Fleur De Saison [clos]

"Il me paraît bien loin l'été
Mes feuilles désséchées
Ne font plus la connexion
Mais qu'a-t-il pu bien arriver
Entre septembre et mai
Je n'fais plus la distinction"

Le soleil commençait tout juste à se lever, et pourtant, c'était la fin de la journée de Dough.
Une fois de plus, on lui avait assigné la mission de surveiller le territoire de nuit, en compagnie d'un autre de ses camarades. Cette fois, aucun événement notable n'était survenu. Une fois sa mission terminée, le disciple d'Aka avait fait le choix, comme souvent, de visiter son Dieu avant d'aller se coucher. Mais quelque-chose vint perturber ses plans.
Ce con s'était paumé.
Il ne savait pas comment : il pensait connaître les Dents de Roc comme sa poche, à force de les arpenter dans tous les sens. Pourtant, c'était un fait : il ne connaissait pas cette clairière. Ou du moins, il ne la reconnaissait pas. Peut-être était-ce l'effet de la fatigue ou encore une facétie des Dieux. Une chose était sûre : il n'avait rien consommé - ça ne lui ressemblait de toutes façons pas, désirant entretenir un corp sain à défaut d'un esprit sain.

Et, étrangement, quelque-chose attira le regard de Dough. "étrangement", parce-que ce n'était certainement pas le genre de choses sur lesquelles il avait l'habitude de s'attarder : cela ne constituait ni la promesse d'un combat, ni une menace imminente… À moins que ? La menace ici n'était-elle pas plus subtile ? Plus… Spirituelle ?

L'Épée avait senti une odeur. Une odeur dont il n'avait plus l'habitude, l'hiver s'étant éternisé, et c'était sans doute pour cela qu'elle était venue titiller ses narines. Il s'agissait d'une odeur florale. Et, effectivement, en adoptant un regard nouveau, un regard qui ne se focalisait pas simplement sur l'utile - à savoir, déterminer où mettre ses pattes et si un autre animal peuplait les environs -, Dough s'aperçut que la clairière qui l'entourait était fleurie de toute part. Il n'y avait pas un endroit où son œil se posait qui ne soit empli de ces tâches colorées agrémentant la verdure.
Il n'avait jamais pris le temps de regarder, Dough. Il n'avait jamais pris le temps de renifler, non plus. Très tôt, on lui avait appris quels indices lui seraient utiles dans la vie, vie qui se résumerait à ses fonctions d'Épée et au combat. Et donc, très vite, il avait appris à omettre les indices superflus. Ceux qui étaient là pour semer le trouble. Ceux qui étaient là pour le mener à l'erreur. Et la grande majorité de sa vie n'avait donc été constituée que d'un grand flou artistique duquel se détachaient les vrais indicateurs utiles, ceux dont il fallait tenir compte pour être un combattant.

"Et si ?"
Peut-être était-ce son récent combat contre Sakura, peut-être était-ce son âge avancé, mais dernièrement il se remettait en question, le Dough. Dernièrement, il se montrait plus ouvert que jamais. Lui qui était pourtant si sûr et si fier de ses convictions. Il s'approcha doucement de l'une de ces fleurs, plongea son museau entre les pétales d'un magenta éclatant, et renifla à plein poumon.

