Labyrinthe | Nocera

Nymeria

Il s’était enfui pour aller dehors de nouveau. La dernière fois, il avait suivi Eli, et ils étaient allés sur la plage. Ça avait été si cool. Il voulait recommencer, et cette fois-ci, aller nager. Il ne savait pas encore faire, mais il n’avait pas peur.
Cependant, il avait pris un mauvais détour dans le dédale, et couleurs parsemés de mousse et de plantes brillantes se ressemblaient tous. Il avait soupiré d’abord, et retroussé son chemin, en espérant trouver un coin qui lui était familier. Mais rien ne lui rappelait quelque chose. La mousse pareille partout. Les murs pareils aussi. Il commença à paniquer, et à courir dans les couloirs en essayant de pas s’éloigner de l’axe qu’il avait pris au début. Un mauvais tour plus tard, il était complètement perdu.
La peur lui tirailla les tripes, et immédiatement, de grosses larmes commencèrent à couler de ses yeux, sans pour autant qu’il puisse y faire quelque chose. Sa truffe se bouchait, et les larmes ne tarissaient pas peu importe qu’il se frotte les yeux avec ses pattes. Il finit par se redresser, décidant d’ignorer les larmes et décida de reprendre un chemin pour chercher la sortie, pleurant toujours très fort.

Si on ne le retrouvait pas, est ce qu’il allait mourir ici ? Est-ce qu’il avait vu sa famille pour la dernière fois ce matin ? Son jumeau ? Son papa ? Sa maman ? Les larmes se firent encore plus lourdes, mais cette fois ci, c’était plus attendu. Il continuait à marcher quand même, regardant ses pattes, la lumière des plantes phosphorescentes l’illuminant lorsqu’il passait à côté.

[Pas beaucoup d'incidence mais je place l'instant avant qu'elle aille voir Mido, donc avant le spino aussi-]

Labyrinthe.

Il y a des chemins complexes.
Littéraux comme figurés.

Quand des âmes se perdent entre les murs moussus habillés de champignons lumineux, Nocera se perd avec l'idée de l'embarcation. Plus elle y pense, mais plus une barque semble impratique. Avec la profondeur variable des torrents sans compter les remous et les roches il semble probable que le fond éclate. Les autres ne se moquent pas de blessures potentielles par immenses échardes. Solution il faut donc trouver. Quelque chose qui permet de flotter à la créature et laisser le courant l'emporter de la même manière qu'un bateau...

Elle se retrouve coupée pour l'instant, il y a un bruit.
Si ses oreilles et souvenirs ne la trompent pas, il s'agit là d'un son familier pour une mère : des pleurs d'enfants. Alerte, les oreilles bien en avant elle accélère le pas pour trouver la source du bruit. Pour avoir félicité son amie pour la naissance encore qualifiable de récente, elle sait qu'il n'y a que deux jeunes actuellement. Elle ne s'exclue pas la possibilité d'un jeune solitaire trop curieux cependant.

Elle découvre la première option.
L'enfant le plus sombre parmi tous ceux d'Eva, qui galope les joues pleines de larmes. Nocera comprend vite la situation. Elle fait simple halte pas trop loin de Nymeria et se donne l'air le plus serein et avenant possible : projeter de l'assurance aide à calmer la jeunesse. Puis elle fait ce qu'elle sait faire de mieux.
Dispenser du savoir.

"Suis toujours le mur de droite, le temps de mémoriser."

Pas d'îlots dans leur dédale pour rendre inefficace la méthode. Elle parle par experience, car dieux seuls savent combien de fois elle s'en est servie, les premiers temps de son arrivée chez les Nakhus.

Nymeria

Alors qu’iel trotte, le regard flou de larmes, soudain, une tâche de couleur dans le noir apparaît devant lui. Iel lève la tête. C’est une Nakhu, mais iel ne connait pas son nom, son odeur est celle de du clan, mélangée à quelque chose de sucré. C’est une dame.
Iel s’arrête dans ses pas, la surprise calmant ses larmes, et pendant un instant, iel la regarde, elle le regarde. Iel écoute les instructions, puis soulève une patte avant après l’autre, essayant de se rappeler laquelle iel préfère utiliser pour se gratter, pour identifier la droite. Puis, dès que c’est fait, iel trouve le mur à sa droite, et commence à le suivre, faisant confiance à la grande rosée. Iel suit la paroi rocheuse sur de longs mètres, les plantes se ressemblant toutes, les mousses toutes pareilles… Mais soudain, iel remarque une plante brillante jaune, qu’il a déjà vu. Iel s’arrêta, iel la regarda, et regarda dans les deux chemins qui ou bifurquait le chemin juste après. Celle de droite menait nulle part -iel en avait déjà fait le tour-, cependant, celle de gauche peut être que oui. Iel rentra dedans, prit la première à droite, et arriva à un cul de sac. Iel rebroussa son chemin, et prit celle de droite, et enfin une légère brise caressa sa truffe. L’air frais, la sortie !

