Bêtise est mère de soins l P.V. Littie & Lei

Elles n'étaient pas restées longtemps sur leur gros caillou. Holly avait besoin de soins plus poussés, qu'Alex était bien incapable de lui fournir. Dépitée, se sentant particulièrement inutile comme face au prédateur, Alex avant de nouveau saisi la louve bleue entre ses pattes, avec le plus de délicatesse possible. Elle n'avait pas encore eu le temps, pour le harnais... Ca aurait été tellement plus pratique. Mais elle devait se contenter de ce moyen de fortune, tout en sachant qu'Holly ressentait chaque mouvement, chaque brassée d'air dans la violence. Elle ne disait rien, mais Alex n'avait pas besoin de la voir ou de l'entendre pour savoir qu'elle souffrait.

Il ne leur fallut pas longtemps, par la voie des airs, pour apercevoir et rejoindre le Castel.

Tiens bon, Holly, on y est presque.

Ses mots emportés par le vent, Alex se posa avec toute la douceur dont elle était capable, avant d'allonger son amie sur la roche. Ses yeux cherchèrent frénétiquement quelqu'un qui pourrait les aider. Ses pupilles se posèrent sur la petite silhouette sombre de Daisy.

DÉSASTRE !

L'avait-elle déjà appelé comme ça ?

Non.

Mais à situation exceptionnelle... Le nom lui avait échappé, à force de l'entendre de la bouche des adultes, et si peu de constance de la part des autres enfants. Daisy, Dez, Desastre, tout se mélangeait, mais quelle importance ? C'était de lui qu'elle avait besoin.

Tu dois l'aider, je t'en supplie !

Il ne lui était pas venu à l'idée une seule seconde qu'il puisse refuser, bien évidemment. Mais la peur et le contrecoup de l'action lui faisaient dire n'importe quoi. Debout au dessus d'Holly, les quatre pattes autour de son corps, la protégeant inutilement d'une menace inexistante, elle avait appelé le panseur, refusant de bouger. Elle ne la quitterait pas. Même là, au sein du Castel.

Jamais.

Malheureusement, elle n'était pas restée inconsciente très longtemps.
Malheureusement, par ce que, du coup, elle pouvait ressentir chaque mouvement que lui faisait faire Alexandrine, quand bien même son amie se montrait précautionneuse. Ça tirait sur ses blessures, ça accentuait cette douleur qu'elle ressentait au niveau des cervicales, depuis que le lion l'avait secouée. Par chance, son amie avait du avoir l'excellente idée de lui faire consommer l'une des boulettes, confectionnées avec Désastre, qu'elle gardait toujours sur elle. Sinon... Sinon la situation serait probablement pire. Là, Holly était comme dans un état second, le corps et l'esprit engourdi, les yeux mi-clos.

Alors qu'elle avait tant rêvé de la première fois où elle pourrait voler en compagnie d'Alex... Ce trajet là ne fut pas très bien vécu. Malgré sa volonté de ne pas inquiéter outre mesure son amie, elle ne put s'empêcher de gémir, à chaque mouvement. L’atterrissage, ou plutôt le moment de calme qui le suivit, lorsqu'elle fut déposée au sol, fut comme une bénédiction.

La détresse, dans la voix de son amie, la fit frémir.
Holly voulut redresser la tête, pour lui, parler, pour la rassurer. Elle voulu lui dire que tout allait bien, que ce n'était que le contrecoup... Mais la douleur la maintint fermement au sol, redoutable adversaire. Jamais elle ne s'était sentie vulnérable, elle qui n'avait jamais encore perdu de combat sérieux. C'était frustrant. Leur plan était pourtant parfait. Sur le papier, du moins. Ce n'était peut-être pas une bonne idée de s'attaquer à un lion.
Certainement pas une bonne idée, même.
Elle pensa alors à Anette, à ses mots. Elle allait la défoncer, pour avoir mis son joyau en danger.

Ses flancs ensanglantés se soulevaient rapidement, de façon chaotique. Ça lui servirait de leçon, à l'avenir.
Holly posa l'une de ses pattes avant sur l'une de celles d'Alex. Elle ne pouvait rien faire de plus actuellement.

- Merci...

Bêtise est mère de soins

▬ ft. Alexandrine & Holly

Printemps 2020.
1 an.

