Sur la route

Sur la route

Allons-y.
Sur la route, Nocera reçoit les paroles d'Ajani. Yurai et Mido ont parlé à l'église, il y aura un Oracle vert quand ils se rendront au temple de Mido. La nouvelle est un peu surprenante, et d'un côté compréhensible. Deux dieux, deux représentants... Mais la vision qu'elle avait eu en revenant de son épreuve ? Mh. Ils verraient bien en s'y rendant.

Après cela, elle pense qu'il est grand temps de transmettre ce qui a été constaté. Alors dans le Lien, un peu avant de rallier leur frontière pour aller trouver l'église, vers Lestat, Kerguelen et Ajani, Nocera annonce mentalement.

`Nous avons trouvé l'endroit. C'était un rituel avec deux sacrifices pour apporter quelque chose à une louvette. Je suppose que ce sont leurs âmes, et que la petite est celle qui a percé le voile. Lui a été donné quelque chose au prix de leur force vitale, je ne sais quoi. Heinly en saura peut-être plus.`

C'est un condensé, elle va devoir maintenant aborder les mauvais aspects de toute cette découverte.
Elle laisse filtrer l'inquiétude dans le lien, même si la détermination s'y mêle. Elle ne perd pas espoir, elle annonce plutôt et surtout les conséquences de toutes ces histoires.

`Freya a percé le cercle en entrant. Je ne sais pas si la petite est maudite et nous aussi. Pas précaution, nous allons directement à l'église sans croiser personne et j'ai effacé le pentagramme. Je compte chercher de quoi la briser si tel est le cas, au moins pour la petite. Et si ce n'est pas réversible... Inventer quelque chose pour la combattre.`

Elle a bien pris en compte la mauvaise augure qu'a annoncé Yurai. Pourtant elle n'en a pas finit avec les peut-être mauvaises nouvelles et c'est ce qui la fait déglutir.

`L'une des âmes était le parent de l'enfant et l'autre... Lewis.`

Elle ne peut pas taire le fait.
Mais cela ne fait jamais plaisir de l'annoncer ; elle se retrouve prise d'une image envoyée par accident dans le lien où elle dévoile celle d'Exxus à Jun' et l'incite à l'enterrer pour protéger Ysée. Elle secoue la tête et rompt cet envoi. Elle soupire.

Que Yurai ou Mido puisse les aider...

Ce serait cette nuit, cela ne faisait aucun doute.
La lune semblait toujours avoir inspiré les magiciens, les sorciers, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, Onyx, dotée de bien peu de culture qu’elle était, par rapport à d’autres. Elle revenait souvent, dans les rituels décrits dans les ouvrages poussiéreux de la bibliothèque. Sans doute offrait-elle une énergie plus grande que le soleil.

Ce soir, elle illuminait les terres.
Ce serait bien pratique, pour ce qu’elle souhaitait faire : pas de rituel prévu, en cette nuit là, pourtant, pour la licorne brune. Juste des yeux de chat qui balayaient les alentours, en contrebas de ce point culminant, sur lequel elle s’était hissée.
Maintenant, elle attendait, le cœur battant et ses pensées entièrement consacrées à ce qui allait se produire.

Elle inspira profondément, pour se détendre.
Ça allait bien se passer.

Dans les poches de sa cape, elle avait glissé des plantes, des pansements.
Au cas où.

La lumière déchira violemment l’obscurité et, pour la licorne, son origine ne laissait aucun doute, quand bien même elle ne se trouvait pas exactement là où elle l’avait attendue.
Ses pattes s’arrachèrent à la terre et elle courut, dans la nuit, le plus vite possible.

Si le besoin était présent, dans cet endroit où se trouvaient Isrâ et Miraj, alors c'était là qu'elle se devait d'être, sans attendre ce rendez-vous du lendemain. Tant pis pour le protocole, la politesse : Ses lectures d'ouvrages relatifs à la magie laissaient parfois paraître des risques présents et qui savait de quoi les mauvais esprits étaient capable.
Elle avait confiance en Isrâ pour que les choses soient bien faites mais, aussi intelligent soit-iel, aussi optimiste soit-elle, elle gardait, en elle, l'angoisse qu'iel ne puisse pas tout maîtriser.

