Un soupçon d'aide (Nana)

Naïade rentrait de la pêche, quand elle sentit une odeur distincte et puissante de sang. Les oreilles en arrière, la Reader s’engagea rapidement sur la piste de l’odeur, reconnaissant le parfum unique d’Abysse, elle sentit son cœur s’emballer sous l’inquiétude. Si  la terre puait son sang, c’est qu’il était blessé… Et pas qu’un peu. La femelle trotta à travers les collines, retourna vers le navire, suivant les tâches de sang frais. Elle passa rapidement à sa couche et récupéra quelques affaires médicales. S’il était blessé elle en aurait besoin et elle ne se permettrait pas des allés retours. Il était tout à fait hors de question qu’elle le fasse attendre !

Dès qu’elle eut finit, elle ressortit, attachant ses cheveux correctement, elle alla vers la cabine du mâle, il y avait des tâches de sang à l’entrée… Et elle entendait des petits gémissements à l’intérieur. Elle hésita une fraction de secondes avant de gratter doucement la porte et de la pousser de la truffe.

« Abysse… Je me permets d’entrer »

Lui dit-elle avant de le découvrir coucher entrain de chercher à nettoyer des plaies dans lesquels il était juste entrain d’amasser du sel et des grains de sables plutôt que de les nettoyer. Il était couvert de morsure et de blessures. Il avait dû se prendre une sacrée branlée. En plus de l’odeur de la mer et celle du poisson qui lui était naturel, il sentait le continent, plus exactement cette odeur fluide et vague de solitaire. Ce qui la fit grogner doucement.

« Qui est l’enculé de solitaire qui a osé te blesser ?! »

Gronda-t-elle avec une haine sourde et profonde envers le salaud qui avait osé blessé le mâle. Elle secoua la tête, s’approchant, ne lui laissant pas le droit de rouspéter quoi que ce soit. S’asseyant prêt de lui.

« Attend je vais te nettoyer ça, ça risque de faire un peu mal sur le coup, mais tu te sentiras mieux ensuite »

Lui dit-elle beaucoup plus tendrement, l’empêchant de continuer de lécher ses pattes. Elle vit ses larmes et lui lécha tendrement la joue avant de glisser sa truffe dans sa chevelure blanche. Même si elle était en colère que quelqu’un l’est blessé. Même si elle était énervée de le voir souffrir. Elle était heureuse qu’il soit au moins vivant, et qu’il ai pu rentrer à la maison. Elle se sentait intensément peiné de le voir comme cela, mais ne pouvait pas accepter de perdre plus de temps.

Elle l'examinait du regard, cherchant les plaies les plus importantes à soigner en premiers avant de pouvoir passer au suivante. Elle savait que certaines plaies se faisaient parfois plus discrète et comme il avait la peau lisse, avec très peu de poils, elle ne voulait rien rater. Elle remarqua alors qu'il avait du sang sur les crocs, mais qui s’agglutinait dans sa gueule. Elle plaqua ses oreilles contre son crâne. Elle s'occuperait de ses plaies plus tard, il fallait d'abord qu'il vomisse s'il avait du sang dans la gueule. Il ne pouvait pas rester avec du sang dans la bouche.Elle alla chercher un seau à l'extérieur et le posa prêt de lui.

« Crache le sang que tu as dans la gueule. N’obstrue pas tes voies respiratoires… »  

Lui dit-elle tendrement et doucement. Elle ne voulait pas le brusquer, elle savait depuis le temps qu'Abysse avait besoin de tendresse, de douceur, de bienveillance. Et surtout d'affection.

Aux oreilles de Naïade, le silence d’Abysse n’était pas un problème, mais plutôt une marque de confiance. Après l’avoir examiné de prêt, la femelle était partie chercher de quoi lui permettre de vomir. Elle ne voulait pas le laisser comme ça. Et quand il recracha le sang, elle lui caressa doucement l’encolure, avant de repousser le seau et de lui caliner doucement la joue. Elle ne lui en voulait pas, et elle n’arriverait pas à lui en vouloir. La louve ne détestait pas la violence, elle en avait peur, mais était capable de la chercher si elle devait défendre sa vie ou celle d’un autre.

Elle le laissa se recoucher avant d’entendre son remerciement alors qu’elle lui lançait un regard. Elle lui fit un sourire doux, qu’il pu entendre avant qu’elle ne remue nerveusement la queue.

« Tu me remercieras quand je t’aurais remis sur pieds. »

Lui dit-elle avant de commencer à lui enlever tout les grains de sable et de sel qu’il y avait dans ses plaies ce qui dû en soit lui faire terriblement mal. Elle lui lançait des coups d’œil inquiets. Le prévenant à chaque fois qu’elle recommençait à lui en enlever avant de souffler longuement. C’était long parce que le loup qui l’avait blessé n’y était pas allé de patte morte, bien au contraire.

