouche d'un goût de terre, de caramel étrange et de brûlé. La petite texture gluante était dé-lec-ta-ble. Non. Anette essaya d'invoquer à nouveau son meilleure pokerface, mais un tressautement de sa joue s'y glissa quand même et agita un de ses yeux. Elle cessa de respirer et pria. Si elle ne parvint pas à avaler le mélange, elle réussit néanmoins à ne pas tout recracher et rendre son repas précédent devant ses filles non plus.

Elle du se résoudre à déguiser piteusement sa bouche pleine pour essayer de l'amoindrir, tout en leur souriant. Pauvre Anne qui avait l'air un peu bête ainsi. Mais l'attention sur leur tête, elle put taper sans être vue avec sa patte arrière, Sheina. Une imploration secrète de faire quelque chose pour l'aider.

Ses yeux suivirent attentivement l’échange de regards entre ses deux mamans.
Sans pour autant chercher à l’analyser particulièrement – l’honneur que Sheina avait à donner la première place de goûteuse semblait après tout bien sincère.
Elle arrêta de ciller quand Anette posa les yeux sur leurs créations. Arrêta de respirer quand elle sélectionna l’une des portions d’Axie et la porta à sa bouche.
La tension était à son comble.
Chaque seconde paraissait durer une heure tant son entière attention se focalisa sur le visage de la goûteuse, sur ses expressions, le ressenti qu’elle aurait. Elle s’attendait à la même réaction de légère surprise teintée d’un agréable étonnement que ce qu’avait ressenti Narcy, car il avait dit que ce qu’elles avaient fait était pas mal, et elle était tant persuadée de la suite de leur succès qu’elle devait s’astreindre à retenir des mouvements prématurés de sa longue queue déjà prête à remuer de joie.

Mais il y avait un problème.

L’adoucissement des traits, le vague sourire, l’œil nouveau qui s’ouvrait sur le monde – tout cela ne venait pas.

C’était comme bloqué. Bloqué dans Anette.

Anita la scruta plus intensément encore, envahie par la stupeur. Qu’est-ce qui n’allait pas ?
Elle n’y tint plus. Il n’était pas possible de rester droitement assise en pareille circonstance. Un gémissement plaintif s’échappa de sa gorge et elle fut debout en un bond, se dressant ensuite sur ses postérieurs pour reposer les pattes avant sur le poitrail musclé de sa mère, étirant son petit corps à son maximum pour essayer de se rapprocher encore plus de la haute tête.

— Maman ?! Pourquoi tu dis rien ?

Sa voix se fit jappement aigu tandis qu’elle posait un regard soucieux sur le visage drôlement contorsionné de leur maman, pivotant la tête en tous sens.
Puis une pensée saugrenue la prit. Une possible révélation se fit, et la respiration qu’elle prit se fit sifflante – et sa voix s’étrangla à l’idée de l’impossible.

— T’aimes pas ?!

Ses petits crocs mordirent un bout de lèvre et sans qu’elle ne s’en rende compte ses yeux s’embuaient d’une fine couche de larmes. Au cas où la déception s’avérait.

À la tête que tirait Anette, quelque chose n’allait visiblement pas. La prêtresse retint un rire, parce que l’alpha semblait vraiment à deux doigts de vomir. De plus, les filles semblent mal prendre sa réaction. Quelque chose vint la taper à sa patte-arrière et Sheina compris qu’il fallait un échappatoire. Elle remua donc ses ailes avant d’attirer l’attention des filles.

« — Trésor, nous avons tous des goûts différents. Ce qui te plaît à toi, ne plaira peut-être pas forcément à Narcisse, tu comprends ? L’important c’est l’amour que vous mettez dans votre plat. »

Sheina donna un coup de museau affectueux à Anita, avant de se tourner vers Alex qui adoptait une expression peinée similaire. Aïe, Anette allait devoir mieux cacher son dégoût de certains plats si elle ne voulait pas essuyer une crise de larmes.

La gueule de la prêtresse s’approcha d’un autre plat (Carpaccio fruitier et ses ailes de demoiselle : réussite). En espérant que celui-ci soit bon et réconforte les filles.

« — Regardez, je vais goûter celui-ci, ça sent bon ! »

Bon, visiblement bien mieux que le plat qu’Anette avait goûté. Le concept était intriguant, mais le goût était là, c’était l’important. La queue pointue de l’hybride remua doucement.

« — C’est plutôt bon ça ! Narcisse viens goûter un plat. »

Oh… peut-être pas la meilleure suggestion ?

Narcisse avait déjà pas mal grignoté des expériences de ses soeurs, mais bon, au vu de leur réaction suite au test d’Anette, il ne voulait pas leur faire de peine.

Suite à un tirage au sort, il fut donc décidé que Narcisse s’intéresse à l’omelette carnivore. Bon du moment que c’état riche en protéines, cela ne lui ferait sûrement pas de mal, surtout que dans celle-ci devait pas y avoir d’insectes ou d’ingrédients douteux. La queue féline de Narcisse remua doucement, alors qu’il prend une bouchée du plat. Son regard va vers Sheina visiblement satisfaite, alors qu’il esquisse un sourire pour convaincre à ses soeurs que c’est bon. Hors de question qu’il soit à l’origine de ses pleurs.

Oh non, mon dieu.
Des yeux embués, de la tristesse sur leurs visages. Elle était définitivement coincée, avec Anita posée sur sa poitrine, incapable de lui répondre. Elle força juste un peu plus son sourire pour essayer de rassurer un peu, ne pas lâcher les pots qui menaçaient de se briser. Enfin, Sheina agita son aile et câlina Anita pour détourner l'attention, des paroles sages aux babines. L'action fut tout ce qu'il fallut à Anette pour, dans un tour de passe-passe, se cacher directement derrière l'aile et relâcher sa bouchée sur le sol.