Il est au fond de la tanière des panseurs, là où le blanc de ses marques laisse deviner sa présence quand le gris sombre se fond dans l'obscurité. Désastre est de présence discrète, on entend venir de mot un souffle trop fort, un soupir ou un mot. Il travaillait de façon mécanique, range les onguents et les cataplasmes, trie les plantes après les avoir réduit en poudre.
Il fait un baume, essaye quelque chose.
Il est concentré, quand survint une voix qui clame son nom et fait bondir le silence.

DÉSASTRE !

Son buste se redresse et ses oreilles se font droite, ses pupilles se contracte et le panseur est aux aguets. Il se retourne dans un mouvement souple, sa queue trainante sur le sol avant qu'il ne se redresse totalement, observant les deux louves venues à lui.
A ses narines l'odeur du sang éveille ses sens, alors qu'il détaille d'un regard vif les plaies qui se dessinent sur les chairs, baignant le blanc du pelage de tant de rouge. Les strilles sont larges et épaisses, ce ne sont pas les griffes d'un loup, en est-il persuadé.
L'analyse est rapide, le cerveau fonctionne déjà à son maximum d'action avant même que la supplication ne franchisse les babines de la louve de son âge.

Tu dois l'aider, je t'en supplie !

« D'accord. »

Réponse machinale à phrase machinale, celle qui même si elle n'avait pas été prononcée aurait conduit aux soins de la blessée. Il était là son rang.
Il était là sa spécialité.
Désastre était devenu panseur il y a peu de temps mais pourtant c'est sa spécialité qu'ici se dévoilait, lui donnant l'assurance des plus anciens.
Il n'était pas bon, pour s'occuper des maladies qu'il craignait lui-même d'attraper. Il n'avait pas la douceur nécessaire, pour prendre soin des enfants et de leurs hématomes. Il n'avait pas de compassion ou de tendresse, pour les louves en suivies de gestations.
Mais pour les maux d’Épée et de Bouclier, sans doute était-il le plus à même de s'exécuter.

Désastre s'est détourné d'Alexandrine, il sort sans aucune hésitation du matériel, des plantes, de la mousse. Des pots qu'il étale et qu'il ouvre.

« Ici. »

Il montre d'une patte un lit de mousse, indication brève et directe pour déplacer Holly à cette place. C'est le dernier mot qu'il prononce.
Il n'est pas bon, pour rassurer et réconforter.
Il garde vivacité et énergie pour ses mouvements fins et précis.

Onguent de datura sous le museau, déconnexion de la réalité et sommeil pour Holly.
Mousse imbibé d'eau qui passe et nettoie les plaies, colmate celles-ci avant que l'aiguille ne vienne trouver la peau. Il les recoud avec patience et rapidité, jamais son regard ne se relève de ce qu'il fait pour se poser sur autre chose qu'une plante ou quelque chose à saisir.
Il nettoie davantage, refait naître le blanc sous le rouge.
Appose la mousse, imbibée de miel.

Il espère s'être suffisamment appliqué.

[ Soins de Holly - PC ING : 2 ]

Elle n'est pas encore sorti d'affaire et il le sait. Il n'avait fait que stabiliser son état.
Elle ne perdrait pas plus de sang, elle ne s'épuiserait pas davantage.
Mais elle restait encore à soigner.

Il devait poursuivre, voilà que déjà il sortait des bandages.

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'PC ING - Soin' :
Bêtise est mère de soins l P.V. Littie & Lei Reussite4

Elle gémit, Holly. Seule sa voix étouffée et blessée lui parvint, accompagnée du frôlement de ses pattes. Alex tremble, légèrement. De rage et de colère, autant que de tristesse. D'impuissance. Ca n'est plus ici son combat, mais celui du loup gris. Et ce dernier désigne une couche moussue. Alexandrine passe une langue nerveuse sur ses babines et se penche en avant, glissant son museau dans le cou de son amie. Elle allait devoir la bouger, encore, et ça allait faire mal. Encore plus, peut-être, que le trajet, d'avoir cru délivrance arriver.

Sois forte.

Que pouvait-elle bien faire d'autre, de toute façon ? Alex serra les dents et la saisit de nouveau, le plus délicatement possible, appuyée sur son arrière main pour la plaquer contre elle, mêlant le sang de leurs blessures. Elle se traina avec le moins d'à-coups possible à l'endroit désigné par Daisy, et y déposa la louve bleue. Avec rapidité et précision, il commence déjà par l'endormir.

Les gémissements décroissent, et le corps d'Holly devient flasque.

Et si elle ne se réveillait jamais ?