Si tout allait bien, alors, elle n'aurait qu'à partir, peut-être sans se faire repérer. C'était quelque chose qu'elle savait faire, peut-être, de par sa condition de solitaire pour laquelle le combat était à éviter, à cause du sang maudit qui coulait dans ses veines.

Ses pupilles fendues s'orientèrent vers deux silhouettes, remarquées plus loin. S'approchant d'elles, puisqu'elles étaient sur la route, ralentissant pour ne pas les percuter, elle reconnut leur odeur.
Des Nakhus. Que faisaient-ils dehors si tard ?

Il y avait, surtout, sur l'une d'elle, un bien précieux chargement. Un bébé, au pelage rouge.
Un bébé qui lui ressemblait tant, à Isrâ, si petit qu'elle ne lui donnait pas une semaine.

Elle s'arrêta pour de bon, manqua de tomber.
Est-ce que...

Est-ce que c'était-elle ?
Et Isrâ, iel était où ?
Qu'est ce qu'elles faisaient avec le bébé de Isrâ ?

Pourquoi elles enlevaient son bébé à Isrâ ?

Sa gueule s'ouvrit.

- Mais...

Un silence, bref.
Autour d'elle, plus rien, plus rien qu'elle ne soit en mesure d'entendre.

Pourquoi des Nakhus emportaient-elles le bébé d'Isrâ...
Si le Rituel s'était bien passé ?

- C'est le bébé de Isrâ, pourquoi vous l'emmenez. Iel est où, iel sera triste, si vous lui enlevez son bébé. Vous pouvez pas faire ça, faut redonner Miraj à Isrâ.

Elle ne comprenait pas.
Ou, plutôt, elle ne voulait pas comprendre.

ft. Onyx, Nocera

Sur la route

Elle n’avait pas dit grand-chose en chemin. S’était contenté de rester dans le sillage tracé par celle qui la précédait, celle qui elle aussi semblait rester silencieuse. La louve aux roses n’était pas suffisamment intelligente pour ce douter de ce qu’il se tramait dans la tête de l’aînée. Pour suspecter ces échanges silencieux et pourtant si important. Certainement qu’elle aurait rougi de ses bêtises si elle l’avait su. Mais là, elle n’avait d’autre choix que de rester concentrer sur la mission qui lui avait été confié et sur cette nouvelle quête imprévue qui s’était imposée à elle.

Bientôt, elles en sauraient plus, la frontière paraissait au loin déjà. Les réponses espérées et redoutées étaient à portée.

La fourrure se gonfle lorsque vers elles, une Mini-louve s’approche. De ses yeux jaunes, elle avise « l’intruse », la jauge. Songe aussi, n’était-elle pas présente lors de l’incendie ? Sans doute, elle n’avait pas eu le temps d’observer en détail tout les participants, mais quelques résides d’odeurs de suie, odeur de chez eux semblaient trahir son passage. La louve aux roses s’avança alors, alla se placer au flanc de celle qui la devançait. Elle ne fit montre de plus d’agressivité face à une louve si petite – quelle menace pouvait-elle représenter ?

À distance, la surveille cependant, espérant que rien ne soit tenté pour les empêcher de continuer leur voyage qui bientôt toucherait à son terme.
Elles n’avaient pas de temps à perdre.
Les oreilles s’agitent, la louve se demande pourquoi elle perçoit tant de stupeur, tant d’hébétement chez cette louve. Quelque chose clochait ?
Puis vint la sentence. L’explication qui tombe comme lame.

La louve brune ouvre de grand yeux, le poil retombe, laisse place à la surprise. Un nom, deux noms sont prononcés. Elle n’était pas bête au point de ne rien comprendre. Elle le connaissait sans doute, celui qui était là bas. Le second corps ? Celui qui était parent de l’enfant, alors est-ce sont nom ?

