Deux carottes et bave de crapaud dans le chaudron — Pierre

Étrange cette forêt.

Lewis s’assit sur sa plate-forme pour mieux observer les multiples couleurs des arbres. Ici, le temps ne semblait n’avoir aucun droit. C’était comme si la nature avait gagné la bataille depuis bien longtemps et était venue imposer sa propre loi. Le draginsecte voleta au niveau de la tête de sa maîtresse qui se contenta de siffloter. Au bout de quelques secondes, la pirate s’arrêta, attendant. Rien ne vint. Pas de grenouilles. Ce n’était pas forcément très bon signe…

Mais ça pouvait signifier une bonne partie de jeu aussi.
Hum.

La louve se laisse tomber sur le sol, alors que la plate-forme disparaît. Les feuilles craquent sous ses pattes, mais pourtant ne semblent pas se briser. Ce lieu est intéressant. Vierge de toute présence, de toute odeur. Ah non en fait. Voilà une odeur qu’elle connaît la violette, se tournant vers la nouvelle venue.

« — Qu’est-ce que tu viens faire là, Celle-Qui-Attira-Les-Aviaires ? »

Ils traînaient partout ou quoi les Nakhus ?
Au moins… ce n’était pas lui.
Tant mieux.
Lewis n’était pas encore prête.

(lancé de dé)

En attendant la réponse (attendait-elle réellement Lewis ?), son attention se porte sur un hululement. Un oiseau posé là sur une branche.

Hum, pas très intéressant à manger.

Hum… la curiosité. La pirate observa Celle-Qui-Attira-Les-Aviaires, penchant sa tête sur le côté. Elle ne les comprenait pas les louves, Lewis, parce qu’elle les trouvait par moment trop étranges, trop superflues. Nocera n’aimait guère jouer dans la boue, ni même s’amuser. Eva… Eva était un peu plus normale aux yeux de la mauve, mais elle avait ce côté sage qui la rendait bien trop mature…. Hum… Oui les louves étaient étranges. Beaucoup trop.

La sans-glowstick sourit mystérieusement à son interlocutrice.

« — Trouver compagnon de jeu plus dangereux qu’un ours… »

Beaucoup pus dangereux.
Histoire d’avoir un petit échauffement.
Parce qu’elle en aurait bientôt besoin…

Lewis redresse la tête, avant de s’approcher de la Nakhus du batracien. Celle-Qui-Attira-Les-Aviaires a le réflexe de ne pas la toucher, ni même de trop l’approcher. Une sage décision. Car plus les grenouilles étaient colorée, moins elles étaient inoffensives… La truffe mauve s’approche de l’amphibien.
Des couleurs vives…
Les babines de Lewis s’étirent en un sourire, alors qu’elle laisse de l’air à l’amphibien.

« — Oophaga pumilio… Ne la touches pas celle-ci… »

Ou à tes risques et périls…

(Lancé de dé)

Braise vient s'agiter autour de sa maîtresse, avant de disparaître dans un terrier et de ressortit. Lewis suivit son familier, passant la tête dans le trou assez grand pour sa petite taille. Hum... Il n'y avait rien. Quelque peu déçue, la louve ressortit.

« — Il n'y a rien ici... »

Ça brillait de rouge. La chevalière à la griffe de Lewis, au point qu’elle attarde son regard un instant, pour mieux détailler la forme de l’ours. Hum… Ours-Rouge-Qui-Irradies-La-Force. C’était pour bientôt après tout…

Les oreilles se redressent en entendant la remarque de la Nakhus. Oui, ils étaient bien originaux les vrais noms des grenouilles. Au point qu’on pouvait facilement sy perdre et les confondre. C’était pour cela, qu’il ne valait mieux ne jamais toucher une grenouille sans être certaine qu’elle ne vous ôte la vie, car c’était chose si innocente et aisée pour elle. Sous les yeux de la louve, la petite grenouille disparaît dans les fourrées pour laisser place à plus gros. Bien plus gros.
La pirate observe la silhouette massive, le regard mauvais de la bête, ses défenses suffisamment longues pour vous transpercer sans soucis.