Et une vérité s'imposa à lui : il ne comprenait pas. Il pensait que s'ouvrir à cette expérience nouvelle lui permettrait d'accéder à une autre vérité à laquelle il n'avait jamais prêté attention, qu'il avait omis. Mais tout ce qu'il eut l'opportunité de constater, c'est que quelque-chose lui échappait. Une fois de plus.
Tout comme ces loups qu'il voyait parfois se blottir l'un contre l'autre. Tout comme ces sous-entendus et autre flirts qui se glissaient parfois dans la conversation.
Tout comme son père devenu mère, tout comme Anette et Sheina partageant leur foyer et leur couche, tout comme ce qui avait pu autrefois unir une conseillère Épée à un prêtre d'Aka…
Toutes ces relations avaient un points communs : ce que les autres appelaient "amour". Mais ce sentiment, Dough ne le connaissait pas. Jamais, il n'avait aimé. Il avait ressenti un profond respect pour son père, il connaissait la fraternité, pour ceux de son sang et pour sa meute… Mais l'amour ?
Était-il seulement capable d'aimer ?
Il sembla à Dough que, pour la première fois dans sa vie qui se faisait maintenant longue, il expérimentait la tristesse. Même face au décès de Pepper, sœur et alpha respectée, il n'avait connu qu'un sentiment d'injustice et une rage sans nom, qui avaient fini par flétrir pour finalement s'éteindre. Mais jamais il n'avait eu le cœur si serré, et jamais les larmes ne lui avaient monté aux yeux de la sorte. Dough se détourna de ce vitrail floral et son regard se perdit sur ses pattes. Une larme vint rouler sur sa joue pour finalement venir s'abattre sur le sol.
Il comprenait mieux pourquoi il s'était fermé à toute forme d'appréciation, d'introspection ou de tristesse jusqu'à ce jour.
C'était affreusement douloureux.
Et en même temps, il ne regrettait pas d'avoir goûté à cette saveur nouvelle. Parce-que cela constituait pour lui une nouvelle expérience, le rendait plus fort d'une certaine façon et qu'il ne voulait pas mourir idiot.

Un sourire étira ses babines.
Il devait faire ça plus souvent.

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Chimaera & Ann

The little Mermaid

[Je le place après homeless]

Il s’était levé à l’aube, s’accordant un peu de repos durant sa convalescence, il avait adapté ses horaires à une routine diurne ce qui lui permettait de ne pas fatiguer les panseurs. Lorsque l’un finissait, l’autre commençait à peine d’entamer sa journée, un journée moins chargée qu’à l’habitude puisque dans son état, il n’était question d’aller barboter dans l’eau saline – ou même dans l’eau tout court selon les panseurs. Il regrettait son escapade bien plus pour les restrictions temporaires que pour les plaies qui lui barraient désormais le dos. Le reste, les égratignures diverses et variées n’étaient plus que de lointain souvenir rapidement oublié par cette petite cervelle de piaffe.

Heureusement qu’il n’avait été blessé d’avantages, comment aurait-il pu alors réaliser ses précieux bouquets de fleurs s’il avait du rester alité plus longtemps encore. C’était hors de question, il lui fallait battre la campagne, bouger, chercher des nouvelles fleurs, une nouvelle source d’inspiration peut-être même. Il avait déjà réalisé des peintures, des sculptures, des bouquets pour chacun des dieux présents sur cette partie du continent. Mais il lui devait toujours d’innover. Trouver plus belle fleur encore, celle qui saurait illuminer sa grotte par sa seule présence. Celle-ci, il ne l’avait pas encore trouvé. Alors il la cherchait encore.

Il s’était aventuré en dehors du castel sans se dissimuler aux yeux des passants, sortant par la grande porte, affichant un large sourire aux babines. Il était d’assez bonne humeur, cette journée s’annonçait radieuse, parfaite pour chercher de nouvelles fleurs à ajouter à ses bouquets, même s’il ne mettait pas la patte sur la fleure ultime, toujours pourraient-ils trouver quelques concubines à celle-ci, des fleurs de seconde zone qui pourtant pourrait égayer un peu la pièce. Il portait l’espoir en lui et alla faire le tour des nombreux parterres de fleurs qu’il connaissait jusqu’à présent en commençant par ceux des dents de rocs.

Il s’aventura dont le long d’un chemin rocailleux jusqu’à ce que la pierre soit remplacé par un lit d’épines de pin et que le paysages montagneux, laisse place à des plaines ornées de pics rocheux. Il aimait se trouver sous le couvert de ces arbres, comme lorsqu’il n’était qu’un louveteau.

Une silhouette orangée se détache de l’aurore. Le loup émeraude s’immobilisa, la gueule mi-ouverte et les yeux plissés, tentant d’identifier qui avait osé s’approcher d’un de ses lits de fleur préférés, - un des très nombreux parterre qu’il exploitait parmi tout ceux qui peuplait le territoire -. Qu’est ce qu’il faisait là celui-ci ? Ha, non hein, il n’allait pas lui voler ses fleurs. Le mâle un peu plus jeune que l’autre coucha ses oreilles sur son crâne, celles-ci se trouvèrent dissimulées sous la masse de cheveux qui le caractérisait jusqu’à présent.