« Tu connais l’enfant ?»

si cela se confirme alors elle ignorait tout du drame, alors elle pense qu’elles se sont emparé de l’enfant ?

« Elle ne peut pas retourner là-bas. Il n’y a plus rien à sauver.»

Les oreilles se couchent, le regard désolé qui se détourne pour se préserver de la tristesse et de son éventuel regard.
La louve brune ne sait comment il faut dire, parler, expliquer, comment ne pas blesser face à la détresse. Alors elle adresse un regard à l’aînée, peut-être qu’elle saurait trouver des mots justes… fallait-il s’afficher avec franchiser ? Ou bien édulcorer les choses au risque de n’être comprise ?

Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle souhaitait c’était emporter l’enfant là-bas, loin de ce carnage qui ne lui serait d’aucun secours. Non. Il ne fallait pas retourner là-bas. Il fallait continuer d’avancer.

Sur la route

Il y a quelqu'un.
Encore une fois, il va falloir faire preuve d'autorité car l'autre louve approchent un peu trop près au goût de Nocera pour la malédiction potentielle. Son poil se dresse, prête à aboyer un ordre. Mais les mots de la porteuse de l'arrivante s'élèvent en premier. Nocera reconnait Onyx. Elle se coupe dans son action.

Elle délivre des informations clés.
Miraj, Isrâ et Lewis ont donc composé ce rituel. Elle a eu raison dans sa déduction que Miraj descendait d'Isrâ. Ce que lui disent ses mots en second est qu'elles les connaissait, bien que la Guide ne sache pas à quel point. Son ton hagard lui, raconte deux choses. À quel point elle est surprise, ce qui fait douter Nocera d'une connaissance du rituel de sa part (ou lui donne-t-elle le bénéfice du doute par l'aide pour la barque). L'autre, qu'elle agit comme Jun' face à Exxus. Les Nakhus ne sont pas des voleurs d'enfants, la conclusion est simple à prendre à partir de là, pour n'importe qui.

Nocera s'approche de Freya et la fait reculer avec elle.
Elle lui adresse un regard en réponse, pour lui assurer qu'elle va expliquer et se charger de la situation.

Ses yeux passent sur Onyx ensuite.
Jamais plaisant de devoir l'annoncer, mais une voix égale, a fait du bon travail auprès de Junlahdwiin naguère alors Nocera réitère ce même ton. Ses paroles articulées délivrent avec ses yeux mi-clos, regardant vers les pattes marrons.

"Isrâ n'est plus. Lewis non plus. Seul restait Miraj au milieu du pentagramme de leur sacrifice."

Si elle peut prendre pitié, ou compassion, pour la perte d'une figure connue...
Le temps presse, pour l'enfant. Pour elles aussi si quelconques effets sont à venir. Elles doivent avancer. Elle n'explique que parce qu'elle pense que les yeux de chats dans lesquels elle plonge son regard, appartiennent à quelqu'un qui comprendra. Elle les détournera rapidement si tout est bien accueillit pour que l'effet du cauchemar ne se déclenche pas, mais au cas où.

"Ne nous approche pas, nous pouvons être maudites aussi à la transporter. Elle a été vue par Yurai marquée de la mort et du Chaos ; nous l'amenons à elle. Je ne prends pas d'objections à ce sujet."

Elle reste calme, même si elle est plus ferme dans ces derniers mots.

A ses oreilles, une question qui lui paraissait si lointaine.
Dont l'importance pouvait être occultée au profit d'autres informations.

Il n’y a plus rien à sauver.

Sa vue se brouilla, son souffle s'accéléra, ses épaules se mirent à trembler et il n'aurait, clairement, pas fallu grand chose pour que la petite louve, aux pattes pourtant solide, ne s'écroule sur le sol.

Isrâ n'est plus.

Elle secoua la tête.

- C'est pas possible. Je dois lea voir demain, je dois, iel avait dit que -

Son regard fou chercha quelque chose.
Mais quoi ?