Un sanglier.

Moins gros qu’un ours.
Moins dangereux aux yeux de la louvette.
Mais ferait tout aussi bien l’affaire pour passer ses nerfs.

Alors c’est partie.

(Lancé de dé)

La louvette incline l'avant de son corps avant de bondir sur le dos de l'animal, ses crocs s'enfonçant dans sa chair sans aucune pitié. C'était le moment de danser. Un instant précieux que la louvette appréciait plus que tout. Peut-être que Pierre voudrait s'y joindre... Peut-être pas... Libre à elle.

La pirate se cramponne, ses crocs solidement enfoncés dans la chair, alors que ses griffes trouvent appuies dans le poil de la bête. Ce n’était visiblement pas un grand combattant. Ou peut-être n’avait-il jamais eu à se défendre ? Lewis voit la Nakhus à ses côtés l’atteindre, alors qu’il pousse un énième gémissement. Puis soudain…

Lui aussi entre dans la danse.

Sous ses pattes, la sans-glowstick sent les muscles se contracter alors que d’un coup il balance son flanc contre un tronc pour tenter de décrocher Lewis. Cette dernière lâche prise, le souffle coupé un bref instant. Une légère douleur aux côtés alors qu’elle se relève. Ah ? Il voulait donc jouer Monsieur Bébé porc. La douleur n’est que picotement face à l’excitation qui l’envahit, alors qu’à son tour elle bondit, pour peut-être, une dernière danse.

(Lancé de dé)

Et la mauve gagne.
Les crocs trouvent la gorge, s'enfoncent avant de tirer d'un coup sec. Le goût du sang envahit la gueule de la pirate qui ne lâche sa prise qu'en entendant la bête suffoquer, avant de s'écrouler. La respiration devient progressivement gargouillement, alors le sol se teinte de rouge, venant lécher les pattes de Lewis qui recrache des poils demeurés dans sa gueule avant de se tourner vers la louve ailée.

« — Ce n'était pas assez gros... »

Les babines s'étirent en un sourire, alors que sa queue s'agite.
Ses griffes viennent effleurer les défenses... Hum... peut-être de quoi faire un présent pour le dieu rouge ?
Au moins maintenant pouvaient-ils reprendre leurs recherches.

Les oreilles s’agitent en entendant l’accord de la louve. Les défenses, Lewis pose une patte dessus pour les clamer comme siennes, les teintant de rouge, mais la chair… La louve ne prenait jamais les proies ramenées par les chasseurs Nakhus, pour ne pas puiser dans leurs réserves. Parce qu’elle dormait déjà parmi eux, pour en plus ne pas se permettre de piller le fruit de leur travail.

« — Je n’en prendrais qu’une part, le reste, fais-en ce que tu veux. »

La manger, l’offrir, la transformer. Qu’importe.

Un croassement lui parvint alors qu’elle tourne de nouveau la tête vers la grenouille en fronçant les sourcils. Hum… C’était encore bien louche cette histoire. Habituellement il fallait les embrasser pour qu’elles restent et là…

Mais pas le temps de s’attarder sur la question que Celle-Qui-Attira-Les-Aviaires formula une demande. Perplexe, la mauve se tourne vers elle. L’entraîner ? Comme Lewis avait fait avec Cendres ? Les sourcils se froncent. Non. Il n’y en aurait pas d’autres que p’tit loup. C’était ainsi.
Finalement, la louve hausse les épaules en souriant.

« — Il n’y aucun conseils à donner, l’instinct fait l’essentiel lorsque tu es en mesure de l’écouter. »

(Lancé de dé)

Lewis reporte son attention sur la grenouille, la suit furtivement lorsqu'elle bondit, avant qu'elle ne disparaisse une nouvelle fois dans un terrier. Une fois encore abandonné. Le lieu était-il donc vide ?