Iel se laissa guider par les odeurs de l’herbe, et soudain, se retrouva face à la sortie du dédale. Le monde inconnu se déroula devant lui, une étendue de vert, d’arbres, de montagnes, et de choses qu’iel n’avait toujours pas exploré. Ses yeux dorés sont emplis d’émerveillement, et il se retourne vers la louve Nakhu, un sourire sur les babines.

« Merci ma-da-me » épelle t'il non sans difficulté.

Labyrinthe.

À suivre derrière elle peut voir les larmes cesser de couler.

L'espoir même se glisse à nouveau sur les traits ; cela lui suffit même si elle apprécie le remerciement. Satisfaite que l'astuce ai fonctionné, elle dépasse assez simplement le corps jeune, prête à retourner à ses réflexions. Il y a encore beaucoup à faire pour finaliser son idée et savoir quoi collecter...

Elle s'arrête quand même.
Se retourne vers Nymeria un sourcil relevé, car quelque chose la taraude désormais. La portée ne date effectivement d'il n'y a pas très longtemps, et connaissant Eva... elle n'est pas sûre que cette dernière laisse tout à fait encore laisser trainer ses derniers bambins, bien malgré son éducation plutôt libre. Peut-être Ajani même aurait-il une objection pour que, si tôt, ses cadets s'en aille ainsi gambader.

"As-tu l'autorisation de tes parents, pour sortir ?"

Elle toise, elle a déjà recadré Ruine, et n'aura aucun scrupule à escorter droit dans la tanière la petite boule de suie en face d'elle.

Nymeria

Ah. C’était un problème ça. Effectivement iel n’avait pas vraiment le droit. Cependant, à part un léger sursaut de ses oreilles iel ne montra pas ce dilemme interne.

« Oui ! » dit-iel de sa petite voix aigüe, en descendant les marches pour passer à côté de Nocera, et se rapproche du but : l’inconnu.
Iel passe sous le museau et le regard aiguisé de la disciple de Mido, en sentant le poids lourd du discernement sur ses épaules. Iel redressa la tête pour la regarder dans les yeux et sourit, confiant.

« P’pa a dit oui ! »
Ce n’était carrément pas vrai, mais iel savait d’expérience que peu de loups remettaient en question le jugement de son papa, alors il avait bien décidé d’en tirer ses propres avantages. Iel sentait cependant que ça passait bif bof. La louve avait pas l’air aussi naïve et arrangeante que les autres qu’iel avait rencontré.

« Mé … mé il a dit qu’il préféré que je soi accompagné » maugréa-iel, en baissant la tête pour cacher son léger sourire. C’était sûr, si iel évoquait quelque chose qui le condamnait qu’à moitié, elle le croirait. En plus, ça, c’était vrai, ses parents l’avaient laissé sortir accompagné d’un adulte plusieurs fois.

« Est c’ke vous pourrez m’accompagné sivouplé ? Je voulé voir la mer. » demanda-iel, relevant les yeux l’air un peu timide.
Est-ce que la feinte marcherait ?

Labyrinthe.

La jeunesse qui porte.
Qui laisse penser que l'on peut tromper son petit monde, ou au moins obtenir quelques faveurs des adultes. Un petit détour de la réalité sans gravité, un simple moyen pour un but à ses yeux sans doutes. Nocera a pour elle l'expérience et la logique, il n'est pas dur alors de voir cette façon de baisser la tête et ce petit rictus. Le tout laisse filer la fourberie.

C'est la politesse certaine qui suit qui la fait retenir la remontrance directe.
La sincérité accompagné de sa politesse l'emmènera bien plus loin qu'une langue qui fait un passe-passe avec les règles. Elle approche son visage à hauteur du sien la tête légèrement penchée. Elle réside à mi-chemin entre le jugement et le détachement. Son murmure est indifférent.

"Je ne te crois pas."

Elle lève une patte et marche autour de Nyméria. Puis au-dessus d'iel, petite chose désormais dans la prison de sa silhouette longiligne. Ou sa protection, selon les points de vue.

Ses yeux scannent la réaction, une certaine curiosité en elle. Que va faire l'enfant, face à une réaction qui n'est pas celle escomptée ? Nier, avouer, éluder, négocier ?

Nymeria

Non d’un écureuil voilà qu’elle ne le croyait pas. Elle vient se positionner au-dessus d’iel, et iel lève les yeux vers elle. Comment la faire plier ? Peut être à l’usure ? Iel pourrait admettre et rentrer à la maison, puis lui redemander un jour où elle serait là. Meh, il faudrait rentrer, et iel avait décidé qu’iel sortait aujourd’hui. Une louve dans son chemin ne l’arrêterait pas !

« Vou zette trèèèèès grande ! » dit-iel avec un grand sourire exagéré en regardant vers elle. Pas autant que maman, qui elle était la plus grande ! Papa il était grand aussi, alors iel serait sans doute un.e grand loup.ve plus tard aussi !