Non. Elle chasse cette pensée aussi vite qu'elle lui est venue ; elle ne peut se permettre de l'avoir. Si elle n'a pas foi en elle, si elle n'a pas foi en Daisy... Alors elle reste là, immobile et, pour une fois, silencieuse. Elle ne veut pas le perturber, et Holly n'est plus là pour l'entendre. Bientôt, la taverne ne s'emplit plus que des bruits d'étoffe, de mousse, et de l'épingle d'os qui perce la peau, le fil qui y glisse dans un quasi-silence pesant. Parfois, une goutte de sang n'ayant pas parvenu à coaguler s'écrase d'un ploc sinistre sur le sol. Parfois, c'est celui d'Holly. Parfois, celui d'Alex.

Cette dernière ose un souffle :

Est-ce que... Je peux t'être utile ?

Aider. Ne pas rester là, pattes ballantes.

Inutile.

Bêtise est mère de soins

▬ ft. Alexandrine & Holly

Printemps 2020.
1 an.

Il est focalisé sur Holly et il ne sait pas quoi faire pour Alexandrine, s'il avait du moins eu l'idée de faire quelque chose.
Il ne perçoit pas la détresse pourtant visible dans son regard, ni ses muscles noués. Il a vu le sang qui dégouline sur ses plaies et se dit qu'il devra la soigner, une fois l'état de Holly stabilisé. Mais ses pensées sont parasitées par son application actuelle, tant est si bien qu'en dehors de ce regard furtif qu'il glisse sur elle, il ne dit rien de plus.

Il ne sait jamais quoi dire, de toute façon. Il se sent un peu incapable, face à la détresse des autres, il n'a pas la capacité qu'à Anette à sécher les larmes et calmer les tensions.
Il est conscient du fait qu'il doit l'aider, pourtant. Ce fut un ordre de Pepper, après les lycaons. Une volonté propre, il croit aussi. Parce qu'elle est son amie, s'il ne se trompe pas sur cette définition.

Désastre cille, tique un peu, en même temps que de ses pattes il détend les bandages.
Au moins les soins... C'est une évidence. Tout lui semblait plus facile que l'art oratoire.

Sur la mousse emmiellée et positionnée là, en cataplasme, il bande les plaies avec un soin immense. Les bandes ne doivent ni être trop, ni pas assez serrées. Il sait comment faire, Tawana lui a à plusieurs reprises corrigé ses poses.

Est-ce que... Je peux t'être utile ?
Enfin, les iris rouges se fondent dans celles identiques de la jeune louve.

[ Soins de Holly - PC ING : 2 ]

« Mmh.. »

Laisse-moi réfléchir.
Holly était désormais tiré d'affaire, il le sait. Ses plaies imbibes les gazes par endroit, mais le flot reste contenu. Seul un repos strict et des soins réguliers permettront à la louve un prompt rétablissement, son domaine de compétences s'arrêtaient là où seul le temps ou la magie trouvait place.
Ses plaies bandées, la mousse à changée d'ici quelques heures, elle resterait tant sous sa garde que sous celles des panseurs qui lui succéderaient à son chevet.
Ses épaules se haussent, quand il se recule d'un pas. Depuis le bref son qui s'échappa d'entre ses crocs, il avait gardé le silence.

Il se reprend un peu.

La lumière est plus vive dans son regard, quand il tourne à nouveau les yeux vers elle. Le regard prédateur, qu'il avait à chaque fois qu'il restait focalisé sur quelque chose, n'avait plus lieu d'être maintenant que sa tâche était achevée.
La voix est neutre, peut-être plus sereine qu'à l'accoutumée. C'est presque s'il lui aurait accordé un sourire.

« Tu seras plus utile si tu es soignée, autant que pour la peur. »

Il parle des siennes, plus particulièrement de celle où elle lui aura porté secours. C'est comme ça, qu'elle lui avait été utile, Alexandrine. Il lui rendait aujourd'hui un peu, un tout petit peu de l'aide qu'elle lui avait apporté tout au long de leurs rendez-vous quotidiens.
Alors il s'approche d'elle pour s'en occuper. Il lui faudra répéter ce même protocole qu'avec Holly, ces mêmes gestes mécaniques, dans ce calme plat et cette fine précision. Ses plaies ne doivent pas s'infecter, elle doit se remettre au mieux. Elle est fleuron de la jeunesse Etelkru, précieuse fille d'Anette.

Cette dernière, tiens, qu'il perçoit du coin de l’œil.