Quoi ?
Les yeux de chat s'arrêtèrent sur l'enfant.
A quelle existence de misère l'avaient ielles condamnée, si Yurai disait vrai ? Qu'allait-être sa vie, si elle n'inspirait que la peur, si l'on repoussait les gens qui voudraient, qui voulaient, rester près d'elle ?
Qu'avait-ielles fait ?

- Mais Yurai...

Elle trembla davantage encore.

- Mais si Yurai lui fait du mal.

Si elle porte la mort et le chaos.

Si Isrâ n'était plus, ne devenait-elle pas responsable, entièrement responsable, de l'avenir de la petite louve ? Elle était peut-être la seule à en savoir autant, étant donné la stupeur ou le rejet visible des tantes et oncle de Miraj.
Qui lui restait-elle, à part ces dévots courant vers leur Déesse.
Comment pourrait-elle les aider, lorsqu'elle avait ignoré son père ?
En aura-t-elle quelque chose à faire, de la survie d'une petite louve solitaire ?

- Elle ne sera pas en sécurité, là bas.

Le ton de sa voix s'était fait plus ferme, assuré.
C'était une priorité placée là, avant Isrâ, avant sa propre culpabilité, avant tout.

Elle se ferait gardienne de sa survie.

Il ne désire pas d'une autre déconvenue.
Vous êtes quand même bien proches de lui en envoyer une dans les pattes. Avec vos têtes sérieuses, vos inquiétudes, vos machins-choses... Ce n'est pas très drôle tout ça. Et ça va l'empêcher de jouer ! Mais bon, le fait est, vous allez surtout chez...

"Ah non, pas chez elle !"

Il est un tourbillon de particules quand il arrache le châle du dos de la louve rose.
Ses yeux qui sont tout autant mouvement concentrique se posent sur celle qui a le bleu sur elle.

"Et toi, t'es pas drôle non plus si t'es chez Ao !"

Ses yeux obsevent Freya, et d'un coup son ton change d'offusqué à libre, chantant comme un oiseau, amusé et frais comme une première pluie de printemps.

"Ooh petite création, tu te porte bien !" Mais son ton redescend aussi gravement qu'il est venu. "Mais tu es chez elle... Tempérance gnagnagni...Ugh."

Une griffe apparait de la tempête qui danse.

"Miraj... bien content d'apprendre ton nom. On va te débarasser d'Isrâ, et nous jouerons ! Allez viens !"

Et il disparait, l'enfant avec lui.
A moins que vous n'agissiez, avant ? Attention cependant, une seule idée d'action par personne, à soumettre par MP car pas le temps de se concerter.

ft. Onyx, Nocera

Sur la route

[Utilisation étoile scintillante + J’attire l’attention ]

Les inquiétudes se croisent, celles qui étaient siennes avant semblent alors ricocher sur la petite louve. La brune aux roses pincent ses propres lèvres. Et si Yurai lui fait du mal. Elle ne le permettrai pas, jamais. Non, jamais elle n’accepterai une telle trahison. Mais pouvait-elle vraiment croire que ce serait le cas, les dieux voudraient-ils faire souffrir une enfant, la tuer ? Est-ce que cette conclusion hâtive avait une quelconque logique ?

Cependant, elle n’eut pas le temps d’organiser ses pensées confuses. Ni même de dire mot. Que le poids sur son dos se fit plus léger, la louve tourna la tête. Des particules, qu’est-ce dont ? Un dieu était venu les mettre d’accord ? La louve fut troublée autant par la louvette qui s’envole que par la voix grave qui se fait entendre.

Le langage se heurte à celui des Dieux, par son inconstance, par ses propos. La louve surprise fixe l’enfant qui s’envole.

Des mots adressé à sa personne, qui raisonnent étrangement dans son esprit, l’hébète un instant. Ma petite création, qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? On lui avait toujours raconté qu’elle était né d’un miracle, était-il à l’origine de cet incident ? Était-ce lui son Père ? Un dieu créateur ?