C’est calmement qu’il s’avança dos au vent, ne dissimulant sa présente que par l’infini précaution dont il faisait preuve lorsqu’il usait d’une démarche plus délicate encore qu’au naturel. En silence, il traque, mais laisse son odeur de fleur se diffuser comme pour annoncer son arrivée. Il était ici, il était fier et il ne voulait pas que l’on touche à ses fleurs alors, il se décida à s’exprimer sans agressivité car cela ne faisait pas parti de sa personnalité.

« Alors, comme ça, on s’intéresse aux fleurs maintenant. » Se mit-il à taquiner le vieux mâle, un sourire aux lèvres. Il le contourna sans perdre ce sourire qui dessinait les courbes de son visage d’éphèbe.

« Je pensais que les grand guerrier n’avait pas de temps à perdre avec des fleurs. »

Il aurait aimé lui dire simplement de laisser SES fleurs tranquilles, mais il n’était pas né avec cette impulsivité débordante qui caractérisait ses sœurs. Avant, il devait s’assurer que ses intentions non louable au sujet de ses précieuses plantes. Pas question qu’un nouveau parterre de fleurs deviennent le terrain de jeu d’un de ces rustres guerriers épées sans cervelle. Le pêcheur se pencha au dessus des fleurs, inhalant leur parfum sucré. Il contourna encore, alla inspecter chaque fleur, chaque pétale, une fois qu’il eut constaté que toutes étaient en bon état, que rien n’était piétiné, il lâcha un soupire de soulagement.

L'odeur de fleur étant déjà bien présente, et l'odorat de Dough commençant à se fatiguer avec la vieillesse, il n'eut pas le luxe de sentir son camarade arriver. Par contre, il l'entendit. Le sol couvert d'épines de pins et autres brindilles avait révélé la présence de l'autre loup. L'Épée se détourna, doucement. Ce personnage aurait l'avantage de le trouver dans de bonnes dispositions, chose peu courante. Après tout, l'aîné avait dû s'illustrer avant de gagner sa réputation de vieux ronchon.

Il était là. Il le regardait. Cet Etelkru que Dough n'avait jamais remarqué - comme bien d'autres choses. Il faut dire que l'Épée ne faisait pas grand cas de ses comparses. Il ne connaissait le nom que de peu d'entre eux, n'entretenaient que peu de relations. Il vivait en bon soldat, dans sa caserne, sous les ordres de ses alphas.

Et déjà ses bons sentiments s'envolaient. Si l'autre mâle ne s'était pas approché, il se serait très certainement vu demander s'il ne voulait pas le portrait du rouquin. Heureusement pour l'inconnu, il se montra actif dans la rencontre, initiant l'interaction. Et il se permettait bien des familiarités.
« Alors, comme ça, on s’intéresse aux fleurs maintenant. »
« Je pensais que les grand guerrier n’avait pas de temps à perdre avec des fleurs. »
Il aurait pu se montrer agacé, le Dough. Mais non. Aujourd'hui, il n'avait pas envie de coller à cette réputation qui le précédait. Même si, malgré lui, et par force de l'habitude, c'est en grognant qu'il répondit :
"Faut croire qu'j'suis pas qu'un grand guerrier."
Voilà que le disciple rouge se montrait philosophe.

Et d'ailleurs, l'autre semblait s'y intéresser de très près, aux fleurs. Plus qu'à son interlocuteur, à vrai dire. Alors, quitte à poursuivre sur sa lancée, Dough tenta de pousser le raisonnement plus loin - comme quoi tout arrive :
"Es'qu'ça veut dire qu'toi, t'es pas un grand guerrier ?"
Cette fois, pas de grognement. Au contraire, ce bref instant de réflexion lui avait donné un air plus détendu, voir presque curieux - comme quoi, tout arrive.