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'PC ING - Soin' :
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Bêtise est mère de soins l P.V. Littie & Lei ReussiteCritique

[Incrustation avec accord donc]

Désastre !
Le printemps chaud se glace. C'est un nom qui retentit ironiquement comme le présage de ce qu'elle sait bientôt découvrir. Elle avance dans son repère. Pas de temps perdu, elle trouve des yeux sa fille et son amie, celle qu'elle a prévenue après un combat superflu. Une rivière de sang tâche la pierre qui se voulait sûre. Qui pourtant de par les tragédies qui s'y sont passé, se fissure. Il y a encore ces roches pliées qu'Anette elle-même a causé, qui se portent témoins de soucis pas si lointains.

Il y a toujours tellement de sang.

Un premier éclair allume son esprit. Elle revoit Alexandrine blessée, qu'elle a repoussé involontairement. Une collection d'autres flashs s'ensuivent et ne se ressemblent pas, s'organisent presque chronologiquement quand bien même ils se mélangent un peu. Désastre et Anita, malades. Un père qui sourit mais parti. Un esprit qui frappe. Des blessures de lycaon. Des enfants dérobés, une endoctrinée. Un apprenti disparu. Des monstres qui abattent une mère. Une amie, âme sœur, dont le poil s'étiole. Une prêtresse kidnappée. Des frontières bafouées. Des frères qui de déchirent. Des décharges écharpent sa tête, vives d'émotions et de douleur.

Des blessés. Des morts, tant de morts. Il y a toujours tellement de sang. Tellement de pertes. Ces millions d'efforts pour espérer y pallier et mettre en place une défense efficace. Inutiles. Futiles ! Il y a toujours un sourire pour les narguer, une blessure pour l'affoler, un départ pour l'inquiéter. Il y aura dans la nuit toujours un problème qui patientera pour venir lui bondir dans le cœur et déchirer son âme ; causes externes ou internes.

C'est trop.
Ces images passent et il ne reste plus qu'un voile devant ses yeux ouverts sur le vide. Un prise puissant plonge ses griffes d'acier jusqu'à la douleur dans ses pattes, les contracte et les plie. Elle se retient contre un roc pour de justesse pour ne pas céder. Elle n'entends plus que sa respiration, lourde.

Anette a la pensée brève qu'elle est contente d'être loin et peu visible pour le coup. Qui voudrait donc voir l'Alpha ainsi ? Non c'est ridicule, personne ne la verra ainsi, car rien ne se passe. Ce n'est rien et elle est dans sa grotte, à coup sûr, elle le sait. C'est une pensée vivace qui s'accroche comme un escargot sur une vitre, elle voit bien la pierre devant elle mais ne se sent pas vraiment là. Elle doit rêvasser comme elle le fait quelque fois le soir, en anticipant les scénarios. Ou bien s'est-elle assoupie ?

Et puis le noir.
Elle est toujours adossée contre la pierre, donne l'impression de juste s'être assise contre.

Il y a toujours tellement de sang.

Elle l'observe autant qu'elle observe Holly, englobant l'ensemble de la scène d'une attention acérée. Elle se nourrit, silencieuse et nerveuse, de ce qui l'entoure. Elle n'a rien à faire d'autre. Rien. Désastre est bien trop concentré sur ses mouvements délicats pour lui accorder quelconque attention. C'est fascinant, la délicatesse et la précision dont il fait preuve alors qu'avec une rapidité déconcertante il bande les plaies meurtries. C'est un savoir dont il est gardien, et Alex pauvre païenne. Ca ne l'intéresse pas, comme connaissance, mais elle ne peut s'empêcher d'admirer son talent. Non. Son labeur. Quand enfin la respiration d'Holly se fait moins saccadée, il lui offre un regard. Carmins s'entrecroisent.

C'est un non. Il met du temps à venir, mais il vient. Un non sous forme d'un encouragement, toutefois, et elle laisse son regard tomber sur son propre corps.

Elle mélange les douleurs, et ne retrouve plus la sienne au milieu de toutes celles qui l'assaillent. Depuis quand, ne fait-elle plus cette différence avec son soi ? Quelques heures ?

Ou quelques mois ?

La sensation lui semble tellement habituelle qu'elle est prête à l'oublier. Et pourtant, elles sont là aussi, les blessures. Elles saignent, et la pulsation reste désagréable. Ca la lance, dans tout son corps. Mais Holly avait eu si mal, qu'elle avait réussi à l'oublier.