« Attends ! Si je suis ta création, Pourquoi ne pourrais-je pas moi-aussi jouer avec vous ? Moi aussi, je voulais seulement jouer avec Miraj. N’est-il pas possible de trouver un arrangement entre nous ? Selon tes conditions ? S’il te plaît, ne soit pas rabat-joie. Moi-aussi, je veux m’amuser, Père.»

La louve esquisse un doux sourire, remue la queue comme à son habitude lorsqu’elle faisait des enfantillages ou que lui venait une idée absurde juste pour s’amuser.

Je veillerai à ce qu’il ne lui arrive rien. C’était la mission qu’elle s’était elle-même confié, parce qu’elle avait quelque chose à protéger. Parce qu’elle ne pouvait accepter l’injustice qui menaçait l’enfant à peine née que déjà coupable de tant aux yeux des siens.

Sur la route

Il sent que tu fais ça pour elle, pas vraiment pour venir jouer.
Il envie aux septs de pouvoir se plonger un peu plus dans la psychée. Mais bon. Ça ne lui a pas importé avec Yersine, ça ne lui importe pas non plus aujourd'hui. Cela veut juste dire qu'il pourra lui jouer avec elle, et suivre la progression d'une de ses petites créations. Alors... Oui. Il consent.

"D'accORD !"

Sa voix tonne, et d'un claquement de griffe... Vous disparaissez tous les trois de l'endroit.
Ne laissant que poussière derrière vous, et un rire, qui tonne comme une musique assourdissante.

Téléportation · L'Autre emmène Miraj et Freya dans un autre endroit.
Le tour revient à la normale.

Elle se tenait droite, Onyx, défiante malgré sa toute petite taille.
Avec l'enfant, elles ne passeraient pas, elles n'iraient pas la présenter à leur déesse et ne mettraient pas sa vie en danger.

Le danger.
Il était finalement, tout autre.
Elle ne l'avait pas entendue arriver, cette créature. Si étrange qu'elle n'aurait pu l'imaginer, même dans ses rêves les plus fous. Qui était-il ?
Était-ce lui, qui avait touché Miraj ? Était-ce de sa faute, à lui si elle sentait la mort et le chaos ?

Ses poils, aussi courts soient-ils, se dressèrent sur son échine, ses babines se soulevèrent, et, lorsqu'il saisit Miraj, la Licorne s'élança en avant, instinctivement.
Il fallait qu'elle récupère Miraj.

Isrâ n'avait pas pu mourir pour rien.
Elle le refusait..!

Ses crocs, alors destinés à s'emparer du châle qui maintenait l'enfant, claquèrent dans le vide.
La créature était partie, emportant avec lui Miraj et la louve brune.

- NON ! MIRAJ ! REVIENS LA, SALE CHIEN !

Encore, elle échouait.
Encore.
Encore.

Elle n'avait, cependant, pas le temps de se perdre dans des lamentations chronophage. Cette nuit, par ce qu'elle n'avait rien à perdre et par ce que la petite louve innocente et enthousiaste qu'elle avait été était morte en même temps qu'Isrâ, elle se retourna vivement vers Nocera.
Déterminée comme elle ne l'avait jamais été.

Ces coups, ces frustrations essuyés depuis plusieurs minutes faisaient monter en elle une énergie nouvelle.
De la rage.

- Emmène moi à la bibliothèque. On va réinvoquer ce fils de pute. Si Isrâ a pu ramener Miraj grâce à la magie, on peut aussi le faire.

Sans avoir à sacrifier leurs vies, elle l'espérait.

Sur la route

Le calme n'est plus.
Elle s'est apprêtée à déclencher le cauchemar, sortir la faux et appeler Famine, et passer Miraj à Freya pendant qu'elle retarderait Onyx pour accomplir leur mission. Elle a voulu espérer mais elle est toujours préparée au pire, elle est donc bien contente d'avoir apporté tous ces éléments ; elle ne prendra pas d'objections, elle pense ce qu'elle a dit.