« S’il vou plé on peut aller à la plaaaage ? »

Et un dernier compliment pour transformer la demander en quelque chose de gentil et mignon peut être ? Iel allait dire qu’elle avait de beaux cheveux, quand iel remarqua quelque chose de bizarre. Elle avait un collier qui brillait la lumière -comme Papa !- mais il brillait en vers -pas comme Papa-.
Son regard se fit d’exagérément pipou en curieux, puis en intrigué, puis en confus. Iel regarda le collier et fronça ce qui lui servait de sourcils. Iel s’avança et se redressa sur ses pattes arrières pour regarder de plus près, en appuyant ses pattes avait sur une grande patte de la louve.
Puis iel rencontra son regard.

« Vert ? »

[Elle a pas encore son glowstick dans ce RP, comme précisé plus haut :D Du coup j'élude ce bout là désolé ToT]

Labyrinthe.

Un entre-deux, donc.

Elle observe sa stratégie. Sa petite pirouette pour éluder avec un compliment qui pourrait détourner l'attention et ceci fait, ré-établir la demande avec un joli masque d'innocence. Aussi élaboré qu'un enfant de son âge puisse faire. Au moins n'est-ce pas un caprice, alors Nocera ne fait pas encore de remontrance. Elle a plutôt envie de pousser, sa curiosité par encore pleinement satisfaite.

"Non."

Le même ton indifférent et sa queue flottant s'enroule autour d'iel, ses pattes se resserrent comme un étau pour empêcher toute fuite. Elle approche sa tête de celle de Nymeria, les yeux rapidement dans les siens sans qu'ils ne restent assez longtemps pour déclencher le cauchemar.

"Sais-tu ce qu'on raconte à propos du Dédale et des enfants désobéissants ?"

Elle laisse danser sa voix suffisamment pour indiquer la fantaisie d'une telle question. Pousser, jouer un peu. Laisser une chance, aussi petite soit-elle, à l'âme qui déjà veut entourlouper de choisir un peu plus sa voie : s'amener à la vérité, ou continuer d'essayer face à elle d'obtenir son souhait.

Peut-être sera-t-elle magnanime, selon comment les choses se passent.

Nymeria

En vérité, iel ne savait pas, alors iel proposa :
« On lé pends et on lé donne à mangé à la mousse ? » demanda-iel avec un air curieux. Est-ce qu’iel avait raison ?
Iel s’était assis, déprimé. Iel allait pas pouvoir aller à la plage, ça devenait de plus en plus sur, mais iel voulait vraiment vraiment y aller ! Iel baissa ses oreilles et commença à bouder. Iel aimait pas cette dame. Elle l’avait sorti du dédale pour le mettre dans un pire labyrinthe : celui des mensonges et de la malice. Iel s’en sortait pas.

« Il faut faire quoi pour pouvoir allé à la plaj ? » demanda-iel soudain en redressant la tête.
Un deal peut être ? Serait-il possible de négocier des conditions pour faire ce qu’iel voulait, tout en remplissant les conditions que la louve grande rose semblait trouver insuffisantes ?

Labyrinthe.

Pas de peur, un peu de curiosité, un soupçon de déception.

Nocera manque de rire à la proposition ; la mousse est vorace ici et se développe très bien, elle peut voir d'où vient l'idée dans le jeune esprit de Nymeria. Elle ne regrette même pas de ne point l'avoir effrayé avec cette question, ou ne se sent pas même déçue qu'iel ai loupé le mensonge. Avec un sourire esquissé sur son visage elle penche la tête.

"On raconte qu'ils se perdent et ne revoient jamais leurs parents. Mais peut-être que c'est la mousse qui les fait disparaître, qui sait ?"

Son ton ne cache plus rien de la boutade, peut-être que l'enfant pourra s'en rendre compte désormais. À la seconde question, elle se fait sincère cette fois. Elle n'a plus de raisons de cacher ce qu'elle pense, ou ce qu'il faut faire à ses yeux pour obtenir ce qu'iel souhaite.

"Aller réellement demander à tes parents, moi à tes côtés ?"

Elle libère sa sorte d'emprise en se déplaçant sur sa gauche désormais. Un sourcil arqué, elle continue.

"Ce n'est pas aller à la plage ou non qui pose soucis. C'est plutôt ta sécurité, qu'ils sachent où tu es, avec qui. Tu ne voudrais pas qu'ils s'inquiètent pour rien alors que tu vas bien et te gronde, ou au contraire si tu as un soucis, ne sachent pas où tu es et ne pas avoir leur aide, hm ?"

Avec sa petite taille et son manque d'expérience. Nocera se souvient de cette impuissance, bien contente d'avoir été récupérée par Quartz, protégée par Maman, et au sein d'un meute. De toute son enfance, elle n'a jamais plus manqué de dire où elle et Sobieski pouvaient aller. Elle contemple une seconde le ciel en prière silencieuse pour Anastasia, Edmound et Quartz.

Puis repasse son attention sur Nym', prête à lea suivre selon sa décision.

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