Elle reporte son regard sur la louve bleue. Puis sur Désastre, qui s'approche d'elle. Elle soupire, et dans ce soupir mille émotions s'emmêlent. La fatigue. La tristesse. La douleur. Le soulagement. Beaucoup de fatigue. Elle se penche en avant et vient glisser son museau dans la fourrure de son cou, contact fraternel et réaction naturelle de la louve crème à l'attention qui leur avait été portée.

Merci.

Elle lui avait donné, mais lui avait tant contribué à son développement. Et maintenant, il était là. Tellement plus utile. Tellement plus efficace. A la fois fort et intouchable en combat, et dextre au point de pouvoir soigner toute blessure, même les plus critiques. Comme il venait une fois encore de le prouver.

Tellement meilleur.

Une autre douleur lui déchire alors la poitrine. Au milieu de flot ininterrompu de messages maintenant passés en arrière-plan, c'est un raz-de-marée qui déferle sur la louvette. Encore. Elle recule, ouvre la gueule à demi et inspire à grand mal une goulée d'air.

Elle tourne la tête, et son regard se pose sur une silhouette si familière qu'elle l'aurait reconnue entre mille. Qui, allongée contre le mur, ne semble pas blessée. Et qui, pourtant, irradie des ondes aussi importantes qu'Holly quelques minutes auparavant, quand Désastre n'avait pas encore administré le calmant.

Elle, elle-

Elle ne va pas bien.

Elle ne parvient qu'à éructer quelques mots avant de briser le contact avec Désastre, observer Holly une longue seconde. Elle va mieux. Elle ira mieux. Tout a été fait pour. Elle n'est plus en danger. Un regard à Désastre, aussi, qui s'apprêter à s'occuper de ses plaies. Mais Maman avait si mal. Elle recule d'un pas encore, mécanique désarticulée, avant de bondir vers elle. C'est bien plus fort qu'elle, cette poigne qui lui ravage le coeur et qui peu à peu s'estompe ; elle sait ce que ça signifie.

Une pensée trop rapide heureusement qui l'oppresse - est-ce qu'elle est- NON, non, c'est impossible. Elle est trop jeune, elle a encore trop de choses à faire, elle ne peut pas les abandonner elle peut pas- non, elle s'évanouit.

Elle s'évanouit juste.

Mais la boule ne décomprime pas sa poitrine alors qu'elle se penche vers elle et effleure son museau du sien, pose une patte sur son cou si épais mais si plein de vie - un battement délicat. Elle vit. La douleur ne s'échappe pas totalement mais s'allège, elle se retourne de nouveau vers Désastre.

Le souffle court, et le regard suppliant.

Inutile.

Bêtise est mère de soins

▬ ft. Alexandrine, Holly & Anette

Printemps 2020.
1 an.

Un soupir, bientôt son museau dans son cou.
Il frémit un peu face à ce contact, Désastre, ne le prend pourtant négativement. Il ne cherche ni à s'en défaire, ni à reculer, s'avance même un peu jusqu'à venir déposer sa tête sur l'épaule de cette louve devenue, au fur et à mesure des mois, plus grande que lui d'une bonne tête. Il n'avait pas pour elle de mots rassurants ou de sourire sur les lèvres, juste le silence et l'inexpressivité de son visage. Dans ses intentions, pourtant, le désir de bien faire et la volonté qu'elle s'en sorte, elle aussi.
Il ne comprend pas pourquoi tel remerciement, il n'a encore rien fait pour elle.

Il ne lui demandera pas, pourtant. Car déjà il couche ses oreilles à l'horizontale, darde sur elle des yeux qu'il plisse quand elle fait un pas en arrière et ouvre la gueule. Il pense soudain à une crise d'angoisse, l'idée l'effleure et le fait à demi se relever, en tension sur ses postérieurs repliés. Il réfléchit à quoi lui donner, déjà, c'est automatique et il ne peut pas faire autrement, ça vient avant l'inquiétude.
Froid et automatique, il est à moitié machine qui tente d'éprouver, à moitié loup qui ne sait quoi ressentir.

Elle, Elle-
Elle ne finit pas sa phrase, Alexandrine, quand elle court vers Anette sur qui il a cessé de darder un regard en coin, qu'il n'a pas remarqué s'appuyer contre les roches, là, dans le couloir. Et même s'il l'avait vu, aurait-il été en mesure de savoir que quelque chose n'allait pas ?
Il aimait Anette presque autant que Pepper, mais tout comme elle il ne la connaissait pas si bien que ça, dans son incompréhension latente des autres et ce triste manque d'empathie. Tout l'inverse d'Alexandrine, presque aurait-il pu l'envier s'il avait été capable d'un peu de jalousie.
Il la regarde filer, son amie, quand lui se redresse.
Il est debout, maintenant, droit sur ses quatre pattes.