Elle manqua de s’asseoir dessus littéralement, pour la dissimuler mais préféra ne pas rentrer avec un arrière-train sale. Elle gratta plutôt de l'herbe vite-fait bien fait pour planquer tout ça, pendant que sa compagne et son fils prenaient à leur tour des plats, qui à entendre étaient bons. Ou alors ils s'en sortaient mieux qu'elle pour réussir à gober les préparations sans ciller. Un peu traumatisée mais bien résolue à ne pas transformer toute cette expérience en fiasco, elle revint donc à la charge avec tout son courage.

"Tout allait bien juré, je reprends même un plat regardez !"

C'était la seule meilleure preuve qu'elle pouvait donner ! Ce sans mentir de façon totale. Elle s'asseyait un peu sur son principe avec cette petite omission mais c'était pour le bien familial. Ça passait avant.

[Papillote enroulée de liseron au criquet fumé : réussite]

Le plat dont elle se saisit pour faire preuve de sa bonne foi s'avéra être à déballer presque, mais elle s'exécuta dans une apparente bonne humeur et fourra ensuite le tout dans sa bouche avec l'intention secrète d'avaler avant même de pouvoir en avoir le goût. Elle apparut plutôt comme positive et vorace, tant mieux. Elle se retrouva surprise néanmoins quand le goût lui plut cette fois. Elle tenta néanmoins d'être raccord et sourit à nouveau, leur offrant un pouce en l'air. Enfin, plutôt un ergot mais chut.
Pour dire que c'était bon !

De la bonne kisine.

La louvette renifla une fois, deux fois.
Ses yeux inquiets ne se détachèrent d’Anette que lorsqu’une aile grise attrapa son champ de vision et que la douce voix de leur mère chauve-souris étala un baume dans l’atmosphère, apaisant la crise imminente et l’humidité ambiante qui en aurait découlé.
Elle écouta sa deuxième maman en ne la lâchant pas de ses yeux tout ronds, remontant progressivement les hautes oreilles qui s’étaient alors affaissées. Oui, d’accord. Peut-être que tout n’avait pas non plus été réussi selon les goûts de tout le monde, et c’était normal. Comme pour les jeux. Narcy n’aimait pas trop qu’on se jette sur son dos en hurlant, par exemple. Et d’autres louveteaux n’aimaient pas non plus quand elle les éclaboussait avec de la boue. Elle haussa brièvement les épaules pour se débarrasser de son chagrin passager, essuya d’un revers de la patte sa truffe qui menaçait de goutter et parvint même à étirer un sourire quand Sheina approuva la portion qu’elle avait avalée - une des siennes, en plus.
Narcy rejoignit de nouveau les rangs pour goûter encore un plat sous un regard probablement plus intense et inquisiteur que nécessaire, mais là encore, tout se passa relativement bien et elle répondit gaiement au sourire de son frère.

Et l’opération se répéta avec leur MamAnette. Encore une de ses créations, ce qui rendit le moment d’autant plus tendu. Elle guetta chaque mouvement, chaque pli de son visage.
Elle avala tout rond. Puis sourit d’un air convaincu.

La longue queue d’Anita s’agita à nouveau et elle vint se presser contre l’imposante patte avant de sa mère, satisfaite, frottant son front contre le pilier poilu avant de décrocher sa mâchoire d’un long bâillement.
C’est que kisiner tout l’après-midi après avoir couru partout toute la matinée, ça finissait par fatiguer de si petits corps.
Dodelinant de la tête et s’affaissant peu à peu, la jeune hybride leva ses yeux papillonnant sur les visages de ses mères. Elles avaient l’air si hautes, d’ici !

— Alors faudra qu’on en refasse plein, pour tout le monde ?

Ca allait représenter un sacré, sacré travail.

Hum… Anette tentait vraiment le diable là. Encore, une fois le fait que Sheina la cache, cela passerait, mais alors une deuxième… Pourtant cette fois, la louve sembla pouvoir manger son plat sans difficulté. La prêtresse haussa les sourcils, un sourire amusé venant étirer ses babines en entendant ses filles aussi enthousiaste à l’idée de cuisiner pour les autres.


« — À vos ordres les p’tites chefs ! Ordonnez et on s’exécutera. »

Tous, sans exception.

Même Floyd ne pourrait y échapper et s’il le fallait, Sheina le traînerait par les poils des fesses pour qu’il réponde aux exigences de ses soeurs.

Aucun échappatoire possible.

Les filles étaient donc satisfaites, prêtes à refaire les plats et les recruter en tant que commis de cuisine. Cependant, le rôle de marmiton attendrait, car elles commençaient à montrer des signes de fatigue. Anette se permit un son pour confirmer les paroles de sa femme, et sourit face à ses princesses. D'humeur à se rattraper encore un dernier coup face à son raté et aux larmes qu'elle avait faillit causer, Anette hissa donc ses filles avec toute sa tendresse sur son dos, le faisant de plus en plus rarement à mesure qu'elles grandissaient. Alors pour cette fois, elle les ramènerait à la maison tel un fière destrier ; elles pourraient y somnoler à leur guise.
Elles avaient bien travaillé.

Elle glissa un regard à Narcisse et Sheina, agita les oreilles et le museau pour indiquer les restants de leur fabuleuse Kisine, qu'ils se chargent d'empaqueter tout ça pendant qu'elle portait les filles.

Et direction maison, sous le doux signe d'un instant familial amusant et doux.