« Si je vois le connard qui t’a fait ça, je lui fait bouffer du verre. »

Il risquerait ainsi de finir la truffe percer et douloureuse pendant des heures, si ce n’est des semaines. Elle lança un regard tendre  à Abysse avant de lui laisser un peu de pose pour que la douleur s’apaise un peu. Mais elle n’avait pas fini.

« Je vais désinfecter tes pattes et des plaies au niveau des flancs, ça risque de faire mal un bon coup. Evite juste de bouger sinon je vais devoir recommencer. »

Et elle se mit au travail, désinfectant correctement chaque plaie du loup marin. Sa peau désormais propre avait quelques boursouflures et quelques rougeurs. Au niveau des plaies les moins importantes, elle se contenta de le bander calmement. Elle lui retirerait les bandes le lendemain, mais pour ce qui était de ses blessures les plus profondes, il fallait recoudre et elle n’avait jamais fait cela. Et ça l’inquiétait un peu.

« Voilà tes plaies sont propres. Va falloir que je te fasse des points mais… J’avoue que je n’ai que la théorie à ce sujet alors j’ai peur de te faire mal. Avant de commencer, est ce que tu as d’importante douleur ailleurs ? Tu ne sens pas de vertiges ? »

Comme il était encore un peu humide d’eau de mer, et que ça ne faisait pas très longtemps qu’il était là, il n’avait pas encore de fièvre lié à l’épuisement, la fatigue et la douleur, mais ça pouvait très vite arrivé. Elle avait prévu des plantes à lui faire respirer en tant qu’encens si jamais il avait de la fièvre et des vertiges. Mais lui donner s’il n’en avait pas allait juste aggraver les choses, et comme il était encore frais de son bain, impossible de savoir au contact de sa peau. Elle se sentait déjà si mal de le voir comme ça, son coeur serrer de peine et de douleur. Elle avait envie de lui faire un calin, mais savait que ce n'était pas une bonne idée vu ses blessures. Par contre elle comptait veiller sur lui jusqu'à demain matin !

Naïade n’aimait pas que les loups souffrent alors elle faisait attention même si elle savait qu’elle ne pouvait pas éviter la douleur à Abysse. Elle faisait de son mieux de toute façon. Le cœur lourd d’inquiétude et de peine pour lui. Elle avait envie de lui faire un calin, d’être là pour lui. De le soutenir, de l’aider. Elle termina de soigner ses petites blessures avant de l’entendre.

« Je m’inquiète parce que je tiens à toi Abysse ! Tu m’es précieux ! »

Gronda-t-elle avec fermeté pour bien lui faire comprendre qu’elle avait eut peur pour lui. Et qu’elle tenait à lui. Elle baissa les oreilles en glissant sa truffe sous le menton du mâle.

« Excuse moi… Je voulais pas m’énerver… Je veux juste pas que tu souffres. »

Quand il lui lécha la joue la femelle se figea, restant stoïque, perturbée, qu’est ce que… Elle sentit son cœur s’emballait alors qu’elle fixait le mâle, un rougissement qu’il ne pouvait pas voir la prenant aux joues. Elle avait envie de se frotter à lui, et de rester à ses côtés toute la nuit. De profiter seulement de sa présence et de son odeur.

Elle l’observa se lever, et se mettre à lécher ses bandages tout en lui disant qu’elle était une bonne soigneuse, ce qui la flatta, et lui donna la sensation de réussir dans la voie qu’elle avait choisi. Elle en était plutôt fière. Elle s’approcha de lui avant de prendre l’aiguille et le fil, lui lança un regard.

« Arrête de lécher tes bandages. Je vais te recoudre tes deux larges plaies. Serre les crocs si ça fait mal. »

Lui dit-elle calmement avant de se mettre au travail, concentrée, silencieuse, les yeux rivés sur les plaies de son ami. Elle y passa une heure entière, sans jamais faire de pause. Mais quand elle eut terminé, elle constata qu’elle avait fait un très bon travail. Elle se releva et contourna Abysse avant de remuer doucement la queue.

« Si tu ne bouges pas trop tu devrais guérir rapidement. Tu veux que je te tienne compagnie ? »

Elle hésita avant de détourner la tête, agitant nerveusement les oreilles. A comment lui dire… Comment faire passer ce message sans qu’il ne le prenne mal ne soit offusqué, ou ne se moque d’elle. La louve prit une longue et lente inspiration avant de relever ses beaux yeux de reptiles vers le loup aveugle.