Discrètement, sa queue féline s'ébouriffe et l'extrémité bat un tempo inconnu.

Il laisse Holly qu'il sait tirer d'affaire et va rejoindre le couple mère et fille, l'une aux yeux fermés et l'autre dont le museau se presse contre elle. Il n'est plus à l'aise, tout d'un coup.
C'est une forme de peur qui le touche, tant elle est importante pour lui aussi.
Il sent comme un électrochoc quand Alexandrine pose sur lui ce regard.

Oh.
Ça fait mal, quelque part.

Alors sa tête va et passe sous celle d'Anette, quand son épaule se presse contre son torse. Il la décolle du mur, sent son poids qui s'écrase contre le haut de son dos. Son corps est fort et entrainé, ce n'est pourtant suffisant pour être capable de porter louve de deux fois sa masse.

« Aide-moi. »

A deux, ils y arriveraient. Et Pepper, ressentirait-elle ça dans le Lien ? Il pense à elle, discrètement balaie les couloirs de ses yeux aussi rouge que ce sang trop nettoyé, s'apprêtant à la voir arriver dans sa course caractéristique.
Elle ne vient pas. Pas encore, du moins. Le fils de celle attendue s'en détourne donc et marche vers la niche des panseurs, comptant sur Alexandrine pour que se déplace l'imposante masse.
Il ne sait pas ce qu'elle a.
Il ne peut se permettre de la perdre, ou c'est Pepper qu'il perdra avec.
Il ne peut concevoir avenir sans elles deux, pas encore, il est trop tôt.

Ils peuvent l'allonger, pas trop loin de Holly.

Face au corps qui manque de plaies, il ne sait pas quoi faire, Désastre, il manque un peu d'expérience et cela se ressent. Son pouls lui semble rapide, il le met sur cause de la perte de connaissance. Il doit le calmer.
Passiflore, aubépine et lavande trouve place en infusion, soulageant ce qu'il pense être un stress soudain en voyant ainsi sa fille en sang.
Il essaye.
Une compresse d'eau fraiche sur le front, il ne peut rien faire de plus pour le moment, il doit encore réfléchir. En attendant, se concentrer sur autre chose, car il ne perd pas de temps.

Les oreilles en arrière, il glisse un regard sur Alexandrine.
...

« Tu pourras veiller sur les deux.
...
Je vais te soigner avant qu'elles n'ouvrent les yeux et voient tes plaies. »

Pour les préserver, toutes les trois. Indirectement, lui offrir l'assurance qu'elles les rouvriraient bien, leurs yeux.
De ça, il en est persuadé.
Elles sont fortes.
Ainsi il récupère le matériel et cette fois-ci ne laisse plus le choix à Alexandrine. Parce qu'il l'aurait retenu, si elle s'était à nouveau défilé.
Il faisait de ses plaies une nouvelle obsession.

[Soins d'Alexandrine - PC ING : 2]

La mousse se presse, les bandes entourent les membres. Les mouvements sont précis et pourtant doux, il ne peut pas lui causer davantage de mal.
A celle dont le corps portent les stigmates de son combat, quand le cœur lui saigne devant l'amie et la mère alitée... Son museau touche la joue de la jeune louve, c'est un contact bref et léger fait pourtant en toute volonté.
Tout ira bien.

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'PC ING - Soin' :
Bêtise est mère de soins l P.V. Littie & Lei Reussite1

Elle rouvre les yeux bien tôt, pourtant.
Elle retrouve le monde, se reconnecte avec la lenteur d'une ivresse irréelle. Anette renoue avec la pensée flottante qu'elle devait être en train de rêvasser quelque part ; se confronte à sa position allongée dans la grotte. Une image plus consistante de substitue à l'idée qu'elle laissait juste son esprit virevolter : elle marchait. Elle avançait pour aller voir ce que réclamait une voix dans son cri. Les deux visions se superposent un instant mais c'est la réalité qui reprends la main finalement.
Et tout s'accélère.

Sa fille, Hollyock, blessées.
Les flashs, elle s'est assise, hésité, puis le noir.

Elle se redresse d'un violent mouvement, et prends une inspiration profonde qui résonne de l'angoisse qui lui reviens. Alexandrine ! Hollyock ! Elle tourne la tête d'un mouvement sec, fait craquer une articulation récalcitrante qui n'était pas volontaire pour aller si vite et... Et peur voir Désastre, Alexandrine bandée, et Hollyock assoupie. Ses iris passent sur eux tous, détaille plus amplement les pansements qui sont frais, sains.
Ils sont bien là, bien réels, et entourés du jeune soigneur.
C'est bien lui qu'on appelé dans la panique, et il s'est exécuté.