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Chimaera & Ann

The little Mermaid

Le loup couleur vert d’eau contourne son confrère, avec grâce, il l’évite, redressant bien haut le museau. Car il est quelque peu fier le fil de feu kalachnikov, mais il est aussi subtil et épineux. Il avance parmi les fleurs, détourne son regard du guerrier pour le plonger dans le parterre fleuri. Elles étaient intactes que de soulagements dans le cœur de l’etelkru vert.

Il tarde un peu à lui apporter réponse, semble l’ignorer, ne pas l’avoir entendu. Mais il finit tout de même par susurrer comme un aveux. D’une voix paisible, au se mouvant dans les apparences efféminées.

« Je n’ai pas la prétention de me faire passer pour un guerrier -plus aujourd’hui du moins-, encore moins de me conduire en héros, je n’en ai ni la carrure, ni l’audace. »

Il n’était ni son père, ni sa mère et ne partageait avec ses sœurs que quelques teintes colorées de vert et une chevelure ébène. Il avait bien du se rendre à l’évidence, il faisait un bouclier lamentable et s’était dégonflé lorsqu’il avait fallu accompagner Saqqarah au front, par sa faute -peut-être-, par les conséquences de ses choix, il n’était jamais revenu. Piètre guerrier qui abandonne son ami, piètre guerrier qui ne se soumet à aucune allégeance et à aucun dieu faute de choix.

Il se penche plus bas encore, frôle de son museau les fleurs dont il hume les multiples parfums. Le printemps, c’était si bon. Il aimait particulièrement cette saison pendant laquelle la nature reprenait vie peu à peu, lui enfant de l’hiver qui n’avait pu découvrir sa vocation qu’avec l’arrivée de la belle saison.

« Quitte à choisir, je préfère soigner les fleurs que lécher mes propres plaies. »

Il hausse les épaules, louvoie jusqu’au loup abandonnant les fleurs.

« Que veux-tu, on est comme on naît. On ne se refait pas, mon truc c’est la natation et les bouquets de fleurs, je vous laisse les grandes batailles et la chasse aux solitaires. »

Bon, visiblement, l'autre avait pas envie de causer, puisqu'il s'enterra dans le silence, le pif collé au fleurs. Enfin, ça donna l'occasion à Dough de regarder son comparse. Et le rouquin avait l'impression que celui-ci dansait plus qu'autre chose. C'était assez particulier. Et ça lui foutait le doute.
L'oreille gauche de l'Épée s'agita à plusieurs reprises. Il était parti du principe qu'il avait à faire à un mâle, mais… Pas si sûr, en fait. Et la prochaine réplique ne fit que creuser le doute, plus par la sonorité de la voix que par les propos en eux-mêmes.
« Je n’ai pas la prétention de me faire passer pour un guerrier -plus aujourd’hui du moins-, encore moins de me conduire en héros, je n’en ai ni la carrure, ni l’audace. »
Bon. Il semblait s'exprimer au masculin, pourtant. Ou alors, c'était juste une façon d'exprimer une généralité ? Comme le pluriel qui devient masculin ? Allez savoir…
Sans le vouloir, l'Épée adressait maintenant un regard plissé à son interlocuteur. Il était perplexe, et pour cause, c'était bien la première fois qu'il se trouvait dans une telle situation.

« Quitte à choisir, je préfère soigner les fleurs que lécher mes propres plaies. »

Le loup s'approcha de Dough, d'une démarche toujours aussi fluide. Un court instant, il ne put s'empêcher d'y voir un disciple de Kiro. Pourtant, il ne distinguait aucune lueur jaune sur l'Etelkru qui lui faisait face.