Le destin n'est pas d'accord.
Quand il apparait, elle le reconnait. Difficile de ne pas faire la connexion quand elle en a déjà entendu parler via Eva et Yersine. Il est celui auxquels ils attribuent la naissance de Momon, Cendres et Ruine. Il est celui qui a aimé le chaos de son compagnon. Nocera voit désormais ce que Yurai a pu vouloir dire par "marquée par le chaos", il s'est lié à cette enfant. Il doit aimer la tragédie, le pathos, les circonstances étranges. C'est chaotique... Il est le chaos.

"FREYA N-"

Pas le temps de protester, de repousser.
Freya, encore une fois, fait ce qu'elle sait faire de mieux : être empathe. C'est la seule qui a le réflexe de parler plutôt que de bouger. Suite à leur départ pourtant ce qu'il reste en la Guide est la fureur ; contre Freya qui a encore foncé tête baissée, contre elle-même d'avoir échoué à les protéger, contre l'entité d'être un...

Sale chien.
Ah, elle n'est pas la seule à être en colère.
Elle lui évoque son désir d'aller à la Bibliothèque pour pouvoir réinvoquer l'entité, car si... Isrâ a pu ramener Miraj par la magie ? Elle retire ce qu'elle a dit, elle a donné plus tôt des informations utiles avec leurs noms. Ça, là, ce bout de phrase est une information clé. Nocera essaye de balayer les émotions pour se concentrer. Elle veut invoquer le Chaos comme Isrâ a invoqué Miraj, pour faire revenir son âme depuis le voile au prix de la mort.

Ses yeux verts restent fixe dans ceux d'Onyx, sa voix est d'une infinie neutralité.

"J'ai une question... Que sais-tu du rituel et son but ?"

Et la lumière verte brille, danse dans la nuit.
Pas d'émotion, pas d'usage à mauvais escient Mido, je vous le promet, j'ai besoin de confirmer.

Il fallait y aller maintenant, il n'y avait pas une seconde à perdre avant d'entamer les recherches.
Son regard croisa celui de Nocera et ses oreilles remuèrent à cette question. Elle n'avait, clairement, pas envie d'y répondre maintenant, dans cette urgence qu'elle s'imposait : Celle de retrouver Miraj et, accessoirement, l'autre louve disparue avec elle.
Pourtant, sa langue se déliait, malgré elle.

- C'était un rituel de Nécromancie. On a fait de longues recherches là dessus, avec Isrâ.

Elle fronça les sourcils, et poursuivi.

- Il y avait le journal de ce mec, qui n'a pas été terminé, ça a été notre première trouvaille. Y'avait du sang, dessus et il était tâché, c'était difficile à lire et...

J'ai pas voulu le voir, à l'époque, mais j'crois que ce mec à été sacrifié pour un rituel.

- J'ai pas voulu le voir, à l'époque, mais j'crois que ce mec à été sacrifié pour un rituel. Il y avait aussi un schéma de transfert de vie eeet un cercle... Mais Isrâ me l'a pas laissé voir.

C'était vraiment pas très Licorne ce qu'elle avait fait là, et elle en avait pleinement conscience. Il aurait mieux valu qu'elle refuse, qu'elle trace sa route, qu'elle...
Nan.
Elle n'aurait jamais pu faire ça, pas face au désir d'Isrâ de retrouver son enfant.

- Il fallait aussi une énergie. J'en sais pas plus à ce niveau.

C'était accablant, aussi bien pour Isrâ que pour elle. Par ce qu'il n'était sûrement pas de bon ton, pour la plupart des mortels, de s'intéresser à telle magie, qu'elle n'était pas dans ses propres moeurs, à elle, qui lui préférait amplement la magie blanche.
Mais... Sa gueule s'ouvrit, encore. Elle n'avait pas terminé de répondre.

- Miraj est née morte. Elle lui manquait tellement, à Isrâ, et iel n'avait personne.

Pas Elely, qui n'était pas venue lea voir, malgré ce qu'elle lui avait dit.
Pas Méridor, qui, face à sa demande, s'était défilé, comme un lâche.