Elle a l'impression d'enfin pouvoir respirer. Elle exhale, et reprends de profondes respirations. Peut-être sont-ce les plantes qui font enfin effet, aussi. Qui sait, pas elle, elle ne se doutes pas qu'on lui a administré ces soins là. Elle déduit juste qu'on l'a traîné là après qu'elle se soit affaissée contre la paroi.

Anette se décrispe et se laisse retourner dans une position allongée. Elle se tourne pour observer sa conseillère. Jeune Hollyock, pauvre d'elle, inconsciente et elle aussi couverte de bandages. Elle soupire et murmure son nom.

"Pauvre Holly."

Puis elle bouge, pour s'approcher de sa fille et de celui qui est un peu comme un autre fils. Elle ne peut s'empêcher de frôler les pansements, pour ne pas les pousser. Elle passe ensuite sur le visage d'Alex une patte tendre, un regard soulagé.

"Alex..."

Elle tait la suite, elle se devine.
Elle quitte son joyau et repousse la crête rouge du petit dragon avec douceur.

"Astre, merci."

Tu as prit soin d'elles.
Tu es fort, toi aussi.

Il s'approche, il s'empare de la situation et la couvre d'une chape de sérénité. Ce calme, qui manque tant à la louve crème. Cette cape, qu'il portait en permanence et si adaptée à sa condition de soigneur. Cette cape, qu'il étend sur son corps sanglant et tremblant et qui apaise les battements de son coeur. Il va s'occuper d'elle. Il va la soigner. Comme Holly. Elle ira mieux. Elle ouvre grand les yeux, la gueule à demi béante pour mieux inspirer l'air frais.

Aide moi.

Elle s'empresse. Elle piétine. Elle recule d'un pas pour mieux saisir et porter sa mère, soulevant son corps pour le glisser par dessus le sien, utilisant ses ailes pour équilibrer le poids, tenter de la trainer le moins possible sur le sol. C'était un poids, et son corps broncha sous l'effort mais elle ne laissa échapper aucun son. Plutôt mourir. Elle suivit Désastre dans l'antre et déposa délicatement le corps musclé sur la paillasse, sourcils froncés et sans un mot. Attentive. Le panseur - il était panseur maintenant, ou la distinction était si minime qu'elle ne valait pas d'être évoquée - prépara une infusion et tamponna le front de louve, attendant qu'elle se réveille.

Elle reprenait conscience, Alex le sentait, le monstre dans son ventre remuait, s'éveillait, guettait aux abords de sa conscience et grattait les parois de sa prison, pour l'instant resserrées autour de lui. Il n'attendait qu'un faux-pas pour s'échapper de nouveau. Alex sentait que la moindre faiblesse serait exploitée. La moindre hésitation.

Elle se mordilla les babines, mais Désastre de nouveau capta son attention. Elle baissa le regard sur son corps, lardé de coups.

Ah, oui.

Si peu attentive. Si peu intéressée par son propre corps. Si peu attentionnée, pour cette peau déjà marquée par les combats, déjà couturée de traits blancs, cicatrices propres, cicatrices souvenirs d'altercations plus ou moins dangereuses.

Elle recule d'un pas et le laisse opérer, tendant ses membres pour faciliter son travail. Son attention toute entière reste portée sur les deux corps allongés sur les paillasses. Son coeur se serre, elle n'arrive à parer son museau d'un sourire. Seule la présence rassurante de Désastre à ses côtés, son attention discrète, apporte un baume à ses soucis. Sur son corps, les plaies les plus récentes ont vite disparu, masquées de gaze. Elle soupire et effleure de nouveau le museau du mâle du sien :

Merci, encore. Et encore.

Et toujours.

Mais déjà dans son ventre le monstre remue et s'agite. MamAnette est sur l'éveil, elle le sent. Elle la fixe, attentive.

Le réveil. Troublé. Si faible. L'attention.

Le contact.

Elle frissonne, sans lâcher son regard du sien. Elle est là, MamAnette. Elle est là, mais pourtant si loin. Alexandrine s'approche et glisse son museau sous le sien. Son coeur se serre. C'est à sa mère qu'elle s'adresse. Son mentor. Son modèle. Et pourtant sa voix ne chevrote pas. Elle ne doit pas chevroter. Elle doit être comme celle de Désastre. Celle d'Astre. Forte. Posée.