« Abysse… Je… Je crois que… Non rien »

Et elle s’était dégonflée, comme un ballon.. Elle n’y arrivait pas, elle avait trop peur du rejet.  

La femelle l’avait bien vu s’installer de telle manière qu’il l’invitait à venir contre lui. Elle hésitait, elle en avait très envie mais elle ne voulait pas non plus s’abandonner contre lui. Elle risquait de souffrir ensuite quand elle devrait partir. Elle devait garder une certaine forme de distance, malgré les sentiments doux et tendres qui la parcouraient à l’égard du loup. Elle était rougissante de honte.

Après son essaie catastrophique à lui dire ses sentiments, elle ne savait clairement plus où se mettre. Elle se coucha sur le flanc devant lui. Les oreilles basses, dépitée. Elle manquait d’éloquence, elle le savait. Elle avait été particulièrement mauvaise pour dire ce qu’elle pensait au mâle. Elle remuait nerveusement sa queue, les oreilles en arrière. Comment lui dire diable…

Oh oui elle avait bien conscience qu’il ne jugeait pas, mais elle craignait tellement le refus, le rejet… Elle se redressa en l’observant, relevant la tête. Elle était intimidée au fond. Elle détourna la tête, les oreilles en arrière, sa chevelure masquant en partie son visage.

« C’est moi le souci ne t’en fait pas. »

Je ne suis qu’une cruche. Avait-elle pensait avant de prendre une inspiration. Il fallait qu’elle rassemble son courage. C’était pas si dure, elle avait bien réussit à quitter sa demeure pour traverser le continent, voir Thalion, puis venir jusqu’ici. Il lui en avait fallut du courage pour ça. Mais dire ses sentiments était une tout autre forme de courage. Mais comment lui dire pour qu’il n’y ai pas d’ambiguité et qu’il comprenne du premier coup ?

Elle se redressa pour s’asseoir, n’arrivant pas encore à le regarder de nouveau. Elle cherchait ses mots, ceux qui se perdaient dans sa tête. Qui lui donnaient presque la migraine. Elle les avait peut être trouvé. Alors elle reposa ses beaux yeux verrons sur lui.

« Je suis amoureuse de toi Abysse ! Je …. J’aimerais être toujours à tes côtés et… Et … avoir une famille avec toi… Si tu le veux bien »

Ah elle avait bien commencé, mais elle avait finit par baisser la voix et jouer nerveusement avec sa patte sur le sol, elle ne le regardait pu. Elle avait baissé la truffe. Elle attendait désormais qu’il se moque d’elle. De la petite louve stupide et sentimentale qu’elle est malgré elle.

Les oreilles de Naïade s’agitèrent à sa réponse. Le cœur serré et battant la chamade. Ainsi donc, elle était comme toutes les autres. Noyée dans le flot de la meute et de toutes ces femelles sans doute bien plus intéressantes. Ne serait-ce que Limule qui était aussi charismatique qu’intelligente et forte. Oui, elle ne faisait pas le point, elle comprenait Abysse, mais une boule se formait dans sa gorge et elle avait envie d’en pleurer. Non il ne fallait pas, elle n’était pas faible à ce point, elle n’était pas aussi niaise et ridicule.

Elle se mordit l’intérieur de la joue, transformant sa douleur moral en douleur physique. Pas question de penser à ce rejet qu’elle venait de se prendre. C’était hors de question. Il fallait qu’elle lui prouve qu’elle était digne de lui. A encore un combat, encore une bataille à menée. Elle en avait marre, des guerres qui encombrées sa vie. Ne pouvait-elle pas juste vivre paisiblement ? Cela lui était donc interdit…

« ça ira merci… Ce n’est pas grave Abysse »

Il ne l’avait sans doute même pas comprit… Qu’elle l’aimait plus qu’un simple Reader. Elle ne l’aimait pas comme elle appréciait Creek ou Tatch. Elle l’aimait plus, elle voulait de sa présence tout le temps, et savoir qu’il n’irait pas vers d’autres femelles. Enfin, pas question de s’expliquer, elle avait déjà trop mal pour avoir envie de se foutre la honte dans une explication. Elle se coucha prêt de lui et posa sa tête sur le bois du navire.

« Il est temps de dormir, tu as besoin de repos… »

Elle ne voulait plus discuter, juste dormir, faire passer le temps, et que demain soit meilleur, que ce mauvais épisode soit derrière elle. Que tout aille bien. Alors elle attendit qu’Abysse se couche bien aussi, pour vérifier qu’il s’endorme, et dormir à son tour.