En elle, la rancœur déploya ses pétales.

- Puisque je suis responsable, en partie, du chaos qui touche Miraj, alors je veux l'aider, je veux rester proche d'elle... C'est tout ce que je peux faire pour que le sacrifice d'Isrâ soit pas vain : lui promettre que tout ira bien pour sa fille.

Et donc la retrouver au plus vite.

- Elle peut pas être montrée aux Dieux, quels qu'ils soient. On devra trouver un autre moyen de la protéger du chaos, via la magie blanche, par exemple. Je sais qu'on peut l'faire.

C'était pas tout, de réussir à récupérer Miraj, si ce trou du cul de monstre poppait à chaque fois de nulle part pour la reprendre.
Il y avait forcément une magie plus puissante que la sienne qui ne poserait pas de problèmes pour l'enfant. Elle s'était, elle-même, intéressée de prêt aux rituels de protection, peut-être pousser par là ?
Peut-être que Nocera pourrait l'aider ?

Sur la route

Un rituel de résurrection.
Au discours d'Onyx s'ajoutent des réponses dans le Lien, et Nocera a envie de pousser ses cheveux en arrière et de se frotter le visage de multiples fois maintenant qu'elle a tout écouté. Pas de malédiction contagieuse donc. Reste que ramener une âme aux prix de deux reste une tragédie horrible, dégoûtante. Elle ne peut que lancer un regard de travers à Onyx, qui savait, et l'a encouragé. Elle n'évoque pas son jugement à voix haute, elle en compte cependant pour la suite.

"Voilà ce qu'on va faire."

Elle humecte ses babines avant de continuer de parler.
Les plans s'échafaudent encore dans sa tête pendant qu'elle parle, pendant qu'elle pense à ce qu'elle va devoir répondre dans le lien aux autres et la peine qu'elle va encore amener alors que Kerguelen est déjà dans tous ses états.

"Va à l'antre où était Isrâ et Lewis. Qui sait s'ils ne sont pas là-bas. De plus, ta détermination et savoir préalable y seront plus utiles pour récolter des informations pour protéger l'enfant dans le futur."

Elle pousse vraiment ses cheveux cette fois.

"Je vais voir si l'engeance du chaos peut s'invoquer, ou se traquer pendant ce temps. J'ai confiance en Freya pour s'occuper de la jeune, mais l'urgence reste, il vaut mieux répartir."

Elle lance un dernier regard à Onyx et siffle son familier goule, avec un signe de tête pour la désigner une fois que celle-ci se présente.

"Elle va te guider. Famine, refait le chemin d'où l'ont vient, maintenant."

La goule, trop enthousiaste pour la situation, s'exécute avec un bond.
Nocera elle, fait la même chose dans la direction opposée, droit pour foncer dans les terres Nakhus.

Elle n'eut pas besoin de mots, pour saisir tout le dégoût qu'elle pouvait inspirée.
Au fond, ce n'était pas volé : Maintenant que tout était terminé, les choses devenaient plus claires, ses erreurs aussi. Si elle savait qu'elle n'aurait pas su dire non à Isrâ, par ce qu'elle était une louve maladroite peinant à cerner ce qu'il se passait dans la tête des gens et que c'était plus simple, pour elle, de faire, d'être optimiste, de croiser les doigts pour que tout se passe bien.
Mais ça n'avait pas été le cas : Deux loups étaient morts, c'était une tragédie.
C'était de sa faute, à elle aussi.

Elle était une Licorne qui avait atteint à la Vie d'autrui.

Pas le temps de se blâmer, pas maintenant : Elle craquerait plus tard, lorsque tout serait plus calme. Pour le moment, la voilà chargée d'une mission importante.
Onyx hocha la tête. Déterminée.

- Ok !

Elle se retourna, prête à suivre la goule.

- Désolée, pour toutes les emmerdes, je...

Désolée, c'était un mot bien léger. Pas le temps pour plus.
Derrière la goule, elle disparut.

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