« Que veux-tu, on est comme on naît. On ne se refait pas, mon truc c’est la natation et les bouquets de fleurs, je vous laisse les grandes batailles et la chasse aux solitaires. »
Le disciple rouge ne pouvait pas vraiment se targuer d'avoir suivi, trop focalisé à essayer de savoir à qui il avait à faire. Il s'aperçut toutefois que c'était sans doute son tour de paroles, et s'efforça donc de reprendre une attitude neutre, pour finalement hausser les épaules.
"Moi ça m'va" se contenta-t-il de répondre sur la base de la dernière phrase. C'est vrai, après tout, si ça faisait plus de baston pour lui, il était preneur…

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Chimaera & Ann

The little Mermaid

« Tant mieux alors ~ »

Il y avait des choses qui n’étaient pas prêtes de changer. Les guerriers n’étaient pas bien causants, tout dans les muscles et pas grand-chose dans la caboche. C’est à peine s’ils parvenaient à rester concentré sur une conversation. À vrai dire, le loup vert n’était pas surpris que l’autre n’articule que quelques mots en guise de réponse. Ils étaient décidément tous les mêmes. Un sourire s’esquissa sur les babines du loup aux longs cheveux bruns, il était peut-être pas des plus intelligents, mais il aimait bien tenir une conversation digne de ce nom, et là, ça n’avait pas l’air gagné.

Cependant le fil de feu kalachnikov devait s’avouer mauvais perdant. Observant le mâle de ses yeux émeraudes, il tenta de le jauger, le mâle n’allait pas s’en sortir si facilement et s’extirper de la conversation après un « Moi ça m’va », ce n’était pas suffisamment. Le bleu coucha ses oreilles, prenant un air plus sérieux l’espace d’une seconde. Il se demandait bien ce que pouvait faire ici son « aîné ». De toute évidence, il n’était pas entrain de participer à la patrouille du matin, il était seul paumé au milieu d’un jardin sauvage, c’était plutôt inhabituel pour un guerrier.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu t’intéresses aux fleurs ? Tu cherches une reconversion après tes années de loyaux services ? Tu veux prendre ta retraite, hein ? Tu veux te mettre au vert ?»

Taquin, il lui assène même un petit coup d’épaule. Aller, il allait pas faire la gueule comme ça toute la mâtiné, le papy, il allait bien délier sa langue le vieux. Il n’était pas question qu’il s’en sorte si facilement. S’il ne finissait pas par parler, il allait peut-être même tenter peut-être de le cuisiner. Il réfléchit, cherches qu’est-ce qui pouvait faire flancher un honorable guerrier … Il en avait une petite idée tout de même, mais il préférais l’entendre dire plutôt que l’accuser.

« Aller raconte, qu’est-ce que peux tracasser un vieux comme toi ? »

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« Tant mieux alors ~ »

Sa réponse passe-partout avait visiblement eut l'effet escompté : à savoir camoufler son absence d'attention pour ce que son interlocuteur avait bien pu lui raconter. Intention somme toute intéressante, puisque le guerrier n'avait généralement aucun égard envers les autres, et ne s'esquintait donc pas à user de ce genre de malices. Il faut croire qu'il avait été pris de court, sur ce coup-là.

Mais il sembla à Dough que l'inconnu ne se contenterait pas de réponses à demi-mots - il fallait savoir, c'était lui qui avait mis des plombes à répondre aussi. Il jaugeait maintenant l'Épée, et celui-ci attendait sa sentence d'un regard impassible. Et enfin, le couperet tomba.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu t’intéresses aux fleurs ? Tu cherches une reconversion après tes années de loyaux services ? Tu veux prendre ta retraite, hein ? Tu veux te mettre au vert ?»

Mais qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre ? Le disciple d'Aka leva les yeux au ciel. Et, lorsque l'autre Etelkru vint le taquiner d'un coup d'épaule, il lâcha instinctivement un grognement. Il commençait à le chauffer, cet énergumène. Le regard bleuté se fit accusateur pour venir se poser sur son interlocuteur, qui n'en finissait plus de parler.

