Première escapade | Freya

Le louve aux longs cheveux bruns avait changer depuis qu’elle était revenue ici, elle apparaissait grandie, bien plus active et utile à son clan qu’au paravent. Le goût du voyage n’avait pas encore pris le dessus sur son envie d’apporter son aide aux siens, alors elle s’était fait présente pour les autres autant qu’elle l’avait pu, comme pour rattraper le temps perdu à explorer les terres du sud. Pourtant, elle ne se sentait nullement coupable de son absence, elle était heureuse de pouvoir partager ses expériences nouvelles et ses rencontres.

Des nouveaux liens qu’elle voulait protéger.
Elle rentrait tard d’une balade nocturne au clair de lune, profitant de la fraîcheur des nuits contrant l’accablante chaleur du jour. Elle était heureuse de pouvoir profiter des quelques lueurs offertes par la lune pour pouvoir simplement marcher et profiter de dame nature. Elle aimait tout ce qu’elle faisait et tout ce qu’elle voyait. Elle aimait ces gens comme si tous avaient été de sa famille. Et cela emplissait son cœur de chaleur. Mais il fallait bien rentrer un jour, aller sombrer dans le sommeil pour se lever un jour nouveau, alors elle avait regagné le chemin du sanctuaire et en avait franchit les portes sans aucune précaution.

Braquant dans l’entrée avec maladresse, elle n’avait pas prévu la bestiole ronde et pelucheuse qui lui barrerait la route et roulerait sur le fessier d’un seul coup de patte. La louve s’immobilisa d’un seul coup, penchant la tête jusqu’à se mettre à hauteur de la boule de poil.

« Oh, désolée. Tu ne t’es pas fait mal au moins ? »

Lorsque le louveteau tenta d’attraper ses oreilles, la louve se coucha au sol, se laissant glisser à sa hauteur et agita ses oreilles. Comme c’était amusant ! Bien loin de lui faire mal, les crocs du petit n’étant pas encore très aiguisé.

La louve aux roses s’immobilisa lorsque le petit lui grimpa sur la truffe embarrassée un peu et amusée ensuite. Elle garda le silence un moment afin de ne pas lea faire tomber en s’agitant. Puis à un moment donné, elle redressa doucement la tête, poussant le petit d’un mouvement de museau.

« Tu es un des petits d’Ajani, n’est ce pas ? Tu ne parles pas encore ? Tu as perdu ta langue ? Tu l’as donné au chat » Elle sourit, ricane chaleureusement.

Il était certain qu’il s’agissait bien d’un petit d’Ajani, la louve ne pouvait se tromper.
« oh, non, elle est toujours là ta langue. » La louve penche la tête, les yeux clos, lui offre un doux sourire avant de rouvrir les yeux, ses deux prunelles jaunes braquées sur lui, amusée. Sa propre queue bat la mesure derrière elle. Elle comprend qu’iel ne parle pas très bien encore, que tout ces mots, c’est encore bien compliqué pour un si petit louveteau.

« Oui, c’est une belle fleur, hein ? C’est une rose et elle est rouge, elle symbolise l’amour. Tu comprends ça ? L’amour  ?  Comme quand papa ou maman te dit qu’ils t’aiment fort ?»

Peut-être était-ce encore un peu compliqué pour une si petite tête blonde -ou brune - ? Pourtant, la louve y mettait du sien, elle articulait doucement chaque mot, chaque parole avec de multiples précautions et un calme à toute épreuve. Mais ce n’était pas bien important qu’iel ne saisissent pas tout, iel avait bien du temps pour ça. Alors d’un coup de museau, elle le fit basculer et d’une lèche, lui mouilla du ventre jusqu’au museau. Affectueuse.

Les grattouilles et les chatouilles ne semblent pas lui convenir au petit.
En voici un de chenapan, qui s’agite et gronde contre une grande louve, il n’avait pas froid aux yeux, c’était certain. Cela ne manquait pas de l’amuser elle, la grande louve aux roses qui posa une de ses grandes pattes sur le jeune, doucement, lui caresse la tête de ses coussinets. Elle ne craint pas les crocs petits et jeunes, bien qu’aiguisés comme des aiguilles. Elle se montre patiente, invite au calme.

« Allons doucement petite chose. »

De nouveau sourires, elle multiplie les éclats de joie.
« Comme toutes les fleurs, on en trouve dans le jardin, mais aussi dans la nature parfois, elles sont alors plus difficiles à trouver. »

« Tu en veux une ? »

La louve se secoue l’encolure, tourne la tête, de bout des dents d’une rose sans épine, elle se saisit, puis la pose devant le louveteau.

« Tu peux la garder si tu le souhaites. »

Cela suffira à se faire pardonner ?

Iel lea menace encore, donne de la voix et la louve se contente de plisser les yeux et de sourire de manière tout à faire innocente. Iel fait preuve d’un fort caractère déjà, le.a jouvenceau.elle , mais rien pour intimider la louve bien plus âgée. Tout au plus, la voici attendrie d’avantage. Elle maladroite d’avantage avec ses grosses pattes, agite d’avantage l’égo. Cependant, l’offrande fit effet escompté. Les grondements ne furent plus, le calme revint.

La louve pencha doucement la tête sur le côté, l’observant de nouveau sous un angle un peu différent, son sourire, ne la quitte jamais, s’il efface parfois, s’altère un instant, le temps d’un battement de cils, toujours il réapparaît. Rien de plus émouvant que la joie d’un enfant. Elle aimerait graver ces images en elle, cet émoi positif qui la saisit.

« De rien, petit cœur. »

La louve sourit de enfantillage du louveteau dont la tête devait tourner autant qu’une toupie après s’être efforcé ainsi de chasser sa propre queue. D’une patte la louve étouffa ses rires. Avant de l’aider à se redresser d’un coup de coussinet, redressant au passage la fleur qui ornait maintenant les cheveux du louveteau.

« Je m’appelle Freya. » La louve plissa les yeux, sourit à nouveau, allongé sur le ventre devant le louveteau tandis que sa propre queue battait la chamade derrière elle.  

« Nym’ et bien enchantée. »

Cela faisait déjà un moment qu’ils encombraient tout deux le couloir.

« Ne crois-tu pas qu’il serait temps de retrouver tes parents, jeune loup ?»