Tout ira bien, maman. Repose toi.

On va être forts, d'accord ? Pour toi.

Elle ne peut s'empêcher, pourtant, de s'appuyer légèrement contre Désastre.

Pour ne pas être seule, debout.

Bêtise est mère de soins

▬ ft. Alexandrine, Holly & Anette

Printemps 2020.
1 an.

Merci encore. Et encore.

« Mmh. »

Il ne lui dit pas qu'il n'agit que par devoir, Désastre, comme le sien serait un jour de patrouiller autour des frontières et de défendre les siens. Il ne dit pas qu'il n'a pas besoin qu'on le remercie pour quelque chose pour laquelle il avait reçu formation, pour laquelle il développait ses aptitudes et possédait les compétences.
Oui. Il n'aime pas les remerciements inutiles et constants, Désastre.
Mais il ne dit rien, car il inclut le fait de ne pas reprocher dans les soins qu'il applique à Alexandrine. Les mots peuvent parfois tendres les muscles, il sait que ceux-ci auraient potentiellement pu le faire, et ce n'était pas le bon moment.
Il pense à ça, plus qu'au fait de froisser l'égo ou il ne sait quoi d'autre.

Il suture encore, reste auprès d'elle, accepte le contact qu'il a de lui même initié et dont il n'est là que réponse.
Puis quand il a finit, quand elle frisonne, il redresse la tête. Les oreilles tenues bien droite, là, qui écoute toutes les deux même si une fait semblant de le faire. Elle s'est redressés si vivement que presque elle le surprend, son échine se redresse puis déjà se recouche plutôt que change son expression ou qu'il passe la surprise dans son regard. Il entend craquer l'articulation, glisse le rouge contre ses yeux qui tour à tour les fixe. Elle ne chancèle pas, il constate. Elle va mieux, un peu, un tout petit peu.
Il sait qu'au fond, quelque chose ne va pas, maintenant il la surveillera.
Elle respire bruyamment, réoxygène son corps qui peine.

De l'inquiétude qu'il lui semble qu'elle porte à Holly, il répond pour la chasser :

« Elle se remettra en quelques jours. »

Et toi, Anette, combien de jours pour que tu guérisses ? Je ne sais pas. Je dois faire attention.
Attention...
Ses yeux se plissent, légèrement, il ne bouge pas et ausculte sans un mot quand la fille va retrouver sa mère. Elles se ressemblent. A côté, il aurait pu se sentir maigre et petit, malgré sa taille plus grande que certains mâles, malgré la puissance du corps trop entrainé.
Il y avait en elles la force naturelle, dans leur imposant aspect.

Puis à la suite de l’interaction de la mère et de la fille qu'il a suivit du coin du regard, pour ne pas les déranger dans ce qu'il ne peut s'empêcher d'analyser à défaut de l'avoir vécu, il frémit quand la patte repousse ses cheveux, change l'orientation des yeux pour à nouveau croiser ceux d'Anette.
On te remercie encore.
Il hoche la tête sans un mot cette fois-ci, fermant les yeux avant de se redresser et de les rouvrir.
Ce n'est rien. C'est normal. Pas besoin de ce mot.

Il sent le poids d'Alexandrine s'appuyer contre lui, se gaine pour l'aider à la soutenir. Elle ne le dérange pas, un contact en guise de soutien est acceptable.
Elle restera debout, lui aussi.
Et il soutient ses mots, ceux justes.

« Elle a raison. »

Repose-toi.
Parce qu'elle est proche de lui, en partie collée, tournée sa tête dans sa direction lui fait toucher le coin de sa mâchoire de sa joue, alors qu'il redresse son museau vers son oreille. Il est rare, qu'il garde telle proximité avec quelqu'un, il ne prend conscience qu'il le fait. Il évoluait, dans sa discrétion.
A elle, il émet des paroles soufflées, dispensées à celle en convalescence mais qui lui semble oublier.

« Tu le dois aussi. »

C'est important pour aller mieux, si tu veux être là pour elle.

Et puisque le repos fut demandé, puisqu'il veillerait sur elles...
Ainsi cette journée put-elle se conclure.

» Les Pas-Du-Tout l P.V. Littie
» Ne plus revenir l P.V. Littie
» T-t-teach me S-Senpaiii l P.V. Littie
» Lost at home l P.V. Littie
» Bad boys in town l P.V. Littie