« Aller raconte, qu’est-ce que peux tracasser un vieux comme toi ? »

La patience de Dough avait des limites.
"Vieux ! Z'avez qu'ce mot à la gueule, bordel !"
Il n'avait pas honte de son âge, le rouquin, mais il commençait à en avoir plein le cul que ce soit ramené en permanence sur le tapis. Est-ce que lui passait son temps à rappeler leurs jeunesses aux autres ? Non ! Tout au plus le pensait-il.
N'y tenant plus, il se jeta sur le loup sans glowstick avec l'intention de l'immobiliser et de lui faire ravaler sa salive. Il lui tomba donc en plein sur le rable, plaquant l'une des pattes antérieures du brun derrière son dos. Grondant, l'aîné approcha sa gueule de l'oreille à son immédiate proximité.
"J'vais t'répondr', ptit merdeux ! J'me suis paumé, OK ?! Et j'ai vu des fleurs, là ! Rien d'plus ! La retrait', j'y compte pas, puisqu'que j'compte mourir au combat comme un ptain d'guerrier ! Tu m'entends ?"
Et avec sa dernière question - somme toute rhétorique - il tira légèrement sur la patte qu'il maintenait fermement, histoire de créer une légère douleur chez sa victime.
"D'aut' questions ?"

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ft. Chimaera & Ann

Fleur de saison

10 pv

Gloup.
La surprise ne lui offrit aucune esquive. Tout au plus s’en était-il mordu la langue.
Si de carrure il était plutôt grand le loup vert, il n’était que de fourrure composé, bien plus lourd, il fut fauché par le rouquin, se retrouvant à plat. L’épaule, le dos lui brûle, s’éveille les douleurs récente de l’affrontement au manoir, des douleurs connues, reconnues, il aurait p’être du rester tranquille finalement, ce n’était pas une bonne journée pour sortir de sa caverne. Se tord, gesticule, comme une anguille s’extirpe, difficilement, mais glisse en repoussant l’autre d’un mouvement de patte doux et appuyé.

« Laisses-moi tranquille »

Le pelage se hérisse tout le long du dos. Ce n’est que banale tentative d’intimidation réflexe.

« C’est quoi ton problème, Mec, sérieusement ? J’faisais que te taquiner fallait pas le prendre au premier degré. »

ça lui apprendra à essayer d’être sympa. Avec des loups vieux-jeux. Car il n’en pensait pas moins à présent.

Tous des brutes ici…
Les oreilles se plaquent sur le crâne, les boucles glissent contre son visage d’éphèbe. Il aurait pu pleurer, mais ravale ses larmes dans un sanglot muet, il n’en valait pas la peine.
Tous aussi stupide les uns que les autres.
Aucune sensibilité, aucune empathie, chez chacun d’eux, sauf chez lui. Il comprenait pourquoi certains avaient décidé de s’enfuit, partir pour une nouvelle vie ailleurs. Pourquoi son ami empathe l’avait laissé pour une autre vie, sans rien dire.

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'PC AGI - Esquive' :
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L'autre parvint à quitter la position dans laquelle Dough l'avait immobilisé alors que ce dernier relâchait sa prise. Une fois que l'Épée eut reposé ses antérieurs au sol, il se contenta d'adresser un regard dédaigneux à l'autre Etelkru. Il espérait que celui-ci aurait retenu la leçon : à savoir ne pas manquer de respect à ses aînés, d'autant plus quand ceux-ci avaient l'avantage d'avoir mené une vie de guerrier.
« Laisses-moi tranquille »
Dough afficha un sourire mauvais. Ce que son interlocuteur demandait, il l'obtiendrait. Le rouquin avait de toutes façons mieux à faire que d'apprendre la vie à des idiots : comme retrouver son chemin vers le temple d'Aka, par exemple. Il passa à côté de sa rencontre dans une tentative de rebrousser chemin, quand la voix du brun parvint jusqu'à ses oreilles.
« C’est quoi ton problème, Mec, sérieusement ? J’faisais que te taquiner fallait pas le prendre au premier degré. »
L'Épée prit la peine de se retourner pour adresser un regard noir à celui qui venait de parler.
"C'tait pas drôle."
Il ne s'estimait pas dépourvu d'humour. Pourtant, là, l'autre con lui avait bien couru sur le haricot. À ce compte-là, lui aussi aurait pu dire qu'il l'avait attaqué pour déconner. Mais ce n'était pas le cas. Et, à son sens, il se devait de revendiquer ses choix, d'autant plus en l'absence de regret.

Et de lui tourner le dos, sans crainte, pour tenter de retrouver des terres plus familières.

Codage par Libella sur Graphiorum

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